Journal Sciences au sud (IRD) N01

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n° - septembre/octobre 1999 25 F - 3,81 € É d i t o r i a l Sciences au Sud numéro V oici donc le premier numéro du nouveau périodique de l’Institut de recherche pour le développement Quelques mots s’imposent pour en expliquer les objectifs et la forme Nous avons délibérément choisi de fusionner les deux anciens supports d’information de l’Orstom : sa Lettre mensuelle – principalement destinée la communication « interne » de l’Institut – et Orstom-Actualités, revue trimestrielle vocation essentiellement « externe » Il nous semble en effet contestable de distinguer, de notre propre chef, deux catégories tranchées de lecteurs : ceux qui s’intéresseraient avant tout nos modalités d’intervention et ceux qui ne se sentiraient véritablement concernés que par les résultats scientifiques de nos travaux À chacun de ceux qui veulent bien s’informer de ce que nous faisons le droit de déterminer librement ses priorités de lecture ! Si l’IRD veut jouer le rơle qu’on attend de lui : être un « ensemblier » des actions de recherche, de formation et d’expertise au service des pays en développement, Sciences au Sud se doit dờtre lui-mờme ouvert lensemble des institutions franỗaises de recherche et d’enseignement supérieur qui consacrent une partie de leur énergie cette cause Nous nous efforcerons de faire en sorte que cette disponibilité se traduise, concrètement, par une large participation de collègues relevant de ces institutions son contenu Est-il besoin de dire que nous aurons la même attention vis-à-vis de la contribution de collègues du Sud nos colonnes ? U n e n t r e t i e n a v e c l e p r é s i d e n t A b d o u D i o u f Vers une nouvelle alliance entre science et culture Le président de la République du Sénégal, Son Excellence M Abdou Diouf, a bien voulu inaugurer la tribune internationale de Sciences au Sud en répondant nos questions de succès auprès de la communauté scientifique comme de tous ceux qui, sur le plan régional ou international, sont préoccupés par le développement intégral et durable de notre continent Pour parler des sciences au Sud, je rappelle que d’importants efforts financiers y ont été réalisés depuis des décennies pour former des hommes, pour ouvrir des laboratoires de recherche, pour engendrer un savoir utile au progrès, ce « grand enjeu mondial » Aucun pays, quelle que soit sa stratégie de développement, ne peut ignorer le rôle de la science et de la technologie M onsieur le Président de la République, quels sont, vos yeux, les grands enjeux de la recherche scientifique pour le Sénégal ? Je voudrais d’abord vous dire que c’est un grand honneur pour moi d’ouvrir la tribune internationale du nouveau périodique Sciences au Sud édité par l’IRD, émanation d’une organisation aussi prestigieuse que l’Orstom – dont je salue la mutation de nature lui permettre d’appréhender toute la problématique du développement Je souhaite cette publication longue vie et beaucoup S’agissant plus spécifiquement du Sénégal, j’aimerais mettre l’accent sur les secteurs dans lesquels ce savoir doit s’exercer sans relâche pour rendre notre économie compétitive et créatrice de richesses nouvelles : l’agriculture, les sciences médicales et pharmaceutiques, A u c œ u r d e s g l a c i e r s d e s l’énergie solaire, et aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les biotechnologies et l’environnement (suite page 16) A n d e s L’histoire du climat tropical À 140 mètres de profondeur, les glaces de l’Illimani ont conservé les traces des débris végétaux et ani- Sciences au Sud se veut en outre une tribune d’échanges et de libres débats sur les modalités d’intervention d’une science maux déposés par le vent, il y a 15 tra de mieux comprendre l’évolution du climat de cette région tropicale En particulier, les occurrences des événements El Niño durant ces cinq derniers siècles 25 000 ans En juin dernier, une équipe franco-suisse dirigée par l’IRD a procédé deux forages dans cette Les premiers résultats sont attendus d’ici un an ● calotte glaciaire qui domine, 350 Photo B Francou (suite page 2) Traitement des carottes par Bernard Francou, sous l’œil de Patrick Ginot, pilote du carottier mètres d’altitude, la vallée de La Paz, capitale de la Bolivie Les deux carottes ainsi extraites ont été acheminées avec succès, l’une Zurich, l’autre Grenoble L’analyse physique et chimique de la glace accumulée au fil des millénaires permet- Pour en savoir plus : http://www.mpl.ird.fr/ hydrologie/illimani, et sur le programme « Neige et glaciers tropicaux » : http :// www.mpl.ird.fr/hydrologie/ngt S o m m a i r e Sommaire Actualités Conférence de l’Unesco Pas de développement sans la science Premiers clubs IRD jeunes Les concepts scientifiques portée des lycéens Partenaires Afrique tropicale La jachère : un bienfait retrouvé p p p Recherches Lagons d’atoll Étonnante mais fragile biodiversité p Populations réfugiées et déplacées Quelle recherche pour l’urgence ? p L’Amazone Des chercheurs sur le plus grand fleuve de la planète p 8-9 Va l o r i s a t i o n s Création d’entreprise Trois porteurs d’idées IRD p 10 Formations Orléans Environnement : succès du DEA p 11 Planète IRD Afrique du Sud Un laboratoire pour traquer les nématodes p 13 Instances Politique scientifique Une nouvelle étape en cours l’IRD p 15 Sciences au Sud partra, pour commencer, cinq fois par an, et ambitionne d’accrtre progressivement son rythme de publication Son format, deux fois plus grand que le format habituel des périodiques professionnels, et sa présentation, volontairement aérée, méritent enfin un bref commentaire Nous voudrions que ses destinataires ne rangent pas ce journal sur un coin de leur bureau « en attendant d’avoir tout le temps de le lire » Disons-le clairement : nous souhaitons que ce journal soit pris en mains, parcouru et lu dès son arrivée, chacun y trouvant d’emblée, comme dans un quotidien, ce qu’il y cherche Sa forme peut y contribuer – cet espoir la fonde – mais c’est évidemment la qualité de son contenu qui, en fin de compte, en décidera À vous de nous aider l’améliorer régulièrement par vos critiques et, plus encore, par vos suggestions et par vos contributions ! ● Philippe Lazar Président du conseil d’administration de l’IRD IRD - 213, rue La Fayette F - 75480 Paris cedex 10 Tel : 33 (0)1 48 03 77 77 Fax : 33 (0)1 48 03 08 29 http ://www.ird.fr Directeur de la publication Jean-Pierre Muller Directrice de la rédaction Marie-Noëlle Favier Rédactrice en chef Claire Nguyờn-Duy Comitộ ộditorial Yves Agnốs, Franỗoise Bellanger, Patrice Cayré, Jean-Michel Chassériaux, Antoine Cornet, Philippe Lazar, Ne Mboma, Yves Quéré, Hervé de Tricornot, Jacques Weber Rédacteurs permanents Marie-Lise Sabrié (rubrique Recherches sabrie@paris.ird.fr), Olivier Blot (rubriques Planète IRD et Ressources blot@rio.net) Fabienne BeurelDoumenge, Jacqueline Thomas Ont collaboré ce numéro Patrice Cadet, André Capiès, Christian Colin Mise en page Gladys Samson  Photos IRD – Indigo Base Contact : Claire Lissalde et Danièle Cavanna Conception graphique Inédit Photogravure, Impression Jouve-Paris ISSN : en cours N˚ commission paritaire : en cours Dépôt légal : septembre 1999 Abonnement annuel (5 numéros) : 100 F - 15,24 e Journal réalisé sur papier recyclé Pas de développement sans la science La première conférence mondiale de l’Unesco sur la science a consacré une grande part de ses travaux au développement L’un des quatre volets de la déclaration adoptée le 1er juillet définit les principes d’une coopération assurant un équilibre plus juste entre Nord et Sud savoir scientifique qui a valeur uni- Il ne peut y avoir de développement sans la science et ses applications », annonce le texte d’emblée L’accent est mis sur la coopération régionale et internationale Celle-ci est invitée « appuyer la constitution de capa- sciences » En effet, « la présence de verselle » Grâce aux activités de partenariat menées par le monde industrialisé, les petits États et les pays les moins avancés doivent pouvoir se doter d’une « masse critique en citộs scientifiques de faỗon assurer un dộveloppement équitable et élargir le champ et l’utilisation de la créativité humaine, sans discrimination d’aucune sorte ( ) » Le préambule précise d’ailleurs que « toutes les cultures peuvent contribuer au ‘‘ structures scientifiques est un élément indispensable pour la forma- compétences Sans, toutefois, restreindre la libre circulation des scientifiques Le cadre d’action, sous forme d’agenda, qui complète la déclaration, ajoute que, pour ceux qui ont migré dans un pays développé, des dispositifs devraient leur permettre d’établir une coopération avec leur pays d’origine ● tion des personnels dans leur propre pays, en vue d’y faire ensuite carrière » Cela constituerait un moyen, http ://www.unesco.org /science/wcs/fre/fr.htm entre autres, de réduire l’exode des Exposition Jardiner la Terre, notre enclos planétaire ‘‘ produire, de consommer et d’organiser la société devient évidente Aquaculture : Acadja en bambou dans une lagune Dans la Grande Halle de la Villette, Paris, transformée en serre, des chercheurs de l’IRD ont préparé, l’attention du public, des exemples d’un « jardinage planétaire » respectueux des équilibres naturels Le citoyen du IIIe millénaire se trouve confronté un impératif : préserver « cet enclos qu’est la Terre » et qu’il partage avec l’ensemble des êtres vivants L’exposition « Le Jardin planétaire » qui ouvre ses portes la Grande Halle de la Villette le 15 septembre, invite l’homme se réconcilier avec la nature Le visiteur apprend la redécouvrir au cours d’une promenade dans une œuvre végétale de 500 m2 L’espace se Des chercheurs de l’IRD se sont joints d’autres partenaires scientifiques de l’exposition Ils présentent au public quelques acquis de la recherche, centrés sur les relations entre l’homme et son environnement Un anthropologue retrace la représentation du cosmos et les techniques de jardinage d’un peuple amazonien Un biogéographe évoque le parcours d’une plante, longtemps considérée comme néfaste, depuis l’Asie jusqu’à l’Afrique où elle ’’ protège maintenant la forêt camerounaise des feux de brousse Un microbiologiste décrit la grande diversité d’environnements que génèrent les paysages de rizière d’une région l’autre du monde Un géographe analyse les grands parcs arborés qui, du Sénégal au Soudan, témoignent chacun d’un modèle précis de civilisation agraire Les expériences proposées par des agronomes, hydrobiologistes et microbiologistes de l’Institut montrent qu’il est possible de préserver et même d’enrichir la qualité et la diver- sité du vivant Comment, par exemple, certains systèmes de culture utilisés par les agriculteurs du Sud – et quelquefois améliorés grâce la recherche scientifique – leur permettent de tirer profit de la richesse du monde tropical tout en la protégeant Du 15 septembre au 23 janvier la Grande Halle de la Villette – Paris XIXe ● Contact IRD : Daniel Berl 01 48 03 76 03 berl@paris.ird.fr http : www.la-villette.com/indexz.htm Consultation Des réponses locales un problème global ‘‘ ’’ Gilles Clément, paysagiste, mtre d’œuvre de l’exposition, suggère une manière d’être « le plus possible “avec” et le moins possible “contre” la nature » « Il est possible d’économiser les « énergies contraires » Pourquoi partage entre le « Jardin des connaissances » et le « Jardin des expériences » Les sciences y croisent avec subtilité l’art et les mythes, dans une disposition poétique propice la méditation utiliser des engrais et beaucoup d’eau pour obtenir un important rendement de céréales, alors que des résultats très intéressants existent sans labours ? Ces économies peuvent être réalisées toutes les échelles, y compris celle de l’individu C’est le cas pour l’utilisation de l’eau Cela concerne tous les domaines La pollution par habitant est beaucoup plus considérable aux États-Unis En comprenant mieux les mécanismes du vivant et les limites de la biosphère, chacun peut mesurer sa responsabilité dans la sauvegarde de notre patrimoine commun La nécessité d’inventer une autre manière de Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Photo P Lavelle qui, au service du développement, sache respecter la spécificité des cultures