Journal Sciences au sud (IRD) N03

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n° - janvier/février 2000 25 F - 3,81 € É d i t o r i a l Une année de transition N ous voici donc en l'an 2000, l'orée d'une année de transition entre un siècle de bouleversements de tous ordres et un autre qui s'annonce tout aussi fertile en événements majeurs pour l'humanité Ce long point d'orgue symbolique est une bonne occasion d'approfondir notre réflexion commune sur le sens et plus encore sur les modalités d'expression de notre action Le thon dans les filets de la recherche E njeu socio-économique d’importance pour le développement de plusieurs pays du Sud, les pêches thonières font depuis 50 ans l’objet de programmes scientifiques l’IRD Menées en coopération avec les pays où ces ressources sont exploitées, ces recherches ont accompagné l’accroissement spectaculaire des prises 500000 millions de tonnes par an Reconnu internationalement pour ses capacités de recherche et d’expertise en matière de pêche thonière tropicale, l’IRD a assuré, lors de ces dernières années, la coordination scientifique d’importants programmes mis en œuvre dans les océans Atlantique et Indien sous l’égide des commissions thonières internationales* Ces recherches visent un double objectif : le développement soutenu de la pêche thonière et la préservation de la ressource Parmi les avancées auxquelles ont contribué les études récentes : la prospection acoustique * Commission de l’océan Indien, Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, notamment Photo B Gobert © IRD (suite pages et 9) 80 % de la pêche thonière mondiale s’effectue en zone intertropicale, ce qui représente près de millions de tonnes chaque année Au service de cette grande (suite page 2) mondiales, passées en un demi-siècle de Au cours des années venir, les recherches s’orienteront vers l’analyse des interactions entre les thons et les différentes composantes de l’environnement, et notamment vers l‘étude des relations des thons avec d’autres espèces, qu’il s’agisse de leurs proies ou de poissons avec lesquels ils sont en compétition (espadons, requins, marlins) L’Orstom est né, a grandi et s'est affirmé au cours du siècle qui s'achève Il a vécu des crises de croissance, il a subi les chocs successifs de mises en question et de réformes multiples et souvent contradictoires Il a changé de nom plusieurs reprises pour en adopter finalement un, sensiblement différent des précédents, qui témoigne moins de son organisation la plus récente que de la volonté d'affirmer la pérennité de sa mission fondamentale : la recherche pour le développement cause, l'IRD porte aujourd'hui nos espoirs Nous nous devons d'abord d'aller de l'avant en termes de progrès du savoir La constitution, en notre sein et en alliance étroite avec nos partenaires étrangers et ceux de notre propre pays, de nombreuses unités de recherche et de service nous en fournira le support logistique Le processus d'évaluation en cours se déroule conformément aux prévisions et l'année 2000 permettra de le parachever Mais les pays du Sud ont également un besoin urgent de connaissances immédiatement utilisables et leur avenir dépend en bonne part du renforcement de leurs propres équipes scientifiques et techniques Là aussi, l'IRD est présent appliquée la recherche thonière qui permet d’évaluer la densité des poissons dans un écosystème donné, de mieux appréhender le comportement des thons et de préciser les relations prédateurs-proies Avec leurs études sur les dispositifs de concentration de poissons, les chercheurs de l’IRD ont également fait figure de précurseurs en analysant le comportement des thons petite échelle et en soulignant le danger que pouvait présenter le développement incontrôlé de cette technique de pêche sur la conservation des ressources et l’équilibre des écosystèmes L es thons constituent l’une des principales richesses des océans tropicaux Contribuer une exploitation durable de cette ressource et la préservation de son environnement, telle est l’ambition des recherches thonières l’IRD S o m m a i r e Sommaire Actualités Laboratoire de rétrovirologie Montpellier : VIH, une recombinaison extrême p Partenaires U n e n t r e t i e n a v e c l e r e c t e u r M i c h è l e G e n d r e a u - M a s s a l o u x La science se formule dans les langues de la diversité culturelle mondiale M ichèle Gendreau-Massaloux a pris, début décembre 1999, ses fonctions de recteur de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) Elle a bien voulu confier Sciences au Sud la primeur de ses projets Madame le Recteur, vous prenez ration universitaire et de recherche une succession délicate, quelles qui associe les pays du Sud ceux du sont vos intentions ? Nord Pour que ce développement Je mesure la fois la difficulté du s’opère dans la transparence et l’effi- moment que traverse l’agence mais cacité, il faut évidemment que l’AUF aussi la chance que me confère cette ne puisse plus être regardée comme élection, celle d’abord de donner un institutionnellement fragile et je m’y développement crédible la coopé- emploie activement Accord franco-indien : De l’eau pour un milliard de personnes p Recherches Atlantique équatorial : Le climat au gré des courants p Santé de la reproduction Un enjeu majeur en Afrique p Le thon dans les filets de la recherche p 8-9 Formations Sciences de l’éducation : Projet pilote en Thaïlande p 10 Va l o r i s a t i o n s Pays pauvres et recherche partenariale : Un droit d’entrée sur la scène mondiale p 11 Planète IRD Un laboratoire Bondy : Des cartes pour mieux comprendre p 13 Ressources Image numérique et science p 14 Instances (suite page 16) Évaluation des projets : Une étape décisive dans l’évolution de l’IRD p 15 et actif, par des voies originales et appréciées Au nom de toute l'équipe de direction, je vous souhaite donc une année 2000 la fois très heureuse pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers, et riche en réflexions sur tout ce que nous voulons faire ensemble Et je souhaite aussi que les pouvoirs publics nous donnent plus concrètement témoignage, cette année, de l'intérêt qu'ils portent ce que nous faisons et qui s'inscrit, nous le savons, dans la meilleure tradition de ce que notre pays peut apporter aux autres ● Philippe Lazar Président du conseil d’administration de l’IRD Chaque année, un « prix de la coopération internationale » récompensera une action d’entraide respectueuse du partenaire et qui concourra son progrès vers le bien-être et la mtrise de son destin Ce prix sera décerné l'occasion de la semaine de la solidarité internationale, en novembre ● Les aspects urbains contrastés de Johannesburg D epuis le 26 novembre, les proviennent du Conseil économique différentes composantes et social, représentent des élus ou de la société civile peuvent sont nommés en leur qualité d’ex- faire entendre officiellement leur voix sur les questions de coopération Le Haut conseil pour la coopération internationale, présidé par Jean- perts ou de personnalités qualifiées La seconde mission du Conseil consiste « favoriser l’adhésion du Louis Bianco, et qui vient d'être ins- public ces différentes actions » Elle tallé par le Premier ministre, a en s’appuie sur un constat : « l’opinion effet pour mission principale de franỗaise nest pas toujours convain- ô permettre une concertation régu- cue de l’intérêt de l’aide au dévelop- lière entre les acteurs publics et pri- pement Les préjugés et les malen- vés (…) dans un souci de cohérence tendus se nourrissent d’événements de leurs actions » Les deux tiers de spectaculaires et les réussites sont ses 60 membres ont été choisis peu valorisées » L’objectif de trans- parmi différentes organisations syn- parence se double donc d’un devoir dicales, mutualistes, patronales ou d’information vis-à-vis du grand de solidarité Pour la première fois, public Pour mieux faire conntre ses celles-ci bénéficient donc d’une objectifs et rendre publics ses avis et enceinte pour débattre des orienta- recommandations, le Haut conseil tions et des méthodes mettre en s’est déjà doté d’un site Web très œuvre en matière de coopération complet et interactif réalisé avec le internationale Les autres membres concours de Handicap international http://www.cooperation-internationale.gouv.fr coopération internationale Les jeunes doctorants peuvent proposer un sujet de mémoire ou de thèse en rapport avec les travaux du HCCI À la rubrique «Notes de lecture», noter : un résumé du rapport de Jean Némo (ancien directeur général de l’Orstom) sur la recherche scientifique et les pays en voie de développement Contact Sur ce site Web, chacun peut faire part de ses propres réflexions sur la Gérard Winter : gwinter@club-internet.fr « Un fabuleux gisement d’expertise scientifique » Gérard Winter ancien directeur général de l’Orstom, siège au Haut conseil en tant que « personnalité choisie pour son autorité dans le domaine de l’aide au développement et de la coopération culturelle, scientifique et technique » « Mon premier espoir est que le Haut conseil arrive effectivement établir un vộritable partenariat entre le gouvernement et la sociộtộ civile franỗaise pour promouvoir une nouvelle politique de coopération pour le développement En second lieu, je souhaiterais que le Haut conseil arrive faire reconntre au niveau international que la France, avec ses partenaires, constitue un fabuleux gisement d’expertise scientifique sur les problèmes de développement, ce qui est probablement insuffisamment valorisé et exploité » Commission européenne IRD - 213, rue La Fayette F - 75480 Paris cedex 10 Tel : 33 (0)1 48 03 77 77 Fax : 33 (0)1 48 03 08 29 http ://www.ird.fr Directeur de la publication Jean-Pierre Muller Directrice de la rédaction Marie-Noëlle Favier Rédactrice en chef Claire Nguyờn-Duy Comitộ ộditorial Franỗoise Bellanger, Patrice Cayrộ, Jean-Michel Chassộriaux, Antoine Cornet, Philippe Lazar, Ne Mboma, Yves Quéré, Hervé de Tricornot, Jacques Weber Rédacteurs permanents Marie-Lise Sabrié (rubrique Recherches sabrie@paris.ird.fr), Olivier Blot (rubriques Planète IRD et Ressources blot@rio.net) Fabienne BeurelDoumenge, Jacqueline Thomas Ont collaboré ce numéro Jean Asseline, Jean-Claude Bader, Corinne Dupuis, Hubert de Foresta, Jean-Pierre Guengant, Michel Monzier, Guy Vidy Photos IRD – Indigo Base Contact : Claire Lissalde et Danièle Cavanna Conception graphique In’édit Photogravure, Impression Jouve, 18, rue Saint-Denis, 75001 Paris - Tél : 01 44 76 54 40 ISSN : en cours N˚ commission paritaire : 0904805335 Dépôt légal : janvier 2000 Abonnement annuel (5 numéros) : 100 F - 15,24 e Journal réalisé sur papier recyclé Des noms et des visages R omano Prodi l’avait annon- efficace Changement symbolique cé, dès son arrivée non des moindres : la numérotation Bruxelles : « Quand j’ai des services a été supprimée et rem- accepté la fonction de président de placée par des dénominations brèves la Commission, j’ai promis d’ouvrir et compréhensibles Le nombre des une ère de changement » De fait, la services a été diminué et ils ont été structure organisationnelle de l’insti- regroupés d’une manière qui se veut tution européenne n’avait pas connu plus logique, de faỗon rộduire les de changements majeurs depuis chevauchements de compétences 40 ans Une réforme semblait donc Par exemple, un nouveau service incontournable pour lui permettre de consacré aux entreprises concerne s’affirmer comme administration de la fois l’industrie, les PME et l’innova- rang mondial tion Un service global est consacré Un rapide remaniement des services l’éducation et la culture De même, a été opéré d’emblée, en attendant la santé et la protection des consom- une transformation plus profonde mateurs se retrouvent associées Les premières mesures s’attachent Enfin, les relations extérieures ont simplifier la bureaucratie et visent été réparties par thème (commerce, rendre la nouvelle Commission plus développement…) Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Un projet de réforme détaillé est attendu pour le début de cette année Parmi les orientations proposées par Romano Prodi, « une agence européenne des produits alimen- Poul Nielson Philippe Busquin taires et des médicaments qui soit indépendante, pour contribuer regagner la confiance des consommateurs » ● © Commission européenne dans la réflexion et dans l'action La science s'inscrit toujours dans un contexte social et culturel qu'il convient de prendre explicitement en compte, dans toutes ses dimensions, commencer par celles qui relèvent de considérations d'ordre déontologique (les règles de bonne pratique de la recherche et de ses applications) et éthiques (la faỗon dont les connaissances nouvelles s'intốgrent dans des cultures fondamentalement diverses) Le respect de cette diversité est partie intégrante de la préservation de la richesse de l'humanité Nous y sommes attentifs et nous devons rộflộchir la faỗon de mieux traduire cette préoccupation Un espace de concertation pour le développement © Commission européenne Actualités Il faut aller plus loin encore Haut conseil pour la coopération internationale Photo E Deliry Antheaume © IRD E d i t o r i a l - s u i t e Parmi les vingt commissaires Poul Nielson (Danemark) est chargé du développement et de l’aide humanitaire Philippe Busquin (France), le commissaire chargé de la recherche, a précisé lors de sa prise de fonction : « Tout en restant attentif aux évolutions survenant dans la société en général et dans le monde scientifique en particulier, je veillerai écarter toute pression éventuelle provenant des gouvernements des États membres, des partis politiques et des différents groupes d’intérêt » Versant social d’une crise volcanique Laboratoire de rétrovirologie Montpellier VIH : une recombinaison extrême Des virus de l’immunodéficience humaine (VIH) appartenant deux groupes différents peuvent se recombiner pour produire une nouvelle souche virale Une découverte aux implications importantes en termes d’épidémiologie, de dépistage et de thérapie présente une très forte variabi- lité génétique Il existe deux principaux types de virus : le VIH1 et le VIH2 Le VIH1, le plus répandu dans le monde, comprend trois groupes (M, N, O) qui présentent des caractéristiques génétiques différentes À l’intérieur du groupe M, le plus fréquent, on distingue encore des sous-types génétiquement proches, néanmoins distincts Les recombinaisons entre ces sous-types sont très fréquentes et l’origine de nouveaux génotypes viraux répandus dans diverses populations et régions géographiques En revanche, aucune recombinaison entre des virus appartenant des groupes différents (M, N ou O) n’avait jamais été observée jusqu’à présent Or, des chercheurs du laboratoire de rétrovirologie de l’IRD Montpellier viennent d’identifier in vivo une souche virale provenant d’une recombinaison entre deux virus des groupes M et O Photo M Depardieu © Inserm le savent depuis longtemps, Cette découverte a des implications importantes plusieurs points de vue Elle démontre, en premier lieu, qu’une recombinaison entre des virus du sida présentant des différences génétiques importantes (plus de 50 %) est possible in vivo et qu’elle peut contribuer l’émergence de nouveaux variants du VIH Par ailleurs, des analyses ont mis en évidence in vitro que ce recombinant a de fortes capacités de réplication Si cette « réplicabilité » était effective in vivo, ceci pourrait contribuer l’accroissement rapide de la prévalence d’une souche virale présentant cer- Nucléocapside contenant le génome et les enzymes, maquette du rétrovirus du sida taines caractéristiques génétiques propres au groupe O Or, les virus de ce groupe, pour l’heure peu répandus, posent un certain nombre de problèmes : d’une part, ils ne sont pas toujours détectables par les tests de dépistage actuellement commercialisés ; d’autre part, ils sont résistants certains traitements antirétroviraux Au-delà des questions posées en termes de dépistage et de thérapie par la diffusion éventuelle de cette souche virale, la découverte de ce recombinant souligne tous les enjeux des recherches sur la variabili● té génétique du virus du sida Contact Martine.Peeters@mpl.ird.fr Actualités L e virus du sida, les scientifiques 15000 habitants des flancs du volcan ont été évacués après la reprise d’activité du Tungurahua en octobre 1999*, laissant dans un complet abandon une zone agricole et touristique riche L’éruption est pour l’heure modérée, accompagnée d’émissions cendreuses qui retombent sur le cône et sont transportées par les vents, sur toute la région Ainsi, et bien qu’installés la périphérie de la zone concernée par l’évacuation obligatoire, de nombreux agriculteurs continuent d’abandonner leurs biens, ravagés par les cendres (photo) Certains se réinstallent plus loin ou chez des proches, et des refuges ont été