Journal Sciences au sud (IRD) N09

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Journal Sciences au sud (IRD) N09

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n° - mars/avril 2001 25 F - 3,81 € bimestriel r i z i è r e s a u g é n o m e En guise d’au revoir Les défis du riz L T roisième céréale en terme de production après le blé et le maïs, le riz constitue la base de l’alimentation de la moitié de l’humanité Les 150 millions d’hectares de rizières cultivées dans le monde, essentiellement en zone intertropicale, produisent environ 600 millions de tonnes par an de riz paddy (grains non décortiqués) dont 90 % en Asie, loin devant le continent américain (5 %) et l’Afrique (3 %) Pour assurer les besoins d’une population croissante, en particulier dans les pays du Sud, la production rizicole devra presque doubler d’ici 25 ans Un véritable défi que doivent aujourd’hui relever la recherche agronomique et les biotechnologies Face de tels enjeux, l’IRD mène de nombreux programmes en collaboration avec des instituts de recherche des pays du Nord et du Sud, l’Adrao (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest) et l’IRRI (International Rice Research Institute) notamment Depuis 1999, l’Institut s’est mobilisé avec l’Inra, le Cirad, le CNRS et l’Université sur la génomique du riz dans le cadre du programme Génoplante qui associe la recherche publique franỗaise des partenaires privộs Ce programme À la veille de ce passage de relais, je veux redire ici ma conviction profonde, celle aussi qui sous-tend toute l’action de l’équipe de direction (au courage et l’efficacité de laquelle je tiens rendre hommage) : disposer d’un établissement public de recherche dont la finalité est de travailler en partenariat avec les pays du «Sud», au service de leur développement, est une chance pour notre pays et dont peu de nations bénéficient L’ORSTOM – dont on connt l’enracinement historique – a longtemps et bien joué ce rôle, respecté et loué hors de nos frontières nationales, parfois mal compris en leur sein, trop souvent ballotté entre des directives et/ou des réformes contradictoires Quelles que puissent être les critiques apportées la dernière de ces réformes – et les Irdiens, fidèles leurs traditions libertaires, n’en ont pas été avares! – on ne saurait me faire grief de penser et de dire ma conviction que c’est une bonne réforme, et, pour longtemps, effectivement la dernière! (suite page 2) a v e c Repiquage du riz en Indonésie du virus de la panachure jaune du riz, fléau de la riziculture africaine, amélioration de la productivité des rizières de mangrove1, évaluation de l’impact des principaux ravageurs dans les rizières du Sud-Est asiatique, pour n’en citer que quelques-uns Grâce ses nombreuses collaborations internationales et sa capacité d’expertise, l’Institut met R a y m o n d R aymond Aubrac, connu de tous pour le rôle éminent qu’il a joué pendant la Résistance, a également été, après la guerre, un acteur essentiel de l’évolution des relations entre la France et ses anciennes colonies, notamment le Viêt-nam et le Maroc Il a exercé pendant une douzaine d’années les fonctions de directeur la FAO1 puis, partir de 1987, celles de conseiller d’Agropolis Montpellier Il a bien voulu nous confier quelques réflexions sur sa conception des relations Nord-Sud en matière de coopération scientifique et technique V ous m’interrogez sur ma vision du problème du développement mais, vous savez, je ne suis plus tellement au fait du dossier ! Je peux néanmoins vous dire quelques mots de la conservation et de l’utilisation des informations scientifiques et techniques, et puis aussi (sourire) … des rats ! Des rats ? Mais oui, des rats ! Vous savez, c’est la même chose : il s’agit de la lutte, per- manente, contre le gaspillage ! La première tâche de l’information scientifique et technique est d’éviter de perdre des informations utiles L’un des meilleurs projets que j’ai pu réaliser ce propos, le fut l’initiative de Jean-Pierre Chevènement Alors ministre de la recherche, il m’invite un petit-déjeuner et me dit : « Je pars au Viêt-nam la semaine prochaine, vous connaissez bien ce pays, suggérez-moi un projet de la compétence de mon département qui puisse les intéresser » « Je sais qu’il existe au ministère de la Coopération, aux Archives et dans nos bibliothèques – lui répondisje – une quantité invraisemblable de documents jamais utilisés, occultés, oubliés En ce qui concerne en particulier le Viêt-nam, il y a, dans les placards les connaissances acquises disposition des pays du Sud et au profit du développement durable de la riziculture tropicale Cf Sciences au Sud, n° 7, p (suite page 8-9, voir également p et p 5) A u b r a c « Préparer l’avenir sans perdre la mémoire du passé » © Irène ELster Où en sommes-nous aujourd’hui? La lettre de mission que jai reỗue lors de ma seconde nomination tranche singuliốrement, dans le ton et dans les intentions affichées, avec celle qui m’avait été adressée en décembre 1997 Celle-la nous intimait de nous réformer en profondeur; courtoise dans la forme, elle était particulièrement sévère quant au fond Celle de novembre 2000 rend explicitement hommage l’effort considérable qui a été accompli par l’Institut, en trois ans peine, pour tenir compte des directives qui lui avaient été enjointes; elle exprime, sans la moindre ambiguïté, la volonté des pouvoirs publics de prendre délibérément appui sur ce qui a été fait pour bâtir l’avenir «Le contrat quadriennal entre l’État et l’Institut, que vous conduirez son terme pour une signature au cours du premier trimestre 2001, permettra d’ancrer la politique suivie des dernières années dans la durée.» Et encore : «Il permettra également de clarifier les engagements des deux parties dans ce cadre.» E n t r e t i e n bénéficiera des attendus dun ambitieux projet public international de sộquenỗage du gộnome du riz dont la composante franỗaise est reprộsentộe par le Génoscope d’Evry D’Afrique en Asie du Sud-Est, l’IRD conduit ses recherches sur le riz et la riziculture tropicale des échelles et selon des axes variés et complémentaires : depuis le fonctionnement des gènes dans la plante jusqu’à l’écologie des rizières et aux systèmes de production rizicoles Aujourd’hui comme hier, les études visent identifier les meilleures variétés de riz qui puissent être cultivées et rendre plus performantes les pratiques culturales sans porter atteinte l’équilibre de l’environnement Ces travaux ont permis des progrès notables en divers domaines : diversité génétique, amélioration des techniques de culture, microbiologie des rizières, etc Récemment, d’importants résultats ont été acquis : identification de gènes de résistances des pathogènes très nuisibles, reconstitution trốs fine de la structure â IRD/M Dukhan orsque paraợtra ce numéro de Sciences au Sud, mon mandat la présidence de l’IRD sera sur le point de s’achever © IRD/M.-N Favier D e s E d i t o r i a l de ce ministère, un nombre considérable de travaux de tous ordres qui, coup sûr, intéresseraient vos interlocuteurs Vous pourriez leur proposer d’en faire l’inventaire – d’abord, par exemple, dans le domaine des ressources naturelles et de leur mise en valeur » Et c’est ainsi, qu’après l’accord enthousiaste des Vietnamiens, nous avons réalisé un inventaire de deux mille pages, ils ont trié les documents qui les intộressaient de faỗon prioritaire, nous avons demandộ au CNRS leur microfichage et nous avons pu leur envoyer l’équivalent de quelque quatre cents bouquins de cinq cents pages sur les dites ressources et sur bien d’autres sujets aussi… (suite page 16) Sommaire Actualités Lumière sur une photosynthèse bactérienne p Moustiquaire et modernité p Partenaires Afrique Faire progresser la scolarisation p Adrao Riz résistants pour l’Afrique p Recherches Ecosystème d’upwelling Poissons au gré des courants Histoire des sols tropicaux Précieux traceurs Des rizières au génome Les défis du riz Formations Guinée Une analyse critique des marchés Va l o r i s a t i o n La copropriété avatar du partenariat Expertise collégiale Mobilisations des savoirs p p p p 10 p 11 p 11 Planète IRD Burkina Faso La recherche livres ouverts p 12 La Cinquième rencontre avec l’IRD Le Sud est-il malade du Nord p 13 Instances CCDE Une présidente d’expérience p 15 Allons ! L’IRD mérite coup sûr son beau nom d’Institut de recherche pour le développement Tous les Irdiens peuvent, légitimement, en être fiers Et je suis heureux d’avoir pu travailler leurs côtés pendant quelques années Philippe Lazar Président du conseil d’administration de l’IRD Sciences.au.sud@paris.ird.fr IRD - 213, rue La Fayette F - 75480 Paris cedex 10 Tel : 33 (0)1 48 03 77 77 Fax : 33 (0)1 48 03 08 29 http ://www.ird.fr Directeur de la publication Jean-Pierre Muller Directrice de la rédaction Marie-Noëlle Favier Rộdacteur en chef Olivier Dargouge Comitộ ộditorial Franỗoise Bellanger, Patrice Cayré, JeanMichel Chassériaux, Antoine Cornet, Philippe Lazar, Jacques Merle, Anne-Marie Moulin, Yves Quéré, Hervé de Tricornot, Jean-Anne Ville, Gérard Winter Rédacteurs Marie-Lise Sabrié (rubrique Recherches sabrie@paris.ird.fr) Sonia Arfaoui Ariel Crozon Correspondants permanents Bertrand Gobert (Brest), Jacqueline Thomas (Nouméa), Michel Fromaget et Abdoulaye Ann (Dakar) A collaboré ce numéro Marie-Agnès Bray Photos IRD – Indigo Base Claire Lissalde Danièle Cavanna Photogravure, Impression Jouve, 18, rue Saint-Denis, 75001 Paris - Tél : 01 44 76 54 40 ISSN : 1297-2258 Commission paritaire : 0904805335 Dépôt légal : mars 2001 Journal réalisé sur papier recyclé Une récente étude menée par une équipe de l’IRD Montpellier montre que la lumière permet certaines bactéries, les Bradyrhizobium, de s’associer des légumineuses vivant dans les rizières, les Aeschynomene Symbiose qui favorise l’utilisation de l’azote de l’atmosphère et la croissance de la plante L es racines des légumineuses présentent de petits renflements, ou nodules, contenant des bactéries, les Rhizobium Grâce cette association avec ces micro-organismes, la plupart des légumineuses répertoriées dans le monde sont capables de fixer l’azote de l’atmosphère Cela constitue un énorme avantage, notamment dans les régions tropicales où les sols sont pauvres en azote, pourtant essentiel leur fertilité Que se passe-t-il pour les autres légumineuses ? Les nodules se forment sur les tiges C’est notamment le cas des légumineuses du genre Aeschynomene, rencontrées sur des zones inondées des régions tropicales, comme les rizières La symbiose fixatrice d’azote se fait alors avec un autre genre de bactéries, les Bradyrhizobium, qui se servent C h a o © IRD/LSTM de la lumière comme source d’énergie pour se développer Ce n’est pas tout « Nous avons, pour la première fois, montré via des expériences de transformation génétique menées en collaboration avec un chercheur du CEA, André Verméglio, que grâce cette activité photosynthétique, les Bradyrhizobium participaient la formation des nodules et contribuaient la croissance des Aeschynomene », précise Éric Giraud, chercheur pour l’IRD de l’unité mixte de recherche INRA-CIRAD-IRDAgroM “Symbioses Tropicales et Méditerranéennes” Montpellier En outre, le travail réalisé par Clémence Chantreuil au cours de sa thèse a permis de constater que ces Bradyrhizobium photosynthétiques s’associaient des riz sauvages Leur inoculation expérimentale des espèces de riz cultivées amộliore leur croissance de faỗon non nộgligeable, induisant un dộploie- ment du système racinaire et un élargissement des tiges « Cependant, cet effet n’est pas attribué au transfert azote-plante comme dans le cas des légumineuses Une production d’hormones en serait la cause Ce résultat montre que la niche écologique des Bradyrhyzobium photosynthétiques n’est pas limitée aux légumineuses, mais s’étend des espèces cohabitant avec elles », poursuit Éric Giraud Des applications susceptibles de contribuer l’essor de la riziculture tropicale sont d’ores et déjà évoquées Contact Eric Giraud giraud@mpl.ird.fr Mise en évidence de l’importance de la photosynthèse bactérienne lors de la symbiose de tige Aeschynomene/Bradyrhizobia (Puf : inoculation avec des bactéries ne réalisant plus la photosynthèse ; ORS278 : inoculation avec une souche sauvage de bactéries) Rizières dans le delta du Chao Phraya Les défis d’un delta en mutation Du 12 au 14 décembre Bangkok, les évolutions récentes et l’avenir agricole et industriel de la plaine centrale de Thaïlande (delta du Chao Phraya) ont été au centre d’un grand colloque organisé par l’Université de Kasertsart, en collaboration avec l’IRD et les universités de Kyoto et Chulalongkorn (Thaïlande) L Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Cette étude a donné l’occasion l’équipe de se pencher sur la phylogénie des bactéries du genre Bradyrhizobium Elle a ainsi découvert que leur aptitude s’aider de la lumière pour assurer leur croissance était un caractère ancestral Cependant, seules les espèces se fixant sur les tiges des légumineuses (ici Aeschynomene sensitiva) l’ont conservé ; pour les autres, vivant dans le sol, donc l’abri de la lumière, ce caractère devenant superflu, a été perdu ● P h r a y a ‘IRD collabore depuis ans avec l’Université de Kasetsart sur un programme de recherche intitulé « Dynamiques agraires et gestion de l'eau dans la plaine centrale de Thaïlande » Ce programme s’achève en 2001 et la conférence était l’occasion d’en valoriser les nombreux résultats Mais, au-delà du groupe multidisciplinaire participant au projet, la conférence a tenté (notamment grâce un site internet) de rassembler l’ensemble de la communauté internationale des chercheurs concernés par les transformations et les défis relatifs au développement du delta du Chao Phraya : objectif atteint avec quelque 320 participants (Thaïlande, Japon, Australie, France, Canada, Viêt-Nam, Inde, Bangladesh, Myanmar)1 « Le delta du Chao Phraya constitue le cœur de l’agriculture, de l’économie et de l’histoire thaïlandaise Au cours des dernières décennies, industrialisation et urbanisation (8 des 14 millions de personnes qui vivent dans le delta résident Bangkok) sont allés de pair avec des Mise en évidence de l’activité photosynthétique bactérienne grâce un gène rapporteur (coloration bleue) sur une section transversale d’un nodule de tige d’Aeschynomene sensitiva © IRD/LSTM Comment, avec un tel socle de compétences, avec les réseaux que l’histoire de l’organisme a tissés au Sud, avec la confiance générale dont nous jouissons auprès de nos partenaires, avec la légitime volonté des personnels de l’Institut de défendre leur histoire tout en sachant intégrer les non moins légitimes exigences des temps présents, pourrions-nous sérieusement refuser de nous engager résolument, et ensemble, vers l’avenir – vers notre avenir, qui est partie prenante de l’avenir de toute la coopération scientifique et technique entre les deux hémisphères ? Lumière sur une photosynthèse bactérienne transformations agricoles marquées par la mécanisation, l’intensification et la diversification, explique Franỗois Molle responsable du projet lIRD et co-organisateur de la conférence Ces mutations ont progressivement modifié les caractéristiques traditionnelles de la Plaine centrale, souvent vue comme une région de monoculture rizicole avec quelques plantations de canne sucre et d’arbres fruitiers » À proximité des principaux marchés urbains et des filières d’exportation, le delta du Chao Phraya constitue sans doute une région privilégiée au sein de la Thaïlande Néanmoins, les communications ont mis l’accent sur plusieurs contraintes et goulets d’étranglement qui se font jour Les problèmes environnementaux sont en augmentation et la pression sur les ressources en eau entrne des conflits entre les différents usages (l’agriculture étant le secteur le moins prioritaire) Les différences de salaire entre les secteurs économiques provoquent des migrations entrnant des pénuries de main d’œuvre en milieu © IRD/ E Mollard Le texte de ce contrat – un document portant la signature de trois ministres de la République ! – mérite une lecture attentive Celle-ci permettra tous ceux qui éprouvent encore des doutes de reprendre confiance dans l’avenir de cette maison, une institution nouveau pleinement respectée par les pouvoirs publics Une institution dont la spécificité résulte de deux traits essentiels, complémentaires : dune part sa capacitộ de gộrer conjointement, de faỗon noffrant plus aucune prise la critique, des activités de recherche, de formation et d’expertise ; d’autre part sa présence effective et forte sur la plupart des grands chantiers ouverts l’échelle planétaire, qu’il s’agisse de recherches portant sur la géosphère, la biosphère ou l’anthroposphère © IRD/LSTM Actualités E d i t o r i a l - s u i t e rural L’agriculture doit s’adapter la baisse des revenus rizicoles, l’exode rural comme la diminution de la taille des parcelles par division d'héritage La viabilité économique de la riziculture passe par une augmentation des rendements, une baisse des coûts de production et une stabilisation des prix La diversification entrne quant elle de gros besoins en capital, main d’oeuvre et savoir-faire et reste dépendante des débouchés Enfin, la structure sociale et culturelle du delta rural, sous l’influence de Bangkok, est en pleine mutation La question des crues et inondations a également été largement traitée mais, si les chercheurs commencent mieux comprendre leur fonctionnement, ils sont encore loin de mtriser les paramètres permettant des prévisions fiables Seules deux communications traitaient de la qualité des eaux, domaine encore peu abordé, au-delà de compilations d'observations, et qui devrait recevoir plus d'attention dans le futur Enfin, des travaux comparatifs ont permis de mettre en relief les spécificités du Chao Phraya par rapport aux autres deltas d'Asie du Sud-Est et de le replacer dans la perspective plus large des transformations actuelles du monde rural asiatique ô Le Chao Phraya apparaợt comme une des régions les plus avancées dans ses infrastructures, son intégration aux marchés et son degré de diversification/ intensification, mais il est aussi une des plus exposées aux dégradations environnementales et aux diffộrenciations socio-ộconomiques ằ, conclut Franỗois Molle Contact Franỗois Molle Odoras@ku.ac.th Trois visites de terrain ont également permis quelque 130 chercheurs de discuter in situ des problèmes de diversification, des systèmes traditionnels de riz-flottant et du développement historique de la rivière et de son delta http://std.cpc.ku.ac.th/ delta/conf/home.htm Par Anne-Marie Moulin, directrice du département Sociétés et Santé de l’IRD L ‘usage de la moustiquaire varie d’un pays d’Afrique ou d’une région l’autre : en Gambie, il serait très répandu, exceptionnel au Ghana La moustiquaire délimite un espace de couchage Elle abrite le couple et assure dans la case commune lintimitộ nộcessaire De faỗon courante, chaque mère tend dormir avec ses jeunes enfants Elle dort sur le côté, un bras autour d’un enfant dans son giron, les autres pressés autour d’elle Le mari dort seul sous « sa moustiquaire » L’évocation de la moustiquaire est une faỗon dộtournộe de parler de sexe On plaisante : « je suis né sous la moustiquaire », et si un amoureux déclare « viens sous ma moustiquaire ! », il s’agit d’une invite un engagement prolongé et non plus dun flirt passager â IRD/Yves Goudineau ô Fixé » réalisé pour Sciences au Sud par Gadjigo, Dakar Contrairement aux enfants, les adolescents, symbole de leur célibat et de leur statut transitionnel, dorment le plus souvent sans moustiquaire La moustiquaire fait souvent partie du « trousseau » et représente un « cadeau » masculin obligé : chaque homme devrait en apporter une sa ou ses épouses Si des femmes déclarent l’enquêteur payer la moustiquaire de leurs deniers, elles encourent les railleries et les critiques des hommes : devant des inconnus, elles font perdre la face au « papa » ! Couleur, dimensions, formes, mode d’attache, autant de variables Si la moustiquaire épaisse et opaque est recherchée dans la case commune, ou pour protéger du froid, ailleurs les tissus légers et transparents prévalent Si la couleur blanche est souvent de mise, (mais dans certaines cultures elle évoque fâcheusement le