de nos divers partenaires C’est un très grand honneur que nous fait Son Excellence le président Abdou Diouf d’engager cette confrontation par l’interview qu’il nous a accordée Cette marque de confiance est, pour toute l’équipe de rédaction, un encouragement hautement apprộciộ, et elle sera certainement perỗue comme telle par nos lecteurs Conférence de l’Unesco Budapest Photo S Hem Actualités E d i t o r i a l - s u i t e Cueillette manuelle du thé dans le sud de l’Inde qu’en Inde, par exemple, mais finalement toute la planète s’en trouve affectée C’est un problème global qui ne trouve de réponse que localement Il n’existe pas de recette identique pour tous les pays La philosophie est la même mais la méthode diffère pour chaque lieu » ● Relever le défi constant des maladies infectieuses Premiers clubs IRD jeunes Les concepts scientifiques portée des lycéens te des foyers sismiques sous l’archipel du Vanuatu » Le second projet concerne la « pollution de la rivière de Yahoué » Tous deux seront l’occasion de rencontres régulières avec les équipes scientifiques et techniques de l’Institut Émissions sur la vie des clubs En Nouvelle Calédonie, la mise en place de ces clubs résulte d’un accord de partenariat entre l’IRD, le vice-rectorat et le CDP (Centre de Actualités Endémiques ou émergentes, les maladies infectieuses posent des défis constants et variés partout dans le monde Le Meegid*, avec sa quatrième édition qui s’est déroulée Dakar du 21 au 24 juin, est devenu la rencontre obligée entre épidémiologistes, professionnels de la santé, chercheurs de laboratoire, décideurs et chefs de programme Venus des cinq continents, cent cinquante congressistes ont présenté leurs travaux Les participants ont trouvé une occasion privilégiée d’échanger leurs différentes approches sur l’utilisation des outils génétiques et sur les méthodologies mettre en œuvre pour le diagnostic et la prise en charge de maladies telles que le paludisme, le sida, la tuberculose, la fièvre jaune ou encore la trypanosomiase africaine ● Photo V David documentation pédagogique) Le L’IRD, la rencontre des scientifiques en herbe, inaugure une série de clubs pour les jeunes L lopper L’IRD s’engage en effet organiser et soutenir des actions éducatives permettant aux enfants de mieux visualiser les concepts scientifiques et de les discuter avec ses chercheurs Ceux-ci, fournissant a création de deux « clubs IRD jeunes » Nouméa marque le début d’une opération destinée favoriser la rencontre des jeunes avec le monde de la recherche, et appelée se déve- À Sète débute le chantier du Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale L Pôle Ifremer-Ird de Sète Photo E Nebout, architecte, Montpellier a pose de la première pierre, le 27 septembre, concrétise la convention signée en juillet dernier par L’Ifremer, l’université de Montpellier II et l’IRD Ce centre, avec la station de l’Ifremer et la station méditerranéenne de l’environnement littoral de l’UMII, fera de Sète un important pôle de recherche « mer et lagune » Le centre pourrait également accueillir un observatoire de recherche sur la dynamique et l’exploitation des thonidés (Ordet), commun différents partenaires européens Plus de soixante chercheurs travailleront l’approfondissement des connaissances scientifiques sur les activités de pêche Une meilleure compréhension des interactions entre les ressources marines, leur environnement et leur exploitation par l’homme devrait ainsi permettre d’améliorer la gestion des pêches et des écosystèmes marins Le centre jouera aussi un important rôle de formation, notamment pour les partenaires du Sud de l’IRD Bruno Voituriez qui vient d’être nommé premier directeur du futur centre, coordonnera ses activités : « D’ici la mise en service du centre, nous allons travailler, avec les équipes impliquées, la définition des thèmes, selon les orientations du projet scientifique qui ont été définies conjointement par les trois parties et auxquelles se réfèrent les projets d’UR (unités de recherche) et US (unité de service) qui viennent d’être ● soumis » Contact Bruno.Voituriez@mpl.ird.fr ter la multiplication de nouveaux Après le lancement de leur club par le président Philippe Lazar, le juin, les lycéens de 1ère scientifique du lycée Lapérouse ont découvert le laboratoire de géosciences du centre IRD Accompagnés de leur professeur de biologie, animateur du projet, ils ont discuté de leur future « maquet- Télévision éducative, réalisera des Contact produits audiovisuels et diffusera des Michel Fromaget, IRD Dakar : fromaget@ird.sn émissions sur la vie des clubs La coordination des actions est assurée par l’Information communication IRD La pêche en grande largeur de Nouméa dont l’équipe se chargera également d’aider les jeunes pour la présentation de leurs travaux Les premières réalisations seront exposées lors de la Semaine de la science, du 18 au 24 octobre ● h e u r e Ecotap piste les thons polynésiens Pêche au Sénégal Photo J Orempuller Ouverture d’un centre Sète établissements scolaires, afin d’inciprojets Le CDP, par le biais de la et expliquant des données, conseillent sur la marche suivre pour la réalisation de projets D e r n i è r e Halieutique le plus largement possible auprès des Photo E Charles-Dominique L’équipe du premier club accueille les personnalités officielles pour l’inauguration * Meegid : colloque international sur l’épidémiologie moléculaire et la génétique évolutive des maladies infectieuses, organisé par l’IRD, l’Institut Pasteur, l’Université Cheikh Anta Diop (Dakar), le Center for Control Diseases (Atlanta) et le CNRS vice-rectorat diffusera l’information L’Alis, navire océanographique de l’IRD L es habitudes de concentration de plusieurs espèces de thons dans les eaux polynésiennes sont désormais mieux connues Les conclusions du programme Ecotap*, prộsentộes rộcemment par Franỗois-Xavier Bard et ses collègues l’IRD Tahiti, permettront aux professionnels de la pêche de mieux ajuster gestion de la ressource et rentabilité économique Les recherches ont été menées conjointement durant trois ans par l’IRD, l’Ifremer et le Service territorial des ressources marines, bord du navire océanographique Alis Les résultats ont été exposés lors de la réunion du Comité permanent sur les thons et les marlins, Papeete, en juin dernier Contact Franỗois-Xavier Bard : bard@ird.pf * Ecotap : étude du comportement des thonidés par l’acoustique et la pêche la palangre en Polynộsie franỗaise Un article plus complet lui sera consacré dans un prochain numéro de Sciences au Sud La dimension spatiale des phénomènes et sa prise en compte est l’une des grandes préoccupations actuelles de l’ensemble des sciences halieutiques* Cest donc le thốme qua choisi lAssociation franỗaise d’halieumétrique (AFH) pour son 4e Forum qui s’est déroulé Rennes du 29 juin au 1er juillet L’AFH qui compte environ cent cinquante adhérents de divers horizons (IRD, Ifremer, universités), a pour objectif de contribuer au dynamisme des recherches franỗaises dans le domaine des pêches Cette manifestation, parrainée par l’IRD, l’Ifremer, l’EnsaR, la région Bretagne et le ministère des Affaires ộtrangốres, a ộtộ loccasion pour les chercheurs franỗais et africains d’échanger leurs expériences Le laboratoire « Halieutique et écosystèmes aquatiques » (IRD Montpellier) a apporté un concours actif toutes les étapes de ce Forum ● * L’halieutique est l’ensemble des techniques et des secteurs concernant la pêche En savoir plus Les pré-actes sont d’ores et déjà consultables sur le site Web : http ://agro.roazhon.inra.fr/dep/deern /hal/AFH/ Les actes définitifs seront publiés dans la série « Colloques et séminaires de l’IRD » ● Contact Pierre.Chavance@mpl.ird.fr ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Les Laboratoires Pierre Fabre Castres La première étape d’une mission dans le Pacifique Ouest a conduit le président de l’IRD, Philippe Lazar, en Nouvelle Calédonie (voir les articles pages et 5), puis au Vanuatu et en Australie, du au 16 juin Roger Bambuck, directeur de la délégation l’outre-mer, et Jacques Merle, directeur du département « Milieux et environnement », l’accompagnaient Au Vanuatu, l’intervention de l’IRD évoluera vers d’autres formes, après la fermeture de sa représentation en septembre L’expertise collégiale, notamment, constituera un outil au service des États insulaires en voie de développement En Australie, des contacts fructueux ont été renoués avec l’AGSO (Australian Geogolical Survey Observatory), dans le domaine de la géologie-géophysique côtière et hauturière, ainsi qu’avec le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization), dans les domaines de la variabilité climatique, l’halieutique, la lutte biologique Ils devraient se concrétiser par des accords-cadres Dans ce pays, l’IRD entretient également des relations scientifiques étroites avec plusieurs universités et institutions de recherche ● L’accord conclu avec les Laboratoires Pierre Fabre illustre la dynamique enclenchée par l’IRD en direction du secteur économique établies de l’IRD en Guyane et dans le Pacifique Sud L’IRD porte une attention particulière ses relations avec le secteur ộconomique tant franỗais quộtranger L utilisation de substances naturelles, issues des milieux marins et terrestres, des fins thérapeutiques, intéressait aussi bien les Laboratoires Pierre Fabre, Castres, que l’IRD Tous deux ont donc décidé d’associer leurs compétences dans ce domaine Une convention de coopération a été signée cet effet, le 11 mai, par Pierre Fabre (président), Jean-Luc Bélingard (vice-président) et le président de l’IRD, Philippe Lazar Selon ses termes, quelque milliers de ces substances seront soumises un criblage pharmacologique débit élevé, chacune en quantité très réduite Semaine de la science Indispensables au travail des chercheurs, les images scientifiques suscitent des innovations technologiques pointues Pourtant, l’évolution des techniques de prise de vue, la variété des appareils sont souvent mal connues Sait-on quand a été réalisé le premier cliché but scientifique au travers d’un microscope ? À l’initiative de la base photographique de l’IRD, Indigo Base, les photothèques de l’Inserm, du CNRS, de l’Institut Pasteur et des Hôpitaux de Paris présenteront leurs fonds, dans le cadre de la Semaine de la science, du 21 au 24 octobre, au Forum du Val-de-Marne Une exposition retracera l’histoire et la diversité du monde de l’imagerie scientifique, autour des trois thèmes du forum : « l’homme biologique, bâtisseur et communiquant » Parallèlement, trois modules de jeux interactifs proposeront au public une approche ludique de cet univers La projection de films scientifiques, présentés par les chercheurs ou les réalisateurs concernés, sera suivie de débats Espace Jacques Brel – 164, bd Gallieni – Fontenay-sous-Bois ● associer des procédures de soutienformation des communautés scientifiques du Sud Avec, l’horizon, la perspective de réseaux de coopération vocation économique ● D epuis le début de l’année, l’IRD a conclu de nombreux accords de coopération L’accord-cadre conclu avec le CNST du Viêtnam (Centre national des sciences naturelles et de la technologie), le 27 mai dernier, illustre cette impulsion Il s’appliquera aussi bien des secteurs de la recherche qu’au développement technologique Des domaines d’intérêt commun ont été identifiés pour de futures actions, comme les biotechnologies, la chimie des substances naturelles ou encore la géologie Cet accord poursuit en l’amplifiant un partenariat engagé avec le CNST depuis 1995, autour d’un programme sur la gestion des terres et de l’environnement dans les Hautes Terres du pays Dans la suite d’un processus engagé en 1998, l’IRD a poursuivi, au cours des derniers mois, la formalisation de ses relations avec ses partenaires naturels : enseignement supérieur et grandes écoles (Université de Perpignan, Conférence des présidents d’université, École normale supérieure, École des mines ), ainsi qu’avec d’autres organismes scientifiques tel l’Inserm La toute récente convention avec l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) prévoit des opérations conjointes dans les domaines de la climatologie, de la gestion des ressources en eau et de la géoscience Il reste concrétiser ces accords de principe par