installés pour ceux qui se retrouvent sans aucun moyen de subsistance Les volcanologues de l’IRD, Michel Monzier et Jean-Luc Le Pennec suivent cette crise, en collaboration avec leurs collègues équatoriens de l’Institut géophysique (École polytechnique nationale de Quito) Le volcan Guagua Pichincha qui menace directement la capitale, étant également en éruption, la charge de travail pour tous ces personnels est lourde, portant la fois sur la surveillance des deux éruptions, l’évaluation réactualisée jour après jour des risques court et moyen terme, sans oublier le volet scientifique qu’il faut assurer en parallèle (observations, échantillonnages systématiques) ● Photo M Monzier © IRD * Voir Sciences au Sud n° Aléas climatiques en Afrique Photo M Dukhan © IRD Mauvaise inondation ici, bonne récolte Sénégal, octobre 1999 : des villageois essaient de combattre l’avancée des eaux en disposant des sacs de sable L a crue du fleuve Sénégal de l’automne dernier a atteint une ampleur inégalée depuis 1974 La force de cette crue qui se Contact Michel Monzier : michmari@ecnet.ec présents sur place étudient des règles de gestion satisfaisant au mieux les objectifs assignés ces ouvrages, tout en minimisant leurs impacts négatifs Contact Les inondations catastrophiques observées dans la vallée du Sénégal en 1999 sont dues des apports en eau extrêmement forts Mais les dégâts provoqués par la crue auraient été beaucoup plus dévastateurs sans l'important laminage effectué par le ● barrage de Manantali Jean-Pierre Lamagat, hydrologue l’IRD Dakar (chef de projet) : Glossaire Étiage : niveau moyen le plus bas d'un cours d’eau http://geofisico.cybw net/ Sénégal : Jean-Claude Bader, hydrologue l’IRD Montpellier : bader@mpl.ird.fr Niger, la « bonne » année lamagat@dakar.ird.sn Niger : Jean-Pierre Guengant, représentant de l’IRD au Niger : guengant@ird.ne IRD-Niger : http://www.ird.ne/ produit régulièrement entre juillet et octobre, varie considérablement d’une année l’autre Pour tenter de réguler ces débits capricieux, différents barrages ont été mis en service depuis le milieu des années quatre-vingts Celui de Manantali, par exemple, permet de protéger les populations et les villages des débordements trop abondants Mais il soutient également les crues trop Mesure du niveau de la crue du fleuve Sénégal Photo J P Guengant © IRD Photo M Dukhan © IRD faibles car une inondation modérée du lit majeur de la vallée est nécessaire au maintien d’un certain équilibre écologique et la pratique des cultures traditionnelles Un autre barrage, implanté l’embouchure du fleuve, Diama, empêche la remontée de l’eau salée en période d’étiage* Les hydrologues de l’IRD La récolte de mil est stockée dans des greniers soit en paille, soit en « banco » (terre et paille), et sur pilotis pour protéger les bottes contre les ravageurs de grains Les pluies exceptionnelles de 1998 avaient causé des dégâts importants Mais elles avaient permis un récolte de mil excédentaire après plusieurs années de déficit En 1999, le total des précipitations pendant la saison des pluies est revenu un niveau moyen Mais les premières pluies ont été tardives, puis concentrées au mois d’août, peu ensoleillé cette année Ces facteurs ont favorisé le développement de nombreux parasites avec, un impact négatif sur la production Ainsi, comme d’habitude au Sahel, le bilan des récoltes en 1999 est contrasté Celles-ci dépendent la fois du total des précipitations, de la précocité et du retard des premières et dernières pluies, et surtout de l’intensité et de l’espacement des événements pluvieux Globalement, la production de mil en 1999 reste excédentaire Mais environ un quart des villages du Niger accusent un déficit supérieur 50 %, c’est-à-dire ne sont pas en mesure de couvrir leurs besoins au-delà de six mois Dans les pays du Sahel, le mil et le sorgho constituent la base principale et quasi exclusive du régime alimentaire des populations rurales qui représentent toujours 60 % 80 % de la population totale ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Partenaires Comment le développement du secteur agroalimentaire peut-il contribuer efficacement l’amélioration des situations nutritionnelles en Afrique subsaharienne ? Scientifiques, entrepreneurs, responsables d’associations et d’ONG de 16 pays africains francophones et anglophones se sont réunis pour identifier les réponses cette question L’occasion leur était fournie par un atelier intitulé « Les petites industries agroalimentaires pour une nutrition saine en Afrique de l’Ouest », organisé au Burkina Faso, du 22 au 24 novembre dernier, par l’université de Ouagadougou et l’université de Wageningen (Pays-Bas), avec la participation de la Fondation internationale pour la science et des nutritionnistes de l’IRD Les priorités qui ont été dégagées sont communes la plupart des pays d’Afrique subsaharienne Elles concernent la recherche appliquée et la formation des entrepreneurs Il est recommandé aux scientifiques de mieux prendre en compte, d’une part, les difficultés d’ordre technologique, gestionnaire et commercial des entrepreneurs ; d’autre part, les besoins nutritionnels des consommateurs Quant aux pouvoirs publics, il leur est demandé de protéger la fois pro● ducteurs et consommateurs Industrie philippine du cocotier Sauvetage d’embryons L cette mutation est récessive et les et le Cirad (1995-1998) Actuelle- recherche des gènes impliqués dans cocotier noix sont naturellement stériles En ment, l’équipe GeneTrop est la seule le caractère « albumen mou » et son e « sauvetage » in vitro d’embryons de concentre toutes les atten- fait, l’embryon d’une noix makapuno équipe du Nord membre d’un réseau introduction dans d’autres variétés, tions de l'équipe mixte IRD-Cirad du est viable mais quand celle-ci arrive international de culture in vitro voire sa transposition d’autres laboratoire GeneTrop (Montpellier) et maturité, l’activité enzymatique de d’embryons de cocotier, le Cogent*, espèces noix ou grains utiles du Philippin Coconut Authority l’albumen tue l’embryon La seule qui réunit 35 pays membres Depuis (PCA) La noix « makapuno » (de son solution est alors d’extraire ce der- 1998, le projet d’amélioration des nom local) d’un mutant spontané de nier et de le faire germer sur un techniques de culture d’embryons Cocos nucifera est fort appréciée des milieu de culture, ce qui a été rendu associe, outre les deux laboratoires Philippins car son albumen est mou, possible grâce aux techniques de cul- déjà cités (Philippines et France), des sans fibre et de saveur douce Les ture d’embryons développées par le équipes d’Indonésie, Inde, Sri-Lanka, qualités organoleptiques et méca- PCA et perfectionnées par GeneTrop Chine, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Contact Tanzanie, Mexique et Brésil Jean-Luc Verdeil (Cirad) et Valérie niques de cette noix en font l’ingré- En conditions naturelles, un individu dient de choix pour la fabrication des glaces la noix de coco prisées mon- makapuno transmet le caractère La collaboration entre GeneTrop et le mutant au mieux 10 % de ses noix, PCA devrait se poursuivre pour la dialement Malheureusement, il y a soit 20 par an Grâce aux tech- peu d’individus « makapuno » car niques évoquées, on obtient une plantation d’individus 100 % makapuno qui donneront entre 75 % 100 % de noix albumen mou Des noix qui se vendent très cher le coût de la culture in vitro (CIV) car ces noix se vendent très cher : 15 45 pesos philippins pièce (1 dollar = Contact 40 pesos) contre pesos pour une noix normale En garantissant Atelier artisanal de fabrication de produits fermentés base de manioc Plans de surveillance pour la biodiversité aquatique Un « état des ressources vivantes aquatiques continentales, marines et côtières » a été effectué, l’occasion d’un atelier international, « avec une attention particulière sur les menaces dans les zones côtières et leurs solutions » Cette réunion, organisée Montpellier par le laboratoire « Halieutique et écosystèmes aquatiques » de l’IRD, du 15 au 18 novembre 1999, répondait une demande du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) Une trentaine d’experts du Nord et du Sud, ainsi que des représentants de grandes organisations internationales et d’ONG, ont cherché identifier en commun les régions sensibles, établir des réseaux de surveillance et formuler de nouvelles propositions d’action Constitué au cours de l’atelier, un groupe pérenne de 15 experts a poursuivi les travaux, les 19 et 20 novembre Leur première mission consiste promouvoir la mise en application des recommandations formulées au cours de l’atelier, autrement dit de les traduire en programmes d’action et plans ● de surveillance Photo A Rival © IRD-Cirad Photo S Trèche © IRD Serge Trèche, 04 67 41 62 95, Serge.Treche @mpl.ird.fr Embryon zygotique isolé de cocotier l’obtention de noix makapuno, la CIV a permis le développement de structures industrielles dans le pays, tant pour la consommation sur place que pour l’exportation La collaboration GeneTrop-PCA a débuté en 1995, dans le cadre d’un « Je continue actuellement l’étude biochimique et ultrastructurale de l’albumen de noix « makapuno », initiée lors de mes précédents séjours au laboratoire GeneTrop Dès 1997, nous avions compris que les qualités particulières de cet albumen lui étaient conférées par des différences au niveau des parois de ses cellules L’observation de l'ultrastructure pariétale au microscope électronique devrait permettre de comprendre en quoi elle est différente Nous étudions actuellement la possibilité d’utiliser dans l’avenir des marqueurs moléculaires Sur le plan fondamental, une meilleure connaissance des mécanismes de cette mutation apportera beaucoup la physiologie végétale car les mutations au niveau de l’albumen sont assez rares » Cristeta Cueto participe la rédaction du bulletin du réseau Cogent dont l’éditrice, Erlinda P Rillo, est la coordonnatrice Son séjour a bénéficié d’un financement du Cirad, complété par l’IRD projet européen coordonné par l’IRD disciplinaires regroupant des géomorphologistes, des pédologues, des minéralogistes, des géophysiciens, des biologistes, des hydrologues et des géochimistes un milliard de personnes La nouvelle cellule des sciences franco-indienne projette d’analyser les facteurs qui déterminent la quantité et la qualité des eaux souterraines et de surface Jean-Pierre Muller directeur général de l’IRD B V Ramakishna pour l’IISc (Indian Institute of Science) population n’a pas accès l’eau potable et de nom- Pour ce qui concerne l’IRD, le par- Dans une première phase de trois breuses nappes phréatiques sont tenariat franco-indien envisagé sur ans, la cellule va s’attacher mieux proches de l’épuisement La ques- les sciences de l’eau se concrétisera conntre les interactions complexes tion de la quantité et de la qualité de par l’Indian entre l’hydrosphère, la géosphère et l’eau disponible pour une popula- Institute of Science (IISc), situé la biosphère qui régulent la qualité tion qui atteint presque un milliard Bangalore, d’une cellule commune des eaux souterraines et de surface de personnes, se pose donc de de recherche, la Cefirse Un accord du sud de la péninsule indienne, faỗon cruciale La ô Semaine franỗai- de principe a ộtộ signé en ce sens dans des milieux qui subissent de se de l’eau » qui s’est déroulée dans entre l’IRD et l’IISc, le 21 novembre, fortes pressions anthropiques* Deux les principales villes d’Inde partir en présence du ministre Claude projets sont envisagés du 19 novembre, a été l’occasion de Allègre la création, avec Le premier concerne l’influence de réunir scientifiques, industriels et dộcideurs indiens et franỗais sur ce LIISc jouit d’une réputation bien éta- l’intensification de l’agriculture, tant thème Elle s’inscrivait également blie Il a notamment été dirigé par le sur les sols que sur la ressource en Contact dans le cadre de la visite en Inde du Prix Nobel de physique C V Raman eau souterraine, l’échelle des Jean-Jacques Albaret, tel : 04 67 14 39 26, albaret@mpl.ird.fr Guy Vidy : vidy@mpl.ird.fr ministre Claude Allègre venu conclu- Il dispose d’équipements extrême- « petits bassins versant » d’une surfa- re divers accords de coopération cul- ment turelle, scientifique et technique 450 chercheurs et 200 étudiants Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 J-Luc.Verdeil@mpl.ird.fr risteta Cueto, vous êtes chercheuse senior au PCA, quels peuvent être les fruits d’une recherche sur ces noix de coco stériles ? Vitroplant de cocos De l’eau pour E Hocher (IRD), tel : 04 67 41 61 96 Un mystère dans la noix Accord franco-indien n Inde, près de 40 % de la * Cogent : International Coconut Genetic Resources Network C Cette production est rentable malgré ● © IRD-Cirad Les PME au secours des besoins alimentaires de l’Afrique performants et regroupe ce de quelques km2 Ce projet nécessite la mise en œuvre d’études pluri- Le second projet concerne l’influence des effluents d’exploitations minières qui affectent gravement la qualité de l’eau dans certaines régions Avec la même approche pluridisciplinaire que pour le projet précédent, les chercheurs étudieront, ici plus spécifiquement, les aspects biogéochimiques de la dissolution et du transport de métaux lourds Une attention particulière sera portée l’identification de la faune microbienne impliquée dans ces processus et l’analyse des facteurs qui conditionnent son activité Il pourrait ainsi être possible de favoriser les microbes qui jouent un rôle d’épurateur aux dépens de ceux qui jouent un rôle néfaste ● Glossaire Anthropique : dû l’existence et la présence de l’homme Contact Pierre Chevallier, chargé de mission au département « Milieux et environnement » l’IRD Montpellier : pierre.chevallier@mpl.ird.fr Forêts indonésiennes aider les services forestiers traduire Des paysans réhabilités dans leurs droits sa nouvelle politique sous forme de décret les principes de tières d’État De ce fait, les quelque 60 millions de personnes vivant sur et de ces terres depuis des décennies sont devenues des occupants illégaux moment Tensions avec l’État et incerPhoto H de Foresta © IRD titudes face l’avenir ont conduit ces Les agroforêts sont toujours complétées par d’autres systèmes de culture Ici, rizières permanentes, région de Krui Des paysans installés sur des terres forestières d’État sont désormais reconnus comme leurs gestionnaires légitimes Résultat de dix ans d’études et d’efforts conjoints sur les agroforêts paysans soit l’abandon progressif des pratiques locales qui assuraient une production long terme, soit au gaspillage des ressources naturelles Conscient de ces problèmes, le ministre des Forêts a décidé d’ouvrir une nouvelle politique et il a choisi pour cela la région de Krui, l’extrême sud de l’ỵle de Sumatra Les paysans de cette région sont de véritables bâtisseurs de forêts diversifiées, productives, rentables et durables : des Ce texte ne concerne que les 29 000 hectares de terres forestières classées et occupées par des agroforêts dans la région de Krui Pourtant sa portée est bien plus large et il sert, depuis deux ans, de référence aux réformes en cours de la politique forestière indonésienne En admettant que le statut de squatter attribué aux paysans n’était pas toujours justifié, il a ouvert la porte une reconnaissance des droits coutumiers et un règlement des conflits entre État et paysans pour l’utilisation des terres classées Ce succès est avant tout mettre au compte du ministre des Forêts Il traduit aussi la réussite d’un partenariat entre individus aux compétences complémentaires, entre organismes scientifiques et ONG* qui ont su transcender les barrières discipli- ● naires et institutionnelles « agroforêts » Le ministre pouvait se De l’alimentation aux cosmétiques La seconde vie des crevettes thaïlandaises Les déchets de crevettes réduisent leur nuisance environnementale et trouvent une nouvelle utilité D son stage de PhD* au laboratoire de es bactéries capables d’activer la fermentation de déchets de crevettes, c'est ce qu’a sélectionné Mukku Shrinivas Rao, un chercheur indien, pendant biotechnologies microbiennes tropicales (LBMT), Montpellier L’étude des effets combinés de fortes concentrations de sel et de pH acides sur certaines bactéries lactiques, amylolytiques ou non, avait pour but d’évaluer leur potentiel baser sur le corpus de connaissances sur les agroforêts accumulées au * ONG : organisation non gouvernementale cours des dix dernières années par l’IRD et ses partenaires Il pouvait aussi s’appuyer sur une équipe solide, com- Contact posée de scientifiques et de membres Foresta@engref.fr de la société civile (Tim Krui), pour Michon@engref.fr Les agroforêts : un modèle de développement rural L es systèmes agroforestiers forment un très large éventail de systèmes de production paysans, puisqu’il