linceul), les citadins sont sensibles la mode et aux suggestions du marché : bleu clair ou verte (étendard du Prophète ?), et pourquoi pas multicolore ? Qu’elle soit tissée localement ou découpée dans des métrages industriels, distribuée par des tontines ou des ONG, comment assurer sa distribution, son ravaudage, sa lessive et surtout sa réimprégnation régulière ? La moustiquaire ne renvoie pas directement au paludisme, attribué plutôt au Le 17 janvier, le projet franỗais Mercator1 diffusait son premier bulletin hebdomadaire de prévision océanique Pour l’instant limité l’Atlantique nord tropical, il décrit avec une résolution de 30 kilomètres l’état de l’océan dans tout son volume, de la surface au fond Outre l’état actuel des principales variables océaniques (courant, salinité, température, hauteurs de mer, etc.) le bulletin propose une prévision de l’évolution de ces données et 14 jours Actualités La moustiquaire imprégnée d’insecticide (et même bi-imprégnée!) a été récemment remise l’honneur dans la lutte contre le paludisme Encore faut-il s’assurer de l’acceptabilité par les populations C’était la question posée l’atelier organisé par le programme VIHPAL (Palu) Cotonou (Bénin) en décembre 2000 Quel temps faitil dans l’océan ? © Mercator Moustiquaire et modernité M e r c a t o r soleil ou l’humidité, mais la protection contre les nuisances : punaises, mouches, insectes en tous genres Contre les moustiques, en fonction de leur bourse, les villageois utilisent aérosols, fumigations, serpentins découpés sur mesure Parlant des campagnes de désinsectisation des années soixante, ils évoquent parfois la menace persistante du paludisme comme une « vengeance », le retour offensif d’ennemis revenus plus méchants et plus nombreux, irrités par le combat final que les hommes ont cru mener contre eux La moustiquaire imprégnée a des atouts indéniables : même trouée, elle décourage les moustiques Mais gare des lessives trop prolongées, et si l’intégration des insecticides dans les mailles évite la problématique réimprégnation, elle augmente le prix de revient L’enquête sur le sens et les usages de la moustiquaire (prévue dans quatre pays d’Afrique) amène donc redécouvrir l’intrication profonde du biologique et du social et faire l’expérience de la « biosocialité » L’interrogation, simple en apparence : avoir une moustiquaire ou pas ? se débobine vite en des questions multiples qui touchent au vécu quotidien mais aussi l’esthétique et au symbolique, bref aux valeurs fondamentales qui ordonnent la vie sociale, le budget et l’horizon existentiel Rien de tel qu’une moustiquaire suspendue au ciel des idées pour rapprocher les chercheurs et obliger, sous le filet qui les enserre, les différentes sciences du département, entomologie, épidémiologie, socio● anthropologie collaborer! Hauteur de la surface de l’océan Atlantique Bulletin Mercator du 24 janvier 2001 Mercator exploite un modèle tridimensionnel dynamique de l’océan capable d’intégrer toutes les informations instantanées fournies, observations satellites, mesures in situ réalisées par des navires ou des bouées fixes comme celle du réseau Pirata de l’IRD Il en offre ensuite une représentation continue et cohérente dans le temps Dans les trois années venir, Mercator va progressivement enrichir le service proposé en étendant la couverture l’ensemble du globe et en affinant la résolution Le projet s’inscrit, en effet, dans le cadre de l’expérience internationale GODAE (Global ocean data assimilation experiment) dont l’objectif, de 2003 2005, est de démontrer la faisabilité d’un système international fin d’observation, de modélisation et de prévision de l’océan global Contact moulin@paris.ird.fr M a d a g a s c a r La nutrition en fête © GRET/O Bruyeron recherche-action visant améliorer l’alimentation des jeunes enfants Après un diagnostic approfondi de la situation alimentaire et nutritionnelle, des procédés culinaires1 et des messages d’éducation nutritionnelle ont été élaborés en travaillant en relation étroite avec les populations de villages et l’issue de nombreux allers et retours entre terrain et laboratoire Ils sont destinés être vulgarisés dans le cadre du programme de Nutrition Assise Communautaire (NAC) soutenu L'entretien individuel, un élément clé du diagnostic de situation © Mercator L es mauvaises pratiques alimentaires sont reconnues comme l’un des principaux déterminants de la malnutrition chronique qui affecte 48 % des enfants malgaches de moins de ans Sur la côte est, autour de Brickaville, le GRET et l’IRD mènent depuis 1999, avec le soutien financier du Comitộ franỗais pour lUNICEF et en collaboration avec l’université d‘Antananarivo et l’Iredec (ONG œuvrant pour le développement communautaire), un programme de © IRD/S Trèche A Madagascar, dans le cadre du projet Nutrimad, l’IRD et le GRET font participer les bénéficiaires potentiels l’élaboration de stratégies d’amélioration de l’alimentation infantile La fête, un moyen efficace de sensibiliser les populations par l’UNICEF qui touche actuellement près de 200 sites ruraux dans différentes provinces du pays Du 23 au 26 janvier, un séminaire de restitution de la première phase de l’intervention GRET/IRD s’est tenu Brickaville en présence de représentants des institutions concernées (autorités administratives régionales, ministère de l’Enseignement supérieur, UNICEF, IRD) Les résultats obtenus ont fait l’objet d’exposés par les ingénieurs, les animateurs et les étudiants participant au projet tandis que les méthodes utilisées étaient transférées, au cours d’ateliers de sensibilisation, aux futurs acteurs de la seconde phase (services techniques de la santé et de l’agriculture, ONG) Le temps fort du séminaire a été la fête tenue dans le village d’Ampasimbe : au travers de chants, sketches et de danses longuement pré- parés avec l’aide des animateurs du projet, les villageois ont démontré, non seulement, qu’ils avaient compris et retenu les messages et les technologies culinaires, mais aussi qu’ils étaient motivés pour les mettre en pratique Il reste maintenant développer cette stratégie participative plus large échelle et en évaluer les effets sur l’état nutritionnel des jeunes enfants ● Par exemple des procédés de fabrication et modes d’utilisation de farines germées pour l’élaboration d’aliments de complément haute densité énergétique Contacts : Serge.treche@mpl.ird Charlotte Ralison chr.ral@simicro.mg Chantal Goudeau goudeau@gret.org Température de l’eau de la surface au fond le long d’une section de l’océan Atlantique entre Rio de Janeiro et le Cap Vert L’étape suivante consistera relever le défi d’une prévision climatique complète, fondée sur la description et la connaissance du système océan-biosphère-atmosphère ● Le projet Mercator rộunit six organismes franỗais de recherche : le CNES, le CNRS, l’Ifremer, l’IRD, Météo-France et le Shom Les bulletins Mercator sont diffusés sur internet : www.mercator.com.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 École laïque, région de Niakhar, Sénégal B a r r a g e s © IRD/M Fromaget Contact Jean Pierre Lamagat Lamagat@ird.sn © IRD/J.-J Lemasson À la suite d’une longue série d’années de sécheresse en Afrique occidentale, les bailleurs de fonds institutionnels et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont entrepris de lutter contre les préjudices causés par les aléas climatiques Le fleuve Sénégal a été ainsi équipé au cours de la décennie 80 de deux barrages importants, Diama et Manantali Le premier devait permettre d'empêcher la remontée de l'eau de mer et le second de produire de l'énergie et de réaliser une régularisation interannuelle du débit du fleuve Sénégal L’IRD a été chargé du Programme d’Optimisation de la Gestion des Réservoirs (P.O.G.R, financée par la France (FAC) et la Banque Mondiale) afin de développer un système de gestion en temps réel L’IRD travaille en partenariat avec la Société de gestion de Diama (Soged), la Société de gestion de Manantali (Sogem), les ministères de l’Hydraulique des pays concernés et l’OMVS D’autres collaborations ont été développées avec l’Université de Stanford (Californie), l'Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), le CNES (Toulouse), le CEMAGREF et le Danish Hydraulic Institute (Copenhague) Les trois premières années ont été consacrées aux observations et au développement de moyens de mesure d’une précision inaccessible jusque-là (débits – topographie – limnimétrie – …) Une série de logiciels, développés par l’IRD, permet de prévoir l’étendue de l’inondation de la vallée en fonction des conditions Bakel, station d’entrée de cette vallée Selon les contraintes impoBarrage de Diama sées par la demande, il est maintenant possible de gérer la retenue de Manantali afin d’assurer un limnigramme objectif qui corresponde au limnigramme optimisé Le logiciel de gestion en « temps réel », Progesen, assure la réalisation de l’hydrogramme objectif Un deuxième logiciel simule les divers scénarios imposés par les contraintes Les paramètres de ces contraintes sont fixés par l’opérateur qui peut ainsi conntre l’adéquation entre offre (limnigramme Bakel) et demande (contraintes) Les résultats sont traduits en nombre de jours de défaillance (navigation – irrigation – …) ou en Giga Watt heure pour l’énergie Les scénarios sont simulés sur la période historique connue, 1904- 2000 Au cours de la dernière phase du projet (2000-2001) un essai de prévision de la pluviométrie quatre mois (juin septembre) partir d'indices d'irrégularités de la pluviométrie (collaboration Météo France) est en cours de développement Cette prévision doit permettre de minimiser les lâchés de Manantali non turbinés en faisant correspondre la crue artificielle (cultures de décrue – pêche – pâturages – recharge des nappes – …) avec le maximum des apports non contrôlés (Falémé – Bakoye et bassins intermédiaires) Au cours de l’année 2001, une synthèse de l’étude va être réalisée en même temps que seront exploitées les données de la crue 2000 et peut être 2001 ● A f r i q u e Faire progresser la scolarisation Nombre de pays en Afrique ont encore un taux brut de scolarisation inférieur 50 % Les politiques fondées sur l'idée qu'il suffirait d'accrtre l'offre en construisant des écoles, en recrutant des enseignants, etc pour que la scolarisation progresse ont-elles négligé un facteur important ? La demande d'éducation, répondent les chercheurs réunis au sein du réseau FASAF « Famille et scolarisation en Afrique » Entretien avec Yacouba Yaro (Plan International) et Marc Pilon (IRD), coordinateurs du réseau « Au-delà du constat général d’une sous-scolarisation rurale et féminine, on sait encore peu de choses sur les pratiques scolaires des familles : quel(s) enfant(s) scolarise-t-on ? Comment agissent le statut familial des enfants, les caractéristiques des chefs de ménages, la structure des ménages, leurs conditions d’habitat, le besoin de maind’œuvre domestique et productive ? Quelle est l’importance réelle de la contrainte financière ? etc » Si les statistiques scolaires sont, par nature, inadaptées pour répondre ces questions, les recensements et la plupart des enquêtes démographiques recueillent des informations pertinentes mais largement ignorées Ces constats ont conduit un groupe de chercheurs, de statisticiens et de planificateurs de l’éducation mettre en place, au sein de l’Union pour l’étude de la population africaine (UEPA), le Réseau thématique de recherche, FASAF, qui vise notamment l’analyse secondaire de ces sources de données Coordonné institutionnellement par l’Unité d’enseignement et de recherche en démographie (UERD) de l’université de Ouagadougou, il regroupe des spécialistes de neuf pays africains (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Niger, RDC, Togo), ainsi que des chercheurs du Nord (France, Canada, États-Unis) et des membres de l’Institut des statistiques de l’UNESCO « Le réseau cherche renouveler l’approche scientifique de la demande d’éducation, améliorer la collecte des informations, renforcer les capacités nationales de recherche, et œuvrer pour une collaboration plus étroite entre institutions de recherche, services nationaux de la statistique et de l’éducation » Mais qu’est-ce que la « demande d'éducation » ? « Faute d’une définition reconnue, nous proposons de la considérer comme le produit d’un ensemble de facteurs (scolaires, économiques, sociaux, démographiques, politiques, religieux, culturels) que les individus et les groupes prennent en compte, directement ou indirectement, consciemment ou non, dans leurs pratiques de scolarisation Ces facteurs conditionnent ainsi la mise l’école, l’itinéraire scolaire et la durée de la scolarité » Tout en ayant l’esprit les limites des sources de données qu’ils utilisent, les chercheurs recourent aux diverses méthodes d’analyse statistique en vue d’identifier ces facteurs (et leur poids respectif) « Le principal intérêt de notre démarche est d’apporter des éclairages quantitatifs propos d’un domaine faisant surtout l’objet d’approches qualitatives Les analyses déjà effectuées permettent ainsi de mettre en lumière des différences de scolarisation selon le sexe du chef de ménage (traduisant le plus souvent une attitude plus favorable des femmes), selon le statut familial et le sexe des enfants (ce qui renvoie aux interactions entre scolarisation, confiage1 et travail des enfants) Les sources de données utilisées permettent d’appréhender la scolarisation au niveau des ménages, en distinguant ceux qui scolarisent tous leurs enfants, ceux qui n’en scolarisent aucun, etc ; et de conntre alors les caractéristiques socio-démographiques de ces ménages Des “repérages statistiques” qui constituent autant de pistes de recherche et déboucheront sur des investigations plus qualitatives » Contact Yacouba Yaro yacoubay@yahoo.com Marc Pilon ; pilon@ird.bf Pratique, courante en Afrique, de placement des enfants dans une autre famille diverses fins (éducation, travail…) En savoir plus Guide d’exploitation et d’analyse des données de recensements et d’enquête en matière de scolarisation, édité par le 7e Réseau thématique de recherche de l’UEPA sur les déterminants familiaux de la scolarisation, Les documents et Manuels du Ceped, n° 9, CEPED-UEPA-UNESCO, Paris 1999, 80 FF, 12,2 e M Pilon et Y Yaro (éds.), 2000 – La demande d’éducation en Afrique : état des connaissances et perspectives de recherches, UEPA, Dakar, 241 p (à partre) L a b e x Un laboratoire virtuel Agropolis M ardi 23 janvier était signé au ministère de la Recherche et de la Technologie et en présence de Vinicius Pratini de Moraes, ministre de l’Agriculture brésilien, et Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la Recherche, un contrat de coopération entre l’institution brésilienne de recherche agropastorale (Embrapa) et l’association Agropolis pour l’installation d’un laboratoire virtuel de l’Embrapa l’étranger ou Labex Il s’agit pour l’organisme brésilien de bénéficier au sein d’Agropolis de facilités pour accueillir jusqu’à cinq de leurs chercheurs dans l’une ou l’autre des institutions de l’association montpelliéraine, encadrés par un coordinateur qui disposera d’un espace permanent Ces derniers auront le choix entre travailler avec des scientifiques de la structure d’accueil, ou mener leurs ộtudes de faỗon autonome Biotechnologies, agriculture de prộcision, technologies agroalimentaires et agro-industrielles, technologies de conservation et de gestion durable de l’environnement seront les Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 thèmes abordés par les programmes de recherche dans le cadre de « projets d’intérêts communs » (PIC) Les premiers projets devraient être mis en place en cours d’année 2001 « L’IRD, le Cirad et l’Inra, collaborateurs de l’Embrapa des degrés divers, proposent déjà leur appui scientifique et logistique Mais, en dehors d’Agropolis, l’Embrapa compte bien élargir son champ de coopération dautres partenaires franỗais et mờme europộens (organismes publics, universitộs) opérant dans le domaine de la recherche agricole et technologique », précise Marie-Simone Chandelier, responsable des opérations avec l’Amérique latine pour la Délégation aux relations internationales l’IRD L’Embrapa poursuit par cette opération son projet d’implantations de Labex l’étranger et met ainsi le pied en Europe, après s’être déjà établi aux États-Unis et avant une future installation au Japon Cette présence sur le continent européen permettra aussi l’entreprise brésilienne d’assurer une veille technologique sur ce terrain et d’être au cœur des progrès réalisés dans ses domaines prioritaires ● © IRD/M Dukhan Partenaires Une gestion en temps réel « De plus, en utilisant le ménage comme unité d’analyse, notre approche encourage se référer aux micros unités, au détriment des approches qui tentent de cerner les questions éducatives aux échelles plus larges du pays ou de la région Il est certain que l’ensemble des facteurs analysés au sein des ménages peut mieux faire comprendre et déterminer des actions et des politiques visant avec plus de pertinence la promotion scolaire » L’exploitation appropriée d’un recensement, rendue techniquement possible et d’un coût marginal grâce aux progrès de l’informatique, permet par exemple de procéder une analyse spatiale très fine de la scolarisation Elle peut fournir des indications précises sur l’effectif des ménages concernés et le nombre d’enfants en âge scolaire : « des informations indispensables dans la perspective de la mise en œuvre d’une politique sociale d’appui aux familles » La collaboration entre chercheurs, statisticiens et planificateurs de l’éducation au sein du réseau FASAF constitue un atout pour faciliter la prise en compte des résultats de la recherche par les décideurs ; l’implication de l’Institut des statistiques de l’Unesco représente déjà un résultat important « Mais il nous appartient d’abord de tester la validité scientifique et la pertinence des résultats et indicateurs que nous pouvons produire, pour ensuite convaincre les différents acteurs du champ éducatif » Contact Maurice Lourd, représentant de l’IRD au Brésil lourd.ird@apis.com.br Ariádne Maria da Silva, Secrétariat de coopération internationale de l’Embrapa, Ariadne.Maria@embrapa.br www.embrapa.br Laboratoire GeneTrop de Montpellier Au cœur de la recherche agricole brésilienne L ’Embrapa, entreprise brésilienne de recherche agropastorale créée en 1973, est une institution qui dépend du ministère brésilien de l’Agriculture Sa vocation est de réaliser des recherches dans tous les domaines de l’agriculture et de l’élevage et de coordonner l’ensemble des programmes de recherche agronomique du pays Par son action, elle doit favoriser le développement durable de l’agriculture et de l’agro-industrie du Brésil travers la gestion, l’adoption et le transfert des connaissances et des technologies Près de 9000 personnes travaillent l’Embrapa parmi lesquelles 2000 chercheurs répartis dans 37 centres distribués dans tous le pays Sa présence dans le monde est par ailleurs très marquée puisqu’elle coopère avec 56 pays ● Le prix Roi Baudouin du CGIAR A d r a o Riz résistants pour l’Afrique crtre la production, l’Adrao s’est notamment spécialisée dans la recherche de nouvelles variétés de riz résistantes et performantes obtenues par croisements d’espèces L’Adrao a également dans ses priorités un volet sur les problèmes de santé posés par la riziculture Pour ces deux axes, elle collabore avec de nombreux partenaires scientifiques et des bailleurs de fonds internationaux Les nouveaux riz créés par l’Adrao sont regroupés sous le nom de Nerica, pour NEw RIces for afriCA, fruits de l’hybridation entre l’espèce africaine de riz cultivé peu productive mais présentant des adaptations diversifiées – Oryza glaberrima – et l’espèce de riz asiatique haute productivité – Oryza sativa Les premiers résultats sont encourageants et ont permis de vérifier, grâce des tests en champ réalisés en conditions traditionnelles, le bon comportement de ce nouveau matériel génétique Cela devrait permettre aux agriculteurs de produire plus ou alors de choisir de diversifier leurs cultures « Les graines de Nerica sont d’ores et déjà commercialisées en petites quantités sur les marchés locaux et quelques supermarchés de Guinée et de Côte d’Ivoire », précise Kanayo F Nwanze Les travaux sur les Nerica, financés par le PNUD, le ministère des Affaires étrangères japonais et la fondation Rockfeller et auxquels participent l’IRD, l’IRRI, le CIAT, l’IITA (international institute for tropical agri- Rizières irriguées dans les bas-fonds inondables de la ville de Gagnoa (Côte d’Ivoire) culture), l’Université Cornell aux ÉtatsUnis, le centre anglais John Innes, le Jircas (Japan’s international research centrer for agricultural science) et l’université de Tokyo, ont valu l’Adrao de recevoir le Prix Roi Baudouin du CGIAR en octobre dernier « En tant que partenaire scientifique, notre travail s’est concentré sur l’établissement d’une carte génétique interspécifique de l’espèce O glaberrima, établie l’aide des marqueurs moléculaires Ces derniers nous permettront d’identifier les caractères intéressants de cette espèce », commente le généticien Mathias Lorieux Dans sa collaboration avec l’Adrao, l’IRD s’est aussi penché sur l’étude du virus de la panachure jaune du riz, endémie l’origine de nombreux dégâts C’était l’occasion pour les deux institutions de mettre en place un volet formation via la thèse effectuée sur ce sujet par Marie-Noëlle Ndjiondiop Sur la base d’une étude de variétés de riz très résistantes ce virus, un gène majeur de résistance naturelle a été identifié et cartographié Ce gène est actuellement transféré par croisement dans plusieurs variétés de riz très cultivées en Afrique de l’Ouest mais aussi très sensibles la maladie « Les travaux préalables au clonage de ce gène de résistance ont été entrepris Montpellier l’IRD Nous évaluons également la durabilité de ce gène de résistance en étudiant, en parallèle, la diversité des souches de virus et leur capacité surmonter les résistances en conditions de laboratoire », souligne Alain Ghesquière L’Adrao joue un rôle de coordination important pour valoriser, sur le plan agronomique, les résultats des programmes sur les Nerica et sa présence sur une grande partie de l’Afrique promet une application étendue sur le terrain ● Contact alain.ghesquiere@mpl.ird.fr Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, GuinéeBissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo Programme des Nations Unies pour le développement Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Commission économique pour l’Afrique Culture d’une variété améliorée de riz en pluvial Man (Côte d’Ivoire) http://www.warda cgiar.org C B G P La peste soit des rats ! © IRD/J.