l’engagement effectif de collaborations nouvelles L’accord signé avec le directeur du CNST, Dang Vu Minh, intensifie la coopération technologique avec le Viêtnam ou approfondies dans un nouveau cadre ● Les capacités du Centre de recherche sur les substances naturelles de Ramonville, qui sont adaptées aux spécialités des Laboratoires Pierre Fabre (oncologie, système nerveux central, cardio-vasculaire), ont été élargies aux besoins de l’IRD afin de lui permettre d’intensifier sa lutte contre le paludisme Un combat dans lequel la Fondation Pierre Fabre pourrait trouver toute sa place, a déclaré JeanLuc Bélingard au président de l’IRD Ces actions de coopérations s’appuieront sur les relations bien L’imagerie scientifique au Forum du Val-de-Marne Plusieurs contacts ont été établis avec de grandes entreprises franỗaises LInstitut leur propose de dộvelopper en commun des projets de recherche innovants ou de les Impulsion sur le partenariat Lutte contre le paludisme intensifiée Microscope électronique Photo R Dejean Criblage pharmacologique de substances naturelles Agropolis Plate-forme de recherche avancée la réalisation est engagée La France a lancé un appel pour des projets associant des centres internationaux de recherche agricole aux ộtablissements franỗais, dans le domaine de la génomique essentiellement bénéficie, cet effet, d’un budget de 500 000 dollars D’une durée de un trois ans, ces projets se caractérisent par des thématiques scientifiques répondant aux enjeux stratégiques du développement des pays du Sud Ils doivent mettre en œuvre des recherches de L Photo A Rival Partenariat industriel Pierre Fabre – IRD Photo Institut Pasteur Partenaires Pacifique : contacts fructueux Fixation d’échantillons végétaux dans l’azote liquide pour analyses moléculaires (Genetrop – Montpellier) Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 base innovantes, aptes produire projet de Plate-forme de des connaissances et des résultats recherche avancée, répon- susceptibles d’un transfert rapide se de la France l’ouvertu- re lancée vers les instituts de Plusieurs centres intéressés recherche des pays du Nord par le Les domaines de recherche concer- président du GCRAI (Groupe consul- nent essentiellement la génomique : tatif de la recherche agricole interna- l’étude de la variabilité génétique, la tionale) en octobre 1997, entre dans gestion et l’évaluation des ressources sa phase de réalisation En effet, lors génétiques des plantes cultivées et de la réunion mi-parcours du spontanées apparentées, la connais- GCRAI Pékin, en mai dernier, la sance et lorganisation des gộnomes dộlộgation franỗaise a officiellement végétaux, la génomique fonctionnel- lancé un appel propositions pour le, le pilotage des transferts de gènes des projets associant des centres d’intérêt, soit par voie sexuée (intro- internationaux de recherche agricole gression, recombinaison), soit par la aux établissements franỗais Elle transformation gộnộtique (gộnie gộnộtique), le dộveloppement dune physiologie végétale intégrée Plusieurs centres ont déjà manifesté leur intérêt, notamment le Ciat, l’IRRI et l’IPGRI* avec lesquels des discussions approfondies ont permis d’identifier des sujets de recherche Un comité composé de quatre scientifiques franỗais et internationaux de haut niveau sộlectionnera les propositions en fonction d’un certain nombre de critères : qualité et innovation scientifiques, faisabilité, complémentarité des partenariats, pertinence pour le développement Agropolis, Montpellier, sera le point focal de cette opération dont la clôture est fixée au 15 octobre prochain ● • Ciat : Centro internacional de agricultura tropical • IRRI : International Rice Research Institute • IPGRI : International Plant Genetic Resources Institute Afrique tropicale La jachère joue de multiples rôles dans les systèmes agraires en Afrique tropicale Elle rétablit la fertilité des terres, grâce une régénération de la végétation et une restauration des propriétés physico-chimiques des sols Elle permet également de lutter contre les mauvaises herbes et les parasites des cultures Elle fournit du bois de feu commercialisable, de petits fruits et des produits de pharmacopée traditionnelle Elle sert enfin de pâturage aux animaux, sédentaires ou transhumants La Jachère bienfaits retrouvés En savoir plus La synthèse des travaux réalisés au cours de la première phase du programme jachère et présentés lors du séminaire de Dakar, doit partre aux Éditions John Libbey Défriche sur jachère au Burkina Faso La première phase de ce programme a mis en évidence l’utilité de la jachère dans les systèmes agraires L’IRD entame la coordination de la seconde étape, plus opérationnelle une seconde, caractère plus opérationnel Débutée en mai dernier, pour trois ans, elle vise l’amélioration et la valorisation de la jachère ou sa substitution par d’autres pratiques L Cinq pays de l’Afrique de l’Ouest sont concernés : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal Des institutions de recherche agronomique ou forestière de ces différents pays mettent en place des recherches-développement concernant des pratiques de gestion de la jachère ou des méthodes de substitution Ces pratiques ont été mises au point durant la première phase du projet Il convient présent de les valider en milieu paysan L’IRD, initiateur du projet, continuera es bienfaits de la pratique de la jachère en Afrique tropicale ont été confirmés par le bilan d’étape d’un considérable programme de recherche et de développement Celui-ci résulte d’un partenariat réussi entre des institutions de recherche du Nord et du Sud La première phase s’est conclue par un séminaire international organisé par l’IRD sous l’égide de la Coraf1, du 13 au 16 avril 1999, et qui a réuni plus de deux cents participants Les connaissances dégagées lors de cette première phase servent de socle Cinq pays concernés Coraf : Conférence des responsables de recherche agronomique en Afrique de l’Ouest NRI : National Research Institute Contact Guy Pontanier : ponpon@ird.sn Symposium international pour petits mammifères Du au juillet s’est tenu Paris, dans l’auditorium de la Grande galerie de l’évolution du Muséum national d’histoire naturelle, le 8e Symposium international sur les petits mammifères africains Ces rencontres quadriennales sont l’occasion pour des scientifiques du monde entier de faire le point sur l’avancement des connaissances sur les faunes de rongeurs, insectivores, chiroptères et petits carnivores d’Afrique À l’origine réunion de systématiciens-biogéographes, cette manifestation s’est étendue au fil du temps l’écologie, puis l’écophysiologie et cette année aux problèmes de gestion des faunes nuisibles l’agriculture africaine et la santé humaine C’est dire l’intérêt croissant que suscite ce domaine de recherches L’IRD, co-organisateur de ce symposium international avec le laboratoire « Mammifères & Oiseaux » du Muséum, était représenté par ses chercheurs basés au Mali, au Niger et Madagascar Le comité scientifique avait sélectionné conférences plénières, 64 communications et 48 posters, permettant des présentations et des discussions d’une haute tenue scientifique qui ont renforcé l’attrait de cette manifestation pour les 125 scientifiques présents Outre de nombreux chercheurs sud-africains, on a pu apprécier la présence d’une importante délégation venue d’Algérie qui a noué de fructueux contacts L’intérêt des thèmes abordés s’est traduit clairement par la présence remarquée de nombreux étudiants venus assister aux débats Les actes de ce symposium seront publiés par l’IRD et la prochaine rencontre ● aura lieu en Tanzanie * CIO : comité inter-organismes Cirad, Inra, IRD * Ciat : Centro internacional de agricultura tropical Racines de Manioc Pacifique Sud sociales (santé et éducation commu- Ambition internationale pour les petites ỵles miques), terrestres (agriculture et Pour mieux mtriser leur développement, les pays et territoires dispersés dans cette région du monde disposent de l’assistance d’une structure internationale Celle-ci appuie son intervention sur de multiples partenariats sources marines Un programme de disposent de technique et de développement : le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS, anciennement connue sous le nom de Commission du Pacifique Sud) représente, en particulier pour les petits pays insulaires, un moyen d’accès privilégié l’aide régionale Depuis son siège de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), situé côté des bâtiments de l’IRD, et son anten- times) Afin de mieux remplir sa mission, la CPS établit divers partenariats Celui qui la lie l’IRD permet d’effectuer une recherche appliquée sur les rescommun IRD-CPS, « CoRéUs » (typologie des communautés récifales et de leurs usages dans le Pacifique insulaire), étudie les relations entre les communautés vivantes, les ressources et leurs usages CoRéUs se situe en amont du projet CPS SPRCARF (South Pacific d’un organisme international d’ai- socio-écono- pêche hauturière et affaires mari- recherche es pays et territoires du Pacifique affaires foresterie) et marines (pêche côtière, Photo CPS L nautaires, Le bâtiment de la Communauté du Pacifique jouxte ceux du Centre IRD ne de Suva (Fidji), la CPS emploie plus de deux cents agents Ceux-ci dispensent conseils, assistance et formation techniques, et entreprennent des recherches spécialisées au service des vingt-deux pays et territoires insulaires de Mélanésie, Polynésie et Micronésie Cette structure bilingue (anglais-franỗais) a en effet pour objet damộliorer le bien-être des populations océaniennes en leur donnant les compétences et les capacités qui leur permettront de décider, en connaissance de cause, de leur développement futur Regional Photo B Marin Photo S Dugast L’intérêt d’une collaboration pluriannuelle pour la recherche en génétique du manioc a été souligné par le Ciat et l’IRD, lors de la réunion de concertation CIO/Ciat qui s’est tenue Montpellier du 22 au 24 juin La constitution de nouvelles UR (unités de recherche) fournirait ainsi un cadre de référence quatre ans Les priorités de recherche définies par consensus portent, entre autres, sur la caractérisation du contrôle génétique de la résistance la bactériose du manioc, sur la résistance du manioc la mouche blanche, devenue un enjeu majeur en Amérique latine et, en liaison avec le projet de Plate-forme de recherche avancée Agropolis et l’UMR (unité mixte de recherche) « Génomique », sur les EST (Expressed Sequence Tags de gènes de résistance ou impliqués dans la qualité de l’amidon) Les perspectives ouvertes par ce dernier projet devraient permettre d’intéresser des acteurs privés Il a été proposé qu’un accord sur la stratégie et les priorités soit rapidement soumis la signature des trois parties impliquées : Ciat, IRD, UMR ● Partenaires d’assurer une mission de coordination et d’assistance scientifique et technique, nécessaire au bon déroulement du projet Ce qui implique également la participation de chercheurs provenant du Cirad, du CNRS et du NRI2, comme cela s’est produit durant la première phase ● Manioc : de nouvelles perspectives avec le Ciat Comparative Assessment of Reef Fisheries Project) qui devrait être financé par l’UE et vise combler le manque d’informations sur les pêcheries récifales en Océanie Échanges et coopération technique existent également de longue date sur les thonidés dans le Pacifique et leurs relations avec l’environnement Ces relations ont été formalisées par la signature d’une convention entre Ressources sociales et marines Bob Dun, son directeur général, et le La CPS exerce son activité dans les de sa mission dans le Pacifique, en domaines privilégiés des ressources juin dernier président de l’IRD, Philippe Lazar, lors ● Coraf : XIIe réunion plénière La Conférence des responsables de recherche agricole en Afrique du Centre et de l’Ouest (Coraf), s’est réunie du au 12 juillet Bangui (Centrafrique) La validation d’un plan stratégique dans ce domaine constituait le principal objectif C’est la Coraf que revient la mission de mettre en œuvre et d’organiser un cadre de coopération et de coordination durable et efficace, l’échelle sous-régionale Cet échelon territorial doit consolider son audience internationale À cet effet, la concertation