suffit, dans l’acception actuelle du terme agroforesterie, d’un arbre dans un champ pour décerner le label agroforestier Au sein de cet éventail, les agroforêts sont ce que l’on peut trouver de plus forestier : ce sont des forêts multispécifiques, établies et gérées par des paysans, reconstruites autour d’espèces d’arbres fournissant des produits commercialisables destinés fournir un revenu monétaire Le lecteur qui voudrait en savoir plus sur les agroforêts est invité se reporter la brochure d’information Les agroforêts, exemples indonésiens : recréer des forêts productives et diversifiées, rentables et durables dans les terroirs agricoles des tropiques humides Cette brochure qui existe déjà en indonésien, en anglais et en lao, vient de partre en version franỗaise, publiộe conjointement par lIRD, lIcraf, lEngref et le Cirad Photo H de Foresta D Pour la première fois en Indonésie, des paysans vivant sur des terres forestières classées d’État en sont reconnus légalement comme les seuls gestionnaires légitimes Dans les années quatre-vingts, 75 % des terres du pays ont été classés zones fores- eux années ont passé, mais le décret signé le 23 janvier 1998 par le ministre des Forêts, Djamaludin Suryohadikusumo, reste exemplaire en termes de politique forestière comme en termes de partenariat scientifique En savoir plus S’adresser Hubert de Foresta ou Geneviève Michon, IRD-Engref, Centre de Montpellier, BP 5093, 34033, Montpellier Cedex Les agroforêts comprennent de nombreuses ressources forestières, comme la résine «damar» dutilisation comme ô starter ằ pour Photo M Dukhan â IRD la fermentation de déchets de crevettes Ce procédé est étudié tions optimales d’utilisation de ces l’Asian Institute of Technology (AIT, souches, et de montrer qu’il n’y Bangkok), d’où est issu Mukku avait pas d’interactions entre les Shrinivas Rao Il sert extraire la chi- effets de l’acidité et de la salinité tine* par voie biologique et rédui- Les bactéries ayant été sélectionnées re les problèmes environnementaux sur des milieux de culture en labora- posés par ces déchets produits en toire, Mukku Shrinivas Rao les teste grande quantité en Thaïlande Et actuellement in situ en Thaïlande sur faire d’une pierre deux coups, puisque la chitine est utilisée comme adjuvant de produits alimentaires, cosmétiques et pour diverses autres Équipement permettant l’étude de la physiologie des bactéries lactiques amylolytiques (laboratoire de biotechnologie microbienne tropicale) de réels déchets de crevette Une copublication IRD/AIT sur cette étude est en cours de préparation applications Les travaux réalisés Mukku Shrinivas Rao a été accueilli Montpellier ont permis de sélection- au Centre IRD de Montpellier dans le ner des souches de bactéries résis- cadre du programme européen PTS tantes au sel, de définir les condi- (Postgraduate Technological Studies Program), par le responsable du laboratoire, Jean-Pierre Guyot, et par José Pintado, jeune chercheur ● Les recherches sur les agroforêts ont été initiées en 1982 par l’équipe du professeur Hallé (Universite de Montpellier II et Ensam), en collaboration avec le Biotrop (Organisation de coopération scientifique en biologie pour l’Asie du Sud-Est) et le Lipi (Institut des sciences d’Indonésie) Ce partenariat a été poursuivi par une équipe de l’Orstom, de 1990 1994, avec la collaboration de chercheurs du CNRS et de l’ENS Depuis, l’équipe de l’IRD travaille en lien étroit avec l’Icraf (Centre international de recherches en agroforesterie) Appuyé par la fondation Ford, un groupe de travail informel sur les agroforêts de la région de Krui, appelé « Tim Krui », a été constitué en 1994 Il rassemble des chercheurs de l’IRD, de l’Icraf, de l’université d’Indonésie, du Centre de recherche du ministère des Forêts d’Indonésie et du Cifor (Centre international pour la recherche en foresterie), ainsi que les membres de deux ONG indonésiennes, le Latin (Fondation pour la nature en Indonésie) et Watala (Amis de la nature au Lampung) Ce groupe a réussi ce qu’aucune des institutions partenaires n’aurait pu faire seule : placer les agroforêts en particulier et plus généralement les problèmes de développement durable liés au classement des terres forestières d’État ● sur l’agenda des gouvernants Friend : des réseaux hauts débits Est-ce parce que les hydrologues sont coutumiers des réseaux? Ceux qu’ils ont créés pour échanger données, méthodologies et résultats connaissent une croissance exponentielle Les différents réseaux que constituent les projets Friend, mis en place sous l’impulsion de l’Unesco partir de 1985, s’étendent maintenant de nombreuses régions du globe Le tout nouvel «Amigo» qui date de début décembre, s’adresse aux Caraïbes et l’Amérique centrale L’IRD, par le biais de ses chercheurs, accrt progressivement son implication dans ces projets qui ont prouvé leur pertinence aussi bien comme relais d’informations que comme moyen de poursuivre des recherches en s’appuyant sur des compétences diverses et régionales dans un domaine donné : étiage, variabilité hydro-climatique ou encore qualité de l’eau L’institut a pris, cette année, la relève du Cemagref pour la coordination générale du secrétariat scientifique, la gestion et l’animation de la base de données de Friend AMHY (Alpine and Mediterranean Hydrology) Il projette d’y intégrer davantage les pays au sud de la Méditerranée : Afrique du Nord et Moyen-Orient Par ailleurs, le projet Friend AOC (Afrique de l’Ouest et centrale), au sein duquel l’IRD est fortement impliqué depuis 1994, se lance dans une deuxième phase après s’être réorganisé Yaoundé (Cameroun), début ● décembre 1999 Glossaire Glossaire PhD : doctorat d’université (abréviation de Doctor of Philosophy) Chitine : constituant principal de la carapace des insectes et crustacés Contact Jean-Pierre Guyot, 04 67 41 62 85, Jean-Pierre.Guyot@mpl.ird.fr Friend : Flow Regimes from International Experimental and Network Data Cemagref : Centre national du machinime agricole, du génie rural, des eaux et forêts (France) Contact Éric Servat : eric.servat@mpl.ird.fr www.mpl.ird.fr/amhy Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Partenaires susceptibles d’être déplacés tout Reconnaissance des droits coutumiers Tim Krui Quand recherche et société civile font équipe A t l a n t i q u e é q u a t o r i a l gouriou@ird.fr Cap sur 10° Ouest En juillet et août derniers, le navire océanographique Thalassa de la flotte nationale de recherche gérée par l’Ifremer (Genavir) a accueilli une vingtaine d’océanographes et de météorologues pour la campagne océanographique Equalant 99 Leur but : effectuer dans le bassin Atlantique équatorial une série de mesures physiques et hydrologiques (vitesse des courants, température, salinité), chimiques (oxygène dissous, sels nutritifs et fréons qui permettent de reconstituer le trajet des courants), biologiques (CO2, alcalinité, pH, etc.) et météorologiques Les chercheurs ont effectué ces prélèvements le long de trois radiales méridiennes (voir carte ci-dessous) et ont également réalisé des mesures des points fixes, non loin des bouées ancrées du réseau Pirata Les données acquises lors de cette campagne ont permis de couvrir les 2/3 de ce bassin (partie ouest) Au cours de l’été prochain, la prochaine campagne – Equalant 2000 – mettra le cap sur 10° Ouest afin de compléter ces mesures Au terme de ces deux opérations, l’ensemble de la bande équatoriale, des côtes brésiliennes jusqu’à l’Afrique de l’Ouest, sera échantillonné ● Photo B Gobert © IRD Le climat au gré des courants Contact L’ Atlantique équatorial exerce une influence directe sur le climat de l’Afrique, de l’Amérique latine, de l’Europe et de la partie est de l’Amérique du Nord Ici, le golfe de Guinée La campagne océanographique Equalant 99 vient de livrer ses premiers résultats Une belle moisson qui permettra de mieux comprendre comment l’Atlantique équatorial influe sur le climat et sur le réchauffement de la planète « Les mesures de courants et de traceurs (composés chimiques de l’eau de mer) nous ont permis de suivre le courant froid profond originaire de l’Atlantique nord qui longe les cụtes de la Guyane franỗaise et du Brésil avant de bifurquer vers l’est le long de l’équateur, souligne Chantal Andrié, océanographe l’IRD et chef du Océan et effet de serre Entretien avec Diana Ruiz-Pino, mtre de conférence l'université Paris VI, et Aubert Le Bouteiller, ingénieur de recherche l’IRD projet Equalant Pour la première fois, sur toute la bande équatoria- « Jusqu’à présent, l’Atlantique était le, nous avons identifié des jets plutôt considéré comme une source profonds situés entre 500 et de CO2 (gaz carbonique) pour l’atmo- 500 mètres Ces jets sont des sphère Or, lors de la campagne courants de quelques centaines de Equalant 99, nous avons constaté que mètres d’épaisseur se renversant cet océan se comporterait parfois alternativement vers l’est ou vers comme un puits qui absorberait le CO2 atmosphérique Rappelons que le ceurs géochimiques, nous pouvons CO2 est le principal gaz l’origine du désormais estimer moins de réchauffement de la planète par ‘effet Contact 40 ans le temps de transit, entre de serre’ l’Antarctique et l’équateur, de la En effet, nous avons eu la surprise bourles@ird.fr masse d’eau de fond qui prend d’observer le long de l’équateur des es courants océa- naissance dans la mer de Weddell eaux très riches en silice biogénique, Pirata niques, en surface et remonte vers le nord L’ensem- contenant donc beaucoup de diato- comme en profon- ble des jeux de données obtenus, mées Depuis 1997, l’IRD met progressivement en place, en collaboration avec le CNRS-Insu et Météo France, mais aussi l’INPE (Instituto Nacional de Pesquisas Especiais, Brésil) et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, États Unis), un système pilote d’observation de l’océan Atlantique tropical Baptisé Pirata (Pilot Research Moored Array in the Tropical Atlantic), ce réseau est composé d’une douzaine de bouées amarrées en divers points du bassin tropical Ces bouées mesurent la direction et la vitesse du vent, la température de l’air, l’humidité relative, les précipitations et le rayonnement solaire, la température de l’eau en surface et en profondeur (jusqu’à – 500 mètres) Ces données sont quotidiennement transmises par satellite aux scientifiques du monde entier via le réseau Internet ● deur, jouent un rôle nous mettent en mesure de décrire ceuses) Les diatomées constituent essentiel dans la dynamique des la dynamique des courants depuis l’un des principaux acteurs de la climats de la planète En effet, ils la surface jusqu’au fond, sur les « pompe biologique », processus biogéochimique majeur qui a pour effet d’im- transportent et redistribuent en deux tiers de la bande équatoriale porter le CO2 depuis la surface vers les profondeurs de l’océan Autrement différents points du globe la cha- (des côtes brésiliennes jusqu’à dit, plus les diatomées sont nombreuses, plus il y a de carbone piégé Lors de leur émise par le soleil et absor- 10 ° ouest) » ● la campagne, la silice biogénique est apparue plus abondante l’est qu’à bée, en partie, par les océans planctoniques sili- l’ouest, mais c’est au centre de la ceinture équatoriale que nous avons relevé Contact des difficultés rencontrées dans la Chantal Andrié : entre la pression partielle de CO2 dans l’eau et celle dans l’air renseigne sur prévision des changements clima- andrie@lodyc.jussieu.fr le sens et l’intensité du flux de CO2 Ainsi, nos observations indiquent que sous les tro- les plus fortes valeurs : fois supérieures celles enregistrées au cœur des remontées d'eaux profondes du Pacifique central : un record ! La différence l’ouest de l’Atlantique équatorial tiques proviennent d’un manque de servain@ird.fr À l’aide de cette bathysonde, les chercheurs effectuent les prélèvements piques Actuellement, certaines essentiellement Contact compréhension de la circulation serait une source de CO2 atmosphé- océanique Ce manque est particu- rique tandis que le centre et l’est du lièrement manifeste dans l’océan bassin agiraient, au contraire, Atlantique qui exerce une influen- comme un puits ce de L’intensité du puits de CO2 de l’Afrique, de l’Amérique latine, de l’Atlantique appart donc étroite- l’Europe et de la partie Est de ment liée la présence de diato- l’Amérique du Nord De ce fait, de mées Quels facteurs contrôlent le nombreux programmes de recher- développement de ces organismes che internationaux ont été lancés dans cette région réputée pour sa directe sur le climat afin d’affiner les connaissances dans ce domaine Certains résultats préliminaires de la dernière campagne océanographique – Equalant 99 –, réalisée dans le cadre du programme Eclat, permettent d’ores et déjà des avan- www.brest.ird.fr/pirata/ piratafr.htlm (algues Photo Y Gouriou © IRD l’ouest De plus, grâce aux tra- cées dans la connaissance de la dynamique des courants profonds le long de l’équateur Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 © Laboratoire de cartographie appliquée de l’IRD La campagne Equalant 99 s’inscrit dans le programme Eclat (Etudes climatiques en Atlantique tropical), l’un des volets du Programme national d’études de la dynamique du climat (PNEDC) composante franỗaise du programme international Clivar (Climate Variability and Predictability) Pilotée par l’IRD (Laboratoire d’océanographie dynamique et de climatologie – LODYC, centre IRD-Bretagne), cette campagne a associé Météo-France, le CNRS, l’université Paris VI (Laboratoire de physique et de chimie marines LPCM), l’IUEM (Institut universitaire européen de la mer, Brest), les universités de São Paulo (Brésil) et de Cocody (Côte d’Ivoire), l’Institut océanographique de Woods Hole (États-Unis) ● Photo J Servain © IRD Recherches Une campagne internationale relative pauvreté, et quel est leur impact réel sur le CO2 ? Voilà quelques questions auxquelles nous tenterons de répondre avec la suite du programme » Contact ruiz@ccr.jussieu.fr ou lebouteiller@com.univ-mrs.fr ● d e l a Qu’appelle-t-on santé de la reproduction ? r e p r o d u c t i o n Alors que de nombreux pays africains tentent de mtriser leur croissance démographique et de lutter contre le sida, la santé de la reproduction est devenue un enjeu majeur des politiques sanitaires En témoigne le séminaire international organisé par l’Ensea et l’IRD quelles voies proposer pour l’Afrique ? Depuis 1998, les organisations internationales affirment la nécessité d’informer les mères séropositives sur le risque de transmission du VIH par le lait maternel et de ’une des grandes questions abordées lors du séminaire international « Santé de la reproduction en Afrique » Diminuer la transmission du VIH de la mère l’enfant grande majorité Il a été associé, les aider choisir le mode d’ali- cet essai clinique, un programme de mentation le moins risqué pour recherches pluridisciplinaire sur les leur nourrisson Dans le cadre du nombreux problèmes posés par la projet Ditrame, il était recomman- Cet essai visait évaluer l’efficacité transmission mère-enfant en amont dé aux femmes suivies d’adopter l’allaitement d’un traitement par la zidovudine et en aval du traitement proprement nait la prévention de la transmis- (AZT) par voie orale pendant dit : dépistage, tolérance et accepta- c’était possible ou de sevrer l’en- sion du VIH de la mère l’enfant semaines avant l’accouchement bilité des interventions, fertilité des fant au plus tard six mois Des enquêtes menées auprès de ces (Abidjan, novembre 1999) concer- artificiel lorsque chez des femmes séropositives Les femmes séropositives, prise en char- associées au projet Ditrame (ANRS résultats ont montré une réduction ge des mères et des enfants infectés femmes ont montré que celles-ci 049), un important essai clinique de 38 % du nombre denfants sộro- par le VIH, dộsir de procrộation, perỗoivent trốs bien le risque de conduit Abidjan et Bobo-Dioulasso positifs l’âge de mois, lesquels alternatives l’allaitement maternel transmission du virus par le lait (Burkina Faso) de 1995 1999 étaient allaités au sein dans leur très chez les femmes séropositives maternel Cependant, rares sont Parmi les études présentées : celles L’OMS définit aujourd’hui la santé de la reproduction « non pas comme une absence de maladie ou de trouble dans le processus reproductif, mais plutôt comme une condition par laquelle ce processus s’accomplit dans un état de complet bien-être physique, mental et social » Au-delà de la santé de la mère et de l’enfant, ce concept prend donc en compte aussi bien la régulation de la fécondité que la santé sexuelle des hommes comme des femmes toutes les étapes de leur vie Consacré la santé de la reproduction en Afrique, le séminaire international d’Abidjan, organisé en novembre 1999 par l’IRD et l’Ensea (École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Abidjan), a