-M Duplantier au vecteur, le rat noir accueille deux tent ainsi sur l’homme », explique le espèces de puce : Xenopsylla cheopis, spécialiste Cependant, l’endémie reste caractéristique des rats de maison et cantonnée sur les Hauts Plateaux au importée, et Synopsyllus fonquerniei, dessus de 800 mètres Quelle conclucaractéristique des rats d’extérieur et sion en tirer ? La puce endémique endémique lợle nayant jamais ộtộ trouvộe au dessous ô Nous avons déterminé et expliqué la de cette altitude, cela suggère qu’elle saisonnalité de la peste humaine est indispensable la transmission de la Survenant de novembre avril, elle maladie en milieu rural « Les risques La peste Madagascar a fait l’objet d’un programme semble liée au cycle d’extension de la peste humaine de recherche qui illustre la thématique « biologie annuel d’abonl’ensemble du territoire sont donc limiet gestion des pullulations » développée dance des tés », temporise Jean-Marc Duplantier au nouveau Centre de biologie et gestion rongeurs et Chaque année, la Division de la lutte des populations (CBGP) de Montpellier des puces contre les maladies transmissibles du Il a d’ores et déjà fourni des précisions Alors que la ministère de la Santé malgache fournit quant la nature du vecteur, la transmispopulation médicaments et insecticides aux postes sion de la maladie du rat l’homme, des puces de santé concernés afin de prévenir les et les conditions de contamination atteint son épidémies ● maximum de sepa peste a touché les côtes de et d’un réservoir, tembre Le réservoir de la peste, le rat noir, Rattus rattus Madagascar en 1898, puis s’est (un rongeur), novembre, installée dans les années vingt hébergeant les bactéries infectieuses, celle des rats chute brutalement Les dans les Hautes Terres, partie centrale de Yersinia pestis À Madagascar, c’est le puces, contraintes de se trouver un l’ỵle Faisant des milliers de victimes penrat noir qui joue le rôle du réservoir nouvel hôte pour se nourrir, se rabatduplant@ensam.inra.fr dant la décennie suivante, son impor« Le rat noir est la fois le seul réservoir tance a diminué d’abord sous l’action de la peste et sa principale victime », de vaccinations de masse, puis grâce souligne Jean-Marc Duplantier, spéciaCBGP l’utilisation d’antibiotiques et d’épanliste l’IRD des maladies transmissibles dages préventifs d’insecticides Dans les communes l’homme et aux rongeurs Biosystématique et écologie années quatre-vingt, une recrudescence Il est responsable du programme Génétique des populations en déséquilibre du nombre de cas et la réémergence « Peste » qui s’inscrit dans la thémaBiologie et gestion des pullulations d’un foyer portuaire ont été observées tique « biologie et gestion des pullulaRésistance aux pesticides et gestion des populations après plus de 60 ans de silence Relations populations-environnement et lutte biologique tions » du CBGP et auquel ont collaboré ● Modélisation des interactions cultures-ravageurs Pour se propager, une épidémie de l’Institut Pasteur de Madagascar et le peste a besoin d’un vecteur (une puce) ministère de la Santé du pays Quant L International rice research institute Centro internacional de agricultura tropical International institute of tropical agriculture Centro internacional de mejorameinto de mlaiz y trigo International potato center International crops research institute inthe semi-arid tropics © IRD/A Ghesquière L e riz est l’élément de base de l’alimentation en Afrique Cependant, le continent n’arrive pas produire la quantité nécessaire sa population, toujours grandissante, d’où le besoin de recourir l’importation Chaque année, plus de trois millions de tonnes de riz sont ainsi introduites vers le centre et l’ouest de l’Afrique pour une somme de près d’un milliard de dollars On comprend mieux les efforts fournis par certaines institutions dans l’espoir de pallier ce problème L’Adrao – Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest – en fait partie C’est une organisation de recherche intergouvernementale représentant 17 pays d’Afrique1 Elle est elle-même un maillon du réseau de 16 centres internationaux de recherche agricole coordonnés par le CGIAR – Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale Créée en 1971 sous le parrainage du Pnud2, de la FAO3 et de la CEA4, l’Adrao – dont le siège se situe en Côte d’Ivoire – est l’un des trois organismes du CGIAR travailler sur le riz : « son rayon d’action est circonscrit au centre et l’ouest de l’Afrique Le Ciat – Centre international pour l’agriculture tropicale – s’occupe de l’Amérique latine, tandis que l’Irri – Institut international de recherche sur le riz – bénéficie d’une couverture mondiale », précise Kanayo F Nwanze, directeur général de l’Adrao Afin d’ac- © IRD/Y Marguerat Proposer des solutions afin d’augmenter la productivité rizicole en Afrique de l’Ouest fait partie des attributions de l’Adrao Pour ce faire, l’association a notamment pris le parti d’élaborer de nouvelles variétés de riz, travail pour lequel elle s’est adjoint la collaboration de divers organismes de recherche, parmi lesquels l’IRD Contact Les six thèmes de recherche du : Une place forte de la lutte biologique En décembre 2000 était inauguré, Montpellier, le Centre de biologie et de gestion des populations (CBGP) Ce laboratoire, organisé sous forme d’unité mixte de recherche Inra, IRD, Cirad et Agro-M et dirigé par Yves Gillon de l’IRD regroupe une cinquantaine de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, personnels techniques et administratifs Ses projets ont la fois pour objectif de contribuer améliorer les stratégies de lutte contre les espèces nuisibles et identifier des stratégies de conservation pour des populations naturelles menacées Cela passe notamment par une meilleure compréhension des mécanismes qui régissent les populations d’organismes ayant un impact sur l’agriculture, l’environnement ou la santé humaine Rongeurs, crapauds, insectes, acariens, nématodes ou complexes d’organismes nuisibles aux cultures provenant du monde entier constituent donc des objets d’étude privilégiés L’installation du CBGP proximité du CISRO (Commonwealth scientific and industrial research organisation) australien et de l’EBCL (European biological control laboratory) font du campus de Baillarguet une place forte de la recherche sur la lutte biologique ● Contact gillon@ensam.inra.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Partenaires En 1980, le CGIAR reỗoit le prix Roi Baudouin du développement international décerné par la Fondation Roi Baudouin pour sa « contribution l’amélioration quantitative et qualitative de la production alimentaire dans le monde » Un an plus tard, le groupe, fort de ce succès, décide, en accord avec le Royaume de Belgique, de créer son propre prix Ainsi, depuis 1982 et tous les deux ans, une des institutions du CGIAR est récompensée la fois pour avoir fait preuve d’excellence scientifique sur un projet de recherche agricole dont la finalité est de contribuer l’essor des pays du Tiers monde, et pour les relations de partenariat mises en place entre le Nord et le Sud pour mener bien ces travaux Dix mille dollars et un diplôme reviennent au lauréat L’Irri1, le Ciat2, l’Iita3, le Cimmyt4, le Cip5, l’Icrisat6 et aujourd’hui l’Adrao ont d’ores et déjà été récompensés ● Pour simuler la dynamique des populations d’anchois dans l’écosystème du Benguela, les chercheurs ont mis au point, en collaboration avec l’unité de recherche de l’IRD “Géométrie des espaces organisés, dynamiques environnementales et simulations” (GEODES), un modèle biologique dit “individus centré”1 Celui-ci permet par exemple de simuler les déplacements, dans l’espace et le temps sous l’effet de facteurs écologiques et environnementaux, des œufs et larves d’anchois dans un environnement physique virtuel, établi partir du modèle hydrodynamique La simulation utilise des données (distribution des œufs, larves et juvéniles) collectés en mer depuis 20 ans et des informations biologiques (vitesse de croissance par exemple) Les premières expériences de simulation soulignent la complexité du trajet des oeufs et larves dans l’écosystème du Benguela, depuis les lieux de ponte jusqu’à la zone d’upwelling où une partie d’entre eux est dispersée vers le large ● Ce type de modèle – Individual based models, IBM – permet de simuler dans l’espace et le temps le comportement d’individus au sein d’une population et dans un milieu donné en intégrant des données écologiques, physiques et biologiques Simulation de type « individus centré » du trajet suivi par 25000 particules (larves et œufs) au 15 janvier, au 1er mars et au 15 mai, depuis les régions de ponte (banc des Aiguilles) jusqu’à une zone d’upwelling Seules les larves arrivant sur le plateau continental (zone sombre) ont une chance survie Contact Claude Roy, D6UR9C@mail.uct.ac.za ; Christian Mullon, cmullon@physci.uct.ac.za Poissons au gré des courants Parfois, sardines et anchois se raréfient dans le courant du Benguela aux eaux pourtant fertiles Afin de comprendre ces fluctuations, des chercheurs sud-africains et franỗais analysent les interactions entre cet ộcosystốme dupwelling et la dynamique des populations de poissons pélagiques À l’aide de modèles, ils explorent la complexité des phénomènes physiques et biologiques en jeu Entretien avec le Dr Car van der Lingen du Marine & Coastal Management et Pierre Fréon, directeur de l’unité de recherche de l’IRD, IDYLE Quels sont les objectifs de vos recherches ? Comme dans tout écosystème d'upwelling, l’abondance des espèces commercialement exploitées – sardines et anchois – fluctue beaucoup dans le courant du Benguela Mieux conntre le rơle et la dynamique des populations de ces poissons pélagiques dans un tel environnement est indispensable pour identifier les facteurs de leurs importantes variations ; ces connaissances sont importantes pour élaborer une politique de gestion des pêches Ces fluctuations se manifestent généralement par une forte variabilité de la période d’arrivée et de la quantité des jeunes poissons dans la pêcherie Nous avons donc mis l’accent sur l’étude des premiers stades de vie, en particulier sur le devenir des œufs et larves Pourquoi avoir privilégié la modélisation ? Les données récoltées en mer sont limitées dans le temps et l’espace Nos moyens logistiques actuels ne permettent pas en effet d'ộchantillonner locộan de faỗon continue, petite échelle spatiale et en trois dimensions Il est alors difficile de saisir la complexité des processus propres aux systèmes d'upwelling La puissance des ordinateurs permet aujourd’hui de développer des modèles numériques de la circulation marine et des modèles biologiques possédant une résolution relativement haute (intervalle de temps de heures jours, maille horizontale de km près de la côte, résolution verticale de quelques mètres) Les modèles constituent de puissants outils pour appréhender la complexité des écosystèmes ces échelles et d’en comprendre les mécanismes l’aide, par exemple, des outils de visualisation en trois dimensions Quels sont aujourd’hui vos principaux acquis ? Nous avons mis au point des prototypes de modèles hydrodynamiques et “individus centrés” en trois dimensions Leur première phase d’utilisa- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 tion nous a donné des indications sur les périodes et lieux de ponte les plus favorables la survie de jeunes poissons et qui contribuent donc des bonnes pêches l’année suivante Grâce aux modèles écosystémiques, nous comprenons également mieux le rôle clé des poissons pélagiques dans la chne alimentaire des écosystèmes d’upwelling Il appart ainsi que ces poissons peuvent, dans certains cas, contrôler la fois les niveaux trophiques inférieurs – le plancton – du fait de l’importance relative des quantités ingérées, et les niveaux supérieurs - les prédateurs – dont ils constituent la proie principale Nous avons rassemblé de longues séries de données biologiques, écologiques, relatives aux pêches ou obtenues par télédétection dans un système d’information géographique pilote permettant une visualisation rapide ainsi que des analyses spatiales L’analyse de ces données anciennes ou plus récentes a permis de caractériser l’écosystème et la pêcherie Il appart ainsi, d'une part, que le poids moyen des bancs reflète la biomasse de l’espèce et, d’autre part, que la composition moyenne en espèces des bancs est représentative de celle observée dans l’écosystème Autre acquis important : grâce aux images satellitales, nous avons pu préciser et quantifier la forte dynamique spatio-temporelle de l’upwelling Enfin, nous avons encadré les travaux de mtrise, DEA ou doctorat dune vingtaine dộtudiants sud-africains et franỗais â dr © dr Des anchois modèles d ’ u p w e l l i n g Fronts, courants et tourbillons L es upwellings se forment dans la région du Benguela (côtes ouest de l’Afrique du Sud et de la Namibie) lors des épisodes de vents de sudest, particulièrement forts au printemps et l’automne Les courants alors générés au-dessus du plateau continental ont un impact important sur les ressources biologiques, notamment en transportant et dispersant une grande partie des œufs et larves de sardines et d’anchois vers le large où ils ne peuvent survivre Pour étudier les principaux processus physiques impliqués dans le transport des œufs et des larves dans cette zone d’upwelling, les chercheurs ont élaboré des modèles hydrodynamiques en deux puis en trois dimensions A partir d’informations sur les vents et les flux de chaleur en surface et d'indications sur la structure des courants grande échelle, un modèle hydrodynamique en dimensions permet de simuler la circulation des masses d’eau dans le domaine côtier et donne une représentation réaliste des fronts et des tourbillons ainsi que des courants en profondeur Le modèle bâti dans le Benguela utilise un code numérique novateur largement adopté par la communauté scientifique Il donne une représentation assez réaliste de la circulation des masses d’eau dans l’ensemble de l’écosystème côtier, depuis la frontière Afrique du Sud-Namibie jusqu’à Port Elizabeth, et permet une simulation fine de certains détails (fronts, tourbillons, ) particulièrement importants pour la biologie L’analyse d’un ensemble de simulations a permis en particulier de mieux comprendre les interactions entre les courants et certains éléments topographiques comme la pente du plateau continental ou la présence d’un cap et d'une baie Par des simulations de l’évolution spatiale et temporelle de traceurs des masses d’eaux, il est possible de suivre et de quantifier les échanges de masses d’eau entre différentes régions représen● tées dans le modèle Quels seront vos prochains axes de recherche ? En complément des traditionnels indicateurs permettant de décrire l’état des ressources, nous développerons d’autres indicateurs quantitatifs destinés évaluer l’état d’ensemble de l'écosystème ainsi que sa dynamique De plus, les modèles hydrodynamiques et “individu-centrés” en trois dimensions seront rendus aussi génériques que possible (c’est-à-dire transposables) pour pouvoir être facilement applicables d’autres écosystèmes d’upwelling ● © IRD/UCT/M&CM Les upwellings sont suscités par des vents qui induisent des remontées d’eaux profondes, froides et chargées en sels minéraux Ils sont l’origine d’une production biologique forte mais soumise d’importantes fluctuations Le courant du Benguela, le long de la côte sud-ouest de l’Afrique du Sud, est l’une des principales zones d’upwelling dans le monde Les pêches y sont très importantes en terme d’emplois, d’apport en protéines et représentent chaque année un chiffre d’affaires de plus de 300 millions de $ Depuis 1996, des chercheurs de l’IRD, de l’université du Cap et du Marine and Coastal Management conduisent des recherches pluridisciplinaires sur cet écosystème, tout d’abord avec le programme VIBES (Viabilité des ressources pélagiques exploitées dans l’écosystème du Benguela), puis dans le cadre de la nouvelle unité de recherche R097 “Interaction et dynamiques spatiales des ressources renouvelables dans les écosystèmes d’upwelling” (IDYLE) ● E c o s y s t è m e © dr Recherches Des upwellings instables Contact Pierre Fréon, pfreon@sfri.wcape.gov.za, vdlingen@sfri.wcape.gov.za 1 Coupe d’altération développée sur migmatite en forêt équatoriale (Mitzic, Nord Gabon) Formation latéritique manganésifère riche en cryptomélanes (Tambao, Nord Burkina Faso) Latérites et controverse s o l s t r o p i c a u x Précieux traceurs Or, béryllium, potassium ou phytolithes offrent aux chercheurs de précieux indices pour retracer l’histoire des sols tropicaux Des études novatrices sur la genèse, le fonctionnement et l’évolution des sols latéritiques démontrent qu’ils résultent de périodes alternées d’altération chimique et d’érosion mécanique es sols tropicaux anciens et actuels résultent pour l’essentiel d’un processus intense d’altération géochimique du substrat géologique, sous l’effet par exemple de l’eau de pluie, de gaz dissous, d’acides organiques, et de processus d’érosion superficielle Quand et comment se sont-ils précisément formés et transformés au cours des âges ? La question est d’importance plus d’un titre Déterminer les mécanismes de formation de ces sols permet par exemple de comprendre leur évolution sous l’effet des changements climatiques et sous l’action de l’homme De plus, ces processus sont l’origine de l’accumulation de ressources minérales (or, manganèse, nickel, cuivre, etc.) qui peuvent constituer des gisements superficiels exploitables Une histoire de 60 millions d’années L orsqu’ils sont riches en minéraux contenant du potassium, les sols latéritiques peuvent être datộs de faỗon absolue par une mộthode de mesure dun gaz rare1 Dans le cadre d’un programme associant