sera renforcée aux niveaux régional (à travers le Fara : Forum africain de la recherche agricole) et international (à travers le GFAR : Global Forum for Agricultural Research) Les participants ont examiné, par grandes zones agro-écologiques, les priorités régionales susceptibles de faire l’objet de coopérations entre les différents partenaires L’établissement d’un cadre de négociation implique une refonte des organes de gouvernance de la Coraf et le renforcement des capacités des systèmes nationaux de recherche agricole Pour financer la recherche agricole, le groupe de travail Coraf/SpaarBanque mondiale, mandaté par la réunion des ministres de l’Agriculture d’Abidjan (avril 1998), propose la création d’un fonds régional compétitif, similaire celui existant en Amérique latine ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 L a g o n s Mieux comprendre l’influence de la morphologie de l’atoll sur le fonctionnement de son lagon, tel était l’enjeu de ce programme de recherches, conduit de 1994 1999, sur larchipel des Tuamotu, en Polynộsie franỗaise Les Tuamotu représentent la plus grande concentration d’atolls de la planète Avec la pêche, la culture de la perle noire et le tourisme, ils offrent la Polynésie de fabuleuses richesses écologiques, culturelles et économiques Ces ressources proviennent pour l’essentiel des lagons Or, ceux-ci présentent une très grande diversité liée la variété morphologique des atolls : leur surface varie de 600 km2 et leur profondeur de 100 m Certains sont ceinturés par une couronne de récifs largement immergée qui laisse pénétrer les eaux de l’océan, tandis que d’autres sont quasi confinés ● Étonnante d ’ a t o l l mais fragile biodiversité 32 chercheurs associés au programme Typatoll Typatoll est une composante du Programme national de recherche sur les écosystèmes coralliens (PNRCO) Coordonné par l’IRD, il a associé, des degrés divers, 32 scientifiques appartenant au service des ressources marines de Polynésie, l’EPHE (École pratique des hautes ộtudes), lUFP (Universitộ franỗaise du Pacifique), l’Ifremer, au CNRS, ainsi que des chercheurs des universités de San Francisco (États-Unis) et de Laval (Canada) ● Comment expliquer une telle variété ? Ces différences sont, d’une part, liées la plus ou moins grande communication lagons avec des l’océan Ainsi, plus un lagon d’atoll est isolé de l’océan, plus sa biomasse en phytoplancton ou en mollusques bivalves (htres perlières notamment) est importante Cet isolement le Photo B Salvat Pendant cinq ans, quatorze atolls des Tuamotu ont été cartographiés, inventoriés, analysés Entretien avec Philippe Dufour, océanographe de l’IRD et coordinateur du programme Typatoll « protège » en effet de la pauvreté des eaux de l’océan qui, lorsqu’elles entrent dans le lagon, Anuanurunga, un atoll ouvert des Tuamotu La couronne de récifs est largement immergée en diluent les eaux plus riches À l’inverse, la diversité et l’abondance des coraux sont plus grandes dans les lagons bien ouverts sur loppement mal contrôlé Ils pour- d’un du l’océan Les coraux qui ont besoin ront aider les gestionnaires choi- synthèse de ces recherches per- p r o g r a m m e de lumière, préfèrent en effet les sir l’utilisation la plus adaptée au mettra de mettre les principaux Typatoll soulignent eaux et type d’atoll : perliculture, pêche, résultats la disposition des la diversité écolo- pauvres en matières en suspen- tourisme ou réserve naturelle La scientifiques spécialisés et d’un d’atoll sion D’autre part, le nombre d’es- réalisation d’une très large public : enseignants et N’est-ce pas paradoxal alors pèces et la biomasse des poissons banque de données de référence étudiants, gestionnaires et déci- qu’ils paraissent tous sem- augmentent avec la taille du lagon disponible sur Internet, ainsi que deurs blables ? Dans un même atoll, certains habi- Les lagons d’atoll du Pacifique, tats apparaissent plus riches que ceux des Tuamotu ou d’ailleurs, d’autres, comme les passes, les semblent effectivement première pinacles (pâtés coralliens) ou les vue identiques : eaux turquoise, littoraux situés l’ouest (non pro- sable blanc, couronnes de coco- tégés des vents dominants) es gique des résultats lagons très transparentes Six campagnes océanographiques tiers Ces similitudes cachent en Pour prospecter les 14 atolls sélectionnés, les scientifiques ont conduit six campagnes sur un patrouilleur de la Marine nationale, La Railleuse, et sur le navire océanographique de l’IRD, l’Alis Plusieurs atolls n’étant pas accessibles par ces navires, il a fallu les aborder la « paumotu », autrement dit en échouant une baleinière sur les récifs extérieurs Cela fut parfois périlleux cause des vagues déferlantes et de l’agressivité du corail ● peuvent être très significatives : le Ces résultats devraient contribuer plus riche, par exemple, produit une meilleure gestion de ces éco- quarante fois plus de phytoplanc- systèmes éminemment fragiles et ton que le plus pauvre aujourd’hui menacés par un déve- fait une grande variété en termes de biomasses, de biodiversité et de fonctionnement Ces différences prochaine CD-Rom présentant une ● 50 atolls cartographiés et 14 sites d’étude Comment peuvent être utilisés les différents acquis de ce programme ? Banc de poissons dans une passe Le programme Typatoll, dans les 14 atolls étudiés, a recensé 300 000 poissons appartenant 302 espèces Les pinacles servent de support ou d’abri de nombreux animaux comme les htres (ici Pinctata margari tefera) qui recèlent la célèbre perle noire Photo P Laboute Photo P Laboute Glossaire Compte tenu des contraintes logistiques, les études ne pouvaient porter en détail sur la totalité des soixante dix-sept atolls des Tuamotu Une cin- quantaine ont tout d’abord été cartographiés par télédétection satellitaire Ceci a permis d’établir des cartes haute résolution qui jusqu’alors Atoll : ỵle, site en haute mer, formée d’une couronne de corail édifiée sur un ancien volcan sous-marin et d’un lagon central, étendue d’eau marine de profondeur variable Passe : entaille profonde dans la couronne de récifs qui permet le passage des embarcations Motu : ỵlot corallien faisant partie de la couronne de récifs n’existaient pas Sur la base de ces données cartographiques et en fonction de quelques critères morphométriques (taille et forme des lagons, degré de communication avec l’océan, orientation de cette communication par rapport aux vents dominants), les chercheurs ont sélectionné quatorze atolls représentatifs, parmi lesquels Takapoto, célèbre atoll perlier, et Tikehau, riche en poissons Les chercheurs y ont procédé alors des analyses chimiques et biologiques de l’eau, des mesures de biomasses et un inventaire des espèces pélagiques (poissons) et benthiques (organismes inféodés aux fonds : coraux, algues, mollusques, Contact Philippe Dufour, IRD – Station marine d’Endoume, Marseille, dufour@ird.rio.net ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Photo J Orempuller Recherches Le programme Typatoll crustacés, etc.) Dans ces quatorze lagons, les chercheurs ont ainsi recensé en plongée près de 300 000 poissons, appartenant 302 espèces ● Les cartes socio-démographiques des camps de réfugiés, une aide précieuse pour les ONG La localisation des enfants de moins de ans est utile par exemple aux campagnes de vaccination P o p u l a t i o n s r é f u g i é e s e t C omment les sciences sociales, habituées l’analyse des faits sur la longue durée, peuventelles rendre compte des déplacements de populations supposés éphémères, parfois fortuits et clandestins ? Que peut apporter la recherche la compréhension de ces situations d’urgence et de crise dans lesquelles vivent réfugiés ou déplacés ? Telles sont les questions au cœur de cet ouvrage qui rassemble des travaux de recherche présentés dans le cadre du séminaire « Migrations forcées de populations : réfugiés, déplacés, migrants » coorganisé par le Centre d’études africaines (CNRS/EHESS) et l’IRD (Programme Dimensions économiques et sociales du développement) S’appuyant sur des exemples, passés ou présents, de communautés déracinées en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Amérique latine et aussi en France, ce livre aborde de nombreux thèmes : l’environnement, l’identité, la protection juridique, les relations avec les populations d’accueil, le rôle des organisations humanitaires, le retour après l’exil ● d é p l a c é e s Quelle recherche pour l’urgence ? Les déplacements massifs de populations, engendrés par des guerres, des calamités naturelles ou des opérations de développement, font régulièrement la une des médias Aux côtés des journalistes qui témoignent et des organisations humanitaires qui agissent, y a-t-il une place pour la recherche face ces situations de crise et d’urgence ? Photo I.Sauquet (IRD-Nutriset) I n t e r v i e w ‘‘Une pratique autonome du terrain quasiment impossible P ’’ Jeune enfant en train de manger le produit de nutrition Plumpy’nut rofesseur de sociologie l’université de Lille, spécialiste Un médecin nutritionniste de l’IRD a mis au point avec la société Nutriset un nouveau produit (Plumpy’ Nut) destiné réalimenter les personnes souffrant de malnutrition sévère Cet aliment haute valeur énergétique constitue une précieuse innovation Associant produits lactés en poudre, pâte d’arachide, vitamines et minéraux, cet aliment prêt consommer ne nécessite pas l’adjonction d’eau, source de contamination bactérienne Il s’avère ainsi parfaitement adapté aux contextes sanitaires souvent très difficiles auxquels sont confrontées les organisations humanitaires dans les camps de réfugiés ● de l’Afrique des Grands Lacs, André Guichaoua évoque les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les chercheurs et déplacées n ouvrage publié par « Dans la région des Grands Lacs (notamment le Rwanda, le Burundi et firmative Des recher- l’ex-Zaïre), comme dans de nombreuses régions en proie aux guerres Photo L Cambrezy l’IRD1 répond par l’af- listes en systèmes d’information géographique et en cartographie en offrent une illustration Avec le Haut commissariat aux réfugiés, l’IRD a en effet mis en œuvre au Kenya un programme de cartogra- civiles, les autorités montrent une hostilité assez générale toute forme d’investigation non contrôlée Dans le domaine de la recherche, les premières victimes de cette conception de l’information dirigée sont les scientifiques nationaux soumis des pressions ouvertes ou des menaces plus subtiles Pour les chercheurs étrangers, la marge de manœuvre est Distribution des rations alimentaires dans un camp du Kenya un peu plus grande Mais ils subissent des chantages aux visas et doivent être généralement protégés lors de leurs déplacements hors des capi- phie des camps de réfugiés et de questions de logistique et de loca- tales La pratique autonome du terrain et de l’enquête est alors souvent leur environnement immédiat La lisation des réfugiés S’appuyant impossible, au risque de se mettre en danger soi-même et surtout ses dynamique parfois très rapide des sur des recensements démogra- informateurs Du fait de cette rupture obligée avec le terrain, l’essentiel camps et, de ce fait, la nécessité phiques, elle offre une représenta- de la production scientifique actuelle s’appuie sur des informations déjà d’une actualisation fréquente des tion actualisée des principales élaborées par les seuls témoins autorisés (autorités, ONG, milieux diplo- cartes ont conduit les chercheurs caractéristiques socio-démogra- matiques, reportages de journalistes) Pour pallier ce déficit d’informa- élaborer une méthode cartogra- phiques des populations Enfin, tion, un comité scientifique composé d’universitaires américains, belges, phique adaptée Celle-ci met en elle contribue évaluer l’impact canadiens, franỗais et suisses a crộộ, en 1996, le Rộseau documentaire œuvre des techniques « légères » sur l’environnement de ces con- international sur la région des Grands Lacs africains Les établissements relativement autonomes et peu centrations soudaines et brutales universitaires de la région en font aujourd’hui partie et le Réseau a pu coûteuses (levés par GPS, acquisi- de plusieurs dizaines de milliers ouvrir un bureau Bujumbura en avril dernier » tion d’images de personnes Au regard du peu d’études menées sur la dimension par un système d’information géo- spatiale des phénomènes en jeu, graphique) Le HCR a pu ainsi dis- cette analyse géographique ouvre poser d’une image complète des la cartographie un domaine où camps de réfugiés du Kenya avec celle-ci est encore sous-utilisée une définition environ dix fois Avec la carte pour langage, l’ana- supérieure celle que l’on peut lyse géographique peut devenir un obtenir avec les images provenant indispensable complément d’une de satellites civils Cette cartogra- assistance humanitaire adaptée et phie permet de répondre des soucieuse d’efficacité ● L’Afrique des Grands Lacs sur CD-Rom ● V Lassailly-Jacob, J.