abordé quelquesuns des aspects les plus importants que recouvre ce concept pour les politiques de santé publique actuellement entreprises sur le continent africain : les pratiques de régulation des naissances et leurs évolutions les plus récentes, les conséquences du sida sur la procréation (des relations sexuelles la transmission mèreenfant), les conditions économiques de fonctionnement et de viabilité des programmes sanitaires mis en œuvre, les droits des individus et la législation en matière de sexualité et de reproduction ● Recherches Un enjeu majeur en Afrique Photo E Deliry-Antheaume © IRD S a n t é Contact vimard@newsup.univ-mrs.fr ou dbonnet@club-internet.fr celles qui ont choisi l’allaitement artificiel dès la naissance du fait d’obstacles financiers, culturels ou sociaux En revanche, toutes les mères ont fait l’effort de sevrer plus tôt que d’habitude Elles ont alors eu recours des stratégies (sevrage « en cachette » ou justifié par des maladies bénignes, un manque de lait…) afin d’éviter la réprobation de leur entourage, inévitable dans une société qui Photo F Sodter © IRD valorise largement l’allaitement maternel Au-delà des résultats acquis, se pose la question de l’application des programmes d’intervention par les systèmes de santé des pays en développement À Abidjan, la suite de l’essai, un programme opérationnel a été lancé avec le soutien de l’Unicef Son objectif : analyser la faisabilité de ce type d’interventions large échelle et les difficul- Photo Y Paris © IRD tés prendre en compte ● Contact msellati@bassam.ird.ci ou annabel.desgrees@ird.ci Consultation un poste de santé Toucar (Sénégal) Les difficultés de la pratique contraceptive en Côte d’Ivoire Depuis 1980, en Côte d’Ivoire, la fécondité diminue (7,2 enfants par femme en 1980 contre 5,2 en 1998), sans pour autant que le recours une contraception moderne soit élevé Pour tenter d’expliquer ce paradoxe, une enquête a été conduite sur les pratiques contraceptives de femmes en consultation dans quatre centres sanitaires d’Abidjan La plupart des 400 femmes interrogées déclarent conntre les méthodes contraceptives mais seulement 12 % recourent une méthode moderne (pilule, stérilet, préservatif…) Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet état de fait, entre autres : une offre limitée en matière de planification familiale, des réseaux informels d’information (entourage, médias, associations) peu fiables, des problèmes antérieurs dans l’utilisation des méthodes, un manque de connaissance du risque d’exposition une grossesse Autant d’éléments qui vont l’encontre d’une pratique contraceptive efficace, malgré un véritable désir, affirmé par la plupart des femmes, de planifier leurs grossesses Parallèlement, l’étude montre que, bien qu’illégal et socialement réprouvé en Côte d’Ivoire, l’avortement est un acte couramment utilisé par les femmes pour gérer leur fécondité : un tiers déclare y avoir recouru au moins une fois et 7,9 % chacune de leur grossesse Cette pratique est plus importante en début et en fin de vie féconde En début, elle concerne surtout des jeunes femmes en situation instable et encore scolarisées, tandis qu’à la fin, elle permet d’espacer les naissances ou d’arrêter de procréer En Cơte d’Ivoire, l’avortement appart notamment comme un palliatif aux difficultés rencontrées dans la pratique contraceptive et traduit un besoin non satisfait de planification familiale Ainsi la réponse l’attente des femmes en matière de régulation de la fécondité constitue un enjeu d’autant plus fort que se pose la question des conditions sanitaires dans lesquelles sont réalisés ces avortements Selon certaines études, ceux-ci seraient en effet l’une des causes importantes de la mortalité maternelle en Côte d’Ivoire ● Contact Agnès.Guillaume@ird.ci ou annabel.desgrees@ird.ci L’Académie des sciences se mobilise L’Académie des sciences a tenu Paris, les 21 et 22 octobre 1999, un colloque international sur la santé de la mère et de l’enfant dans les pays en développement Deux conclusions essentielles ont ộtộ ộtablies La ô science ằ pertinente ne se réduit pas la seule recherche Les chercheurs doivent beaucoup plus souvent qu’aujourd’hui servir, collégialement, d’experts, en réponse des questions précises posées par les « décideurs » du Sud Les sciences humaines et sociales doivent intervenir dans cette perspective au moins au même titre que les sciences plus ô dures ằ mộdicales, biologiques ou autres Les Académies doivent user de leur autorité pour faire comprendre que « les problèmes de santé de la mère et de lenfant ằ ne sauraient ờtre traitộs de faỗon efficace si l’on en reste au partage des tâches qu’évoque cette expression mờme Ces questions ne peuvent ộvoluer de faỗon dộcisive que si les hommes se sentent eux aussi directement concernés et, de surcrt, si les femmes ne restent pas confinées un rôle de mères Elles sont d’abord femmes, et aussi citoyennes, et cette double reconnaissance est sans doute l’une des clés essentielles des progrès venir ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Le thon dans les f de la recherche Comment assurer le développement de la pêche thonière tropicale tout en préservant la ressource et son environnement ? Une question clé au centre des recherches halieutiques menées par l’IRD dans les trois océans de la planète Des thons sous influence des tiques (HEA-IRD Montpellier) a thons dans l’océan mis en évidence que ce célèbre n’est pas aléatoire, phénomène climatique faisait éga- mais elle dépend de lement ressentir ses effets sur la a Christian.Chaboud@mpl.ird.fr ou Alain.Fonteneau@mpl.ird.fr Des thoniers de plus en plus performants conditions de l’environnement très pêche dans l’océan Indien spécifiques (température de l’eau, « Nous avons en effet observé, abondance de nourriture, etc.) explique Francis Marsac, océano- Les fortes exigences métaboliques graphe l’IRD, que le dernier El de ces espèces leur imposent en Niño du siècle, qui s'est manifesté effet de trouver des oasis de nour- avec une ampleur considérable en riture dans de vastes étendues oli- 1997 et 1998, a eu, entre autres gotrophes (pauvres en éléments conséquences, un très fort impact C’est ainsi que les prises des sen- De ce fait, dans la partie orientale sur la pêche thonière la senne neurs ont très fortement diminué du bassin, on a pu observer, lors dans l'océan indien La partie Dans la partie est de cet océan, les du dernier El Niño, une très nette ouest de l'océan Indien, où pêchent eaux se sont refroidies et l’habitat augmentation des pêches : entre habituellement les senneurs, a été préférentiel des thons dans la 1997 et 1998, le nombre de coups désertée et la flotte s’est concen- couche d’eau superficielle s’est de filets a été multiplié par et trée l’est, région jusqu’à présent réduit Se concentrant en surface, les captures par » rassembler en bancs dans des peu fréquentée par ces navires » ils sont devenus particulièrement zones propices leur métabolis- Mais comment expliquer une telle vulnérables Les senneurs, qui ont me Or, celles-ci varient au gré des évolution sous l’impact d’un chan- très rapidement suivi cette évolu- Contact saisons et des fluctuations inter- gement climatique qui nt dans le tion, sont allés pêcher plus l’est Francis.Marsac@mpl.ird.fr annuelles du climat océanique Les Pacifique équatorial ? « El Niđo thons vivant en permanence sous induit, de faỗon quasi symộtrique linfluence de ces variations de ce que l’on observe dans le l’environnement océanique, les Pacifique, d’importants boulever- rendements de la pêche thonière sements dans l’environnement de sont également tributaires de ces l’océan Indien : modifications du fluctuations Des recherches ont régime des vents et des courants, ainsi souligné l’impact majeur d’El rapides évolutions dans la tempé- Niño sur la distribution des thons rature de l’eau, etc Ainsi, l’arrivée dans l’océan Pacifique et, ce fai- d’une masse d’eau chaude l’ouest sant, sur les pêcheries thonières du bassin a accru « l’espace vital » Récemment, une étude conduite des thons en profondeur, et de ce par des chercheurs du laboratoire fait, a réduit leur capturabilité par halieutique et écosystèmes aqua- les engins de pêche de surface nutritifs) ou encore des eaux dont la température est favorable leur reproduction (25 °C) Cette quête incessante d’un environnement Grand thonier senneur aux Seychelles Les thoniers tropicaux utilisent principalement trois techniques de pêche : les senneurs encerclent les bancs de surface avec un immense filet (la senne) ; les palangriers capturent les thons adultes en profondeur l’aide d’une longue ligne portant plusieurs milliers dhameỗons (la palangre) ; les canneurs pêchent la canne en attirant le poisson en surface l’aide d’appâts vivants La diffusion de techniques de pêche performantes (palangres plus profondes, détection des bancs par acoustique ou télédétection, par exemple) et l’utilisation massive de dispositifs de concentration de poissons (DCP) équipés d’émetteurs ont considérablement augmenté l’efficacité des thoniers au cours de cette décennie, et par même, la « capturabilité » des thons Toutefois, ces performances accrues comportent court terme le risque d’une surexploitation de la ressource Composées d’un nombre important de thons juvéniles et d’autres espèces, les captures sous les DCP posent par exemple le problème d'un déséquilibre potentiel dans la structure des populations exploitées et dans leur écosystème Une telle situation nécessite que des mesures strictes de gestion et de l’effort de pêche soient rapidement prises ● Contact Daniel.Gaertner@mpl.ird.fr adéquat conduit les thons parcourir de grandes distances et se Les thoniers senneurs parcourent l’océan pour repérer les bancs, puis les encerclent dans leur senne d’1,5 km de long Ces navires peuvent transporter 1000 tonnes, voire plus, de thons congelés Ici, un senneur dans le golfe de Guinée Thon albacore dans son élément naturel Cette espèce représente un tiers des captures thonières mondiales (soit un million de tonnes par an environ) Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 ● Photo P Cayré © IRD Contact répartition Photo P Cayré © IRD 80 % de la pêche thonière mondiale s’effectue en zone intertropicale, ce qui représente près de millions de tonnes chaque année C’est dans le Pacifique que sont réalisées les prises les plus importantes (65 % du total mondial), viennent ensuite l’océan Indien (20 %) puis l’Atlantique (15 %) Ces captures sont effectuées en majeure partie par des thoniers senneurs (2/3 des captures mondiales) et les palangriers (20 %) Dans l’océan Indien, la pêche artisanale est très dynamique et représente 45 % des prises totales Si la pêche thonière tropicale est le fait pour l’essentiel de quelques pays industrialisés (États-unis, Japon, Espagne, France, etc.), elle revêt une importance économique croissante pour de nombreux pays tropicaux cơtiers « propriétaires » de la ressource, notamment depuis l’extension des zones économiques exclusives 200 milles Outre des pêcheries, ceux-ci accueillent des unités de transformation (conserveries), bénéficient des activités portuaires induites par la pêche thonière (transbordement, entretien des navires) et des compensations financières négociées au titre des accords internationaux de pêche ● Photo P Cayré © IRD Recherches Les thons, richesse des océans tropicaux Les thoniers canneurs attirent les thons de surface en jetant la mer de petits poissons vivants comme appâts Le listao est l’espèce la plus pêchée en zone tropicale Les captures, réalisées en grande majorité dans le Pacifique Ouest, s’élèvent chaque année 1,5 million de tonnes (soit 47 % du total mondial) Aquarelle P Opic (1993) Où vivent les thons polynésiens ? 450 mètres Le thon obèse, pêché jusqu’à 300 mètres, évolue de jour (1995-1998) associant entre 300 et 500 mètres dans l’ar- l’IRD, l’Ifremer et le SRM (Service des chipel de la Société L’albacore, ressources marines), le programme plus abondant proximité des ỵles Ecotap (Étude du comportement des Marquises, se maintient entre 50 et thonidés par l’acoustique et la pêche) 350 mètres Entre la surface et a livré ses premiers résultats 500 mètres de profondeur, l’abon- L’objectif poursuivi était, pour l’essen- dance en thons, toutes espèces tiel, une meilleure connaissance du confondues, a été estimée 1,33 comportement et de la distribution individu par kilomètre carré Autre des trois principales espèces de thons conclusion importante d’Ecotap : la (le thon nageoires jaunes ou albaco- distribution de ces poissons n’est pas seulement gouvernée par la re, le thon blanc ou germon, le thon température et par la teneur en obèse) exploitées en profondeur dans oxygène des masses d’eau, mais la zone économique exclusive de la nourriture disponible, chaque espè- la pêche palangrière de ce territoire ce ayant ses propres exigences L’un des principaux acquis de ces Ces résultats qui contribuent une études est d’avoir précisé les meilleure estimation des ressources limites en profondeur de lhabitat thoniốres en Polynộsie franỗaise, Photo B Gobert © IRD des thons dans les eaux polyné- montrent que l’objectif d’une pro- siennes Ces profondeurs apparais- duction annuelle de 11 000 tonnes sent, dans l’ensemble, supérieures (contre 200 actuellement), que se ce qui était admis par le passé au sont fixé les autorités polynésiennes, regard des statistiques de pêches est raisonnable et équilibré d’un En effet, alors que le germon était strict point de vue biologique capturé 150 mètres, les résultats es pêches thonières quentées par les thons, alors qu’ici il qui se sont dévelop- demeure en surface Mais pourquoi aussi par la qualitộ et la quantitộ de Polynộsie franỗaise, afin doptimiser La pêche au gros dépend parfois des petits révèlent que cette espèce est pré- Contact sente pendant la journée une pro- bard@ird.pf ou fondeur comprise entre 150 et Erwann.Josse@ird.fr Technique de pêche artisanale dite « la pierre perdue » (Comores) ● Une base informatisée pour la pêche hauturière Alain Fonteneau : «L’expansion de la pêche sous DCP n’est pas sans risques» GAO (gestionnaire d’applications océanographiques) vise promouvoir l’utilisation de données climatiques et océanographiques dans le cadre d’études sur la variabilité des pêches hauturières induite par le climat en milieu tropical Ce projet s’appuie sur un logiciel d’emploi aisé, couplé des bases de données remontant au début du XXe siècle Les informations (plus de 200 000 profils verticaux) gérées par le système concernent différents paramètres (température, salinité, oxygène dissous, sels nutritifs, etc.) relatifs la couche de surface (0-500 m) dans la zone intertropicale des océans Atlantique et Indien Le logiciel et les bases de données seront disponibles sur CD-ROM en 2000 ● pées depuis une ving- ce comportement inhabituel ? La pau- taine d’années au sud de la Guinée et vreté relative de la zone pendant la du Sénégal, au niveau de l’équateur, saison de pêche pourrait en être res- représentent, selon les années, 20 % ponsable Les Vinciguerria se nour- 50 % des captures de thons de rissent de plancton qui se trouve uni- l’Atlantique est pendant la saison de quement près de la surface Lorsque rellement se rassembler est pratiquée depuis des siècles Pour leur part, les pêche La présence en ces lieux d’une le plancton est abondant, ces pois- senneurs industriels tropicaux ont commencé utiliser cette technique au début pêche si productive a très vite posé sons s’en gavent rapidement au cré- des années 1960, dans le Pacifique ouest Depuis la fin des années 1980, ils question aux scientifiques En effet, puscule quand ils remontent des pro- l’ont développée massivement dans l’ensemble des océans Aujourd’hui, les cap- cette zone ne présentait a priori fondeurs Si le plancton se fait rare, tures réalisées sous ces dispositifs artificiels de concentration de poissons aucune caractéristique particulière ils doivent passer plus de temps se (DCP) par cette flotille atteignent un million de tonnes par an, ce qui représen- permettant d’expliquer une telle nourrir et demeurent alors en surfa- te un tiers des thons pêchés chaque année en zone intertropicale Un bilan com- concentration de thons Cette ques- ce pendant le jour De plus, les condi- paratif dans les trois océans laisse appartre que les senneurs effectuent l’es- tion a été l’origine du programme tions hydrologiques particulières sentiel de leurs captures sous DCP dans la ceinture équatoriale (entre 15° Nord Picolo, mené par l’IRD en partenariat cette région contribuent une et 15° Sud) et que les prises les plus importantes se situent l’ouest du Contact avec le Centre de recherches océano- concentration de ce plancton présent Pacifique Cette pêche concerne essentiellement le listao, espèce