l’IRD et l’université de Nice, cette méthode a été appliquée Tambao au nord du Burkina Faso sur des formations latéritiques riches en cryptomélanes, oxydes de manganèse contenant du potassium « De la surface vers la profondeur, sur un profil vertical de 100 mètres environ, les âges vont des plus anciens – soit 58 60 millions d’années – aux plus jeunes, millions d’années environ, souligne Fabrice Colin Ceci signifie que les processus d’altération géochimique intense qui ont contribué la formation de ces sols ont commencé il y a 60 millions d’années et se sont achevés il y a trois millions d’années C’est la première fois que l’on remonte aussi loin dans l’histoire d’un sol latéritique et que l’on détermine aussi précisément son âge » Les datations des cryptomélanes prélevées Tambao et sur des collines adjacentes mettent par ailleurs en évidence des groupes d’âge et non pas un gradient d’âge décroissant avec la profondeur Ceci signifie que l’altération ne sest pas produite de faỗon continue au cours du temps, mais par phase Ainsi, il appart que les épisodes d’altération chimique ont été entrecoupés de périodes d’érosion mécanique, reflétant ainsi des grandes phases de changements climatiques ● Mesure par sonde laser du rapport isotopique argon40/argon39, sachant que le potassium 40 se désintègre en argon 40 Pour dater et quantifier les processus d’altération l’origine des sols tropicaux, des géologues et géochimistes1 utilisent depuis quelques années certains marqueurs présents dans ces sols : l’or, les phytholithes, le béryllium 10 cosmogénique et le potassium notamment « Ces différents marqueurs ont pour point commun d’avoir résisté l’altération dont ils sont les témoins Ils nous offrent des informations diverses sur la formation et l’évolution des sols ; en cela, ils sont complémentaires », souligne Fabrice Colin Directeur de recherche et géochimiste l’IRD, il dirige l’unité de recherche « Biogéodynamique supergène et géomorphologie tropicale » Dense, malléable, lentement altérable, l’or s’est révélé être un remarquable traceur pour distinguer les processus d’altération chimique de l’érosion mécanique, comme l’ont mis en évidence, par exemple, des études menées dans deux sites représentatifs de la zone tropicale L’analyse de particules d’or prélevées dans la forêt gabonaise, altérées chimiquement seulement, a indiqué que, dans les zones humides de la forêt équatoriale, le moteur essentiel de la formation des latérites était une puissante dissolution chimique de la roche mère en profondeur Celles prélevées au Burkina Faso ont, en revanche, montré que les sols subsahéliens se sont formés, en grande partie, par altération chimique de matériaux qui avaient été transportés mécaniquement sur plusieurs kilomètres sous la forme d’alluvions ou de colluvions Le béryllium 10 cosmogénique, qui comme l’or permet d’identifier les processus géochimiques et mécaniques, présente l’avantage considérable de pouvoir les quantifier L’analyse des quantités de 10Be produits in situ dans des sols est réalisée par spectrométrie de masse par accélérateur2 Sa teneur dans des quartz provenant de sols latéritiques du Gabon et du Congo a démontré que les sols étudiés s’étaient formés, d’une part, par dissolution chimique in situ avec un taux d’érosion superficielle de 12 mètres par million d’années et, d’autre part, la suite d’un déplacement latéral de la couche meuble superficielle une vitesse comprise entre 53 et 89 mètres par million d’années Des résultats comparables ont été obtenus sur des sols brésiliens Des datations absolues des événements d’altération peuvent également être réalisées Pour cela, les chercheurs utilisent comme traceurs des minéraux du sol contenant du potassium (voir encadré) La végétation participe également de la genèse des sols tropicaux Afin de déterminer le rôle des plantes dans la formation et le fonctionnement des latérites, les chercheurs de l’IRD et du CEREGE3 utilisent comme traceurs les phytolithes, particules d’opale issues du silicium absorbé par les plantes puis restitué aux sols par la suite travers les retombées foliaires Des recherches en forêt du Congo et du Brésil ont par exemple montré comment le cycle biogéochimique du silicium pouvait par transfert de particules dans les sols contrôler partiellement les processus d’altération-érosion Une étude la Réunion a même mis en évidence que l’horizon superficiel d’un sol volcanique du Piton des Neiges avait accumulé, depuis 4000 ans, plus de 20 cm d’épaisseur de phytolithes, provenant de bambous détruits par ● des incendies Contact Fabrice Colin, colin@cerege.fr Études réalisées par l’IRD, le CEREGE (Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement), les universités de Nice, Franceville (Gabon), de Ouagadougou (Burkina Faso), de Dakar (Sénégal), de Sao Paulo et Ouro Préto (Brésil) En collaboration avec D Bourlès, Cerege En collaboration avec J.-D Meunier, CNRS L’or, fil d’Ariane Trois caractéristiques permettent l’or sous forme de particules d’enregistrer les processus de genèse et d'évolution des sols Altérable lentement, et de ce fait, résistant partiellement au temps, ce minéral subsiste l’état particulaire dans les sols pendant plusieurs centaines de milliers d’années Parce que ce métal est malléable, les processus d’altération chimique ou d’érosion mécanique s’y impriment, laissant chacun des marques distinctes, vides de dissolution ou stries mécaniques Denses et lourdes, libérées de leur roche d’origine par altération chimique, les particules d’or s’éloignent moins de leur source, par transferts en surface, que les minéraux plus légers Ils constituent alors un “fil d’Ariane” pour remonter l’origine des processus qui ont contribué la formation des sols qui les contiennent et l’évolution des paysages Particules d’or prélevées dans des sols latéritiques (Sénégal) anciens ● © IRD/M Dukhan d e s © IRD/F Colin H i s t o i r e Recherches Sous les tropiques, une altération très intense et ancienne de différentes roches sous l’effet de conditions climatiques favorables a donné naissance des sols communément appelés “latérites” Véritable “masque rouge”, ils couvrent l’essentiel de la zone intertropicale L’origine et les processus d’évolution de ces sols demeurent aujourd’hui sujets controverse À l’échelle des paysages par exemple, les latérites ont souvent été considérées par les géographes et les géomorphologues comme issues de processus mécaniques (dits “allochtones”), autrement dit résultant de l’érosion de matériaux étrangers aux roches du substrat local ; en revanche, les études pétrologiques menées l’échelle minérale suggèrent un processus de formation géochimique in situ (dit “autochtone”), c’està-dire essentiellement d’une dissolution des roches mères et une reprécipitation sur place des éléments les moins mobiles ● Un traceur venu du cosmos Le béryllium 10 (10Be), isotope cosmogénique, est produit par l’action du rayonnement cosmique sur la matrice de minéraux exposés la surface de la terre La quantité de 10Be d’un quartz1 est donc fonction du temps passé en surface et de sa profondeur Par exemple, lorsque les teneurs diminuent régulièrement en fonction de la profondeur des quartz et proportionnellement l’atténuation du rayonnement cosmique, on peut en conclure que le sol s’est formé in situ par dissolution/précipitation En revanche, lorsqu’un quartz, enfoui quelques mètres de profondeur, recèle une quantité de 10Be supérieure celle qu’il devrait contenir compte tenu de sa profondeur, cela signifie qu’il a été exposé longtemps en surface avant d’être recouvert par d’autres matériaux Les mesures de 10Be permettent également de quantifier certains processus : taux de dénudation des paysages, durées d’exposition de matériaux la surface ou d’enfouissement dans le sol, vitesses de reptation des matériaux la surface des sols ● (1) Le quartz est ubiquiste dans les latérites Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Contact gerard.second@mpl.ird.fr « Mauvais » riz Des riz adventices se multiplient dans les rizières irriguées Analogues des espèces sauvages, ces « mauvais » riz prolifiques sont l‘origine d’importantes baisses de production Ils représentent également un danger potentiel en cas d’introduction de riz transgéniques car les transgènes pourraient être transmis par croisement naturel une population d’adventices Les conséquences seraient graves si, par exemple, celle-ci héritait d’une résistance aux herbicides qui la rendrait plus difficile encore éliminer Les travaux de l’IRD semblent pour l’heure montrer que leurs populations résultent plus d’une dynamique autonome que de flux et d’échanges importants de gènes avec les variétés cultivées Ceci tendrait minorer les risques de transfert de gènes sans toutefois les exclure totalement L’élimination de formes adventices dans les rizières appart donc comme un préalable toute culture de riz transgénique ● Contact Alain.Ghesquière@mpl.ird.fr Conservation la ferme Pour préserver les ressources génétiques des plantes cultivées, la conservation in situ la ferme, en complément des banques de gènes, rencontre un intérêt croissant Celle-ci permet de maintenir une diversité génétique locale qui bénéficie la richesse des agrosystèmes, d’assurer l’adaptation des ressources génétiques l’évolution de l’environnement et d’impliquer les communautés rurales dans la conservation de la biodiversité Des chercheurs de l’IRD et de l’IRRI, en partenariat avec des institutions nationales de recherche, ont étudié la diversité des riz cultivés et son maintien dans des agrosystốmes rizicoles philippins, vietnamiens et indiens de faỗon déterminer les modalités de ce type de conservation Aux Philippines et au Viêt-nam, dans un contexte d'intensification agricole, les variétés locales sont apparues agronomiquement peu compétitives face aux variétés améliorées et menacées par les aléas climatiques Les stratégies de conservation proposées reposent notamment sur des modifications des pratiques culturales des variétés de riz locales et des méthodes simples de préservation des semences produites localement Ces stratégies vont être testées dans plusieurs villages philippins ● Contact pham@mpl.ird.fr D e s r i z i è r e s a u g é Les défi Biologie moléculaire, microbiologie, phylogénie, conservation des ressources génétiques, lutte contre les maladies, amélioration des variété cultivées et des techniques culturales, la diversité des recherches de l’IRD sur le riz et la riziculture est la hauteur de l’enjeu : nourrir la moitié de l’humanité Un génome aux enjeux internationaux remière céréale de l’alimentation humaine, le riz est une plante modèle pour l’étude du génome des monocotylédones et, en tout premier lieu, celui des graminées D’une part, son génome (environ 430 millions de paires de bases) est l’un des plus petits parmi les céréales D’autre part, le contenu de ses chromosomes ainsi que l’ordre des gènes sur les chromosomes sont très proches de ceux des autres graminées De ce fait, le riz est une espèce de choix pour développer des outils moléculaires qui faciliteront l’étude de céréales au génome beaucoup plus complexe En 1998, un consortium international public réunissant dix pays, l’International rice genome sequencing project (IRGSP), a été mis en place pour le sộquenỗage du gộnome du riz et de ses 12 chromosomes La France s’est pour sa part portộe candidate au sộquenỗage du chromosome 12 Linitiative de la participation franỗaise ce programme revient la communautộ scientifique du Languedoc-Roussillon (CNRS Perpignan, IRD et Cirad Montpellier) et a été relayée par le Génoscope d’Evry en raison de sa capacité séquencer des génomes entiers La séquence complète du riz sera très vraisemblablement disponible en 2003 et ouvrira très largement l’accès aux gènes et l’étude de leur fonctionnement Dans ce contexte de très forte compétition internationale, les équipes de la région Languedoc-Roussillon se sont mobilisées depuis 1999 travers le programme Génoplante Celui-ci réunit le CNRS, l’Inra, le Cirad, l’IRD et plusieurs partenaires privés (Aventis Cropsciences SA, Limagrain, Bioplante) pour renforcer les études sur des génomes modèles (riz et Arabidopsis) et d’autres plantes cibles (blé, colza, maïs, protéagineux ) Une équipe de recherche de l’IRD au sein de l’UMR “Génome et développement des plantes” (CNRS-IRD-univer- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 sité de Perpignan) participe au développement des outils nécessaires l’exploitation des données de séquences et l’identification de gènes de riz : banque d’ADNc (ADN complémentaires correspondant la fraction exprimée du génome) ou séquences partielles de gènes exprimés (Expressed Sequence Tags ou EST) par exemple Elle participe également en collaboration avec le CIRAD au développement et la caractérisation de mutants afin d’attribuer une fonction aux gènes Ces nouveaux outils aideront les chercheurs de l’IRD identifier et cloner des gènes importants pour l’amélioration du riz (gènes de résistance au virus de la panachure jaune du riz, gènes de l’espèce africaine de riz cultivé, O glaberrima) Au travers des partenariats qu’elle a établis, l’équipe mettra ces gènes disposition de pays du Sud et d’instituts internationaux qui souhaiteront les utiliser dans leurs propres programmes de recherche et de ● développement Contact alain.ghesquiere@mpl.ird.fr Panicule de riz Oryza sativa Le rôle clé des microorganismes a microbiologie des rizières constitue, depuis près de quarante ans, un axe fort des recherches de l’Institut Les microorganismes présents dans ces écosystèmes sont en effet un facteur clé de la productivité de la riziculture1 Ils ont de plus des impacts sanitaires et environnementaux non négligeables « Après des études au Sénégal sur l’écologie de bactéries reponsables de pertes de rendement ou au contraire source d’azote essentiel la croissance du riz, nous nous sommes intéressés, avec l’IRRI aux Philippines, l’utilisation des cyanobactéries comme biofertilisants », raconte Pierre Roger qui a dirigé de nombreuses études dans ce domaine En 1988, les recherches se sont élargies aux micro-algues et macrophytes aquatiques et leur rơle dans le cycle © IRD/B Moizo Trois espèces ou sous-espèces de riz sont cultivées sur la planète La première, Oryza glaberrima, cantonnée l’Afrique de l’Ouest, est originaire de ce continent où son ancêtre sauvage venu d’Eurasie a été domestiqué Les autres, Oryza sativa indica et Oryza sativa japonica, présentes dans toutes les rizières du monde, ont pour origine l’Asie Selon le scénario établi l’IRD sur la base d’analyses moléculaires des collections mondiales des riz sauvages et cultivés, c’est l’érection de la chne himalayenne, il y a millions d’années, qui a contribué isoler les deux sous-espèces asiatiques, leurs ancêtres sauvages ayant dès lors évolué séparément en Asie du Sud et en Chine Ces recherches sur l’origine du riz et sa domestication se poursuivent avec dune part : le sộquenỗage de certaines régions de l’ADN chloroplastique pour préciser les relations entre les différentes espèces et sous-espèces du genre Oryza ; et d’autre part, l’étude, en collaboration avec l’Université de Leicester (GB), des séquences répétées de l’ADN qui peuvent être associées la variabilité des taux de mutations et la réorganisation du génome ● Riz en fleur ©IRD/M Dukhan Recherches L’Asie et l’Afrique pour berceau Rizière de Madagascar de l’azote et le maintien de la fertilité des sols Le résultat le plus important a souligné les avantages d’enfouir l’engrais azoté dans le sol plutôt que de l’épandre la volée dans l’eau de la rizière, comme on le fait souvent en Asie D’une part, cette technique favorise l'activité fixatrice d’azote de cyanobactéries (soit un apport de 10 30 kg d'azote par hectare et cycle de culture) ; d’autre part, elle permet d’éviter la prolifération dans l’eau des rizières d'algues unicellulaires reponsables d’importantes pertes d’azote et propices au développement de larves de moustiques, vecteurs du paludisme et d’encéphalites Un projet pluridisciplinaire en milieu paysan et en parcelles expérimentales a par ailleurs étudié les effets biologiques, économiques et sanitaires des pesticides dans les environnements rizicoles des Philippines « Nous avons montré des effets court terme relativement modestes sur la microflore, plus marqués sur les populations d'invertébrés et très significatifs sur la santé des riziculteurs, souvent en raison d'une utilisation inadéquate des pesticides L’étude a également mis en lumière l’absence d’information sur les effets long terme des pesticides sur la microflore et la fertilité des sols » Alors que les gaz effet de serre sont devenus une préoccupation majeure, les travaux du Laboratoire de microbiologie de l’IRD de Marseille se sont récemment orientés sur l’écologie des microorganismes responsables de l'émission de méthane par les rizières Selon ces études menées sur 22 sites représentatifs des différents types de rizières dans le monde, le potentiel Ravageurs : quelles priorités de recherche et de lutte ? n o m e © IRD/M Durkhan is du riz Contact Pierre Roger rogerpa@esil.univ-mrs.fr Voir également p Alain Ghesquière Nous avons par ailleurs testé ces résistances sur des isolats représentatifs de la diversité des populations de virus présentes en Afrique, explique le phytovirologue, Denis Fargette Celles-ci agissent contre les principaux types de Les scientifiques recherchent aussi les gènes impliqués dans les mécanismes de sensibilité de la plante la maladie La récente reconstitution2 de la structure de l’enveloppe du virus en trois dimensions et avec une résolution de 2,8 angströms devrait s’avérer très utile Cette image très fine permettra de préciser les interactions moléculaires entre la plante et le virus « Nous étudions la pathogénie du virus pour mieux comprendre les mécanismes de résistance et la fonction de certains gènes Tout comme le riz est une plante modèle en génomique fonctionnelle, les interactions moléculaires entre cette plante et le virus de la panachure jaune offrent de surcrt nous généticiens un modèle pour étudier les interactions hôtes/virus chez d’autres céréales », conclut Christophe ● Brugidou © IRD/ILTAB/Scripps © IRD/J.-P Montoroi méthanotrophe (consommant du méthane) des sols est toujours supérieur leur potentiel méthanogène (en produisant) Dans la majorité des rizières continuellement irriguées et, donc, plus méthanogènes que les autres, un drainage au cours d’un cycle cultural est apparu comme la solution actuellement la plus réaliste pour réduire fortement l'émission de méthane Cette pratique présente, en outre, l'avantage de réduire le développement de certaines maladies du riz et de vecteurs de maladies humaines ● n 1977, C Fauquet et J.