-Y Marchal, A Quesnel (éditeurs scientifiques), Déplacés et réfugiés La mobilité sous contrainte, IRD Éditions, 1999 Entrepôts du Programme mondial alimentaire dans une camp de réfugiés somaliens au Kenya Photo L Cambrezy numériques aériennes, traitement des données Traiter la malnutrition sévère sur le terrain, dans leurs études sur les populations réfugiées ches conduites par des spécia- Recherches Photo UNHCR-IRD Mosạque ắrienne de la partie centrale du camp de Hagadera (est du Kenya) qui abrite plus de 30 000 personnes De multiples documents essentiels la compréhension de la région des Grands Lacs africains, qui compte des millions de réfugiés, déplacés, dispersés, ne peuvent être consultés, faute de diffusion Aussi le Réseau documentaire international sur la région des Grands Lacs s’est-il fixé pour objectif de diffuser une information aussi complète que possible, en regroupant sur CD-Rom une documentation souvent difficilement accessible (« littérature grise ») Ces CD-Rom, publiés deux fois par an (au total, 10 000 pages de texte) constituent une base documentaire pour les acteurs nationaux et internationaux, les chercheurs, les enseignants Pour en savoir plus : http ://www.grandslacs.net ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 L ’ A m a z o n e L’Amazone est un fleuve singulier Par son gigantisme tout d’abord Son bassin de plus de millions de km2 couvre % des terres émergées du globe et s’étend sur sept pays (le Brésil, le Pérou, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Vénézuéla, la Guyane) Son débit l’embouchure – 209 000 m3/seconde – représente 600 milliards de m3 d’eau douce déversés en moyenne par an dans l’océan Atlantique (soit 15 % des apports en eau douce des océans) Cette quantité d’eau considérable résulte surtout de l’immense superficie du bassin amazonien et de sa situation cheval sur l’équateur, l’une des régions les plus pluvieuses du monde Singulier, le bassin amazonien l’est également par son régime hydrologique Après avoir dévalé les pentes vertigineuses des Andes ou du bouclier guyanais, il lui reste, lorsqu’il entre au Brésil, près de 000 km parcourir jusqu’à l’océan Sur cette distance, le dénivelé total n’est que de 60 mètres De ce fait, les eaux ne sộcoulent pas de faỗon classique mais sont poussées par l’onde de crue des affluents d’origine andine ● Des chercheu grand fleuve d Hydrologues, géochimistes, hydrobiologistes, ichtyologues nombreux sont les chercheurs de l’IRD scruter les eaux « noires » ou « blanches » de l’Amazone, depuis leurs sources dans les Andes jusqu’à leur embouchure, sur les rivages de l’océan Atlantique Eaux blanches, eaux noires Exploration hydrologique de l’Amazone Dans le bassin amazonien, on distingue les eaux « blanches », originaires des Andes et chargées de sédiments, des eaux « noires ou claires », issues des boucliers brésiliens et guyanais, pauvres en matières en suspension ● Le programme HiBAm Dans le cadre d’un convention avec le CNPq (Conseil national de développement scientifique et technologique, Brésil), le programme HiBAm (Hydrologie du bassin amazonien) est réalisé en coopération par l’IRD, l’UnB (Université de Brasilia) et l’ANEEL (Agence nationale d’énergie électrique, Brasilia) Il associe, entre autres, l’Institut de géosciences et le département d’ingéniérie civile de l’université de Brasilia, le SENAMHI (Service national de météorologie et d’hydrologie) et l’Université Mayor de San Andrés en Bolivie, ainsi que l’INAMHI (Institut national de météorologie et d’hydrologie) en Équateur ● la ’immensité du bassin ments climatiques, comme ceux affluents, amazonien, la variété générés par El Niño, sur la varia- Guyot, coordinateur du program- des espaces géogra- bilité du régime hydrologique du me phiques qu’il traverse, bassin Pour mener bien ces années du programme, nous avons puissance et origines cours des Jean-Loup premières recherches, il était indispensable pu, entre autres, déterminer de diverses des cours d’eau qui le de de manière précise les contributions parcourent rendent son étude par- mesures fiable et performant sur respectives des rios Solimões, ticulièrement complexe Afin de l’ensemble du bassin amazonien, y Madeira pouvoir disposer des très impor- compris dans les régions les plus affluents de l’Amazone au Brésil, tants moyens les Au souligne d’un réseau et Negro, principaux et éloignées et d’accès difficile Aux évaluer les apports totaux de ce côtés du réseau hydrographique bassin l’océan Atlantique, mettre recherches, l’IRD et trois orga- déjà existant et géré par l’ANEEL, au point un modèle de prévision nismes CNPq, le programme HiBAm a suscité la des crues Manaus, la plus gran- l’ANEEL et l’UnB, ont signé en mise en place d’un réseau de télé- de ville d’Amazonie, et effectuer 1994 un accord de coopération transmission satellitaire des don- une première régionalisation des scientifique, l’origine du pro- nées hydroclimatiques et la créa- débits des différents cours d’eau gramme objectif tion de stations de référence spé- du bassin » essentiel : améliorer les connais- cialement équipées pour la mesure sances acquises depuis le début du des flux d’eau et de matières Récemment, les hydrologues ont, sols où les teneurs sont dix fois siècle sur l’hydrologie et la géochi- « Les nombreux résultats obtenus l’aide d’un courantomètre effet supérieures celles des pays tem- mie du bassin amazonien Ce pro- depuis le lancement de HiBAm Doppler, réalisé des campagnes de pérés gramme vise également évaluer permettent aujourd’hui de mieux mesures dans la partie aval du l’Universidad les apports du fleuve dans l’océan appréhender la dynamique hydro- bassin, de Santarem Macapà, où Andres La Paz, de l’Université Atlantique Enfin, il s’attache climatique éminemment complexe les débits de l’Amazone ont été fédérale de Rio de Janeiro et de déterminer l’impact des change- et diversifiée du fleuve et de ses mesurés pour la première fois La nécessaires brésiliens, HiBAm le Son a contamination par le mercure constitue un problème de plus en plus préoccupant dans le bassin amazonien Le mercure provient du dégazage de l’écorce terrestre et, surtout, de l’exploitation aurifère coloniale et actuelle Il s’est accumulé dans les rapidité de mise en œuvre de cet équipement a permis de suivre, sur plusieurs cycles journaliers, Manaus 99 l’impact de la marée sur les débits Du 15 au 19 novembre, un symposium international organisé dans le cadre du programme HiBAm se réunira Manaus Au cœur des débats : l’hydrologie, la géochimie et l’écohydrologie des plus grands bassins fluviaux de la planète, leur rôle sur les flux de matières et leurs apports aux océans Réunis cette occasion, 250 chercheurs et experts originaires de 40 pays accorderont une attention particulière l’Amazone et aux fleuves tropicaux d’une sonde équipée d’un capteur Contact temps De ce fait, l’impact manaus99@apis.com.br Bolivie : des contaminés ces humains techniques disposer Photo J.-L Guyot Recherches Singulier Amazone Des chercheurs Mayor de de San La Bolivie compte plus de 60 000 chercheurs d’or L’orpaillage est l’une des sources de contamination des cours d’eau amazoniens par le mercure du fleuve L’acquisition récente de turbidité a, en outre, permis d’explorer, dans la section jaugée, la distribution des sédiments en fonction de la profondeur et d’améliorer ainsi l’estimation des apports sédimentaires l’océan Atlantique Enfin, grâce au réseau des stations de référence, il a été possible de suivre la variabilité de ces apports dans le du phénomène El Niño de ● Pour en savoir plus sur le programme HiBAm : http ://www.unb.br/ig/ hibam/hibam.htm 1997-1998 sur le débit des flux de matières de l’Amazone et de ses principaux affluents a pu  Laboratoire de cartographie appliquée de l’IRD Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 être évalué ● n s/ oi tra rg Fa -Bou A e o ic ot ur Ph Ma L Une quarantaine d’espèces de piranhas sont recensées dans le bassin amazonien et les Guyanes Piranhas Photo M Jégu rs sur le plus de la planète Patrick Seyler, hydrogéochimiste de l’IRD : « L’Amazone, un laboratoire naturel idéal » « L’analyse chimique des matières en suspension et Recherches Michel Jégu, ichtyologue de l’IRD, étudie les Serralsamidae, sous-famille laquelle appartiennent les piranhas « Quatre espèces de piranhas carnivores, et autant de Pacu, leurs cousins mangeurs de fruits, sont toujours signalées ensemble en Amazonie occidentale, du sud de la Bolivie la Colombie, et vers l’est jusque dans la région de Manaus, at-il montré récemment Plus en aval, ces espèces se cantonnent dans les eaux blanches issues des Andes et pénètrent rarement dans les eaux noires ou claires originaires des boucliers guyanais et brésiliens Près de l’embouchure de l’Amazone et le long des marais côtiers de l’Amapà, ce groupe s’appauvrit régulièrement jusqu’à l’Oyapock, fleuve la frontiốre entre la Guyane franỗaise et le Brộsil Leur prộsence cet endroit indiquerait une progression récente des poissons amazoniens vers le nord, autour du bouclier guyanais De ce fait, l’Oyapock constituerait la limite la plus septentrionale jusqu’à laquelle s’avancerait la faune aquatique d’Amazonie centrale » ● dissoutes dans les cours d’eau offre des données indispensables pour évaluer les phénomènes d’éroterre La quantification de ces flux de matières dans les grands fleuves est également essentielle pour Photo J.-L Guyot Photo J.-L Guyot sion et d’altération qui ont lieu la surface de la comprendre les cycles biogéochimiques planétaires – le cycle du carbone notamment Par sa taille et parce qu’il demeure relativement peu transformé par l’homme, le bassin amazonien constitue un laboratoire naturel idéal pour étudier ces phénomènes l’échelle d’un continent Récemment, dans le cadre du programme HiBAm, nous avons conduit une étude sur les éléments traces (métaux, métalloïdes, terres rares) dans le cours inférieur Topographie de l’Amazone de l’Amazone et ses principaux affluents Ces éléments servent en effet de marqueurs des processus d’altération ou d’érosion, et permettent égale- Le fleuve Amazone en crue L’un des acquis du programme HiBAm : la mise au point d’un modèle de prévision des crues Manaus exemple, les concentrations d’éléments dissous que nous avons relevées dans certains affluents de l’Amazone sont parmi les plus faibles jamais enregistrées dans un cours d’eau De telles concentrations sont caractéristiques de régions non contaminées et éloignées des sources de pollution Traversée périlleuse d’un affluent du rio Béni où les chercheurs effectuent des prélèvements atmosphérique Bien que faibles, les concentrations en plomb, cadmium, nickel, cobalt et zinc mesurées aux environs de Manaus témoignent Photo J.-L Guyot ● cependant de rejets polluants » Photo A Fatras/L Maurice-Bourgoin cours d’eau par le mercure ment d’identifier des phénomènes de pollution de l’environnement Par Biodiversité en Amazonie bolivienne uels sont les facteurs qui écologiques déterminent la biodiversi- L’intérêt de cette démarche est très diversifiées té du milieu aquatique d’offrir une vision globale des diffé- dans le bassin amazonien bolivien ? rents types d’écosystèmes aqua- des taux de mercure quatre fois Telle est la question centrale du tiques rencontrés dans ce bassin supérieurs au seuil au-delà duquel ce programme immense dans le bassin du rio Béni, l’un des métal est considéré comme dange- conduit depuis 1997 en Bolivie, en connu et très difficile d’accès Ceci principaux reux pour la santé Or, ces poissons collaboration avec l’Institut d’écolo- offrira des bases scientifiques la contamination par le mercure sites d’exploitation aurifère en Bolivie constituent l’un des aliments de base Les analyses ont révélé que la conta- des populations indigènes vivant sur mination n’est pas perceptible dans les rives du Béni » Chez ces rive- les rivières où l’or est exploité, mais rains, les taux de mercure sont ainsi deux cents kilomètres en aval, dans près de deux fois supérieurs au seuil la plaine amazonienne où les marquant le début d’un empoisonne- teneurs atteignent six fois ment Plus préoccupant encore, les la moyenne mondiale enfants de moins de cinq ans pré- « L’ u t i l i s a t i o n sentent des teneurs en mercure du mercure n’en deux fois plus élevées que celles de demeure Biobab que l’IRD (700 000 km2), peu sérieuses permettant d’intégrer la conservation et l’utilisation des ressources en eau dans le dévelopPhoto J.