majoritaire Francis.Marsac@mpl.ird.fr logiques d’Abidjan et des chercheurs en faible quantité, qui attire de nom- dans les captures (63 %), mais aussi les patudos et les albacores de petite taille du CNRS et de l’Ifremer Ces breux bancs de Vinciguerria, et par L’expansion récente de cette technique performante, qui a profondément modi- recherches ont permis de mettre en même, de thons ● fié la pêche industrielle thonière, évidence le rôle joué par les ondes pourrait terme poser de sérieux d’instabilité tropicales sur l’enrichis- Contact sement biologique (production pri- marchal@ird.fr pêche de certains thons (le patudo « La pêche thonière sous objets flottants fixes ou dérivants (bouées, branches, troncs d’arbre, etc.) autour desquels les poissons pélagiques tendent natu- problèmes, liés notamment la surpar exemple), aux captures de juvé- comment ces ondes, actives pendant niles et d’espèces non recherchées l’été boréal (juin-août) seulement, par les senneurs, ou encore aux peuvent-elles avoir un impact sur la modifications induites par les DCP pêche thonière dont la saison ne com- dérivants sur certaines caractéris- mence que quelques mois après? La tiques biologiques (migration, crois- réponse est, semble-t-il, apportée par sance, etc.) des thons De ce fait, les Photo A Bertrand © IRD maire) de cette région Cependant, un petit poisson, Vinciguerria nimbaria, proie préférée des thons de la région, dont les larves et les juvéniles profitent de cet enrichissement pendant l’été boréal Quelques mois plus potentielle pour les thons Et réside l’originalité de la zone : habituellement, pendant la journée, ce poisson plonge des profondeurs peu fré- Photo P Cayré © IRD tard, devenus adultes, ils forment un stock très important de nourriture Recherches u terme de quatre années de recherches Les thons tropicaux ne sont pas seulement exploités par les senneurs et les palangriers industriels, mais également par des pêcheries artisanales côtières Particulièrement dynamiques et très anciennes dans l’océan Indien, ces pêches artisanales constituent aujourd’hui un élément souvent important pour le développement économique et social de plusieurs pays insulaires ou côtiers, notamment Oman, les Maldives ou encore les Comores Ce sont près de 100 000 tonnes par an qui sont ainsi pêchées aux Maldives Les pêcheurs comoriens, pour leur part, débarquent 13 000 tonnes de thons par an dont 80 % pêchés autour de DCP Avec plus de 000 embarcations, ce secteur génère 12 000 emplois directs et indirects On estime 500 000 tonnes au total les prises réalisées chaque année par la pêche artisanale dans l’océan Indien ● Photo P Cayré © IRD ilets La pêche thonière artisanale DCP ancré utilisé essentiellement par la pêche artisanale Les thoniers industriels n’utilisent que des dispositifs dérivants, très souvent équipés d’émetteurs scientifiques, les commissions thonières internationales et les pêcheurs eux-mêmes s’accordent aujourd’hui sur l’urgente nécessité de limiter l’usage de cette technique de pêche un niveau biologiquement raison- ● nable » Contact Alain.Fonteneau@mpl.ird.fr «Faux poissons» Cette expression désigne les poissons refusés par les conserveries parce qu’ils ne répondent pas leurs normes (thons de petite taille, abỵmés ou mal conservés, espèces autres que les thonidés ) Loin d’être mineures, les captures de faux poissons peuvent occuper une place très importante dans l’économie locale, ainsi que vient de le montrer une étude conduite Abidjan, premier port thonier de l’Atlantique Depuis une dizaine d’années, les prises de faux poissons ont enregistré, dans ce port, un essor spectaculaire (les tonnages ont doublé), dû l’utilisation massive de DCP et une forte demande de la part d’une population dont les besoins en protéine animale bon marché sont croissants Lucrative et dynamique, cette filière se caractérise par un circuit de commercialisation fortement hiérarchisé et structuré, pour la première fois étudié Abidjan ● Contact romagny@ird.ci, menard@ird.fr Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 10 La division de la population des Nations Unies a récemment lancé une initiative visant s’assurer que tous les centres d’études démographiques travers le monde auront accès Internet avant la fin de l’an 2001 En effet, l’accès Internet et la mtrise de cet outil, tant du point de vue technique qu’institutionnel, constituent un défi important pour les communautés scientifiques, surtout dans les pays en développement Les bénéfices de cet outil peuvent être immenses car il permet l’accès aux données, la communication, la collaboration et la diffusion des résultats de la recherche de manière économique, sûre et rapide Les obstacles l’accès Internet sont, a priori, de nature différente en fonction des pays et des types d’institution Il peut s’agir de difficultés au niveau de l’infrastructure, de l’équipement informatique, de la disponibilité du logiciel, des connaissances techniques, de la motivation ou de limitations d’ordre politique L’existence de six centres de recherche sur la population en Afrique de l’Ouest (UERD du Burkina Faso, Ceforp du Bénin, Iford du Cameroun, Ensea de Côte d’Ivoire, URD du Togo et Cerpod du Mali) unis par lusage du franỗais et par des thématiques scientifiques proches, les a désignés pour servir de réseau pilote dans le cadre de ce projet L’atelier « Internet et la démographie » qui s’est tenu Ouagadougou du 18 au 20 octobre 1999, a réuni deux membres de chacun de ces centres de recherche, des chercheurs de l’IRD, du Ceped, des responsables du programme population des Nations Unies et du Fnuap Il avait pour objectif de présenter aux participants les différentes ressources accessibles sur Internet (moteurs de recherche, sites particulièrement utiles, production de documents en htlm, etc.) Il a également permis de mesurer le coût d’Internet, d’évaluer les difficultés liées la création d’un site, tant en charge de travail qu’en contraintes matérielles, d’identifier les obstacles qui peuvent exister (mesure de protection contre les virus par ex.) Cet atelier a permis de définir non seulement le cadre technique de ce réseau, mais également les premiers fondements de son fonctionnement : forum de discussion, mise jour des logiciels et des informations, etc Les participants devraient faire le point sur son organisation et son fonctionnement dans un proche avenir L’ambition étant de permettre une mise jour constante de ce réseau, tant du point de vue technique que sur l’animation et le contenu La prochaine réunion est prévue en mars 2000 ● S c i e n c e s d e l ’ é d u c a t i o n Projet pilote en Thaïlande L’université de Chiang Mai ne compte actuellement aucun centre permanent de recherche Le projet privilégiera une démarche progressive et pragmatique, partir d’ateliers de formation compétences scientifiques, mais également un savoir-faire en matière de soutien et de suivi de projet La création d’un centre de recherche au sein de l’université de Chiang Mai appart comme un projet novateur dans une université qui ne compte actuellement aucun centre permanent de recherche Il marque ainsi une volonté d’explorer de nouvelles problématiques autour des sciences de l’éducation, en prenant en compte les dimensions économiques de l’emploi, les qualifications, le marché du travail et la question de l’identité, dans le cadre des transformations sociales et culturelles que connt le pays Une dynamique impulsée par cinq ateliers n partenariat avec l’IRD et des universités australiennes, l’université de Chiang Mai en Thaïlande veut créer, dans un proche avenir, un centre de recherche sur l’éducation et le tra- vail (Center for Education and Labour Studies) Ce projet mérite l’attention de l’IRD car il se fonde la fois sur une démarche pragmatique et progressive, et parce qu’il s’appuie sur un partenariat auquel il est demandé non seulement des Plutôt que de créer un centre de recherche de toutes pièces, l’université a choisi de privilégier une démarche progressive et pragmatique C’est partir d’ateliers de formation que doit se construire la dynamique du futur centre Ces ateliers répondent plusieurs objectifs Le premier est de dispen- F o n d a t i o n i n t e r n a t i o n a l e p o u r l a s c i e n c e Photo A Rival © IRD Formations La recherche démographique sur Internet Détecter de bons chercheurs l’aube de leur carrière Pour un scientifique nouvellement diplômé d’un pays en voie de développement, un petit coup de pouce pour démarrer sa carrière dans son propre pays est souvent bienvenu C’est l’objectif que s’est assigné la FIS Contact Armindo Miranda, International Adviser Population Programmes and Projects Mirandaa@un.org Glossaire Ceforp : Centre de formation et de recherche en population UERD : Unité d’enseignement et de recherche en démographie Iford : Institut de formation en recherche démographique Ensea : Ecole nationale supérieure de statistiques et d’économie URD : Unité de recherche démographique Cerpod : Centre d’études et de recherches sur la population pour le développement Ceped : Centre d’études pour la population et le développement Fnuap : Fonds des Nations unies pour la population a FIS est une organisation indépendante non gouvernementale, basée Stockholm, qui accorde un soutien financier de jeunes chercheurs Cette aide est ciblée sur des recherches portant sur l’utilisation et la conservation des ressources biologiques : ressources aquatiques, productions animales et végétales, foresterie et agroforesterie, sciences agroalimentaires et substances naturelles Les critères d’attribution des bourses sont liés la formation du candidat, ses compétences, la qualité et faisabilité du projet dans l’environnement scientifique et maté- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 riel local, ainsi qu’à sa pertinence pour le pays ou la région L’efficacité de la Fis repose largement sur le sérieux et l’engagement de nombreux scientifiques, du Nord et du Sud, qui consacrent du temps la sélection des candidats au sein des six comités scientifiques thématiques Gérard Fabre, chercheur en phytopathologie l’IRD, précise le travail du comité des conseillers scientifiques « Crop science » dont il est membre : « Le comité regroupe six chercheurs dont les compétences couvrent l'ensemble du champ disciplinaire ‘Crop science’ : de l’agronomie la biotechnologie, en passant par la phytopathologie et les symbioses, les ravageurs des cultures, la génétique et l'amélioration variétale « Ce comité examine entre 160 et 200 demandes par an raison de deux rộunions annuelles Chaque conseiller reỗoit la totalitộ des dossiers et prépare un rapport complet sur ceux qui relèvent de son champ d'expertise (10 20) et un rapport plus succinct pour les autres Chaque dossier est également évalué par deux ou trois experts extérieurs choisis par le comité « Le comité organise la sélection des dossiers qu’il classe en quatre catégories : les dossiers recommandés, les dossiers recommandés sous conditions, les dossiers auxquels un complément est demandé ser une connaissance de la littérature sur les questions principales d’éducation et de travail aux enseignants chercheurs susceptibles de s’impliquer terme dans le centre Cinq ateliers sont prévus pour l’an 2000 sur les sujets suivants : les stratégies familiales face l’éducation, citoyenneté et politiques nationales d’éducation, ressources humaines et compétences, rôle de l’art dans la construction de la citoyenneté, l’éducation et la croissance économique Ces ateliers vont également permettre d’identifier et de cerner les problématiques de recherche qui formeront l’ossature scientifique du centre Les programmes de recherche devront être en phase avec les préoccupations de la Faculté et avec les débats nationaux sur ces sujets Ces ateliers vont également permettre de constituer le premier fonds documentaire d’un centre de ressources Les intervenants se sont en effet engagés nourrir ce fonds avec les documents exploités lors des ateliers et encourager la politique de publication du centre autour d’une revue « maison » Education and Society Journal, en publiant les conférences présentées lors des ateliers Les universités de Sidney et du Queensland (Australie), ainsi que l’IRD, ont été sollicités pour participer ce projet Leur apport consistera non seulement dispenser des formations et animer les ateliers, mais également assurer un suivi en temps réel des difficultés, des impasses et des réussites de ce projet Les partenaires sont plus que des partenaires scientifiques, ils sont également conseillers en matière de formation et de recherche, d’où le choix de ce projet comme opération pilote par le Département soutien et formation de l’IRD ● Contact Alain Mounier : mounier@paris.ird.fr et les dossiers rejetés Les catégories intermédiaires témoignent de l’importance accordée par la FIS une évaluation conseil pour les candidats dont le dossier présente des faiblesses Le comité propose une sélection au comité scientifique des bourses qui prend les décisions finales « Le travail d’évaluation du comité scientifique thématique se fonde la fois sur les rapports d’experts, l’avis du rapporteur et celui de chaque membre Il permet une grande souplesse dans l’application des critères d’évaluation Ceux-ci prennent en compte la situation propre de chaque demandeur Le sérieux de la sélection valorise le travail de ce comité qui a ainsi la satisfaction d’avoir identifié, chaque session, une vingtaine de bons chercheurs l’aube de leur carrière » ● En savoir plus La FIS – Grev Turegatan 19 SE – 114 38 Stockholm – Suède Tél : (46) 545 818 00 Fax : (46) 545 818 01 Contact info@ifs.se http://www.ifs.se de pilotage, dans un rayon de support 500 m, mettent ce petit paramo- aérien pour la télé- teur radiocommandé la portée détection d’un large public Pixy permet d’embarquer plusieurs capteurs : appareil de photo classique ou numérique, caméra vidộo chộe, conỗu par lIRD, et nộ dune Le drone Pixy un nouvel outil Il coopération avec l’Ensica et ABS devrait être très utile pour les Aérolight Il existe de nombreuses recherches en télédétection en variétés de drones Pixy, lui, se agronomie, géologie, pédologie, distingue par un vol très lent hydrologie, géographie… D’autres veillance de zones exposées dif- 15 km 30 km/h Premier avanta- domaines d’application sont prévi- férents risques de pollution ge : il prend des images aériennes sibles comme l’archéologie pour le Pixy qui allie robustesse et coût de grande définition et très basse repérage de sites, la protection réduit, ne pèse que kg et se Contact altitude Deuxième avantage : des civile, le suivi de phénomènes transporte dans un coffret pas plus Jean Asseline : risques réduits et une simplicité comme les inondations ou la sur- grand qu’une valise Jean.Asseline@mpl.ird.fr Plus de parasites dans la banane p a r t e n a r i a l e Un droit d’entrée sur la scène mondiale Le multipartenariat représente une chance pour les transferts aux pays en voie de développement a mise au point de des connaissances que des profits données et les compétences recon- les pays en voie de développement produits nouveaux Les pays pauvres et d’économie pré- nues est au cœur des laboratoires ne peuvent ignorer Il devient plus partir de résultats de caire sont accompagnés de struc- et représente actuellement près facile de faire partager les résultats, la recherche deman- tures de recherche financées au de 90 % de l’activité des struc- y compris dans les secteurs peu sol- de des investissements considé- niveau international dont la mission tures de valorisation vables, lorsque que les investisse- rables Entre le coût de la recher- est de les aider subvenir leurs C’est une occasion que les orga- ments financiers et les sources d’in- che et le coût du développement besoins en mettant en place les nismes dédiés la recherche pour formation sont diversifiés pour mettre le produit sur le mar- mesures et les produits nécessaires ché, un facteur 10 existe Il peut Ces pays qui conservent les plus atteindre 100 quand il concerne les grandes richesses minières et de produits destinés la consomma- biodiversité (les pays industrialisés tion humaine (médicament, ali- les ayant épuisées), détiennent, ments…) qui doivent répondre seuls ou en collaboration avec les des normes nationales et internatio- structures nales de mise sur le marché Pour sommes énormes de données et d’in- faire face ces contraintes finan- formation bénéfiques tous Ils cières, les industriels ont pris l’ha- devraient bénéficier d’un droit d’en- bitude de mettre en place des sys- trée dans les systèmes de partage tèmes d’alliance afin de partager les Pourtant, il reste inhabituel qu’un risques dus aux investissements industriel accepte de financer seul Il n’est pas rare de voir un leader les dépenses de recherche-dévelop- du marché se