-C Thouvenel, deux virologues de l’IRD découvraient pour la première fois en Afrique de l’Ouest le virus de la panachure jaune du riz1 Cette maladie allait bientôt devenir le principal fléau de la riziculture africaine la suite notamment de l’introduction dans les rizières de variétés de riz sensibles Dès lors, un important effort scientifique fut consacré par l’IRD ce pathogène Les chercheurs ont démonté les mécanismes de propagation du virus lors des diverses phases du cycle infectieux « Dans un premier temps, explique le chercheur Christophe Brugidou, le virus se propage de cellule cellule de l’épiderme de la feuille infectée vers les tissus vasculaires où il se réplique Ces vaisseaux servent d’“autoroutes” aux très nombreuses particules virales produites qui, peu après, vont envahir les cellules de nouvelles feuilles où elles se multiplieront » Quelques rares variétés sont capables de résister l’infection Des phytovirologues de l’IRD et de l’Adrao ont caractérisé deux types de résistance : l’une, partielle, ralentit la propagation du virus, l’autre, élevée, l’empêche de se déplacer dans la plante « Nous avons pu récemment identifier certains des gènes qui gouvernent ces résistances », souligne le généticien Structure atomique du virus de la panachure jaune du riz et unité capsidaire ; résolution 2,8 angströms souches virales que nous avons identifiés » Actuellement, les chercheurs se penchent sur la stabilité long terme de ces résistances Peut-on par exemple assister leur contournement par des souches virulentes présentes sur des graminées sauvages, réservoir du virus ? Ils tentent de répondre cette question par des études moléculaires approfondies de la pathogénie du virus Identifié initialement en 1966 en Afrique de l’Est, ce virus de la famille de Sobémovirus est transmise au riz par un coléoptère En collaboration avec l’International Laboratory for Tropical Agricultural Biotechnology et le Scrips Research Institute (États-Unis) Contact Christophe.Brugidou@mpl.ird.fr, Denis.Fargette@mpl.ird.fr O glaberrima, des qualités inexploitées M © IRD/G Reversat algré des performances agronomiques inférieures l’espèce asiagènes de résistance ont été identifiés et clonés, ce n’est pas encore le cas tique O sativa, le riz cultivé africain, O glaberrima, recèle un potendu riz D’importantes avancées ont été cependant récemment accomplies tiel génétique encore mal connu et peu exploité pour l’amélioration des Montpellier et au Laboratoire d’étude des sols tropicaux de l’IRD en Ilevariétés cultivées Cette espèce rustique possède en effet quelques qualités de-France Les chercheurs ont ainsi mis en évidence certaines variétés de – et non des moindres – qui font généraO glaberrima présentant une résislement défaut O sativa : elle résiste tance totale ce nématode Celle-ci très bien au virus de la panachure jaune est gouvernée par un seul gène domidu riz, aux attaques de plusieurs nant que les scientifiques sont actuelespèces de nématodes ainsi qu’à cerlement en train de localiser précisétains aléas tels que la sécheresse ou la ment sur le génome Ils ont également salinité des sols En collaboration avec démontré qu’il était possible par l’Adrao1, des généticiens de l’IRD hybridation de transférer ce caractère Montpellier s’attachent identifier et O sativa L’un des obstacles ce caractériser les gènes qui gouvernent type de transfert par croisement ces caractères « Pour cela, explique le interspécifique est la stérilité des desgénéticien Mathias Lorieux, nous procécendances obtenues « Ces travaux dons des croisements entre O sativa nous offrent alors l’occasion d’étudier et O glaberrima et des rétrocroiseles barrières de stérilité entre les ments des descendances obtenues avec deux espèces Là aussi, nous progresO sativa Nous analysons ces diffé- Kystes de nématode Heteredora sacchari sons, se réjouit le chercheur Nous rentes lignées l’aide de marqueurs sur les racines d'un plant de riz venons en effet de localiser sur les moléculaires de faỗon identifier les chromosomes et dun hybride d’O fragments chromosomiques propres l’espèce africaine L’ensemble des sativa et d’O glaberrima deux gènes impliqués dans cette stérilité » ● lignées nous permettra de représenter le génome entier de O glaberrima sous la forme de petits fragments chromosomiques » Ce programme de recherche international met l’accent sur la résistance Mathias.Lorieux@mpl.ird.fr de variétés cultivées certains nématodes, comme Heterodora sacchari, responsables de pertes de rendements importantes en Afrique Si chez voir p plusieurs plantes, la tomate ou la betterave sucre par exemple, des Contact Contact Serge.Savary@mpl.ird.fr Des systèmes de production en cause Pendant ans, une équipe pluridisciplinaire de l’IRD s’est penchée sur les conditions de développement des cultures irriguées et de la riziculture au Sahel Ce programme a été conduit, sous l’égide du Coraf, en collaboration avec le Cirad et les instituts de recherche agronomique du Mali, Niger, Mauritanie et Sénégal Il s’agissait en particulier de comprendre les raisons d’une diminution des rendements et du revenu des riziculteurs malgré un excellent potentiel de production (16 18 t/ha/an) Des causes complexes sont apparues Contrairement ce qui était admis, la dégradation des sols joue un rôle mineur au regard de celui des systèmes de production et de la mtrise technique (pratiques culturales, accès l’eau, système de crédit, etc.) En Mauritanie et au Sénégal par exemple, les contraintes d’une gestion collective représentent l’un des freins majeurs au développement de l’irrigation En outre, les politiques agricoles engagées par l’État ou les bailleurs de fonds se sont souvent révélées inadaptées aux stratégies des riziculteurs ou trop changeantes La recherche de solutions techniques n’a pas toujours tenu compte des savoir-faire des paysans, plus souvent considérés comme des exécutants que comme des décideurs « La réussite de la culture irriguée au Sahel suppose avant tout d’accompagner et de favoriser une transformation des sociétés rurales par une reponsabilisation et une professionalisation des acteurs », concluent Pascal Boivin et Jean-Christophe Poussin qui ont dirigé ces recherches ● Contact Pascal.Boivin@msem.univ-montp2.fr, Jean-christophe.Poussin@mpl.ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Recherches Un virus traqué Des dizaines d’espèces de champignons et de bactéries pathogènes, plus de cent espèces de mauvaises herbes ou d’insectes : la diversité des ravageurs du riz en Asie tropicale est extrême Selon des recherches menées par l’IRD, l’IRRI et leurs partenaires nationaux sur six sites en Chine, aux Philippines, au Viêt-nam et en Inde, seules quelques dizaines d’espèces provoquent des pertes de récolte significatives et le potentiel de nuisance de certains ravageurs est parfois inférieur aux estimations ayant cours Ainsi les insectes ou une maladie comme le tungro ne sont pas aussi nuisibles qu’on le pensait ; en revanche, les mauvaises herbes et le champignon tellurique Rhizoctonia solani apparaissent comme les plus néfastes la productivité des rizières Les ravageurs n’attaquent pas les cultures indépendamment mais en formant des associations dont les chercheurs ont pu établir des profils types Certaines situations de production apparaissent en outre plus vulnérables que d’autres D’une manière générale, ce sont les rizières où la productivité potentielle est la plus forte (5,9 t/ha) qui subissent les pertes de récoltes les plus importantes ; lorsqu’elle est moindre (4,7 t/ha), les pertes sont nettement inférieures et ont pour origine une plus grande diversité de ravageurs À l’heure où s’élaborent des stratégies de lutte fondées sur le déploiement de nouveaux gènes de résistance aux ravageurs, ces constats s’avèrent importants pour hiérarchiser les priorités de recherche et d’intervention ● T h a ï l a n d e G u i n é e © IRAM Marché en Guinée Cette technique qui a été progressivement adaptée aux conditions spécifiques de différents pays comme en Amérique du Sud, en milieux arides (Mexique), sur sols indurés et sur fortes pentes (Équateur) Cette méthodologie est maintenant couplée d’autres appareils pour la mesure de la rugosité (point quadrat et distanciomètre laser) et pour l’étude de l’hydrodynamique interne (sonde neutrons, tensiomètres, Time Domain Reflectrometry) De plus, elle permet d’obtenir plus rapidement que par des suivis classiques (mesures hydro-météorologiques), des données hydro-pédologiques originales (ruissellement, érosion) et fiables sur bassins versants expérimentaux Cet atelier, exemple de formation la recherche par la recherche, a permis une mtrise de l’appareil (acquisition, traitement et interprétation des données) par les futurs utilisateurs et a mis en évidence de nombreux paramètres hydrodynamiques liés aux caractéristiques des sols fortes pentes des milieux étudiés grâce des mesures expérimentales au champ L’engouement des partenaires pour cette méthodologie nouvelle en Asie du Sud-Est et la réussite de cet atelier de formation sont de bonne augure pour les recherches menées par les pédologues et les hydrologues de l’ird en étroite collaboration avec leurs partenaires dans la région L’intérêt des autorités thaïlandaises a été marqué par la présence de vice-gouverneur de la province de Phrae au cours de la première journée de cet atelier de formation Contact Jean-Louis Janeau janeau@ibsram.org ous la responsabilitộ de Franỗois Doligez de l’Institut de recherches et d’applications des méthodes du développement (IRAM, Paris) Le programme « La construction des marchés financiers en milieu rural et dans les villes secondaires de Guinée Conakry », a été sélectionné l’appel d’offres « Coopération scientifique et de recherches sur l’évolution de la vie politique, de la société et de la ville en Afrique », délégué l’IRD et au Codesria par le ministère franỗais des Affaires ộtrangốres Lobjectif de ces recherches vise comprendre les raisons de la persistance d’un marché financier segmenté au niveau local, d’analyser quelle est la construction socio-économique de l’ajustement entre l’offre et la demande de service financiers, mais aussi comment évoluent les rapports entre marchés financiers et autres marchés (biens, services, tra- A s i e d u vail, foncier) au niveau local, mésoéconomique et national Ce programme présente une forte originalité dans le partenariat proposé, puisqu’il est porté par deux structures associatives, l’IRAM et l’Association d’anthropologie et de sociologie appliquées (lasoa, République de Guinée) Le lasoa est une association scientifique créée en mai 2000 par des chercheurs de l’université de Conakry en vue de la promotion de la recherche en sciences sociales en Guinée L’IRAM a pour objectif de contribuer des actions de développement en associant étroitement une pratique de la recherche avec l’action pour le développement Les relations entre l’IRAM et les chercheurs du lasoa sont antérieures la création du LASOA Elles remontent des études réalisées depuis 1994 sur l’aménagement des bassins versants en Guinée Elles se sont confirmées par deux programmes de recherche liés l’accom- développement, la nécessité de pagnement du crédit rural de Guinée renforcer les capacités d’analyse des mis en œuvre depuis 1999 mutations en cours et de renforcer Cette association entre un opérateur ● des partenariats novateurs franỗais du dộveloppement et une association de chercheurs guinộens va permettre un travail en étroite relation avec les partenaires du déveiram@iram-fr.org loppement en Guinée Elle devrait également confirmer les capacités du LASOA dans le domaine de la recherche et de l’expertise en micro-finance Le projet répond ainsi non seulement aux objectifs scientifiques de l’appel d’offres par la production de connaissances nouvelles issues du terrain, mais également par la dynamique partenariale qu’il porte en ancrant la recherche aux milieux du Crédit rural de Guinée Faranah Contact © IRAM Participants de l’atelier de formation la simulation de pluie, Phrae, Nord Thạlande Le programme de recherche « La construction des marchés financiers en milieu rural et dans les villes secondaires de Guinée Conakry » propose l’analyse critique de la conception classique des marchés financiers S u d - E s t La chimie de l’environnement se dynamise ’unité de recherche « Ariane » (R067) de l’IRD, en collaboration avec l’IBSRAM (International Board for Soil Research and Management) et avec son partenaire le Land Development Department (LDD), a organisé du 27 novembre au décembre 2000 un atelier de formation pour des chimistes des pays de l’Asie du Sud-Est Cet atelier s’inscrit dans le cadre des activités du réseau SEALNET (South East Asia Laboratory Network), créé en 1998 par l’IBSRAM et l’IRD pour favoriser les échanges et les collaborations entre les différents laboratoires d’analyse des sols, des eaux et des végétaux d’Asie du Sud-est L’IRD entend favoriser cette dynamique en s’appuyant sur ses collaborations scientifiques dans les principaux pays de la région Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 © IRD / J.-L Janeau 10 Une analyse critique des marchés Du 12 au 15 décembre 2000, un atelier de formation privilégiant les mesures in situ sous simulation de pluie a eu lieu sur un bassin versant expérimental de la région de Phrae, Nord Thaïlande sous l’égide de l’IRD, de l’International Board for Soil Research And Management et des partenaires thaïlandais du Royal Forest Department et du Land Development Department Cette formation a été soutenue financièrement par la dộlộgation rộgionale du ministốre des Affaires ộtrangốres franỗais Elle a permis la participation de stagiaires laotiens, thaïlandais et vietnamiens, partenaires de l’unité de recherche “Érosion et Changements d’Usages des sols” (ECU) Le simulateur de pluie, récemment monté et basé en Thaïlande au sein du programme Management Soil Erosion Consortium (MSEC), circulera au cours des deux prochaines années au sein des pays partenaires communs l’IBSRAM, centre de recherche hôte de ce programme, et ECU La simulation de pluie est une technique de mesure de paramètres hydrophysiques bien mtrisée l’IRD Sa mise au point a été effectuée par des pédologues et des hydrologues en Afrique sahélienne, soudanienne et forestière pour des caractérisations des états de surface du sol en vue de modélisation de l’hydrodynamique superficielle, mais aussi pour des applications originales telle la dispersion de la rouille de l’arachide © IRD / J.-L Janeau Formations Apprendre faire la pluie Jean Pétard (IRD Montpellier) explique la détermination de l’azote par distillation L’atelier a regroupé 19 chimistes de pays du sud-est asiatique, dont la Thaïlande, le Laos, le Viêt-nam et l’Indonésie L’atelier a couvert les principales méthodes d’analyses de sol, de plantes et d’eau, en mettant l’accent sur les problèmes de contrôle de qualité et de gestion des résultats analytiques Au-delà de la formation, cet atelier cherchait installer une dynamique collective régionale Certains participants vont relayer les informations et développer les futures activités de SEALNET dans leurs pays De plus, les échantillons étudiés au cours de l’atelier seront analysés par chaque laboratoire et les résultats échangés, premier pas vers un échange organisé d’échantillons standards l’échelle régionale Il est prévu d’organiser une série d’ateliers de formation l’échelle de chaque pays ou de groupe de pays partageant la même langue, en utilisant les compétences acquises par les participants de cet atelier Le premier atelier devrait avoir lieu la fin de l’année 2001 avec le soutien du ministốre franỗais des Affaires ộtrangốres Contacts Roland Poss (IRD) poss@ksc15.th.com Rod Lefroy (IBSRAM) Lefroy@ibsram.org lus que jamais, la recherche est affaire de partenariat, avec des organismes nationaux, ou étrangers, fréquemment dans le cas de l’IRD, ou encore des industriels Mais au moment où les recherches aboutissent une innovation susceptible d’exploitation industrielle, que faire ? Idéalement, l’invention commune devrait être protégée par un brevet en copropriété Selon les cas, ce n’est pas sans causer quelques soucis « La copropriété souffre d’une absence de règlement, souligne Jean-Anne Ville, responsable de la valorisation l’IRD Comment, en effet, définir les apports de chaque partie – apport intellectuel, matériel ou financier – si rien n’est planifié l’avance ? Lorsqu’une demande de dépôt de brevet est formulée, nous sommes tenus de respecter des délais stricts pour l’enregistrement auprès de l’INPI Or, la copropriété suppose la signature des différentes parties, parfois difficiles obtenir en temps et en heure lorsque les partenaires sont l’autre bout du monde » Pour éviter ce genre de complications, il existe plusieurs solutions Dix-huit mois se passent entre le dépôt de brevet et sa publication Ainsi, le brevet peut être déposé, dans un premier temps, au seul nom de l’un des partenaires Ensuite, au cours des 12 mois suivant, il est possible de transférer une partie des droits au non-déposant Le brevet est alors étendu en copropriété l’étranger Cela a notamment été le cas avec le brevet sur l’apomixie déposé par l’IRD, puis partagé avec le Cimmyt2 en janvier 1998 Chaque copropriétaire peut alors exploiter directement la découverte, mais n’a cependant pas le droit de céder de licence sans l’ac- E x p e r t i s e Plumpy, aliment de renutrition pour les situations d’urgence, l’origine un brevet en copropriété entre l’IRD et l’entreprise normande Nutriset qui le développe et le commercialise cord des autres Autre option : l’un des co-propriétaires est mandaté par son partenaire pour prendre en charge toute la procédure du dépơt et d’exploitation du brevet « Par ailleurs, le dépôt et l’entretien d’un brevet impliquent des coûts Le Département expertise et valorisation dispose cet effet d’un budget, mais ce n’est pas le cas de tous les partenaires, obligeant parfois l’institut avancer les sommes », poursuit Jean-Anne Ville Le manque d’homogénéité des lois régissant la propriété industrielle dans le monde est aussi source de difficultés Celles-ci ont cependant été largement atténuées depuis les accords de l’OMC en 199495 À titre d’exemple, l’Espagne se démarquait des autres pays européens en matière de droits de propriété jusqu’à son entrée dans la communauté Les pays d’Amérique Centrale et du Sud, sous régime hispanique, suivaient ses habitudes jusqu’à très récemment Aujourd’hui, lorsqu’un brevet est déposé dans l’un des pays membres de la Convention de Paris (la quasi totalité des pays du monde), cette date de dépôt unique vaut pour tous les autres pays membres Les copropriétaires disposent alors d’une année pour valider leur demande dans chaque pays, procédure encore compliquée par un certain manque d’homogénéité L’IRD dépose en moyenne brevets par an, parmi lesquels un, voire deux, sont en copropriété « Il pourrait y en avoir plus puisque ce sont essentiellement les chercheurs basés en France qui effectuent cette démarche Une part non négligeable de la valorisation et de l’exploitation des résultats des chercheurs expatriés se fait directement sur place et le retour d’information vers l’institut s’avère trop tardif pour entamer les procédures de protection des travaux Les chercheurs ne semblent pas assez sensibles l’intérêt qu’ils ont protéger leurs résultats Souvent, ils s’estiment aptes, tort, de juger si leurs travaux méritent un dépôt de brevet ou non », remarque ● la responsable Contact Milieux et environnement Gestion de l’eau en milieu aride ou semi-aride : Comment utiliser de faỗon optimale le savoir accumulộ sur les petits barrages ? Dégradations du littoral insulaire tropical : Quels sont les effets de la pression anthropique et environnementale sur le littoral insulaire dans les océans Indien et Pacifique ? El Niño et la prévision climatique : Comment utiliser le savoir accumulé sur le phénomène El Niño pour mieux en prévoir et gérer la récurrence et les conséquences ? Risques sismiques et volcaniques : Comment utiliser des fins préventives le savoir accumulé sur les risques terrestres et maritimes majeurs ? Ressources vivantes Gestion des substances naturelles du Pacifique : Comment favoriser l’exploitation durable des substances naturelles dans une région-réservoir de la biodiversité planétaire, en veillant au plein respect des droits des populations concernées ? Aspects techniques, socio-économiques, déontologiques, etc Gestion durable des ressources halieutiques dans l’Atlantique sud : Comment passer du système actuel de surexploitation des ressources et de surinvestissement économique un système de gestion socialement acceptable et responsable quant au risque d'épuisement des ressources ? La Martinique, « ỵle bio » ? : Est-il concevable de transformer tout ou partie de la Martinique en une ỵle de productions agricoles « biologiques » ? Phénomènes de résistance induits par les traitements contre les vecteurs et/ou les microorganismes : Comment prendre aujourd'hui de front le problème du développement des phénomènes de résistance liés la pression sélective des traitements ? Santộ La dengue hộmorragique dans les dộpartements franỗais dAmộrique : Comment éviter les épidémies, diagnostiquer plus vite leur émergence, optimiser la prise en charge des patients ? La « transition épidémiologique » dans les pays émergents et les problèmes de santé publique en résultant : Où et comment se pose le problème de l’adjonction de problèmes majeurs de santé associés l’émergence du développement ? Les trypanosomoses africaines aujourd’hui : Comment faire face la nouvelle flambée des trypanosomoses, notamment grâce aux nouvelles méthodes de diagnostic et aux nouveaux traitements disponibles ? Lutte contre le trachome en Afrique subsaharienne : Les méthodes de lutte