-L Guyot l’IRD ont réalisé un diagnostic de Inondation du rio Mamoré près de Trinidad en Bolivie pement de la région » Le second volet de ce programme concerne une vaste plaine située autour de Trinidad et régulièrement inondée par le Rio Mamoré sur 100 000 km2 La zone inondable où la plupart des espèces de gie de l’université de la Paz, le poissons du fleuve se reproduisent SENAMHI de et où les juvéniles effectuent leur Trinidad « Cette question, explique croissance, se caractérise par une pas leurs grands-parents Ceci met en moins un gra- évidence un phénomène de contami- ve problème nation in utero dont les effets neuro- J.G.Wasson, du extraordinaire productivité biolo- dans la logiques sont plus graves que lors Cemagref en accueil l’IRD et coor- gique Cette étude vise com- région du d’une contamination pendant l’enfan- dinateur du programme la suite prendre la dynamique de l’inonda- ce ou l’âge adulte de Laurent Lauzanne, directeur de tion l’aide de la télédection radar gne Laurence Ce diagnostic, le premier du genre recherche de l’IRD, nous amène ainsi que le fonctionnement biolo- Maurice- réalisé en Bolivie, souligne l’urgen- d’abord définir des « hydro-écoré- gique de cet écosystème Les Bourgoin, géochi- ce d’engager, aux côtés de campa- gions » Autrement dit, nous cher- résultats obtenus contribueront miste de l’IRD, qui a gnes de prévention sur les risques chons expliquer la répartition des définir les conditions hydrolo- coordonné l’étude En effet, liés l’utilisation du mercure, des organismes aquatiques (inverté- giques nécessaires au maintien de 70 % des poissons piscivores que études sur les effets long terme brés et poissons) une échelle la richesse biologique de la plaine ● régionale, en fonction de conditions d’inondation Béni, souli- nous avons collectés présentent de cette contamination et l’université hydrobiologiste La situation topographique des deux cent vingt stations hydrométriques sur l’Amazone au Brésil n’est pas connue Ceci rend impossible l’analyse de la pente du fleuve entre deux stations et le recours la modélisation hydrodynamique pour la prévision des crues ou l’étude du transport de sédiments Un projet vise déterminer les altitudes par rapport au niveau de la mer des quarante principales stations hydrométriques sur 000 km de cours d’eau, en couplant l’altimétrie satellitaire et les modèles de géoïde (déterminant la topographie théorique de la surface océanique en tout point du globe) La méthode, actuellement testée sur 000 km du cours aval de l’Amazone, sera étendue au Brésil puis aux pays andins Ce projet associe l’IRD, l’USP (Université de Sao Paulo), l’IBGE (Institut brésilien de géographie et statistiques) et plusieurs partenaires franỗais et brộsiliens Le mercure en Amazonie : une expertise collégiale en vue Une expertise collégiale organisée par l’IRD en Guyane produira une synthèse des connaissances sur la présence, la dispersion et les effets sanitaires et environnementaux du mercure en Amazonie Présent dans les sols, le mercure est dispersé par évaporation lors de la déforestation, ainsi que par l’orpaillage Le collège d’experts, international, devra fournir des recommandations pour la décision publique, l’aménagement du territoire, la politique sanitaire ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Qu’est-ce qui peut motiver un chercheur franchir le pas de la création d’entreprise ? Questions trois entrepreneurs L o i 10 (directeur de recherche l’IRD) « Le rơle d’Adagesenvironnement est différent de celui d’une UR (unité de recherche) ou d’une US (unité de service) Les servicesconseils que propose cette société n’entrent pas dans les missions de l’IRD La vocation de l’Institut est d’acquérir des connaissances utiles développement C’est une vocation d’excellence Nous mènerons la partie « activité de développement », celle qui s’effectue avec le partenaire La création d’un certain nombre d’emplois permanents est d’ores et déjà prévue Chaque contrat s’accompagnera également d’embauches locales, d’experts, par exemple Pour cela, il était nécessaire de disposer d’une structure Responsable de mon entreprise, la nouvelle loi me permet de maintenir mes attaches avec mon organisme de recherche » Passerelle entre recherche et création d’entreprise Les chercheurs publics peuvent désormais s’engager dans la création d’entreprise en conservant provisoirement leur statut Contact noel@orstom.rio.net ● Ilias Stefas (vacataire IRD sur une aide de l’Anvar) « Je crois beaucoup mon projet Mais après avoir essayé de vendre des licences, nous avons réalisé qu’il était extrêmement difficile de trouver des partenaires industriels dans ce domaine de la santé humaine, étant donné toutes les restructurations et fusions des grands groupes de diagnostic La création d’entreprise n’était pas vraiment un choix au départ mais elle s’est donc présentée comme l’unique moyen de parvenir une concrétisation Au début, nous avons concentré nos préoccupations sur les hépatites Puis, au fur et mesure de la constitution du dossier, nous nous sommes aperỗus que dautres dộbouchộs ộtaient possibles Finalement, nous ne serions peut-être pas parvenus ce constat si nous n’avions pas décidé de monter cette entreprise ! » l ’ i n n o v a t i o n innovantes Les chercheurs ou enseignants-chercheurs bénéfi- cient, tout particulièrement, d’un aménagement notable de leur statut Ils peuvent désormais participer une création d’entreprise, en tant que dirigeant, administrateur ou associé, après avis, cependant, de l’autorité dont ils relèvent Au bout de six ans au plus, ils disposent du choix entre le retour dans le service public et l’appartenance l’entreprise Durant cette période, détachés ou mis disposition, ils conservent leur statut de fonc- es connaissances tionnaire issues de la recherche Ceux qui ne souhaitent pas s’enga- ainsi que moyens matériels et « Notre pays dispose d’importantes devraient plus facile- ger dans cette voie peuvent tou- humains la disposition de jeunes capacités en matière scientifique ment trouver une tra- jours apporter leur concours, sous entreprises, moyennant rémuné- et technologiques mais l’articula- duction industrielle, grâce la forme de consultance, une entre- ration tion de ces découvertes et de ces nouvelle loi sur l’innovation et la prise qui valorise leur travaux et Enfin, la loi instaure un éventail de connaissances avec les activités recherche Le texte proposé par le participer son capital jusqu’à conditions fiscales et juridiques industrielles s’effectue moins faci- ministre de l’Éducation nationale, hauteur de % plus favorables aux entreprises lement que dans d’autres grands de la Un autre volet de la loi s’applique innovantes pays industrialisés » Technologie a été adopté définiti- aux universités et aux organismes Ce dispositif global devrait remé- vement le 30 juin Il introduit une de recherche qui sont invités se dier aux insuffisances soulignées série de dispositions destinées doter d’incubateurs Cette opéra- par le rapport d’Henri Guillaume, Contact stimuler la création d’entreprises tion consiste mettre des locaux président d’honneur de l’Anvar : Jean-Anne Ville : ville@paris.ird.fr ● la Recherche et de Contact stefas@melusine.mpl.ird.fr ● Maurice Raimbault E n t r e p r i s e s (a choisi la retraite pour créer son entreprise) « Certaines recherches que j’ai menées sur les aliments tropicaux peuvent se concrétiser par des applications qui intéressent aujourd’hui l’industrie alimentaire européenne, au-delà des métiers spécifiques de la recherche pour le développement Mais pour aller plus loin dans les applications, il me faut développer les capacités locales de transfert En particulier pour les bioconversions et les fermentations alimentaires L’idée de Probiotec, c’est également de favoriser les transferts du laboratoire vers les PME-PMI J’ai pu constater au cours de ma carrière de chercheur que les occasions de transfert concernent surtout les grandes sociétés qui disposent des infrastructures de développement nécessaires Nous espérons que Probiotec pourra apporter une contribution pour ouvrir les résultats de la recherche aux PME-PMI du secteur agro-alimentaire, en leur proposant des services et l’accès des équipements pour améliorer leurs fabrications et transférer des innovations, non seulement en France, mais également dans les pays en développement » ● i n n o v a n t e s « Porteurs d’idées » IRD Trois chercheurs de l’IRD ont dộcidộ de crộer leur entreprise Aperỗu de trois projets complet de demandes de brevets pour protéger la technologie innovante qui sera développée Les recherches concernant le dia- Interface entre information et décision de d’approche originale et opéra- des membres du consortium Adage gnostic de l’hépatite B avaient tionnelle d’aide la décision n’étant déjà bénéficié d’une aide de L a société Adage-Environnement, Celle-ci consiste intégrer les l’application, ce soin reviendra l’Anvar présentée par Jacques Noël, se données scientifiques concernant une structure réunissant les com- Des produits pour la filière situera en aval du projet Adage l’environnement pour en faire des pétences (Aide la décision en aménage- informations claires, disponibles et ment et gestion de l’environne- et utiles pour les décideurs (élus, Cannes) ment) qui s’est terminé en mai chefs d’entreprise ) et les acteurs Ce projet a été l’un des lauréats du dernier, aboutissant une métho- de la société civile La vocation concours lancé par le ministère de pas d’en développer provenant d’Alcatel (ex de l’IRD bio Aérospatiale l’Éducation nationale, pour la région Ile-de-France Probiotec projette de fabriquer une gamme de produits base de bactéries lactiques amylolytiques destinés l’industrie agro-alimentaire Ces ingrédients entreront dans la composition d’aliments Contact maurice.raimbault@wanadoo.fr t e c h n o l o g i q u e s Photo C Dejoux Valorisations Jacques Noël s u r Contamination de l’air Mexico Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Commercialiser un nouveau diététiques pour les humains ou test dans l’alimentation animale Le projet d’entreprise porté par L’origine du projet de Maurice Ilias Stefas consistera commer- Raimbault remonte aux travaux cialiser de nouveaux tests de suivi qu’il a effectués avec d’autres de la virémie ou de la bactériémie chercheurs depuis 1987 sur les lors d’infections par différents aliments fermentés traditionnels virus ou bactéries telles l’hépati- tropicaux, essentiellement base te B, l’hépatite C et Chlamydia de manioc, et qui se sont traduits L’IRD a déposé un portefeuille par le dépôt de deux brevets ● Med-Hycos : premier séminaire au Liban O r l é a n s À Orléans, le DEA sur l’environnement attire des étudiants de plus en plus nombreux Jean-Paul Deléage, son initiateur, en détaille le contenu ’environnement est un sujet vaste Par quels biais l’abordez-vous ? peuvent accéder ce diplơme par Le DEA « Environnement : temps, espaces, sociétés », Étès, a pour sous-titre : « Gestion de la biodiversité et développement durable » Comme l’indique son intitulé, il est voué réfléchir aux questions d’environnement, mais sans les dissocier des divers problèmes posés par le développement des sociétés contemporaines Avec une approche plutôt sociologique, par exemple des rapports entre économie et écologie une mtrise d’économie Ils ne Quels étudiants sont concernés ? Pendant un tronc commun initial de La perspective étant largement interdisciplinaire, les étudiants collectivement