rapprocher d’un pement d’un résultat de laboratoire ancien concurrent, sur un secteur et accepte d’en faire bénéficier les de l’économie définie, pour parta- pays en voie de développement ger non seulement les investisse- Un nouveau facteur intervient ments financiers mais également aujourd’hui : le transfert linéaire les acquis scientifiques et tech- d’une recherche publique une niques Les entreprises s’accor- recherche privée pour aboutir un dent dans un réseau mondial d’al- nouveau produit sur le marché est Glossaire liance qui les rendent finalement devenue l’exception Au contraire, GIS : groupement d’intérêt scientifique plus réceptives aux partages tant la recherche partenariale sur les des Génoplante La France vient de mettre en place le réseau « Génoplante » dont l’objectif est une connaissance approfondie du génome des plantes cultivées afin d’ouvrir de nouvelles voies pour les filières agricoles et agro-industrielles Ce réseau rassemble les meilleures compétences de la recherche publique (Cirad/ CNRS/Inra/IRD) et de la recherche privée (Biogemma, Bioplante, RhônePoulenc) Les plantes modèles sont l’Arabidopsis pour les dicotylédones et le riz pour les monocotylédones La présence du Cirad et de l’IRD dans ce dispositif est due leurs compétences dans le domaine du riz : compétences qu’ils ont acquises en multipartenariat au bénéfice des pays en voie de développement et dont les intérêts sont préservés dans le contrat constitutif du GIS « Génoplante » Photo J P Montoroi © IRD transnationales, ● Photo T Mateille P a y s p a u v r e s e t r e c h e r c h e ● * Voir l’explication des conventions Cifre dans Sciences au Sud n° 2, page 11 Effets d’un Radopholus similis in vitro Le laboratoire de nématologie de l'IRD la Martinique travaille actuellement sur une méthode de mise en jachère et de réhabilitation des anciennes bananeraies infestées par les nématodes* Ces travaux menés en collaboration avec le Cirad-FLHOR visent réduire l'utilisation de nématicides après replantations Les premiers résultats montrent déjà une considérable amélioration : un an après replantation l'aide de plants issus de culture in vitro, le nombre de bananiers infestés par Radopholus similis, le nématode parasite le plus dangereux en culture bananière, est réduit de 65 % en appliquant cette nouvelle méthodologie de mise en jachère, comparativement aux pratiques habituelles Cette méthode d'éradication de Radopholus similis par une mise en jachère contrôlée des bananeraies infestées devrait ainsi permettre de retarder, voire de supprimer les premières applications de nématicides après replantation Cette opération de recherche, en collaboration avec le Cirad, est replacer dans le cadre de la programmation scientifique commune du futur Pôle de recherche agronomique la Martinique (Pram) ● Glossaire Nématodes : sortes de vers microscopiques du sol Photo T Mateille © IRD rappro- Photo J Asseline © IRD e drone Pixy est un nouveau L’ANRT a donné son accord pour une convention Cifre* au laboratoire Pierre Fabre Cette subvention est octroyée l’embauche d’une « thésarde » Celle-ci poursuivra une thèse sur l’étude pharmacochimique d’invertébrés marins Dans le cadre de la convention passée entre le laboratoire Pierre Fabre et l’IRD, cette jeune chercheuse travaillera sous la direction de Cécile Debitus (docteur èssciences, chargée de recherche l’IRD et qui a effectué de nombreux travaux sur les substances marines du Pacifique) ● Panicule de riz Nématode pénétrant une racine de bananier Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Valorisation Pixy : modeste mais indiscret Triangle Cifre au laboratoire Fabre Photo PP Laboute © IRD Photo J Asseline © IRD T é l é d é t e c t i o n r a p p r o c h é e 11 Planète IRD Montpellier et les visiteurs 12 La population du centre IRD de Montpellier varie du simple au double du fait des visiteurs et des stagiaires accueillis dans ses laboratoires Une base de données répertorie l’historique de toutes ces visites et permet de dégager quelques tendances sur ce phénomène Les visiteurs, s’ils ne passent que quelques heures dans les murs, témoignent de l’intérêt des partenaires pour l’institut Ces visites sont organisées en relation avec la direction du centre, la direction des relations internationales de l’institut, le ministère des Affaires étrangères et Agropolis Afin de cerner les centres d’intérêt des visiteurs et d’en repérer l’évolution qualitative et quantitative, le secrétariat aux relations extérieures et la communication du centre a mis en place, depuis 1995, une base de données riche ce jour de 1985 visiteurs Sur plusieurs années, étudiants, chercheurs étrangers et organisations internationales représentent ensemble plus de la moitié des visites Ceux-ci viennent surtout d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe, France principalement Mais les années peuvent avoir une « coloration » géographique particulière : en 1996, l’Asie-Pacifique représentait presque 17 % des visites, tandis qu’en 1998, le continent américain (nord, sud et centre) égalait en affluence l’Afrique (autour de 13 %) Certaines années, comme 1997, sont marquées par les grandes réunions institutionnelles : journées des nouveaux recrutés (janvier) et des représentants (septembre) Le relevé montre les nombreux liens avec les universités et les gouvernants de nos partenaires du Sud Le Languedoc-Roussillon est représenté par des institutionnels, des indus● triels et des scolaires Contact Marie-Christine Boulé, M-Christine.Boule@mpl.ird.fr http://www.mpl.ird.fr U n l a b o r a t o i r e B o n d y Des cartes pour mieux comprendre Le laboratoire de cartographie appliquée a entrepris de créer Bondy un centre de ressources et de capitalisation de l'information géographique F inies la couche tracer et les délicates opérations de photogravure argentiques Les techniques de la géographie moderne ont conduit le laboratoire de cartographie dans l’ère du tout numérique Issu de l’ancienne unité cartographique des éditions de l’Orstom, ses missions ont été sensiblement élargies en 1995 Trois objectifs étaient recherchés : moderniser la qualité acquise en édition cartographique ; développer une capacité de production multimédia sur CD-Rom et sur Internet ; créer au sein de l’institut un même lieu de capitalisation de l’information géographique et des savoir-faire numériques Parallèlement, le laboratoire assure des fonctions de veille technologique, ainsi qu’un soutien des développements logiciels spécialisés en cartomatique (Cabral 1500) et SIG (Savane) s’adapter l’inévitable diversité des projets L’évolution a été conduite en veillant maintenir la meilleure qualité d’édition, et la transposer sur supports multimédia ; un serveur Web présente depuis un an des extraits des produits réalisés L’équipe comprend actuellement une dizaine de techniciens et ingénieurs permanents, et accueille pour la durée d’un projet quatre cinq chercheurs et ingénieurs des UR (unités de recherche) Elle accueille également chaque année une quinzaine de stagiaires de l’institut et de ses partenaires du Sud, chercheurs, techniciens, étudiants, pour quelques semaines quelques mois, souvent La capacité d’édition a été développée, en partant des bases de données sous SIG les plus diverses réalisées par les équipes et leurs partenaires L’effort a donc porté sur la mtrise des transformations de formats de fichiers, essentielle pour Miruram (Milieu rural et aménagement, A Beaudou, H Lemartret) est une réalisation multimédia forte composante cartographique sur l'Indonésie et le Viêtnam, accessible par le serveur du laboratoire (http://www.bondy.ird.fr/carto, rubrique « cartographie multimédia ») Total annuel des visites sur ans En moyenne, 377 visiteurs par an passent l’IRD de Montpellier Le laboratoire était présent au Festival international de géographie de Saint Dié des Vosges, - octobre 1999 l’occasion de l’appui un projet de recherche Ces formations « la carte » représentent environ le tiers des activités du laboratoire Informatisation des 14 000 références L’autre volet important du projet concerne la capitalisation de l’information géographique de l’institut et sa valorisation La vente de cartes scannées sur CD-Rom par un distributeur privé a été initiée récemment Surtout, l’informatisation des 14 000 références de la cartothèque est en cours, qui s’inscrit dans le projet d’Infothèque des sciences du Sud de la DIC Elle permettra, dès le printemps 2000, de consulter sur le Web la partie thématique du fonds (un tiers des titres environ) La consultation en ligne des documents eux-mêmes est envisagée en basse résolution, ainsi que le recensement des très nombreuses photographies aériennes acquises par l’institut depuis des décennies, devenues une référence historique indispensable pour de nombreuses études environnementales Les synergies recherchées entre l’édition, la capitalisation documentaire et la recherche ont ainsi conduit évoluer vers un centre de ressources dédié un ensemble d’outils et de méthodes souvent jugés stratégiques pour nombre des thèmes de recherche de l’IRD ● Un peu de technique… Le laboratoire a choisi une configuration informatique hétérogène pour pouvoir répondre la diversité des projets Il dispose de cinq stations de travail sous Windows NT, de deux Sparc-Station Sun et d’une dizaine de Macintosh, ainsi que d’un traceur A0 et de deux scanners Les principaux logiciels utilisés incluent Microstation et Adobe Illustrator pour les éditeurs graphiques, ArcInfo, ArcView, MapInfo et Savane dans le domaine des SIG, Adobe Photoshop et Microstation Descartes pour l’imagerie Raster ● http://www.bondy.ird fr/carto Pierre Peltre géographe Le laboratoire intervient ‘‘ très en amont des projets ’’ “ Origine géographique des visiteurs en 1999 Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 La demande de formation et d’appui en amont des projets est parfois aussi forte, voire plus, que la demande d’édition Elle permet aussi d’intervenir dès le début des projets, ce qui est un gage certain de qualité l’arrivée » ● L’Alis au mouillage dans la baie des Vierges aux Ỵles Marquises Les travaux sur les trypanosomiases l’honneur Photo P Laboute © IRD Le navire océanographique Alis mène de nombreuses campagnes aux antipodes Tantôt aux ỵles Marquises, tantơt Fidji ou en Papouasie Nouvelle Guinée Il enchne les missions dans des domaines aussi variés que la climatologie ou la biologie marine vec 230 jours de mer en A il est aussi adapté aux opérations de 1999, l’Alis frôle cette mouillage de bouées pour les équipes année encore les records d’océanographie physique qu’aux de sorties Stationné en Nouvelle- prélèvements d’échantillons biolo- Calédonie, ce monocoque en acier giques Pour l’analyse et le condition- bâti en 1987 est très sollicité pour nement des échantillons, ainsi que tous les travaux de recherche dans le pour le traitement des données, il dis- Pacifique Sud Il faut dire que sa pose de deux laboratoires Un labora- conception plus toire humide, communiquant directe- conventionnelles ne prête pas le flanc ment avec le pont arrière où sont aux avaries Propulsé par un moteur remontés les prélèvements, et un technique des de 800 chevaux, il peut accomplir de laboratoire sec situé près de la partie longues traversées ou procéder des Côté vie bord, il offre un hébergement confortable avec des cabines individuelles et collectives aux scientifiques qui peuvent embarquer chaque campagne et aux 12 membres d’équipage qui pourvoient son fonctionnement Les campagnes de l’année qui vient de s’achever l'ont mené Fidji, près des ỵles Loyautés et sur 13 la ride de Norfolk, non loin de la Nouvelle-Zélande Il a également participé des opérations internationales, comme la campagne SMV3 qui visait découvrir de nouvelles substances d’intérêt thérapeutique dans la faune du lagon de Vanuatu, en collaboration avec des laboratoires européens et australiens ● Les jeunes du club étudient les champignons mexicains habitation du navire chalutages en eaux profondes Équi- Lors de sa toute dernière campagne, pé d’un portique et de solides treuils, Westpalis 1, en octobre dernier, l’Alis © IRD a démontré ses capacités de navire océanographique hauturier Il a notamment permis aux chercheurs d’intervenir directement sur des Photo P Laboute © IRD bouées du réseau TAO, mouillées proximité de l’Équateur, soit plus de 000 km des côtes calédoniennes À cette occasion, les scientifiques ont pu apprécier sa manœuvrabilité qui autorise des travaux directement Fiche technique depuis le pont arrière sans avoir L’Alis après la tornade, au large de la NouvelleCalédonie mettre l’eau d’annexe, comme c’est Longueur : 28,40 m Largeur : 7,60 m Tirant d’eau : 3,55 m Vitesse de croisière : 10 nœuds Moteur : 800 cv Hélice : pales orientables Moteur d’étrave : 55 cv Groupe hydraulique : 260 cv./ 30 bars ● le cas avec de plus grosses unités Du satellite l’intranet Précurseur dans l’utilisation des images satellites, l’IRD s’est doté depuis 1996 d’une base de données spécifique stockant toutes ces informations Cet outil, exploité conjointement avec les autres partenaires* de la Maison de la télédétection, vise rendre les images plus accessibles pour les équipes de recherche et donc en optimiser l’utilisation Q ui aurait pu penser en 1973, l’époque où l’institut a commencé d’acquérir des images satellites, qu’il faudrait un jour en gérer et en exploiter plus de 25 gigaoctets ? C’est pourtant le volume d’informations qui est actuellement stocké dans la base de données dédiée ces images la Maison de la télédétection Issues des satellites Landsat américain et Spot fran- ỗais, ces images de la zone intertropicale ont une résolution au sol de mètre kilomètre et sont prises au radar, afin de passer travers le couvert nuageux Initialement, elles étaient enregistrées sur des bandes magnétiques, ce qui rendait la consultation fastidieuse et la conservation hasardeuse Les images ont donc été transférées sur le disque dur de stations de travail, puis sauvegar- Le premier club de jeunes implanté par l’IRD au Mexique devrait fonctionner dès ce début d’année 2000 Créé conjointement avec le Museo de Historia Natural de Mexico et l’Asociacion Juvenil de Divulgadores de la Ciencia, ce club vise associer des jeunes aux travaux scientifiques de l’IRD dans le pays Onze étudiants, de 17 23 ans, ont d’ores et déjà choisi de travailler sur la production de champignons comestibles cultivés sur de la bagasse de canne sucre Ce projet s’inscrit directement dans les thèmes d'étude devéloppés par l’IRD au Mexique, en particulier avec l’Université autonome métropolitaine Ce type de projet appliqué, proche des préoccupations des jeunes, présente un double interêt : il offre aux agriculteurs mexicains une possibilité pour diversifier leurs productions et donc d’améliorer leur niveau de vie, et il permet d’utiliser des déchets agricoles qui sont actuellement brûlés et qui participent donc la contamination ambiantale Le chercheur senior qui a accepté de superviser les travaux est le Dr Daniel Martinez Carrera, partenaire de longue date de l’Orstom, puis de l’IRD, et actuellement chercheur au Colegio de Postgraduados, antenne de Puebla ● Lauréate colombienne Vue satellite de l’embouchure de l’Amazone, le 17 mars 1998 dées sur CD-Rom Elles en requièrent sur l’intranet de l’institut Leur utilisa- maintenant près de quatre-vingts tion pour des travaux de recherche par Afin de faciliter la consultation des images, on a créé des prévisualisations des clichés affichables simplement et appelées les « quicklook » Pour améliorer la convivialité et l’accessibilité des scientifiques de l’IRD ou leur partenaires est libre de droits ● * Cirad, Cemagref, Engref, Inra, Ensam aux 500 images de la base, celles-ci Contact sont consultables en réseau la David Engheta : Maison de la télédétection et bientôt engheta@teledetection.fr Planète IRD L’Alis, voyageur infatigable Deux chercheurs de l’IRD viennent d’être distingués pour leurs travaux de recherche dans le domaine de la lutte contre les trypanosomiases Albert Challier, directeur de recherche actuellement la retraite, est entomologiste Jean-Louis Frézil, également directeur de recherche, est responsable du laboratoire d’épidémiologie des maladies vecteurs au centre IRD de Montpellier En reconnaissance du rôle actif qu’ils ont joué dans la recherche pour le contrôle de ces maladies susceptibles de toucher des millions de personnes dans 37 pays africains, ils ont reỗu la mộdaille dargent frappée l’occasion du 50e anniversaire du Conseil scientifique international de recherche sur les trypanosomiases et leur contrôle (ISCTRC), organisme dépendant de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) ● Silvia Restrepo, allocataire colombienne de l’IRD, lauréate 1999 du concours Prix Christiane Doré, a obtenu la