intégrée (antibiothérapie de masse, hygiène des enfants, etc.) peuvent-elles venir bout du trachome, cause majeure de cécité en Afrique subsaharienne ? Métaux toxiques dans les ô espaces gộographiques fermộs ằ (ợles, rộgions isolộes) : Que sait-on, en milieu insulaire tropical (ou plus généralement en milieu géographiquement isolé), de la prévalence de l'exposition aux métaux considérés comme toxiques, de la nature et de la gestion des sources de cette exposition ? Rôle des observations spatiales dans la lutte contre les maladies vecteurs : En quoi les observa- industrielle assurant son titulaire un droit exclusif sur une invention pour une durée de 20 ans Mais qu’est-ce qu’une invention? Une invention se présente comme une solution technique un problème technique Ce n’est le cas ni des découvertes scientifiques dont aucune application n’est proposée, ni des méthodes mathématiques, pas plus que des programmes informatiques ou des créations artistiques qui bénéficient du droit d’auteur L’abstrait n’est pas brevetable Pour être brevetée, l’invention doit : être susceptible d’application industrielle, être nouvelle et enfin impliquer une activité inventive, ne pas relever de l’évidence « Déposer un brevet n’empêche pas la publication d’un article dans une revue scientifique, insiste Jean-Anne Ville, dans la mesure où la demande est déjà enregistrée Une publication sera de toute manière systématique au terme des 18 mois de ● procédure » ville@paris.ird.fr Institut national de propriété industrielle Centre international d’amélioration du maïs et du blé c o l l é g i a l e Mise en valeur des sols salés : Comment gérer au mieux les potentialités des sols salés en tenant compte des paramètres du milieu et de la recevabilité socioculturelle des innovations proposées ? Le brevet est le titre de propriété http://www.inpi.fr Mobilisation des savoirs Alors que les deux premières expertises collégiales menées bien en 2000 sont en cours de publication, dix-huit nouveaux projets se mettent en place, véritable offensive dans tous les secteurs d’intervention de l’IRD Que peut-on breveter ? tions spatiales peuvent-elles permettre un repérage rapide des maladies vecteurs et une amélioration de la lutte contre elles ? Sociétés Construction et déconstruction des communautés de chercheurs en Afrique : Comment les politiques de coopération influencent-elles les dynamiques l’œuvre dans les communautés scientifiques africaines (en termes d’accompagnement, d’accélération, de blocage, de détournement, etc.) ? Diasporas scientifiques : En quoi les pays en développement peuventils tirer parti de leurs « diasporas scientifiques » ? Le concept de gouvernance dans l’espace méditerranéen : Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du processus de coopération euroméditerranéenne (dit « de Barcelone ») et les réponses susceptibles ● de les pallier ? Contact dev@paris.ird.fr Les projets mentionnés présentent des états d’avancement variables, certains sont déjà en phase opérationnelle, d’autres n’en sont qu’aux réflexions préliminaires État de l’art et recommandations Les deux premières expertises collégiales s’achèvent avec la remise prochaine des rapports leurs commanditaires Elles auront permis l’IRD de mettre en place cette nouvelle procédure de valorisation des connaissances accumulées Le mercure en milieu amazonien (Guyane); quelles sont les incidences des activités humaines sur la contamination par le mercure? L’orpaillage est-il la seule ou la principale cause de la pollution mercurielle? Les données analysées permettent de dégager quatre champs de réflexion : L’Amazonie, terrain de convergence des facteurs de risque de contamination du milieu par le mercure ; L’Amazonie, terre d’affinité du mercure, fragilisée par les facteurs aggravants d’origine anthropique ; L’Amazone, terrain favorable la formation de méthyl-mercure ; Quels risques pour la santé des populations amazoniennes ? Elles conduisent le groupe d’experts formuler un ensemble de recommandations : Divulguer l’information Faciliter l’accès des populations risque aux dispositifs de santé Améliorer la gestion de ces dispositifs et renforcer les suivis sanitaires Réduire l’exposition aux vapeurs de mercure en modifiant les pratiques d’orpaillage Réduire l’exposition au méthyl-mercure en adaptant les habitudes alimentaires Mtriser l’impact du mercure sur l’environnement Établissement d’une charte des bonnes pratiques de l’orpaillage Création d’une structure d’encadrement de l’orpaillage en Guyane Mise en place d'un observatoire de surveillance Poursuite des recherches sur la contamination mercurielle Impact des projets de développement au Cameroun sur le paludisme et les autres maladies vecteurs liées l’eau Comment prévenir les conséquences des projets de développement rural ou urbain sur l’incidence du paludisme et des autres maladies vecteurs liées l’eau? Les rapports complets de ces deux expertises seront prochainement ren● dus publics Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Valorisation Pour les chercheurs publics, la valorisation des résultats par le brevet est encore souvent une préoccupation de dernière minute Pourtant une certaine anticipation est d’autant plus nécessaire que souvent les brevets doivent être partagés avec des copropriétaires © Nutriset La copropriété, avatar du partenariat 11 Planète IRD « La recherche est une activité complexe et plurielle, non le fait d’individus isolés, l’un des objectif du club consiste le faire comprendre aux jeunes en leur permettant de participer un véritable projet », explique Henri Poupon, représentant de l’IRD au Mexique À Mexico, le but est de mettre au point des cultures de champignons d’intérêt alimentaire sur des déchets agricoles, en premier lieu la bagasse de canne sucre « La réalisation de ce projet oblige les jeunes prendre contact avec divers partenaires : les organismes de recherche, l’université et les producteurs de canne sucre, plus tard, ils devront aussi s’enquérir des marchés pour valoriser leurs travaux » Le projet est entré dans sa phase expérimentale au début de l’année Les jeunes multiplient les souches de champignons en laboratoire et sous serre (des pleurotes dans un premier temps), afin de disposer de matériel en quantité pour ensuite réaliser les essais qui leur permettront d’optimiser tous les paramètres de la culture et de constituer un véritable manuel de production de champignons « La recherche scientifique n’accepte pas l’à peu près, ajoute Henri Poupon, Il y a des engagements et un calendrier tenir, une obligation de résultat Nous avons placé le club dans un véritable contexte professionnel, dont les jeunes apprennent conntre les règles » Les activités du club entrent par exemple part entière dans la convention que l’IRD met en place avec l’Universidad Autónoma Metropolitana Ainsi le Club dispose de l’infrastructure expérimentale nécessaire Au cours de la semaine de la science en octobre 2000 Mexico, les jeunes ont eu l’occasion d’expliquer avec enthousiasme leur projet un large public « Le Mexique possède un système scolaire très théorique, explique Henri Poupon et notre expérience suscite un vif intérêt auprès des enseignants, mais aussi des responsables de l’éducation, des universités et de la recherche Monter une telle opération demande certes quelques moyens, mais l’élément déterminant consiste surtout trouver un scientifique prêt s’investir auprès des jeunes Pour le club de Mexico, nous avons la chance de bénéficier de l’engagement de Daniel Martinez-Carrera, professeur mexicain, spécialiste de la biotechnologie des champignons et partenaire de l’IRD depuis de nombreuses années.» ● © IRD/Catalina Cruz 12 F a s o La recherche livres ouverts Créé Ouagadougou l’initiative du service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France, du Cirad et de l’IRD, le Centre d’information sur la recherche et le développement (CIRD) vient d’être inauguré Riche d’un fonds de plus de 10 000 documents (ouvrages, revues et supports multimédias), il pourra terme accueillir de 50 100 lecteurs par jour, étudiants, enseignants et chercheurs burkinabès pour l’essentiel E ntretien avec Francis Saudubray, chef du service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France Ouagadougou Quelles raisons ont conduit la Coopộration franỗaise, le Cirad et lird faire œuvre commune avec le cird ? Les raisons sont la fois structurelles et conjoncturelles Il s’agissait d’une part de répondre aux grandes difficultés d’accès l’information scientifique dont souffre le Burkina Faso D’autre part, il était nécessaire de rationaliser les fonds documentaires mis disposition par le Centre culturel franỗais (CCF), lIRD et le Cirad Chacun de ces organismes avait en effet un centre de documentation sur la recherche et le Le Centre d’information sur la recherche et le développement vient d’ouvrir ses portes Ouagadougou (architecte : D Wango, bureau d'études Answer) pour travailler ensemble Renforcer les liens entre les centres de recherche et la Coopộration franỗaise est plus que jamais nécessaire un moment où la compétition en matière d’expertise scientifique et de projets de développement est de plus en plus vive développement offrant des services similaires un public commun Cette rationalisation était d’autant plus urgente que le Centre d’information sur le développement du CCF Georges Meliès venait d’être fermé Il fallait trouver une solution pour éviter que son fonds de plus de 000 références ne se perde Accueillant chaque jour près de 30 lecteurs (étudiants, chercheurs enseignants et de membres d’ONG), ce centre de documentation bénéficiait d’une audience très large et diversifiée, plus de 90 % burkinabè Par la synergie qu’il crée, le CIRD est une réalisation exemplaire La France avance trop souvent l’étranger en ordre dispersé Ici, l’IRD, le Cirad et la Coopộration franỗaise ont montrộ que lon peut dộpasser les logiques de structure De quels moyens bénéficiera le CIRD ? Les trois organismes ont mis en commun leurs fonds documentaires respectifs, ce qui représente un total de 12 000 ouvrages et plus d’une centaine de périodiques L’IRD a pris en charge la construction du bâtiment sur son terrain, admirablement bien situé au cœur de la ville Le Cirad a conduit une expertise aussi bien pour l’étude technique du CIRD (informatique, équipements, etc.) que pour sa phase de démarrage La Coopộration franỗaise a pour sa part financộ, pour un total de 550 000 FF, l’équipement en mobilier, en informatique et télématique Les 10 consoles informatiques de ce centre Contact Alain.Casenave@ird.bf L a mise en place simultanée de 90 unités de recherche et de service ne se fait pas sans quelques ajustements de dernière minute : • L’unité S025 est désormais dénommée « Moyens la mer et observatoire océanique » • L’Unité R02 s’intitule maintenant « Socio-anthropologie de la Santé ằ Limplantation principale de lunitộ R043, ô Pharmacochimie des substances naturelles » est la faculté des Sciences pharmaceutiques de l’université Paul Sabatier, 35 chemin des Marchers, 31062 Toulouse cedex courriel : sauvain@ns.ird.fr ● Le représentant régional de l’IRD au Sénégal décoré Stand de l’IRD au Salon du livre de Bamako « SALIBA », qui s’est tenu du 15 au 21 décembre 2000 dans les jardins du Palais de la Culture Une trentaine d’exposants, éditeurs originaires principalement du Mali et des pays voisins (notamment Sénégal et Côte d’Ivoire), mais aussi du Ghana et d’Afrique du Sud, étaient présents A g e n d a ● 5e Édition des Rencontres halieutiques de Rennes 16-17 mars École nationale supérieure agronomique, Rennes Contact : dgascuel@agrorennes.educagri.fr © IRD/J Kubler Irdmex@mail.internet.com.mx De la gauche vers la droite : Philippe Lazar, Madior Diouf actuel ministre de la Culture (ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) ; Jean-René Durand ; l'Ambassadeur de France, Jean De Glinasty ; Balla Moussa Daffé (ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) À © IRD/Catalina Cruz de documentation multimédia permettront aux lecteurs d’accéder internet et un réseau de banques de données sur le développement Chacun des organismes contribuera aux frais de fonctionnement, notamment pour la souscription d’abonnement des revues scientifiques L’animation sera assurée par les documentalistes du Cirad et de l’IRD ainsi que par un CSN mis disposition par l’Ambassade de France Ce centre sera cogéré par les trois institutions avec la participation d’un représentant du Centre national de la necherche scientifique et technologique du Burkina Faso Ceci traduit une volonté forte de tisser un partenariat étroit avec les centres de documentation locaux et de prendre en compte les préoccupations de la communauté scientifique burkinabé laquelle le CIRD est essentiellement destiné ● L’IRD en 90 unités Contact Les partenaires du Club : Asociación Juvenil de Divulgadores de la Ciencia ; Museum d’Histoire naturelle de Mexico ; Universidad Autónoma Metropolitana © IRD/Yann Le Troquer Rigueur et déjà professionnalisme B u r k i n a © IRD/J Brunet-Jailly M e x i q u e C l u b j e u n e s l’occasion de sa visite au Sénégal, le Président du Conseil d’Administration de l’IRD, Philippe Lazar, a remis, en présence de deux anciens ministres sénégalais de la Recherche scientifique dont l’un a, actuellement, en charge la Culture, les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur Jean-René Durand, représentant régional de l’IRD au Sénégal La cérémonie de remise de décoration qui a eu lieu le 16 février Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 2001 la Résidence de l’Ambassadeur de France a été l’occasion pour Jean René Durand de souligner la « difficulté de la recherche pour le développement, recherche fondamentale et finalisée qui ne peut répondre immédiatement l’urgence pourtant manifeste dans bien des domaines » ; ce pourquoi suggère t-il, « le concept d’'expertise collégiale devrait permettre d’améliorer l’image de la recherche IRD vis vis des décideurs et développeurs » ● ● 3rd Research Coordination Meeting on « Genetic applications to improve the sterile insect technique for tsetse control/eradication including population genetics » 19-23 mars Bouaké - Côte d’Ivoire Contact : Philippe Solano, solano@ird.ci Réunion annuelle de la Sociộtộ franỗaise dichtyologie 26-27 mars Brest Contacts : Bertrand Gobert, gobert@ird.fr Bernard Séret, seret@cimrs1.mnhn.fr ● Second Colloque Micronésien : Regards anthropologiques intérieurs et extérieurs propos de la Micronésie 17-20 avril San Sebastian - Espagne Contact : Jean-Christophe.Galipaud@orleans.ird.fr ● Internationl Conference on New Horizons in Biotechnology - NHB- 18-22avril Trivandrum - Inde Contact : Sévastianos Roussos, roussos@esil.univ-mrs.fr 2e Conférence Internationale sur l’apomixie ● 24-28 avril Come - Italie Contact : Yves Savidan, savidan@agropolis.fr ● 8e colloque annuel sur la dynamique et l’évolution du VIH 27-29 avril Hôtel Novotel Vaugirard, Paris Contact : eric.delaporte@mpl.ird.fr 4e Conférence internationale sur la chimie de l’environnement et la géochimie sous les tropiques – GEOTROP ● 7-11 mai Townsville – Australie Contact : Rolan Poss, poss@hx15.th.com ● Colloque « Origines et histoire de l’hydrologie » 9-11mai Dijon - France Contact : Pierre.Chevallier@mpl.ird.fr M i c r o t r o p À l’origine, les « fiches d’actualité scientifique de l’IRD » et cette préoccupation de Maurice Mourier : existe-t-il un véritable échange, sur le plan de la recherche médicale, entre pays riches, technologiquement avancés, et pays pauvres ? « Au cours de mes discussions avec l’IRD, j’ai vu se dégager trois situations : des cas où la coopération fonctionne très bien ; d’autres qui se soldent par un échec ; d’autres enfin où la coopération naissante reste incertaine J’ai alors dessiné cette histoire qui, pour ne pas être lénifiant, part d’un échec et, pour éviter le catastrophisme, aboutit un succès » « J’ai utilisé pour mettre l’histoire en image une pure technique de documentaire », ajoute Gilles Capelle L’IRD avait d’emblée offert son concours À Paris, pour le choix des exemples, mais surtout sur place, pour atteindre le cœur des sujets «Nous n’aurions jamais eu accès tout ce que nous avons vu en si peu de temps (un mois de tournage), reconnt Maurice Mourier, sans la profonde implantation sur le terrain des chercheurs de l’IRD : Geneviève Bourdy et Éric Deharo en Bolivie; Pierre Cabalion et Christian Colin en Nouvelle Calédonie; Jacques Berger au Viêt-nam.» «L’IRD a aussi été constamment présent en termes logistiques, complète Gilles Capelle, nous avons partout été véhiculés par l’IRD, et même logés au centre de Nouméa, ce qui face la science occidentale, questions politiques, arrière-plans de corruption, etc » L’impasse Et une note d’espoir, mais d’ironie amère « La leishmaniose se propage chez les chiens du Nord Ils sont plus solvables que les populations pauvres du Sud et la recherche d’un vaccin a démarré », conclut Gilles Capelle Brève escale dans la nature exubérante de Nouvelle Calédonie, sur les pas de l’ethnobotaniste Pierre Cabalion Inventaire des plantes endémiques locales et de leurs usages Rencontres avec les guộrisseuses de Thio Leỗon du reprộsente une part importante du budget pour un documentaire.» Si l’IRD s’est fortement impliqué, les auteurs ont joui d’une totale liberté d’enquête et de ton, très perceptible Première étape en Bolivie, sur la piste de Galipea longiflora Forêt amazonienne, quelques Chimanes savent encore utiliser la plante pour lutter contre la leishmaniose, maladie grave et répandue Alain Fournet, chercheur l’IRD, a percé le mystère, identifié les molécules actives, réalisé leur synthèse chimique, simple Des essais sur l’animal sont concluants La voie d’un médicament? L’IRD a donné le brevet au gouvernement bolivien Et puis plus rien Pourquoi? «Nous étions terriblement attirés par cette question», avoue Maurice Mourier Enquête incisive, près de la moitié du film «Vraiment un problème Tournage sur l’Ile de Duy Hoa, près de Danang, Nord-Sud type, résume Viêt-nam De gauche droite Bernard Osès (IRD, ingénieur du son), madame Nga (Foreign Press l’auteur : susceptibilité Center, Hanoï), Maurice Mourier (auteur) de chercheurs locaux et Gilles Capelle (réalisateur) Sud au Nord sur les soins traditionnels apportés au nourrisson Difficultés pour s’entendre sur le nom des plantes dans les trente-quatre langues locales « Les gens qui possèdent ces savoirs pensent qu’ils sont condamnés », commente Pierre Cabalion Importance de former des chercheurs kanaks Fin du périple au Viêt-nam Les problèmes de sous-nutrition, carence en vitamines et minéraux, sont une cause d’ampleur nationale « Nous avons pu avoir accès tout : archives, bureaux, dispensaires, etc., sans aucune difficulté », s’enthousiasme Maurice Mourier Préparation de nuoc-mâm enrichi en fer, recherche pilote sur les femmes enceintes, développement de farines de sevrage supplémentées en oligo-éléments, anciennes techniques de la propagande politique au service de l’éducation nutritionnelle, participation active des populations « Depuis 1995, l’IRD et le Gret (Groupe de recherche et d'échanges technologiques) apportent ces programmes leur appui scientifique et technique sur la base d’une coopération saine, intervient Jacques Berger de l’IRD Chacun apporte ses compétences, ses connaissances pour définir les projets de recherche et ensuite travailler en parfaite coopération » « Au terme de ce triple voyage, conclut le commentaire de Maurice Mourier, remisons les idées simples et essayons d’exploiter ensemble, sur cette planète petite et bientôt mondiale, au plus mauvais sens si nous n’y prenons garde, l’incroyable mine de la biodiversité qui est d’abord humaine » ● La Microbiologie est l’une des sciences qui a le plus évolué au cours des 20 dernières années Cependant, la majorité des communautés scientifiques du Sud sont restées l’écart de cette évolution, particulièrement en Afrique L’approche moderne de l’écologie microbienne nécessite, en effet, des connaissances la fois théoriques et pratiques peu ou pas enseignées dans les cursus universitaires ; seule une université d’été aux États-Unis aborde la diversité du monde microbien dans différents écosystèmes En 20 ans, seul un chercheur africain a pu y assister ! Ce manque