l’environnement, des voies très diverses : une mtrise de géographie ou d’écologie, un diplôme d’ingénieur agronome, se dispersent pas pour autant Le premier objectif est de leur permettre d’être capables de dialoguer avec des disciplines autres que la leur Un économiste qui a Pour la deuxième phase, les étudiants choisissent entre quatre options La quatrième, « Environnement et sociétés », se déroule, comme le tronc commun, Orléans, en collaboration étroite avec les chercheurs du laboratoire Ermès de l’IRD Nous disposons la fois de ce soutien scientifique et d’un soutien logistique (informatique, documentation ) Bon nombre d’étudiants partent ensuite dans des centres IRD pour effectuer le stage de terrain qui conclut leur diplôme C’est un accueil précieux l’ambition de s’intéresser l’environnement doit savoir échanger À quoi se destinent-ils ensuite ? avec des écologues ou des spécia- Un certain nombre de thèses – une quarantaine – ont été entreprises Mais le DEA entre seulement dans sa cinquième année Il est encore trop tôt pour établir un bilan précis Pour l’instant, on peut constater que le nombre de demandes crt chaque année pour se situer aux environs de quatre cents pour cin- listes des climats, et inversement Comment s’organise une telle diversité ? trois mois, les étudiants réfléchissent depuis différents points de vue Le libre choix pour principe ’ambition de AIRE développement, et ce qui fonde son originalité, c’est la conviction que la recherche scientifique n’est pas uniquement utile un développement venir mais qu’elle est en soi un développement déjà l’œuvre Pour mener bien cette ambition, l’Agence s’appuie sur deux principes : la nécessité de travailler en équipe et celle de laisser ces équipes libres du choix de leurs programmes L’équipe répond en effet aux impératifs de la recherche scientifique Elle est source de durée et lieu d’accumulation et de valorisation des connaissances Les équipes restent libre du choix de leur programme car leur motivation est Comment se situe l’intervention de l’IRD ? une garantie de leur qualité et de leur efficacité AIRE développement inscrit son action en cohérence avec le temps de la recherche et soutient des équipes pendant six ans L’Agence accorde aux équipes un budget de fonctionnement et des bourses individuelles de maintien la recherche pour qu’elles puissent programmer et organiser leur travail et permettre aux chercheurs de se consacrer pleinement leur métier Elle propose également un soutien scientifique pour aider les équipes s’affirmer Ce soutien scientifique et financier se déploie sur six ans, mais il est jalonné tous les deux ans par des évaluations intermédiaires Ces évaluations visent autant vérifier que les équipes satisfont aux obligations de leur contrat avec AIRE développement qu’à s’assurer qu’elles progressent tant sur le plan scientifique que sur celui de leur structuration Fondộ en 1993 par huit organismes de recherche franỗais (le Cemagref, le Cirad, l’Ined, l’Inra, l’Inria, l’Inrets, l’IRD et l’Institut Pasteur), AIRE développement est un GIS (groupement d’intérêt scientifique) dont le mandat vient d’être renouvelé pour six ans Pour mener bien sa tâche, AIRE développement s’appuie sur trois instances Le conseil de direction représente les organismes scientifiques membres du GIS, définit les orientations stratégiques, arrête les programmes d’activités et les projets de budget annuel, décide des équipes financer Le conseil scientifique et technique procède l’évaluation des équipes et propose et organise différentes formes de soutien scientifique Enfin, le secrétariat permanent, accueilli par le département « Soutien et quante places Cela s’explique peut-être en partie par l’attrait des méthodes pédagogiques assez originales L’enseignement repose très largement sur des analyses de livres Chaque semaine, un groupe d’étudiants réalise une revue de presse sur l’actualité internationale concernant l’environnement et le développement Les étudiants organisent eux-mêmes un colloque en conclusion du tronc commun Envisagez-vous tions ? des évolu- Une des caractéristiques de ce DEA est de mobiliser la participation de huit établissements, dont certains accueillent les trois options qui ne se déroulent pas au laboratoire Ermès : Paris I, Paris IV, Paris VII, l’INAPG, le Muséum national d’histoire naturelle, l’Institut de géographie national, l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud et l’Université d’Orléans À partir d’octobre 2000, un DEA ne pourra plus être réparti sur plusieurs établissement universitaires Nous devrons donc modifier la forme de celui-ci, tout en gardant des contacts privilégiés avec les organismes avec lesquels nous avons déjà travaillé http ://medhycos.mpl ird.fr Contact Laboratoire Ermès – Technoparc – 5, rue du Carbone – 45072 Orléans cedex – ● Tél : 02 38 49 95 00 Promouvoir les outils du partenariat http://www.orleans ird.fr formation » de l’IRD, prépare et met en œuvre les décisions du conseil direction Actuellement, AIRE développement soutient dix-neuf équipes Elles regroupent plus de cent trente chercheurs dont les deux tiers reỗoivent une bourse de maintien la recherche Le prochain appel propositions sera ouvert l’automne Contact AIRE développement – 213, rue La Fayette – 75010 Paris – Tél 33 48 03 79 00 – Fax 33 (0)1 48 03 79 79 – aire@ird.fr ● Photo A Cornet Photo M Templier – Ville d’Orléans Initialement, l’implantation du laboratoire Ermès a été couplée avec la création du DEA Une large place est réservée l’histoire des sciences ayant trait ce domaine Il s’agit de montrer que leur dynamique a été fortement marquée par les problèmes rencontrés par les sociétés diverses époques En Italie, au XVIIIe siècle, on s’intéresse la forêt parce que des scientifiques ont mis en évidence les rapports entre l’amplification des crues du Pô et la déforestation des bassins versants alpins Avec un changement durant ces dernières décennies : la mondialisation et la globalisation des problèmes Le Centre régional de l’eau et de l’environnement (Creen, Beyrouth) et le Programme Med-Hycos, Système méditerranéen d’observation du cycle hydrologique, coordonné depuis Montpellier par Marc Morell (IRD), ont organisé conjointement Beyrouth du 15 au 18 juin 1999 un séminaire de formation sur le thème Applications hydrologiques des modèles numériques de terrain Le logiciel Démiurge, développé par le laboratoire d’hydrologie de l’IRD, a servi de base ce séminaire proposé des stagiaires libanais, bulgares, grecs, syriens, tunisiens et yougoslaves Forts de cette première expérience réussie, le Creen et MedHycos prévoient d’autres actions communes de formation Le Creen est vocation régionale, avec comme objectifs la formation de spécialistes de haut niveau dans le domaine des ressources en eau et la mise en place de programmes de recherche sur les thématiques prioritaires pour la région du MoyenOrient Une des principales missions du programme Med-Hycos est de favoriser d’une part l’échange de compétences entre les instituts hydrométéorologiques de la région méditerranéenne et d’autre part le transfert de connaissances et d’outils vers les services producteurs de données L’affectation d’un chercheur de l’IRD au Creen depuis octobre 1998 est une autre marque de la contribution de l’Institut ces actions de formation en région méditerranéenne ● Le nouveau département « Soutien et formation aux communautés scientifiques du Sud » a pour vocation d’œuvrer pour un partenariat scientifique efficace et de qualité Son premier travail sera d’animer et de promouvoir, en les améliorant si nécessaire, les outils du partenariat de l’IRD Au-delà, il aura concevoir et mettre au point de nouveaux instruments qui répondent le mieux possible aux besoins variés des communautés scientifiques du Sud Ce travail de réflexion devra associer, non seulement les chercheurs de l’IRD, mais ộgalement lensemble de la communautộ scientifique franỗaise, les partenaires du Sud, les bailleurs et les agences de coopération L’action de ce département n’aura de sens et d’efficacité que s’il sait mobiliser l’ensemble des partenaires concernés par la coopération scientifique pour le développement Il pourra affirmer le rôle d’ensemblier dévolu l’IRD C’est d’ailleurs ce titre que l’Institut a souhaité assumer la charge du secrétariat du GIS AIRE développement ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Formations Environnement Succès du DEA 11 Les normes de sécurité de niveau imposent une atmosphère dite « négative » Photo M Peeters Un ensemble de huit logements a été inauguré par le président de l’IRD, lors de son passage Nouméa Ces logements sont réservés essentiellement aux chercheurs en mission et aux scientifiques partenaires qui souhaitent être accueillis au centre IRD de Nouméa pour effectuer des séjours de longue durée Les conditions d’accueil du centre, limitées jusqu’à présent, et le coût de la vie très élevé en Nouvelle-Calédonie dissuadent généralement les chercheurs étrangers de participer aux programmes développés par le centre IRD de Nouméa Ces nouveaux logements entièrement équipés sont mis en service depuis juillet 1999 La construction a été financée par une partie des fonds accordés en compensation des terrains cédés au secrétariat de la Communauté du Pacifique ● Photo J P Hervy Planète IRD Nouveaux logements Nouméa Le laboratoire Rétrovirus Montpellier Centre collaborateur Onusida À Montpellier, le laboratoire Retrovirus se trouve au cœur d’un foisonnant réseau d’activités et de collaborations Photo J Mermoud 12 Appartement F2 Laboratoire Bost MartiniqueCaraïbes Bilan d’une année remplie Une activité intense a marqué l’année passée pour le laboratoire « Biologie et organisation des sols tropicaux » (Bost) de la Martinique Des rapports de fin de projet ont été remis aux autorités et aux socioprofessionnels de la Martinique Le projet Cordet : « Influence de la profondeur de travail du sol sur la dégradation des vertisols calco-magnésosodiques de la Martinique et conséquences sur la production de melon » (C Hartmann) prouve l’intérêt d’un travail allégé du sol et d’une conduite culturale raisonnée sur la préservation de la ressource « vertisol » Ceci un cỏt économique intéressant pour l’agriculteur Le projet AII (Action incitative interinstitutionnelle entre le Cirad, le CNRS, l’Inra et l’IRD) : « Déterminants biologiques de l’agrégation et de la porosité des vertisols des Petites Antilles Conséquences sur l’érodibilité et la disponibilité en eau des plantes » (E Blanchart et al) montre que l’activité biologique dans les vertisols est fondamentale pour contrôler l’érodibilité et la disponibilité en eau L’agriculture sur ce type de sols doit tenir compte de cette activité pour être durable Deux articles de synthèse sur ce dernier projet (E Blanchart E et al., Y M Cabidoche et al.) seront bientôt publiés dans « Étude et gestion des sols » Le laboratoire a également assuré une participation soutenue de nombreux congrès, en particulier avec deux communications et quatre posters présentés au 16e Congrès mondial des sciences du sol Montpellier Les membres du laboratoire ont donné des conférences sur le biologie ou l’érodibilité des sols au 9e Congrès de la Carribean Academy of Sciences (Guadeloupe), au 6e International Symposium on Earthworm Ecology (Vigo, Espagne) et au 123e Congrès national des Sociétés historiques et scientifiques (Fort-de-France) ● Particule virale de souche SIV, isolée partir d’un chimpanzé séropositif narurellement infecté D irigé par Éric Delaporte, directeur de recherche Inserm et récemment nommé professeur la Faculté de médecine de Montpellier, le laboratoire Rộtrovirus est le premier laboratoire franỗais se voir décerner, en juin 1998, la désignation de centre collaborateur de l’Onusida (programme commun des Nations-Unies sur le Sida) Les activités du laboratoire Rétrovirus s’intègrent dans le programme Sida de l’Institut, lequel regroupe trente personnes dont dix Montpellier Le laboratoire est co-organisateur du cours international en langue franỗaise sur le thème des MST/Sida dont le parrainage est assuré par l’Onusida et l’OMS Le Programme Sida coordonne, sous l’autorité de l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le Sida), le réseau de surveillance des souches de VIH