mention très honorable et les félicitations écrites du jury pour sa thèse soutenue l’université Paris VI Jussieu, sur le thème « Étude de la variabilité des populations de Xanthomonas axonopodis pv manihotis en Colombie » Les travaux de recherche se sont déroulés dans le laboratoire de biotechnologie du Ciat (Centre international d’agriculture tropicale) Cali, Colombie et dans le cadre du programme IRD-Ciat sur l’étude de la bactériose vasculaire du manioc dirigé par Valérie Verdier ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Image numérique et science Ressources Une journée d’information sur le thème « Image scientifique : de l’argentique au numérique » a réuni une centaine de participants le 17 novembre dernier Cette manifestation entendait répondre aux multiples demandes de conseils adressées la banque d’images de l’IRD (Indigo) par les scientifiques de plus en plus nombreux s’équiper en numérique Plusieurs spécialistes ont rapporté leur témoignage quant l’évolution technologique en cours et ont prodigué d’utiles suggestions Bernard Hidoine, chercheur l’Inria*, a évoqué quelques critères de choix dans l’équipement Il en ressort que l’appareil photo numộrique nest pas encore au sommet de ses capacitộs Franỗois Hebel, directeur de l’agence photo Magnum, s’appuyant sur son expérience, a insisté sur l’exigence de qualité qui doit être associée la numérisation des clichés Bertrand Lavedrine, quant lui, a évoqué en tant que directeur du centre de recherche sur la conservation des documents graphiques, les dégradations des CD-Rom sur lesquels sont bien souvent stockées les images Une normalisation est en cours et le numérique est néanmoins déjà utilisé de faỗon trốs probante comme en ont tộmoignộ des chercheurs Deux exemples de cet usage ont été commentés par Luc Cambrezy (IRD) et Éric Larquet (Institut Pasteur) De la prise de vue aérienne liée la cartographie, la mise au point d’équipements adaptés la microscopie, le numérique offre de réels avantages Des notions sur les droits l’image ont également été apportées par Mary-Anne Ferry-Fall, juriste la Scam* La déontologie, les nouvelles contraintes et les perspectives des bases d’images scientifiques ont été abordées par Claude Delaire, du laboratoire photo de l’institut Pasteur, Claire Lissalde, responsable de la Base Indigo (IRD) et Daniel Hennemand, consultant multimédia Les actes de cette journée, organisée par l’IRD et l’Institut Pasteur, seront prochainement publiés Vous pouvez envoyer vos questions et témoignages l’adresse suivante : image.scientifique@paris.ird.fr 14 *Inria : Institut national de recherche en informatique et automatisation Scam : Société civile des auteurs multimédia ● Vient de partre Les serpents d’Afrique occidentale et centrale Cet ouvrage met la disposition du naturaliste, professionnel comme amateur, l’information la plus complète, partir des études les plus récentes, sur les serpents rencontrés de la Mauritanie jusqu’au Tchad et au Congo Il évoque également les morsures, leurs pathologies et leurs traitements Photo © D Heuclin Jean Philippe Chippaux IRD éditions, 1999 - 278 pages – 170 F Cobra cracheur (Naja Nigrocollis) P u b l i c a t i o n s La Coopération scientifique et technique avec les pays du Sud Peut-on partager la science ? Évaluer la prévention de l’infection par le VIH en France – Synthèse des données quantitatives (1994-1999) – 1999 – 143 p – gratuit L’introduction des nouvelles combinaisons thérapeutiques en 1996 a profondément modifié le visage de l'infection VIH dans les pays développés Les changements ne se limitent pas au champ thérapeutique et la vie des personnes séropositives Ils affectent aussi les représentations et les attitudes face la maladie, la place de l'infection VIH dans les politiques publiques, dans les médias ou dans le débat public Les progrès des connaissances biomédicales créent ainsi des conditions nouvelles pour la prévention Pharmacopée Tramil caribéenne - Ecological Dynamics of Tropical Inland Waters Éditeur : ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida) 1091, rue de Tolbiac , 75013 Paris – Tél : 33 (0) 53 94 60 00 – Fax : 33 (0) 53 94 60 01 Les temps du Sahel – Hommage Edmond Bernus La question de la coopération scientifique et technique avec les pays du Sud se pose avec autant d’actualité et d’urgence aujourd'hui qu’il y a dix, vingt, ou trente ans, mais le contexte et les termes du débat ont profondément changé Jacques Gaillard Préface de Charles Josselin Avant-propos de Jean Nemo Paris : Karthala, 1999 – 340 pages – 160 F – 24,39 e Les enjeux des migrations scientifiques internationales De la quête du savoir la circulation des compétences Cet ouvrage fait le point sur une question qu’il est convenu (peut-être tort ?) d’appeler l’exode des cerveaux, savoir la traduction géopolitique donnée la mobilité des scientifiques et des ingénieurs quittant leurs pays au profit d’autres qui, tels les États-Unis, seraient ainsi passés mtres dans l’art de « piller » les cerveaux Anne Marie Gaillard et Jacques Gaillard Paris : L’Harmattan (Questions contemporaines) 1999 - 233 pages - 130 F.– 19,82 e Vallée de l’Azawagh (Sahara du Niger) - Études Nigériennes N° 57 La vallée de l’Azawagh, entre les massifs de l’Adrar des Ifoghas et de l’Aïr, a donné lieu, dans sa partie nigérienne, une étude qui a rassemblé de nombreux chercheurs Le premier livre est consacré au peuplement ancien de l’Azawagh et son environnement Le second livre porte sur la région d’In Teduq, du Moyen Âge jusqu’à nos jours Éditeurs scientifiques : Edmond Bernus, Patrice Cressier, Alain Durand, Franỗois Paris, Jean-Franỗois Sallège - ouvrage publié avec l’aide du ministère des Affaires Étrangères et de l’IRD - Éditions Sépia – 1996 – 422 p – 160 F – 24,39 e Tramil est un programme de recherche appliquée sur la médecine traditionnelle populaire de la Caraïbe, en vue de la rationalisation des pratiques de santé fondées sur l’utilisation de plantes médicinales Il est né de l’effort commun d’une groupe de scientifiques (ethnologues, botanistes, pharmaciens, médecins) travaillant en contact étroit avec des communautés de base en Haïti et en République Dominicaine “ Le fleuve Sénégal, les eaux du partage ”, 52’ Coproduction : Cité des Sciences et de l’Industrie/IRD Réalisation : M Dalaise et I Santos Conseillers scientifiques : J.-M Fritsch et J.-P Lamagat Diffusion TV : France dans le magazine « Côté Sciences » (date confirmer) Le Pacifique de 5000 2000 avant le présent – Suppléments l’Histoire d’une colonisation Ce volume rassemble les contri- butions des participants la troisième conférence Lapita qui s’est déroulée dans la capitale du Vanuatu du 31 juillet au août 1996 Éditeurs scientifiques : Jean-Christophe Galipaud, Ian Lilley – IRD éditions 1999 – Colloques et séminaires – 619 p plantes aux vertus curatives Le professeur Yang, un des plus grands botanistes chinois, les accompagne De villages en forêts tropicales, des montagnes aux frontières du Laos et de la Birmanie, en passant par les gorges du fleuve Yang-Tsé, ils croisent des fleurs toujours plus surprenantes ● Films primés Ekotopfilm’99, XXVIe Festival International des Films Professionnels et de Télévision (République Slovaque), a attribué les prix suivants : – Le fleuve Sénégal, les eaux du partage : Prix de Vahostav – Vanuatu, le peuple du feu : Prix du Directeur du Festival – Neblina, montagnes des brumes : Prix du Ministère des Affaires Etrangères de la République Slovaque, 1999 ● Chercheurs d’orchidées, aux confins de la Chine, 54’ Coproduction : Image et Compagnie/ Canal +, avec le soutien de l’IRD Réalisation : Didier Fassio Conseillers scientifiques : Michel Sauvain Cité des Sciences et de l’Industrie Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Acquisition la médiathèque des films suivants : – Mara, le regard du lion, 26’, réal B Surugue, OMS/IRD 1986 – Sahel bleu, 26’, réal B Surugue, CNROP/Orstom 1988 ● Contact audiovisuel@bondy.ird.fr ● Éditrice scientifique : Yveline Poncet – IRD 1999 – 199 p A g e n d a Colloques ● le 25 janvier 2000 Urbanisme et gestion urbaine Un exemple de coopération avec le Venezuela, Christian Maudet, directeur adjoint de l’Agence d’urbanisme Bordeaux-Aquitaine Cette conférence a lieu 19 heures l’ambassade du Venezuela Paris Contact : FRAVEN Tel : 33 (0)1 43 21 69 03 Email : ASS.FRAVEN@wanadoo.fr ● le 26 au 28 janvier 2000 Nous suivons le long du fleuve Sénégal une des missions organisée par une équipe de chercheurs de l’IRD, du Mali au Sénégal en passant par la Mauritanie afin de constituer avec et pour ces trois pays un manuel de gestion de l’eau Des rencontres avec les populations riveraines et les acteurs du développement ponctuent cet itinéraire qui nous fait découvrir les barrages et les différents aménagements de la vallée ainsi que leurs conséquences Yves Paccalet, passionné d’orchidées, décide de partir pour le Yunnan (sud de la Chine) en compagnie de Michel Sauvain, ethnopharmacologue de l’IRD, chargé de découvrir des Éditeurs scientifiques : Jack F Talling, Jacques Lemoalle – Cambridge University press – 1998 – 441 p Éditeurs scientifiques : L GermosénRobineau - IRD, enda tiers monde, endaCaribe - Saint-Domingue, 1996 - 493 p 300 F – 45,73 e A u d i o v i s u e l Nouveau film Lakes and rivers of the tropics are rich with variety and human relevance, yet not figure prominently in surveys of general freshwater biology and limnology Les interactions urbainesrurales : mobilisation et circulation de ressources, coorganisé par l’IRD, le CTA (centre technique de coopération agricole et rurale) et l’APAD (association euro-africaine d’anthropologie du changement social et du développement), ce colloque aura lieu Saint Louis du Sénégal Contact : Philippe Antoine (antoine@ird.sn) ● du 23 au 24 février 2000 L’eau, la santé et l’environnement, symposium international organisé par l’Académie de l’eau, Rennes L’objet de ce symposium est d’étudier comment peuvent être conjuguées et mises en œuvre les trois thématiques eau-santé-environnement Contact : Académie de l’eau Fax : 33 (0) 41 20 09 Email : academie@oieau.fr ● du 28 février au mars 2000 Congrès inter national sur la démoustification et la lutte contre les moustiques : quels enjeux et quelles stratégies l’aube du 3ème millénaire ? Co-organisé par l’IRD et le conseil général de Martinique Fort-de-France Contact : Bernard Philippon (philippo@ird.fr) ● du 29 au 31 mars 2000 RIF 2000, premières rencontres de l’ichtyologie en France, sous l’égide de la Sociộtộ franỗaise dichtyologie (SFI), la Sociộtộ dichtyophysiologie fondamentale et appliquộe (SIFA) et lAssociation franỗaise dhalieumộtrie (AFH), Paris Info-contacts : http://www.mnhn.fr/sfi/congres/rif – J.Y Sire (sire@ccr.jussieu.fr) – B Séret (seret@mnhn.fr) – N Bailly (bailly@mnhn.fr) ● du au juillet 2000 Des modèles biologiques l’amélioration des plantes, VII èmes journées scientifiques du réseau Biotechnologies végétales : amélioration des plantes et sécurité alimentaire de l’AUPELF-UREF, Montpellier, France, organisé par Serge Hamon (IRD) assisté de Alain Rival (Cirad-CP) et Stéphane Dussert (IRD) Contact : http://www.refer.org/bioveg/ Fax (33) 67 41 62 22 Email : colmodbiol@mpl.ird.fr Expositions ● du 20 au 24 mars 2000 L’Éducation aux risques (santésécurité-environnement) – XXIIèmes Journées internationales sur la communication, l’éducation et la culture scientifiques et industrielles au centre Jean Franco, Chamonix (France) Contact IRD : Maurice Fay : mfay@paris.ird.fr Michel Lardy : ird@vanuatu.com.vu ● du 13 au 17 juillet 2000 « Brest 2000 » – Village du futur et des sciences de la mer, Brest France Contact : Bertrand.Gobert@ird.fr Une étape décisive dans l’évolution de l’IRD nant Toutes devraient devenir opérationnelles au cours du deuxième semestre de l’année 2000 et nous avons donc toutes raisons de penser désormais que le nouveau système sera parfaitement opộrationnel au 1er janvier 2001 Une bonne faỗon, somme toute, pour l’IRD d’engager le troisième millénaire ! ● L’évaluation des projets d'unités de recherche ou de service par les « pairs » des demandeurs * Trois projets seulement n’ont pu recevoir le label de recevabilité administrative, pour non-conformité aux spécifications de l’appel propositions ** Au passage, soulignons que l’esprit de cette remarque vaut tout aussi bien pour, par exemple, la phase d’admissibilité des candidats-chercheurs dans les concours de recrutement de chargés ou de directeurs de recherche La procédure, cette seconde étape, se déroulera en deux temps au sein de chaque commission : l’examen de la recevabilité de chacun des projets puis leur classement par ordre de priorité relative d’intérêt Quelques mots sur ces deux temps Pour le premier, nous avons clairement dit aux commissions que nous souhaitions, au niveau de la direction, qu’elles ne fassent preuve d’aucune forme de malthusianisme Un examen de recevabilité a simplement pour objet de vérifier qu’un projet a les qualités voulues pour être reconnu comme unité de recherche ou de service À ce stade, les disponibilités budgétaires de l’organisme ne doivent aucunement être prises en compte C’est seulement au cours de la deuxième phase, celle du classement relatif, que cette donnée intervient.** Certains de nos interlocuteurs se sont demandés quelle était, dans ces conditions, la légitimité de ce classement La réponse tient en deux arguments Le premier est qu’à l’IRD – comme dans tous les établissements publics scientifiques et technologiques (EPST) qui procèdent de faỗon similaire la nụtre , lộvaluation des projets se fait en trois étapes essentielles : d’abord l’avis d’une commission, puis celui du conseil scientifique, enfin la décision par le directeur général entouré de ses conseillers directs, en l’occurrence du « collège » des directeurs de départements Pour que chacune de ces étapes ait un sens et que les deux instances qui interviennent après les commissions puissent jouer leur rụle sans ờtre contraintes de le faire de faỗon arbitraire, il faut qu’il y ait, entre chaque instance et la suivante, un « langage » de communication qui témoigne des préférences de l’instance précédente, sans enfermer la suivante dans un carcan dont elle ne pourrait sortir qu’en reprenant l’analyse complète des dossiers son niveau Le classement relatif des projets par ordre d’intérêt décroissant constitue, précisément, cet indispensable outil de communication Naturellement, il n’est pas question de demander chaque commission de classer tous les projets un par un : l’établissement de C a r n e t classes d’ex-æquo est parfaitement admissible, dès lors que la fin du classement respecte la nécessité de laisser, l’instance suivante, les degrés de liberté nécessaires En clair, seuls les derniers projets retenus par une commission doivent impérativement être classés un un Le deuxième argument, qui deviendra dominant pour les années venir, est qu’au-delà de ce premier appel d’offres dont nous souhaitons qu’il se conclue par la création du plus grand nombre possible d’unités Nous serons évidemment contraints de limiter le nombre d’unités créées chaque année en fonction des disponibilités budgétaires de l’organisme Le classement sera alors d’une nécessité absolue Une fois que les commissions se seront prononcées, le conseil scientifique, qui aura été mis en place d’ici là, réexaminera en mai 2000 les projets sur la base des propositions ainsi ordonnées des commissions, et il pourra procéder, son échelle, aux ajustements quantitatifs permettant d’obtenir un bon équilibre global des créations entre les divers secteurs d’activité de l’institut Il devrait alors être relativement facile au directeur général et son équipe de prendre les décisions finales, en liaison, le cas échéant, avec nos partenaires institutionnels nationaux et du Sud concernés par chacun des projets ● Nominations Daniel Nahon Les classements seront oubliés a été nommé président du conseil d’administration du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique) par le conseil des ministres du 10 novembre 1999 Une fois les décisions finales arrêtées, les classements – étapes intermédiaires de jugement – seront oubliés : toutes les unités créées le seront part entière, et les moyens de l’organisme seront répartis au mieux entre toutes ces unités Les équipes de recherche ou de service et les personnels de l’institut relevant de projets non retenus (ou ayant, pour diverses raisons, décidé de ne pas s’inscrire cette année dans des projets), recevront un financement de transition leur permettant soit de demander leur inclusion dans des unités créées (sous réserve de l’accord de ces unités et de la direction), soit de s’inscrire dans un projet déposé lors de l’appel d’offres suivant (en l’occurrence l’appel de l’été 2000) Bertrand Hervieu a été nommé président du conseil d’administration