de formation entrne une sous-représentation de ces communautés dans les grands programmes internationaux de biodiversité ou environnementaux (réhabilitation des sols, gaz effet de serre, etc ) De ce constat, deux chercheurs de l’IRD et un autre congolais ont décidé d’organiser au Sénégal une formation intensive l’écologie microbienne des sols tropicaux, intitulée Microtrop Cette formation, conduite en partenariat avec l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole et l’Université de Ouagadougou, se déroulera du 24 juin21 juillet 2001 au laboratoire de Microbiologie des sols tropicaux du Centre IRD de Dakar Elle bénéficie de l’appui de l’UNESCO, l’IFR de Lyon et l’IFS Microtrop se propose d’initier des jeunes scientifiques une démarche écologique d’étude des communautés microbiennes dans les sols tropicaux, en favorisant l’intégration des méthodes (classiques et moléculaires) et le brassage de chercheurs (européens et africains) L’objectif, travers cette approche globale du rôle des communautés microbiennes, est de permettre aux microbiologistes d’aborder la complexité des problématiques actuelles environnementales (réhabilitation des sols dégradés, durabilité des agro-systèmes, dépollution, connaissance et exploitation des milieux extrêmes, etc.) Cette formation, ouverte l’ensemble des jeunes chercheurs microbiologistes ou biologistes s’intéressant au rôle des bactéries dans le sol, devrait aboutir la création d’un réseau permanent de jeunes scientifiques du Nord et du Sud, seule alternative l’isolement ● Générique M édecine du Nord et du Sud, les liens de la recherche 52 minutes Auteur : Maurice Mourier Réalisateur : Gilles Capelle Ingénieurs du son : Bernard Osès (IRD) et Jean-Luc Rault-Cheynet Montage : Loïc Turquier Production : System TV Première diffusion : La Cinquième, série « La Cinquième rencontre », 29 mars 2001, 14 h 30 ● © IRD/Jacques Berger En cinquante-deux minutes, le film "Médecine du Nord et du Sud, les liens de la recherche" de Maurice Mourier et Gilles Capelle ausculte trois programmes qui illustrent les aléas de la coopération en matière de recherche médicale avec l’IRD Rencontre avec l’auteur et le réalisateur d’un film qui pose un regard original et incisif sur les rapports Nord-Sud Une initiative originale sur les microorganismes des sols tropicaux Contact alain.Brauman@ird.sn, ampe@mpl.ird.fr A u d i o v i s u e l Organisé par le projet Hydromed 28-31mai Tunis – Tunisie Formulaire d’inscription téléchargeable sur : http://www.cig.ensmp.fr/~iahs ou http://wwwmedaqua.org Contact : jean.albergel@ird.intl.tn Juin Ouagadougou - Burkina Faso Contact : Ph Chevalier, Chevalph@mpl.ird.fr ● Colloque « Écologie humaine et gestion du milieu dans l’écotone forêt-savane d’Afrique centrale » 13-15juin Yaoundé - Cameroun 3e forum international de l’eau Contact : Alain.Froment@orleans.ird.fr 29-31 mai Cannes Le 30 mai Thierry Ruf présentera une communication sur « Les tensions sur l’eau dans le monde Méditerranéen » ● 12th International Meeting on Frankia and Actinorhizal Plants ● Contact : Thierry.Ruf@mpl.ird.fr Colloque « Phytovirologie en Afrique sub-saharienne » ● 4-8Juin Nigéria Contact : Denis.Fargette@mpl.ird.fr ● Atelier de présentation d’un manuel sur les aliments riches en carotènes Les films de l’IRD sont présents dans de nombreux festivals dont : Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, Fespaco ● 27 février mars Ouagadougou, Burkina Faso Film présenté : Sur les traces des mangeurs de coquillages ● Cinéma du réel ● 20e Bilan du film ethnographique Contact : Elisabeth Navarro, navarro@univ-lyon1.fr 20 - 24 mars Paris Film présenté : Sur les traces des mangeurs de coquillages 26-28juin Lorient - France Contact : Francis.Laloe@mpl.ird.fr Orsay 24 - 28 avril films présentés : L’ouvrage sur la ville égyptienne de Rosette, Rosette, naissance, prospérité et déclin d’une ville (en arabe)1, édité sous la direction de Galila El kadi et al., vient d’obtenir le prix du meilleur ouvrage sur le patrimoine architectural et urbain, décerné par l’Organisation des villes et des capitales islamiques Le prix a été remis l’auteur le 13 février au Caire lors de la cérémonie inaugurale de la 6e conférence de l’organisation L’organisation des villes et des capitales du monde musulman est une association but non lucratif créée en 1983 Elle regroupe 154 pays, en plus de six organismes internationaux dont l’Unesco, et œuvre l’amélioration de la qualité de vie dans les villes et les capitales du monde musulman Série Familles : Tanna, Vanuatu ; Huahiné, Polynésie ; Mossi, Burkina Faso Sur les traces des mangeurs de coquillages - 18 mars Paris Film présenté : Sur les traces des mangeurs de coquillages 17-21juin Carry le Rouet - France ● 5e Forum halieumétrique Halieutique : complexité et décision Rosette primée… 16e Festival international du film scientifique ● ● 5e Festival Territoires en images Institut de géographie 29 - 31 mars, Paris © dr Séminaire International sur les petits barrages dans le monde méditerranéen ● Une scène du film Huahin, de la série Famille, qui nous introduit dans la vie quotidienne d’une famille polynésienne Rosette, naissance, prospérité et déclin d’une ville, edition Dar Al Afaq al-Arabéya, le Caire, 1999, 400 pages, 64 illustrations, 32 plans La sortie de louvrage en franỗais est prévue pour 2002, éditions IRD/IFAO Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Planète IRD Le Sud est-il malade du Nord ? © Maurice Mourier Entretien avec des guérisseuses de Nouvelle Calédonie, Grand Borindi, dans la case du Grand chef De gauche droite, Georgette Noké, Gilles capelle (réalisateur), Marinette Oundo et Bernard Osès (IRD, ingénieur du son) 13 Audiovisuel P u b l i c a t i o n s Nouveaux films Inégalités et politiques publiques en Afrique Pluralité des normes et jeux d’acteurs L’IRD Audiovisuel a coproduit avec la Cinquième et Lieurac Production trois films de la série Familles Le principe de cette série est de nous introduire dans la vie quotidienne de différentes familles dans le monde L’appauvrissement est d’abord exclusion des modes d’accès aux ressources productrices de revenus et de liens sociaux Il va de pair avec inégalités, précarités, vulnérabilité, sans se confondre avec elles C’est un processus de marginalisation et celle-ci est plus ou moins accentuée selon le capital social des individus Il s’analyse comme un accroissement des inégalités face un enrichissement parfois extrêmement indu Si ce processus a plus fréquemment concerné les catégories de population les plus fragiles, la croissance n’empêche pas le maintien, voire la montée des inégalités, lesquelles sont, en retour, des handicaps l’enrichissement collectif Ce livre est le produit d’une expertise collective conduite par l’IRD et le Gret et animée par Gérard Winter La mise au point de l’ouvrage a été finalisée par un comité de pilotage de dix membres de l’IRD, du Gret, du CNRS, de Dial, de l’IRAM et du ministère des Affaires étrangères Gérard Winter, coordinateur, Karthala – IRD, 453 p., 180 F; 27,44 e « Tanna, Vanuatu » Ressources 52 Réalisation : Luc Riolon Conseil scientifique : Annie Walter, IRD Ce film est dédié Joël Bonnemaison qui fut directeur de recherche ird et professeur la Sorbonne â dr ô Mossi, Burkina Faso ằ © dr 26 Réalisation : Gilbert Loreaux Conseil scientifique : Bernard Taverne, IRD « Huahiné, Polynésie » Pêcheurs de trocas en Indonésie la fin d’une tradition? Ce film, coproduit par RFO, Lieurac Production et l’IRD, nous mène au cœur de deux villages de pêcheurs indonésiens L’un, Waltaar aux Molluques, gère encore la ressource – le troca (coquillage) – selon un mode traditionnel fondé sur l’instauration de périodes de pêche ; l’autre, Bendar sur l’ỵle de Java, exploite la mer avec des moyens modernes au risque d’une surexploitation terme « Ce film, en éclairant la réalité complexe du terrain, remet en question certains a priori du développement durable », souligne la réalisatrice, Isabelle Antunes Géographe, elle a réalisé sa thèse dans le cadre de Pelfish, un programme sur la gestion de la ressource halieutique mené en Indonésie par l’IRD et The Indonesian Research Institute on Marine Fisheries (52 min) Réalisation : Isabelle Antunes Conseil scientifique : Patrice Cayré IRD Diffusion : Samedi 24 mars h 35 sur FR3 et 20 h sur RFO-Sat Les espaces de l’halieutique La gestion des espaces halieutiques constitue une dimension de plus en plus essentielle de la régulation des systèmes de pêche Cet ouvrage présente une large palette des analyses et des méthodes développées aujourd’hui par les chercheurs en halieutique pour prendre en compte cette dimension spatiale des phénomènes Le lecteur y trouvera une partie des communications présentées lors du quatrième « forum halieumétrique » tenu Rennes en juin 1999 Eds sci : Didier Gascuel, Pierre Chavance, Nicolas Bez, Alain Biseau ; IRD Éditions, Col Colloques et séminaires ; 130 F, 19,82 e Ce lexique tente de répondre une double exigence : présenter un vocabulaire en usage aujourd’hui et en donner une transcription cohérente et précise Il comporte par ailleurs des indications sur la grammaire tahitienne et sur la prononciation de la Réédition langue Yves Lemtre, IRD Editions, 70 F, 10,67 e Des cassettes vhs sont disponibles l’IRD Audiovisuel, Bondy : audiovisuel@bondy.ird.fr « Pêcheurs de trocas en Indonésie la fin d’une tradition ? » ẫditions Lexique du tahitien contemporain : tahitien-franỗais, franỗais-tahitien 26 Réalisation : Marie-Pierre Raimbault Conseil scientifique : Bernard Vienne, IRD La pêche côtière en Guinée : ressources et exploitation Les activités de l’ORSTOM en Guinée ont débuté il y a 15 ans et ont notamment consisté assurer l’encadrement scientifique du Centre national des sciences halieutiques de Boussoura (CNSHB) Le présent travail se veut la synthèse de l’ensemble des travaux réalisés par le CNSHB pendant cette période sur les ressources marines côtières et leur exploitation par les pêches artisanale et industrielle Eds : Pierre Chavance, Abdoulaye Diallo ; IRD/CNSHB, 393 p., 110 F, 16,77 e ©IRD/B Osès 14 IRD Mejoramiento sostenible del café Arabica por los recursos genéticos, asistido por los marcadores moleculares, énfasis en la resistencia a los nematodos Compte rendu de l’atelier organisé au CATIE (Turrialba, Costa Rica) les 29 et 30 août 2000 sur l’amélioration gộnộtique du cafộ arabica Eds : Franỗois Antony, Ely Rodriguez ; Publication spéciale CATIE/IRD, 98 p Tecnicas de laboratorio para la seleccion de sustancias antimalaricas Les dernières informations de l’OMS sur le paludisme sont alarmantes : 300 500 millions de personnes sont concernées, et près de 2,5 millions en meurent chaque année Ce manuel est destiné venir en aide ceux qui s’initient la chimiothérapie expérimentale antipaludéenne Eric Deharo, Philippe Gautret, Victoria Muñoz, Michel Sauvain ; IRD/CYTED ; 187 p El Sotavento veracruzano Procecos sociales y dinámicas territoriales Cet ensemble de textes est le fruit de séminaires qui se sont tenus d’octobre 96 mars 99 sur la région du Sotavento située dans l’Etat de Veracruz, au Mexique L’objectif de ce programme de recherche était d’analyser, sous différents angles, la problématique de la transformation sociale, économique, politique, culturelle et territoriale de la région Eric Léonard, Emilia Velázquez ; IRD/Ciesas, Col Anthropologías ; 183 p Contact L’économie camerounaise : un espoir évanoui Jusqu’à très récemment, le système consistant alterner une phase de culture avec une phase de jachère fonctionnait très bien en Afrique tropicale Aujourd’hui, les données sont différentes : la population augmente et la sédentarisation se développe, d’où une multiplication des surfaces cultivées et une baisse des terres en jachère Il convient désormais de moduler ce système traditionnel et d’envisager des méthodes de substitution Cet ouvrage rassemble une partie des communications effectuées lors d’un séminaire, qui s’est tenu Dakar du 13 au 16 avril 1999 Un deuxième volume est publié chez le même éditeur Ed sci : Christian Floret, Roger Pontanier ; Actes du séminaire, John Libbey Eurotext, 777 p., 380 FF, 57,93 e Jusqu’à la fin des années 1970, le Cameroun faisait figure de modèle de prospérité économique, prospérité reposant sur la présence de gisements pétroliers Cependant, le « miracle camerounais » s’est étiolé avec les années et aujourd’hui, le pays n’est toujours pas sorti de la crise qui l’a touché dès la moitié des années 80 Quelles sont les raisons qui ont conduit le pays au marasme ? Quelles sont les contraintes qui brident le développement du pays, et quelles sont ses perspectives ? Telles sont quelques-unes des questions abordées par les auteurs de ce livre Jean-Joël Aerts, Denis Cogneau, Javier Herrera, Guy de Monchy, Franỗois Roubaud ; Ed Khartala, Col Les Afriques ; 287 p., 21,34 e Identités et transition démographique : l’exception malgache ? A la fin des années 1980, la conjonction de l’effondrement du bloc communiste et de mouvements de contestations internes a été l’origine d’un vaste processus de transition politique en Afrique, et notamment Madagascar Sous la pression populaire, un nouveau régime fondé sur les principes démocratiques a été mis en place L’auteur se propose de dresser le bilan de ces dernières années, en appliquant les concepts et les instruments de la sociologie électorale quantitative La confrontation des résultats obtenus dans ce cadre avec ceux de la sociologie ou de la politique africaniste ouvre des pistes qui mộritent dờtre creusộes Franỗois Roubaud, LHarmattan, 255 p., 130 F, 19,82 e L’économie sud-africaine au sortir de l’apartheid La disparition de l’apartheid n’a pas résolu les graves problèmes sociaux et économiques de l’Afrique du Sud Un retour de la croissance et donc une poursuite de la restructuration de l’économie sont nécessaires afin de réduire les inégalités et de créer des emplois Le succès de la politique d’insertion internationale constitue un second défi La mondialisation limite les marges de manœuvre des politiques économiques nationales et contribue l’accroissement général des inégalités observé dans la plupart des pays L’Afrique du Sud peut-elle, dès lors, passer outre cette tendance et amorcer sa reconstruction ? Jean-Pierre Cling, Khartala, Col Les Afriques, 259 p., 140 F, 21,34 e Sécurité alimentaire et développement durable Huit cent millions de personnes souffriraient de malnutrition dans le monde et un milliard trois cent millions n’auraient pas accès l’eau Cette situation risque d’empirer, notamment en Afrique, du fait de conditions naturelles défavorables et d’un accroissement élevé de la population L’Académie des sciences et l’Académie des sciences morales et politiques ont réuni, autour d’un colloque, des chercheurs en sciences naturelles et en sciences sociales ainsi que des responsables d’organismes nationaux et internationaux afin d’évaluer des moyens d’assurer une sécurité alimentaire et un développement durable pour les régions menacées Actes de colloque, Tec&Doc, Académie des sciences, Académie des sciences morales et politiques, 240 p., 256 F, 39,03 e Marché du travail et compétitivité en Afrique sub-saharienne Analyser, l’heure de la mondialisation, le lien entre ces deux thèmes dans cette région en pleine mutation constitue le cœur de cet ouvrage En ce début de XXIe siècle, la question du développement de l’Afrique sub-saharienne est en effet, toujours d’actualité Les trois auteurs ont par ailleurs cherché évaluer en quoi les évolutions du marché du travail permettaient d’expliquer et de comprendre les faiblesses de la compétitivité en Afrique Sub-saharienne ? Denis Cogneau, Sarah Marniesse, JeanYves Moisseron, Ed Economica, 175 p., 145 F, 22,11e Cédérom diffusion@bondy.ird.fr Autres éditeurs Afrique noire et monde arabe : continuités et ruptures Pêche thonière et dispositifs de concentration de poissons Seizième numéro de la revue Autrepart L’Afrique noire et le Maghreb sont habituellement dissociés du fait de la présence, entre les deux, du Sahara Cet a priori ne reflète pas la réalité En effet, l’évolution des moyens de communication rapproche l’Afrique noire des pays de la péninsule arabique, leur donnant l’occasion de tisser de liens la fois politiques, économiques et religieux Cet ouvrage met en avant le dynamisme et la diversité de ces liens Eds sci Emmanuel Grégoire, Jean Schmitz ; Editions de l’aube / IRD, Autrepart ; 181 p., 120 FF, 18,29 e Technologie, méthodes de pêche, impact sur les ressources, comportement agrégatif des poissons et aspects socio-économiques de l’utilisation des DCP étaient les principaux thèmes abordés en octobre 1999 par le colloque international « Pêche thonière et dispositifs de concentration de poissons » Cet ouvrage permet de dresser un bilan, sous forme de synthèses régionales, de l’exploitation des grands poissons pélagiques l’aide de DCP dans les trois océans et en Méditerranée Eds sci Jean-Yves Le Gall, Patrice Cayré, Marc Taquet ; Ifremer, Col Actes de colloque ; 684 p., 315 F, 48,02 e Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 La jachère en Afrique tropicale : Rôles, aménagement, alternatives Novo atlas eleitoral Brasil, ALCEU Ce nouvel atlas électoral du Brésil est composé de 900 planches, comprenant des cartes, des graphiques et des textes relatifs aux élections présidentielles de 1989, 1994 et 1998 et aux indicateurs socio-économiques Les cartes sont réalisées trois niveaux d’observation : le pays, les états et les régions Pontificia Universidade Católica Rio de Janeiro, IRD, CNRS (PC-MAC) South india population information system, SIPIS SIPIS se présente comme une base de données conviviale ayant pour sujet principal les populations du sud de l’Inde et les infrastructures qu’elles occupent De nombreuses et diverses informations (infrastructures de santé et d’éducation ; possibilités de communication et de transport…) sur les villages et les villes des états de Tamil Nadu et de Pondicherry sont accessibles partir de cartes Christophe Guilmoto, Sébastien Oliveau, IRD/FIP (PC) C o m i t é d ’ é t h i q u e Une présidente d’expérience Noëlle Lenoir, présidente du Comité consultatif de déontologie et d’éthique de l’IRD Conseils d’Unité et de service Un fonctionnement plus démocratique D otés d’un surcrt de responsabilités, les nouveaux directeurs d’unités doivent désormais mettre en place un « Conseil d’unité » au sein des structures qu’ils animent Composé de représentants élus de chaque catégorie de personnel (de la totalité des personnels dans les unités de moins de 15 personnes), le Conseil se réuni au moins deux fois par an Il est obligatoirement consulté sur : la politique scientifique et budgétaire et la répartition des moyens de l’unité ; la composition en équipes de l’unité ; la politique de l’unité concernant la localisation géographique de ses personnels ; les projets d’association ou d’insertion dans des structures fédératives ; le plan de formation permanente de l’unité ; les problèmes relatifs aux conditions de travail, l’hygiène et la sécurité ; l’application des règles d’éthique et de déontologie ; la titularisation des ingénieurs, des personnels techniques et d’administration de la recherche stagiaires l’issue de leur stage Il donne un avis sur : le renouvellement du directeur de l’unité au terme de son mandat ; les candidatures éventuelles sa succession ; l’évolution de l’unité au terme de huit années consécutives d’exercice du mandat de son Directeur De la même manière, les services centraux élisent un Conseil de service consulté sur toute question relative l’organisation et au fonctionnement de la structure : la répartition des moyens qui lui sont affectés, le plan de formation permanente du service, les questions relatives aux conditions de travail, l’hygiène et la sécurité, l’application des règles de déontologie et d’éthique, la titularisation des fonctionnaires stagiaires l’issue de leur stage, etc ● Pour plus d’information : www.ird.fr, rubrique textes de référence, Règlement intérieur www.ird.fr, rubrique débats CFDT : Scrutin du 7/2/2001 Voix Sièges 390 voix (46,4 %) 20 Scrutin du 30/09/1997 Voix Sièges 531 voix (53,2 %) 17 CGT : 140 voix (16,7 %) 160 voix (16,0 %) FO : 195 voix (23,2 %) 12 308 voix (30,8 %) 11 FSU : 116 voix (13,8 %) non présent Tirage au sort tirage au sort T • trois membres du personnel de l’IRD, sur proposition du Directeur général de l’établissement, dont un représentant ou directeur de Centre, un chercheur et un ingénieur, technicien ou membre du personnel administratif, • trois personnalités scientifiques extérieures l’établissement, sur proposition du président du Conseil scientifique de l’Institut La durée du mandat des membres du CCDE est de quatre ans, renouvelable ● 15 ● Nomination Mireille Guigaz, directrice du développement et de la coopération technique au ministère de la Coopération et de la francophonie a été nommée membre titulaire du Conseil d’administration de l’IRD en remplacement de Pierre Jacquemot Disparition du Président du Conseil scientifique de l’IRD héoricien de l’économie, Louis-André Gérard-Varet travaillait Marseille sur le développement des méthodes de théorie des jeux appliquées l’analyse de la concurrence imparfaite et sur des problèmes liés l’économie de l’information Directeur d’études l’École des hautes études en Sciences sociales, il avait dirigé le Groupement de recherche en économie quantitative d’Aix-Marseille (Greqam) et fondé Marseille l’Institut d’économie publique (Idep) Louis-André Gérard-Varet, qui avait été élu en juin dernier président du Conseil scientifique de l’IRD, fut dans • trois personnalités extérieures l’Institut, dont le président du Comité et deux personnalités relevant de pays partenaires, Carnet © dr L moyenne, sur listes présentées par les syndicats de fonctionnaires Ce sont ces élections qui déterminent la représentativité des organisations syndicales au sein de l’établissement Le taux de participation du scrutin de 2001 l’IRD s’élève 58,54 %, inférieur la précédente élection de septembre 1997 (65,4 %) En ce qui concerne la représentativité des organisations syndicales, le Syndicat National des Chercheurs Scientifiques (SNCS-FSU) fait son entrée au sein des CAP de l’Institut, avec sièges et 13,79 % des voix Il devient par même «organisation représentative» ● e CCDE est composé de neuf personnalités, nommées par le président du Conseil d’administration de l’Institut dans les conditions suivantes : rédige pour le Premier ministre, Michel Rocard, le rapport « Aux frontières de la vie, une éthique biomédicale la franỗaise ằ (La Documentation franỗaise Paris, 1991) De 1993 1998, elle préside le Comité international de bioéthique de l’Unesco avec lequel elle a notamment l’occasion d’aborder certaines des questions spécifiques des relations Nord-Sud qui seront au cœur des préoccupations du CCDE de l’IRD De 1994 1998 elle préside le Groupe de conseillers pour l’éthique de la biologie de la Commission européenne puis, depuis 1998, le Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies La composition complète des neuf membres du Comité consultatif de déontologie et d’éthique sera indiquée sur le site internet de l’Institut (www.ird.fr) l’issue du Conseil d’administration de l’IRD, le 12 avril prochain ● Un nouveau venu dans la représentation des personnels e dépouillement des élections aux Commissions administratives paritaires de l’IRD, le février 2001, fait appartre un nouveau venu dans le paysage syndical de l’Institut Les Commissions administratives paritaires (CAP) sont consultées sur les questions intéressant la carrière des fonctionnaires : mutation, détachement, mise disposition, avancement, titularisation, licenciement, sanctions disciplinaires, etc Elles se composent parité de représentants de l'administration et de représentants du personnel, élus au scrutin proportionnel la plus forte L les années 1970 l’un des premiers économistes s’intéresser aux problèmes d’environnement Ses recherches sur la conduite de l’action publique, l’avaient alors amené se pencher sur la question du développement Dans l’entretien qu’il nous avait accordé (voir Sciences au Sud n° 6), il résumait ainsi le rôle qu’il avait l’intention de tenir l’IRD : « J’ai entendu plusieurs reprise dire qu’un des problèmes de l’IRD provenait de la notion de “développement” qui n’était pas partagée par tout le monde de la même manière Il existe plusieurs concepts de développement, c’est tout fait clair, mais un institut dont la mission est le travail scientifique sur ces questions-là se doit d’assumer ces différentes définitions et si j’ai un rôle jouer, c’est d’aider ce que cela se fasse de faỗon scientifiquement fructueuse ằ Louis-André Gérard-Varet vient de mourir brutalement des suites d’une maladie qui ne pardonne que rarement Jusqu’au dernier moment, il s’est occupé activement avec un remarquable courage de la rédaction du premier jet du rapport de conjoncture et de prospective du Conseil scientifique de l’Établissement Cet engagement nous a profondément émus À son épouse, ses enfants et sa famille, tous les personnels de l’Institut adressent leurs sentiments de très sincère compassion Sa mémoire restera vivace pour nous tous ● Instances © dr C onditions d’accès la biodiversité, conditions de la recherche dans et avec les pays en développement, partage des connaissances et de leurs retombées, etc : qu’il s’agisse de règles de comportement professionnel préciser ou de conflits de valeur mettre en débat, le Comité consultatif de déontologie et d’éthique (CCDE) qui se met en place l’IRD a devant lui de nombreux chantiers cruciaux pour l’épanouissement des relations scientifiques Nord-Sud À l’heure ou nous imprimons ces lignes, la liste de ses membres n’est pas encore définitivement arrêtée Sa présidente néanmoins est d’ores et déjà connue : Nlle Lenoir Mtre des reqtes au Conseil d’État depuis 1984, Noëlle Lenoir fut la première femme nommée parmi les « neuf sages » du Conseil constitutionnel en 1992 ; son mandat vient de prendre fin en février dernier Depuis une dizaine d’année, Noëlle Lenoir s’est forgé une solide réputation internationale dans le domaine de la réflexion sur les questions éthiques soulevées par les développements de la recherche scientifique En 1991, elle Composition du CCDE Jean-Christophe Peaucelle, sousdirecteur de la stratégie de la communication et de l’évaluation au ministère de la Coopération et de la francophonie a été nommé membre suppléant du Conseil d’administration de l’IRD en remplacement d’André Ladousse Patrice Cayré, directeur du département Ressources vivantes de l’IRD, a été nommé membre du Conseil scientifique de l’université de Versailles-SaintQuentin-en-Yvelines Jacques Gaillard, chercheur de l’IRD mis disposition auprès de la Fondation Internationale pour la Science (IFS) Stockholm, en a été nommé directeur adjoint Fondée en 1972, l’ISF est une organisation non gouvernementale, elle s’appuie sur un réseau de 104 organisations membres dans 80 pays (dont les 3/4 sont des pays en développement) Sa mission est de contribuer au renforcement des capacités scientifiques des pays en développement en soutenant des recherches de qualité, appropriées aux besoins locaux et relatives la gestion, la valorisation et la conservation des ressources biologiques ainsi qu’à la sauvegarde de leur environnement Contact jacques.gaillard@ifs.se Web: www.ifs.se Jacques Bonvallot a été élu membre du Conseil du Comitộ national franỗais de gộographie Le Comite National Franỗais de Gộographie coordonne lactivitộ gộographique franỗaise, reprộsente officiellement la France auprès de l’Union géographique internationale (UGI) et assure la participation franỗaise aux recherches dộcidộes lUGI Il regroupe 350 gộographes professeurs d’université ou directeurs de recherche Contact Jacques.Bonvallot@bondy.ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 C o u r r i e r Entretien À propos de « Femme, africaine et chercheuse » Une vraie question de titre Entretien avec Raymond Aubrac (suite de la p 1) par écrit au titre de première page de Sciences au Sud n° : rire ? me désoler ? ne rien faire Comme j’ai cinq minutes, je réagis quand même ce titre, qui d’ailleurs, n’a pas fait réagir que moi : nous étions plusieurs chercheuses et apprenties chercheuses (DEA et thèses) quand le journal est arrivé, première page bien visible Est-ce que je vais arriver identifier, clairement mais sans lourdeur, les raisons de notre perplexité (voire de notre malaise) ? – Des femmes chercheuses africaines, il y en a plein Le rapport hommes/femmes doit être peu près le même qu’en France, avec des effectifs moindres au total C’est ce qui semble vous étonner qui nous étonne, justement – Africaine, c’est quoi ? L’Afrique est un grand continent, avec plein de sociétés et de pays différents, des femmes différentes, des chercheurs et chercheuses différent(es) – Auriez-vous écrit Femme, asiatique et chercheuse, ou femme, européenne et chercheuse ? Eh non, ça ne sonne pas pareil ! – L'’exemple de Nana Thiombiano n’est pas mal, mais, une fois encore et toujours, c’est le rôle des femmes en rapport avec les enfants qui est mis en évidence Eh bien les femmes peuvent et savent aussi s’occuper d’autre chose et tenir des rôles (y compris dans la recherche) autres que ceux que « la tradition » (c’est quoi, scientifiquement ???) leur assigne – Enfin, ce qui devrait/pourrait être mis en avant, c’est que les chercheurs des pays d’Afrique (mais le Maroc? L’Egypte? La Tunisie ? Ferons-nous une différence entre l’Afrique au nord du Sahara (i e « blanche ») et l’Afrique au sud du Sahara (i.e « noire ») sont en fait probablement de moins en moins nombreux, parce que le « métier de chercheur » y existe de moins en moins L’ORSTOM avait lui-même accumulé beaucoup d’informations concernant le Viêt-Nam : sur l’hydrologie souterraine, la géologie, la climatologie … Bien sûr ! Et elles figurent en bonne place dans le catalogue évoqué ! Un titre de vraies questions Cet article avait aussi pour objet d’évoquer l’organisation d’un grand colloque francophone sur les études de genre dont le programme montre bien que « femme et chercheuse » ou « femme africaine » correspondent de vrais sujets Y a-t-il tant de chercheuses en Afrique ? en France ? et l’IRD (ou elles représentent moins de 10 % des directeurs d’unité, peine 13 % du total des chercheurs) pour qu’on ne leur consacre pas un article ? Alors oui j’aurais écrit « Femme, européenne et chercheuse ? » Quinze fois oui, car c’est aussi un vrai sujet de réflexion qui fait l’objet d’une action du cinquième programme cadre de recherche et développement technologique de la Commission européenne (http://www.cordis.lu/improving/wome n/home.htm) Quant au rôle des femmes auprès des enfants, Nana Thiombiano l’évoque en fin d’article après avoir assez abondamment parlé, et avec passion, de ses engagements On ne peut donc nous accuser de vouloir la réduire cela De plus, aucun moment le mot «tradition» ne figure dans cet article! Sans doute aurions-nous pu trouver un meilleur titre, celui-là ne prête ni rire, ni malaise ● Olivier Dargouge Rédacteur en chef telle : elle concerne, elle, le long terme Ce qui m’a frappé dans votre journal, c’est que, précisément, vous y parlez du long terme alors que plus personne aujourd’hui ne s’y intéresse : l’horizon habituel, ce sont les élections ! L’État n’a pas maintenu un niveau suffisant d’activité les instruments adaptés l’analyse des besoins et des potentialités cette échelle de temps, tels le Plan La question Nord-Sud, par exemple, serait parfaitement justiciable d’une approche de cette nature Mais elle est aujourd’hui totalement occultée Vous ne pouvez évidemment pas mieux rejoindre nos préoccupations La vocation d’un organisme comme l’IRD n’est pas d’agir selon une logique purement utilitariste, il doit, tout au contraire, inscrire son action dans la perspective de l’évolution planétaire longue échéance Et il faut essayer d’en convaincre nos partenaires du Sud, qui l’urgence des problèmes qu’ils ont résoudre risque de faire oublier leurs responsabilités plus lointaines Or nous avons, quant nous, des réponses immédiates leur proposer : la formation de cadres scientifiques et techniques et l’expertise collégiale ; quant l’avenir… Pour l’avenir, lancez donc, l’IRD, des programmes ambitieux, long terme, et faites-le savoir ! Vous avez déjà l’expérience du long terme… tourné vers le passé : par exemple votre connaissance de l’archéologie, des paléoclimats, de l’histoire des peuples, des langues et des cultures N’hésitez pas travailler aussi, délibérément, sur le futur Mais il faut pour cela que l’État accepte, lui aussi, de jouer son rôle et de vous soutenir, en assumant ses propres responsabilités qui, précisément, concernent très directement le long terme – et les dimensions poli- tiques qui lui sont souvent associées On attendrait de l’Europe aussi qu’elle s’engage dans la même voie et, notamment, qu’elle définisse une politique Nord-Sud ambitieuse… Ce qu’elle ne fait pas et qu’elle n’a pas amorcé pendant la prộsidence franỗaise, au semestre dernier Cest pourtant aussi notre avenir ! Et, incidemment, cette question du « Sud » passionne les jeunes : nous le voyons bien, Lucie2 et moi – surtout elle qui en rencontre tant – lors de nos entretiens avec eux Au cours de leur vie, il leur faudra affronter des conflits Nord-Sud et apprendre les résoudre pacifiquement Développer la coopération scientifique et technique entre pays du Nord et pays du Sud, sur le long terme et sans perte de mémoire du passé, est un programme qui devrait les aider, demain, surmonter ces conflits ● Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture dr Une procédure en effet séduisante, mais qui met bien en lumière l’intérêt complémentaire de la recherche en tant que A c t i o n s c o n c e r t é e s i n c i t a t i v e s Un plus pour le paludisme L ’action concertée incitative sur le sida et sur le paludisme pour les pays en développement (VIHPAL), mise en place par le ministốre franỗais de la Recherche en 19991, prend une orientation nouvelle Le domaine de l’infection par le VIH est intégralement confié l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida et l’action incitative devient le programme PAL+ : une action sur le paludisme et les maladies transmissibles émergentes qui lui sont associées « Cette configuration renforce l’engagement de la France dans le domaine des maladies tropicales, tuberculose, trypanosomiase, dengue, etc », explique France Agid, directrice de PAL+ au ministère de la Recherche PAL+ privilégie les actions de coordination et de formation travers des programmes de recherche en réseaux, structurés autour de thématiques prioritaires Pour la recherche sur le paludisme, thématiques ont été retenues: « médicaments et chimiorésistances » ; « pathogenèse des manifestations » ; « contrôle des Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 © IRD/J.-J Lemasson Réponse Vous nous tendez la perche en décrivant exactement l’objet de ce que nous appelons l’Institut l’expertise collégiale Il s’agit en l’occurrence de réunir, la demande des « décideurs », l’ensemble du savoir existant et pertinent par rapport la question qu’ils posent, puis d’en faire la synthèse critique Et tout cela très vite (en quelques mois) et dans une forme qui soit directement utilisable par eux… L’exemple du Viêt-Nam ne pourrait-il être étendu d’autres pays ? Evidemment : commencer par toutes nos anciennes colonies ! Mais il faut pour cela qu’il existe une structure d’accueil et d’utilisation de l’information transmise, faute de quoi le gaspillage est simplement transposé un cran plus loin ! Il faut une réelle culture documentaire J’avais lancé, au milieu des années soixante, lorsque j’étais la FAO, un projet relevant du même état d’esprit Cette institution organise en moyenne une réunion d’experts par Bon, tout cela n’est pas excessivement grave, pensons seulement que les femmes, comme les noir(e)s, sont sensibles certaines expressions ● Yveline Poncet Centre IRD d’Orléans jour ouvrable et j’avais, en l’occurrence, proposé son directeur général de constituer une base de données ce sujet : la FAO a ainsi été le premier organisme des Nations Unies mettre en ordre sa propre documentation La base de données en question, devenue base coopérative internationale sous le nom d’AGRIS, est toujours fonctionnelle dans le domaine de l’agriculture… Une démarche de ce type procède du désir de ne pas laisser perdre – par incurie… ou par simple oubli ! – ce que l’on a produit Je vous le disais, c’est le même problème que celui de la conservation des récoltes, mais, là, la situation est proprement terrifiante ! Les pertes, massives, sont soit antérieures soit postérieures la récolte En riziculture par exemple, vingt trente pour cent de la production dispart d’emblée, avant même que d’avoir été engrangée, et cela notamment du fait des ravages exercés par les rats Il existe certes des centaines de travaux portant sur ces questions, mais ils sont étonnamment dispersés : chacun travaille dans son coin, selon ses propres méthodes Il faudrait qu lIRD vous abordiez ce type de problốme de faỗon synthétique, multidisciplinaire… Et qu’en ont-ils fait ? J’ai pu vérifier qu’à partir des « fichesmères » et des quatre jeux de « filles » que nous leur avions fait parvenir, ils ont constitué un centre de documentation doté de plusieurs lecteurs de micro-fiches et réparti les fiches-filles dans des centres spécialisés Et ils utilisent effectivement cette information ! Par exemple, lorsqu’ils ont voulu, pour moderniser leurs chemins de fer, changer l’écartement des voies que nous avions construites au début du siècle, ils ont dû s’attaquer la modification des ouvrages d’art Mais ils ne disposaient pas des plans de construction des lignes… Or nous les possédions, dans les dossiers mêmes d’appels d’offres datant de l’époque ! La fourniture de cette masse d’informations leur a permis de reconvertir d’autres activités pas moins de trente équipes de topographes qui avaient commencé refaire ce travail… © Irène ELster Je ne sais pas très bien comment réagir de recherche concernés, notamment l’IRD et les Instituts Pasteur, pourraient en assurer la poursuite » Dès cette année, France Agid consacrera une partie de son temps, au sein de l’IRD, préparer cette prise de relais au début de 2003 « Nous soutenons Pulvérisation d’insecticide et récolte de moustiques (culicidés) sur drap blanc des recherches conduites sous la vecteurs » ; « aspects socio-culturels et double coordination franỗaise/Sud Nous socio-ộconomiques dacceptance des installons des ateliers qui réunissent les mesures de contrôle du paludisme »2 chercheurs impliqués, autour de discusMais, les Actions concertées incitatives sions thématiques, créant des lieux de n'ont pas vocation durer et doivent rencontres dont la mission est de faire être reprises, en cas de succès, et s’ils le travailler ensemble, responsabilité pardésirent, par les organismes de rechertagée, ces communautés de chercheurs che dans le cadre normal de leurs misLes rencontres permettent des scientisions PAL+ s’achèvera fin 2002 « Aufiques de différents pays du Sud, de faire delà de cette échéance, les organismes connaissance, d'envisager des collabo- rations scientifiques entre leurs pays et avec des ộquipes franỗaises : de vộritables réseaux se créent entre des chercheurs, souvent isolés C’est en particulier, ce mécanisme nouveau de collaboration scientifique, très apprécié par les chercheurs du Sud, mais aussi par nos chercheurs, que je souhaite pouvoir pérenniser au-delà de 2002 » ● Contact France Agid Ministère de la Recherche Direction du programme PAL+ France.agid@recherche.gouv.fr Télécopie 33 55 55 97 09 Voir le numéro Spécial Sida de Sciences au Sud, 2000 Dossiers de candidature remettre avant le avril www.recherche.gouv.fr (rubrique aci puis pal+) ... des eaux et des végétaux d’Asie du Sud- est L’IRD entend favoriser cette dynamique en s’appuyant sur ses collaborations scientifiques dans les principaux pays de la région Sciences au Sud - Le journal. .. ouest de l’Afrique du Sud et de la Namibie) lors des épisodes de vents de sudest, particulièrement forts au printemps et l’automne Les courants alors générés au- dessus du plateau continental ont... des matériaux la surface des sols ● (1) Le quartz est ubiquiste dans les latérites Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - mars/avril 2001 Contact gerard.second@mpl.ird.fr « Mauvais » riz

Ngày đăng: 03/11/2018, 12:55

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