de l’Inra (Institut national de recherche agronomique) Philippe Kourilsky a été nommé directeur de l’Institut Pasteur au 1er janvier 2000 Jean Nemo (ancien directeur général de l’Orstom) a accédé la présidence du CIES (Centre international des étudiants et stagiaires) Patrice Levang (représentant de l’IRD en Indonésie) a été nommé membre du conseil scientifique du Cirad Jean Fages a ộtộ nommộ reprộsentant de lIRD en Polynộsie Franỗaise (fages@ird.pf) Les unités créées seront mises en place le plus rapidement possible, au fur et mesure que seront signées les diverses conventions (d’hébergement, d’affectation de personnels ne relevant pas de l’IRD, etc.) les concer- Jean Casenave a été nommé représentant de l’IRD au Burkina Faso compter du 1er janvier 2000 (alain.casenave@ird.bf) Jean-Franỗois Silvain, T r i b u n e Les négociations ouvertes Seattle risquent terme de condamner les secteurs « non rentables » comme la recherche pour le développement Christophe Peugeot, chargé de recherche l’IRD Montpellier, livre son sentiment sur la question « La conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devait ouvrir début décembre 1999 Seattle (États-Unis) un cycle de négociations (« Cycle du millénaire ») visant étendre la libéralisation des échanges commerciaux plus de 160 secteurs d’activité, parmi lesquels la culture, l’agriculture, l’éducation, etc La conférence échoué mais ce n'est que partie remise de la recherche la franỗaise Il est « À terme, la libéralisation pourrait condamner les services publics, obstacles la libre-concurrence car subventionnés, et parmi eux, le service public demment des moyens dérisoires De donc craindre qu’un grand nombre de programmes de recherche, non concurrentiels, ne seraient plus financés De plus, qui investirait dans la formation de chercheurs du Sud, activité par définition ‘non rentable’? Dans un monde livré au libre-échange, tout petit producteur du Sud se retrouverait en concurrence directe avec les grandes entreprises transnationales, avec éviplus, libre concurrence oblige, il n’y aurait plus de place pour des aides l’exportation vers les pays développés «Devant ces scénarios alarmistes tous les personnels de l’IRD, institut dont la mission est la recherche pour le développement, sont double titre concernés Ils ont toujours soutenu et défendu avec fermeté cette mission Mais quel en sera le sens, et quel sera désormais l’intérêt de notre investissement dans notre travail si, l’issue du ‘Cycle du millénaire’, les conditions économiques et politiques en Europe et dans le tiers monde sont telles qu’il n’y a plus de place pour la recherche en partenariat pour le développement?» Distinctions Photo D.R L’OMC : menaces pour l’IRD ? telles que celles mises en place entre l’Union Européenne et les pays ACP par la convention de Lomé Ce serait donc aussi toute initiative de politique de coopération envers les pays du Sud (euphémisme pour pays pauvres!) qui serait soustraite aux États La crise récente de la banane opposant les États-Unis et l’Europe en est un bon exemple À Seattle, les représentants des pays les plus pauvres ont bien montré, en refusant d’être marginalisés dans les discussions, qu’ils rejettent la logique que d’aucuns veulent imposer tous Une autre mondialisation est possible! (entomologiste l’IRD), a été nommé vice-président du conseil de la Sociộtộ franỗaise de systộmatique Contact Christophe Peugeot, chargộ de recherche l’IRD : christophe.peugeot@mpl.ird.fr • Site officiel de l'OMC : http://www.wto.org • Site de la conférence de Seattle : http://www.seattlewto.org • Sites sur les activités anti-OMC (non exhaustif) : http://attac.org (France), http://www.seattle99 org (États-Unis) Dans le cadre de la promotion de l’Ordre national du Mérite du 15 novembre 1999 : Philippe Lazar (président du conseil d’administration de l’IRD) a été promu au grade de commandeur ; Marc Bied-Charreton (directeur de recherche l’IRD), Vincent Courtillot (membre du conseil d’administration de l’IRD) et Gérard Winter (ancien directeur général de l’Orstom) ont été promus officiers ; Serge Pyens (directeur de recherche l’IRD), Thierry Simon (membre du conseil d’administration de l’IRD) ont été nommés chevaliers Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Instances L es commissions compétentes de l’IRD (les quatre commissions scientifiques sectorielles (CSS) et l’une des deux commissions de gestion de la recherche et de ses applications (CGRA 1) viennent d’achever le premier examen des 117 projets d’unités de recherche (96) et de service (21) déposés et jugés administrativement recevables* Il ne saurait évidemment être question ce stade de dresser le bilan d’une opération en cours Disons simplement que tout semble s’être passé pour le mieux du point de vue du fonctionnement de cette première phase de la procédure Chacun des responsables de projet a reỗu ou devrait recevoir sous peu un premier avis, qualitatif, de sa commission Les commissions se prononceront, et cette fois formellement, en mars prochain, sur les projets éventuellement remaniés par les demandeurs en fonction de ces remarques Philippe Lazar 15 F o r u m Entretien d e s l e c t e u r s Une lecture rapide et facile Bravo et merci pour ce premier numéro de Sciences au Sud toute l’équipe qui l’a confectionné Il est de belle facture : d’un bon format, aéré, il autorise une lecture rapide et facile d’un nombre varié d’articles On ne devrait pas, pour ma part, attendre « d’avoir tout le temps de le lire », de quoi rassurer M Philippe Lazar J’en serai, pour ma part, un fidèle lecteur et, le cas échéant, je ferai entendre l’écho du centre de Petit Bassam La science se formule dans les langues de la diversité culturelle mondiale Quand pensez-vous possible de faire fonctionner l’agence selon les nouvelles lignes directrices que vous venez d’esquisser ? Boizo Ori Présentation type Internet très originale J’ai lu très attentivement le premier 16 numéro de Sciences au Sud Je l’ai fait lire autour de moi Tout le monde est unanime C’est non seulement un journal d’information mais aussi un journal de communication Je trouve la présentation type Internet très originale et interactive La thématique transversale me semble être une bonne solution pour aborder tous les sujets de l’IRD Les recherches scientifiques sont prộsentộes de faỗon accessible pour tous Stộphanie Dilliốre Qui en tirera profit? L’annonce d’un forum sur « éthique et déontologie » est des plus intéressantes Reste savoir qui l’organise ? La rédaction ? M X ? Pour quel objectif ? Quel en sera le produit ? Qui en tirera profit, écrit ou autre ? Alain Marliac, Bondy Un petit cocorico ! Enfin un journal clair et utilisable pédagogiquement… en franỗais et en anglais ! Et dans nos ộtablissements franỗais de lộtranger, pouvoir, de faỗon tangible, valoriser la recherche franỗaise auprès de notre public multinational, mérite un petit cocorico ! Sans compter que votre journal suscitera des vocations Félicitations, continuez dans ce sens Jean-Marie Pinguet, proviseur du lycộe franỗais Jakarta http ://www.ird.fr Email : Sciences.au.Sud @paris.ird.fr I l f a l l a i t l i r e … Un « n » qui fait toute la différence Dans l’entretien avec Gérard Rocquelin publié dans Sciences au Sud n° (p 9), il fallait lire « Au Congo ( ), le lait maternel est très riche en acides linolénique (et non linoléique ) et cervonique Ce n’est pas le cas au Burkina Faso » Le lait des femmes congolaises se distingue des autres par sa richesse en un acide gras essentiel, l’acide linolénique Au Burkina Faso, au contraire, le lait maternel est pauvre en acide linolénique, mais riche en acide linoléique Le « n » fait donc toute la différence Toutes nos excuses aux chercheurs concernés Un autre « n » farceur La photo illustrant l’article sur les Cifre, page 11 de Sciences au Sud n° 2, représente bien sûr des « panicules de riz » Émeraude fantaisiste La cavité qui sert d’écrin aux émeraudes (p 5, Sciences au Sud n° 2) est de calcite et non de calcique (suite de la page 1) À l’heure de la mondialisation, non seulement de l’économie mais aussi de la science, l'expression même de « francophonie universitaire » n’est-elle pas quelque peu provocante ? L’université s’est toujours définie comme dépassant son environnement local : elle porte en elle une notion d’universalité De ce fait, l’idée de se rattacher spécifiquement la francophonie peut partre paradoxale Mais ce mot est pour moi associé la notion de diversité culturelle La science doit se formuler dans les langues de la diversité culturelle mondiale, dont la francophonie représente un des fleurons La science pense ô en langue ằ et penser en langue franỗaise, cest aussi penser qu’il faut plusieurs langues dans le monde Quels sont les objectifs de l'AUF en termes de recherche ? Pas d'université digne de ce nom sans alliance avec la recherche ! La formation universitaire est intimement liée au progrès des savoirs et aussi la découverte de nouveaux champs pour le savoir Et si la recherche est première dans l’institution universitaire, elle doit permettre que les programmes de l’agence associent les jeunes chercheurs des équipes internationalement reconnues, les épaulant ainsi dans leur effort vers le plus haut niveau Et en termes d’enseignement supérieur ? Nous ne ferons rien de sérieux sans les universités ; elles sont le support fondamental des actions de l’agence, dont les programmes doivent entrner leur adhésion et leur intense participation Les universitaires ont également vocation offrir l’agence leur concours dans le domaine de l’enseignement supérieur distance et dans celui de la confection de documents écrits qui soient de véritables outils universitaires Comment concilier les exigences des États, bailleurs de fonds de l’agence, et la légitime revendication d’autonomie des universités ? Les exigences des États – leur nombre devrait augmenter! – qui contribuent au financement des actions de l’agence, sont légitimes si elles débouchent sur des programmes d'enseignement supérieur ou de recherche se situant dans le droit fil des besoins propres et des compétences des institutions qui les réalisent Dès lors, l’existence d'une représentation des États au sein d’instances de décision de l’AUF et le respect de l’autonomie des universités en termes de choix de programmes me semblent parfaitement compatibles, et c’est le rôle d’intermédiation de l’AUF qui lui confèrera son nouvel élan Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - janvier/février 2000 Les réformes structurelles, la réécriture des budgets et des programmes et la consultation interne des personnels – qui très légitimement demandent être entendus – occuperont la quasi-totalité de l’année universitaire en cours La suivante devrait être celle de la présentation du nouvel organigramme opérationnel de l’AUF et de ses nouveaux programmes C’est un vœu très vif si ce n’est un pronostic Un organisme comme l’IRD peutil concourir au succès de votre entreprise ? L’IRD est mes yeux un partenaire essentiel Ses finalités sont liées l’enseignement supérieur et la recherche au Sud, en même temps qu’elles rapprochent cette institution des mondes de l’économie et de la culture Aussi suis-je persuadée que, tant par la participation de ses chercheurs que par ses composantes institutionnelles, l’IRD peut épauler le travail de rénovation de l’AUF Je compte beaucoup sur une relation que je souhaite permanente T r i b u n e L’ A g e n c e u n i v e r s i t a i r e de la francophonie Un espace scientifique de langue franỗaise LAgence universitaire de la francophonie (AUF) reste encore souvent connue sous son ancienne dénomination d’Aupelf-Uref L’Aupelf (Association des université partiellement ou entièrement de langue franỗaise) a ộtộ crộộe Montrộal en 1961, la suite d’un congrès de 150 recteurs francophones Elle a été complétée, en 1987, par la création de l’Uref (Université des rộseaux dexpression franỗaise) LAUF a pour mandat de ô contribuer la construction francophone, en consolidant un espace scientifique de langue franỗaise, animộ par ses principaux acteurs, les ộtablissements, les enseignants, les chercheurs et les étudiants » Les programme qu’elle a mis en œuvre depuis 1987 s’appliquent de nombreux domaines d’intervention : recherche, enseignement et formation, information scientifique, coopération universitaire, formation distance… Son statut d’« opérateur spécialisé pour l’enseignement supérieur et la recherche » est inscrit dans la charte adoptée par le sommet de Hanoï en 1997 http://www.aupelfuref.org L’IRD fait partie des 384 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, membres de l’AUF et répartis sur tous les continents Son président siège au conseil d’administration de l’agence i n t e r n a t i o n a l e Au Mexique, les sciences sociales aux prises avec la mondialisation Au Mexique, le Centre de recherches et d’études en anthropologie sociale (Ciesas) dispense une formation supérieure 150 étudiants triés sur le volet, et ses 130 chercheurs, répartis entre Mexico et quatre unités déconcentrées, étudient des domaines aussi variés que l’anthropologie médicale, la linguistique indienne, la sociologie de l’écologie et de l’environnement… Questions Rafael Loyola Diaz, directeur général du Ciesas Monsieur le Directeur général, vous placez la recherche mexicaine en sciences sociales dans une dimension internationale De quelle manière ? Pour prendre un exemple, une part conséquente des recherches poursuivies par le Ciesas portent sur les questions indiennes et, plus généralement, sur les relations ethniques Or, de ce point de vue, des changements profonds interviennent dans de nombreuses régions du monde Et l’on commence s’apercevoir que certaines caractéristiques se rejoignent Les questions indiennes, par exemple, se posent dans des termes très semblables au Mexique, au Guatemala ou au Paraguay Mais elles présentent aussi des similitudes avec les problèmes identitaires rencontrés en Europe centrale Elles ressemblent également, par certains côtés, aux difficultés que vivent les minorités aux États-Unis, en Allemagne, voire en France Au mois de novembre 2000, nous envisageons la tenue d’un colloque international sur l’identité indienne dans un contexte la fois d’évolution démocratique, de transition vers une économie ouverte et de mondialisation Nous espérons ainsi réunir des observations sur ce que deviennent les identités minoritaires au moment où se produisent ces processus dans différents pays : en ex-Yougoslavie, en Russie, en Europe centrale… Le Ciesas entretient des relations soutenues avec l’IRD Qu’attendez-vous d’un tel partenariat ? Jusqu’ici, au Mexique, nous avions quelque peu tendance penser que nos problèmes étaient uniques Cela nous amenait envisager nos problộmatiques de faỗon trốs limitộe Quand on commence voir ce qu’il se passe ailleurs, le regard change On constate que les problốmes sont, dune certaine faỗon, pareils et que de meilleures solutions peuvent être trouvées dans notre propre pays C’est pourquoi il est important pour le Ciesas de développer des rapports intellectuels avec des groupes de chercheurs d’autres pays Je souhaite stimuler la recherche sur de nouveaux problèmes sociaux qui ne sont pas encore pris en compte L’accord commercial conclu avec les États-Unis et le Canada nous incite renforcer les liens avec ces pays Or, les sciences sociales aux États-Unis ont un caractère plutôt quantitatif Nous devons donc chercher auprès d’autres partenaires une réflexion plus qualitative et nous la trouvons tout particulièrement en France C’est ainsi que, l’année dernière, nous avons organisé un colloque avec l’IRD, dans le but d’analyser les changements intervenus dans la propriété foncière au Mexique et dans d’autres pays Nous avons échangé des informations sur l’Afrique et certaines régions d’Amérique latine Il est apparu que les processus de modernisation impliquent des transformations dans la propriété de la terre Cela pose quantité de problèmes sociaux auxquels nous devons réfléchir Voilà un exemple d’études comparatives que nous pouvons mener conjointement avec des institutions comme l’IRD ... attentivement le premier 16 numéro de Sciences au Sud Je l’ai fait lire autour de moi Tout le monde est unanime C’est non seulement un journal d’information mais aussi un journal de communication Je trouve... ://www.ird.fr Email : Sciences. au. Sud @paris.ird.fr I l f a l l a i t l i r e … Un « n » qui fait toute la différence Dans l’entretien avec Gérard Rocquelin publié dans Sciences au Sud n° (p 9), il... qui sert d’écrin aux émeraudes (p 5, Sciences au Sud n° 2) est de calcite et non de calcique (suite de la page 1) À l’heure de la mondialisation, non seulement de l’économie mais aussi de la science,

Ngày đăng: 03/11/2018, 12:55

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