circulant en Afrique qui concerne près de quinze pays africains À Montpellier, des relations sont nouées avec l’hôpital Gui de Un laboratoire sous haute surveillance L e laboratoire Rétrovirus utilise un laboratoire P3 pour certaines manipulations présentant un risque de contamination par les virus étudiés : ici, pour isoler de nouvelles souches de VIH partir d’échantillons sanguins Les lymphocytes (cellules sanguines responsables de la défense de l’organisme) d’individus séropositifs (singes et humains) y sont mis en culture « P3 » : on désigne ainsi les laboratoires satisfaisant aux normes de sécurité de niveau 3, sachant que l’échelle va de (sans contraintes particulières) (réservé aux recherches sur les fièvres hémorragiques qui sont contagieuses par simple inhalation) L’enceinte est sous atmosphère dite négative, cest dire sous pression de faỗon ce que rien ne puisse s’en échapper Deux sas successifs en régulent l’entrée, le personnel y porte des vêtements de protection et tout matériel est autoclavé avant sortie ● Chauliac et le Centre régional de transfusion sanguine Les travaux menés impliquent, outre les institutions du Nord et du Sud déjà citées, le laboratoire de virologie de la faculté de médecine de Tours, le Centre de primatologie de Rijswijk (PaysBas), le Rega Institute de l’Université de Louvain (Belgique), le laboratoire de virologie de l’hôpital Le Dantec et l’Institut d’hygiène sociale de Dakar (Sénégal), ainsi que le Centre Muraz (Burkina Faso) Accueil de praticiens et d’étudiants La virologue, le chimpanzé et le sida E n 1986, après trois ans de recherches sur les MST au laboratoire de microbiologie de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers (IMT), Martine Peeters va démarrer au Centre international de recherche médicale de Franceville (Gabon) une fructueuse collaboration avec Éric Les collaborations prennent aussi la forme d’accueil et d’encadrement : praticiens africains venant traiter leurs prộlốvements et ộtudiants franỗais ou ộtrangers en bénéficient Actuellement trois thèses et deux DEA sont en préparation sur divers sujets complémentaires : épidémiologie de la prise en charge des femmes atteintes de MST en Afrique, mise au point d’une technique sérologique pour détecter les VIH et VIS émergents, virus recombinants, variabilité des VIH et ses conséquences, prostitution clandestine au Sénégal et moyens d’intervention proposer Delaporte sur l’étude du Sida Contact Rétrovirus de Montpellier depuis IRD Montpellier 04 67 41 61 00 ● eric.delaporte@mpl.ird.fr C’est qu’ils détecteront, en première mondiale, la séropositivité d’un chimpanzé (1987) Le VIS (virus de l’immunodéficience simienne) sera isolé en 1988 sur Pan troglodytes troglodytes De retour l’IMT en 1989, le tandem s’attaque l’étude de la variabilité du VIH L’analyse du matériel simien leur permet de décrire chez une autre sous-espèce de chimpanzé, Pan troglodytes schwenrfurtii, une nouvelle séquence qui sera publiée en 1992 Martine Peeters dirige des recherches au sein du laboratoire octobre 1994 ● T r i b u n e Réunis Bondy du au 10 septembre pour leur « semaine annuelle » les représentants de l’IRD prennent la mesure des nouvelles structures de l’organisme D ès son prochain numéro, Sciences au Sud ouvrira une tribune libre destinée permettre aux personnes travaillant l’IRD ou en collaboration avec l’Institut, d’exprimer des points de vue diversifiés sur la vie de l’organisme, sous tous ses aspects La rédaction de Sciences au Sud souhaite que cette tribune soit aussi un lieu de L a « semaine des représen- s’agisse de formation, d’expertise ou tableau des demandes d’unités Il tants de l’IRD » porte prin- de valorisation des recherches s’agit aussi de réfléchir aux inflexions apporter localement en termes de cipalement cette année sur débats : la complexité des problèmes que nous avons traiter ne peut manquer d’en susciter et ce journal leur offre un support naturel les modifications introduites dans le Il s’agit notamment de mettre au gestion pour prendre en compte fonctionnement de l’organisme par point la faỗon dont les reprộsentants, opộrationnellement la nouvelle orga- la création des nouvelles unités de en liaison directe avec les instances nisation fonctionnelle de l’Institut recherche et de service de l’Institut et d’évaluation de l’IRD, peuvent contri- Sciences au Sud fera état des conclu- pour conntre les modalités pra- par le développement intensif de ses buer l’élaboration de la prospective sions de cette réflexion collective tiques de participation cette tri- diverses activités de transfert, qu’il scientifique de l’Institut partir du dans son prochain numéro bune Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Utilisez-le ! Prendre contact avec la rédaction ● Afrique du Sud Un laboratoire pour traquer les nématodes Dans le cadre de travaux sur la canne sucre menés conjointement avec la SASEX, l’IRD assure la formation d’une chercheuse sud-africaine À l’issue de son stage, celleci pourra mettre ses acquis en pratique dans un laboratoire sur mesure titre que ce site, parmi d’autres, a été retenu et qu’un laboratoire commun de nématologie a été créé avec la SASEX (South African Sugar Cet engagement des partenaires va permettre de constituer sur place une équipe dont les potentialités disciplinaires seront comparables celles qui existent sur le centre ISRAIRD de Bel Air au Sénégal Les travaux porteront sur la canne sucre mais surtout sur l’amélioration de la fertilité travers le biofonctionne● ment des sols * Nématodes : sortes de vers semi-microscopiques du sol Mount Edgecombe, près de Durban Trente-cinq chercheurs travaillent dans ce centre sur la canne sucre dont les locaux ont été entièrement rénovés n Afrique du Sud, les sont nécessairement menées sur une équipes et les compétences base multidisciplinaire dont les diffé- de l’IRD en matière de rents aspects ne peuvent pas être nématologie et celles de la SASEX tous assumés, sur tous les sites, par ont permis l’élaboration d’un projet des chercheurs de l’IRD conjoint de recherche, en réponse l’appel d’offres franco-sud-africain Parallèlement, un chercheur sud-africain en nématologie sera également formé dans ce cadre Association Experiment Station) Au plan scientifique, les recherches E rejoindra la SASEX au moment où les travaux, financés par un projet de coopération franco-sud-africain, commenceront sur le terrain Elle sera périodiquement assistée par les chercheurs de Lyon Stage Lyon et Dakar de recherche pour le développement Après avoir obtenu la collaboration Les sols sableux du KwaZulu Natal des équipes locales de pédologie et présentent une situation modèle de génétique pour les questions rela- pour l’étude des nématodes* para- tives aux relations « nématodes-sol » sites des cannes sucre C’est ce et « hơte-parasites », les respon- Julia Goodall C’est une chance pour un ‘‘ jeune scientifique ’’ J e suis enthousiasmée l’idée de me perfectionner en écologie microbienne Lyon et Dakar C’est pour moi l’opportunité d’acquérir les connaissances spécialisées qui me permettront de participer au projet de recherche commun IRD-SASEX Je me fais une joie de travailler et d’apprendre avec d’autres scientifiques d’Afrique, de France et du reste du monde ! Je pense que c’est une chance pour n’importe quel jeune scientifique et l’expérience me sera très profitable ainsi qu’à la SASEX Je suis reconnaissante l’IRD d’avoir financé ce stage ● 10 000e photo Indigo L’occasion d’une exposition L a banque d’images de l’IRD, Indigo Base, existe depuis mars 1995 De nombreux chercheurs participent son enrichissement C’est autour de la dixmillième image déposée qu’une centaine de photographies, extraites de la base, seront exposées Un jury composé de dix personnes (IRD et extérieur) choisira vingt photos qui seront présentées en grand format Cette exposition a pour objectif de fédérer un travail autour de l’image Elle se tiendra simultanément au siège de l’Institut et au centre de Ouagadougou*, dans les premiers La concentration des efforts contre le Sida se traduit par un appel d’offres conjoint ANRS – partie Sida de VIH-PAL Deux ministốres franỗais sont lorigine dinitiatives visant « renforcer la coopération entre la France et les pays du Sud, en développant des recherches qui correspondent aux besoins et aux demandes de ces pays » L’une, en direction du Sida, associait déjà le ministère des Affaires étrangères et l’action coordonnée ANRS-DGXII « Pays en développement » L’autre, émanant récemment du ministère de l’Éducation nationale, s’intitule VIH-PAL, marquant son double objectif : Sida d’une part, paludisme d’autre part L’équipe d’Éric Delaporte (laboratoire Rétrovirus, IRD Montpellier) est impliquée dans trois propositions soumises cet appel d’offres En tant que proposant principal pour le projet intitulé « Dynamique de la variabilité des virus VIH en Afrique : caractéristiques virologiques et génétiques des variants émergents » En tant que co-proposant, avec le laboratoire Sida et immunologie moléculaire de la Fondation Oswaldo Cruz (Brésil) En tant que partenaire d’une équipe de la Faculté de médecine de Paris L’Institut est également présent par le biais d’un projet composante sciences sociales intitulé « Migrations, violences et inégalités comme trame historique de la progression et de la gravité de l’épidémie de Sida en Afrique du Sud et en Namibie » ● Une fenêtre ouverte sur la planète IRD (http ://www.ird.fr) Vous souhaitez tout conntre des activités scientifiques de l’IRD, feuilleter le catalogue des éditions, consulter la base documentaire Horizon ou bien encore contacter un de nos chercheur en Afrique ? Rien de plus simple, en vous connectant au site Web institutionnel de l’IRD (http ://www.ird.fr) Le site vient de faire peau neuve Il s’est doté d’un nouvel habillage et d’une rubrique actualité fournie et renouvelée chaque semaine En outre, il permet d’accéder aux sites des différentes implantations de l’IRD et de nombreuses bases de connaissances scientifiques Vous pouvez, par exemple, suivre au jour le jour les débits des fleuves d’Afrique de l’Ouest ou bien encore obtenir tous les renseignements sur la pêche dans le delta du fleuve Niger Vous pourrez enfin consulter en ligne Sciences au Sud et alimenter la rubrique « Forum des lecteurs » ● jours d’octobre Ces deux expositions pourront ensuite être itinérantes, selon les demandes des Photo S Dugast centres Cérémonie au Burkina Faso Tous les masques sont rassemblés et attendent maintenant que les initiés et les musiciens soient prêts Au premier plan, le masque « patron » qui, dans une lente procession très solennelle, entouré des ritualistes qui l’accompagnent, est descendu de son promontoire pour se joindre aux autres masques Au fond, on distingue les initiés, torse nu et en pantalon bleu, qui s’apprêtent Contact Claire Lissalde et Danièle Cavanna : 01 48 03 78 99 ● lissalde@paris.ird.fr * La dix-millième photo a été prise au Burkina-Faso par Stéphan Dugast Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Planète IRD Le laboratoire commun SASEX-IRD a trouvé place dans des locaux entièrement rénovés sables de la SASEX ont proposé la reconversion d’un de leurs chercheurs en microbiologie pour prendre en charge le volet consacré l’écologie microbienne du sol et aux relations « bactéries-nématodes » Avec l’appui financier de l’IRD et de l’UMR 5557, Julia Goodall qui travaillait jusqu’à présent sur les microorganismes pathogènes de la canne sucre, va suivre un stage de trois mois, fin 1999, l’université de Lyon, pour se familiariser avec les techniques de microbiologie du sol au sein de l’équipe d’écologie microbienne dirigée par P Normand et R Bailly Ce stage se poursuivra par un séjour d’un mois au laboratoire de biopédologie de l’IRD Dakar, où, sous la direction de R Duponnois, Julia Goodall se familiarisera cette fois avec les champignons mycorhizogènes À l’issue de ce stage, elle Sida : réponses l’appel d’offres ministériel 13 Toute l’eau de la terre Vivre et penser le sida en Afrique Des chercheurs francophones et anglophones travaillant en Afrique subsaharienne entendent rendre intelligible tout ce qui explique et favorise l’expansion de l’épidémie et, par là, améliorer les programmes d’information et de prévention Cet ouvrage est issu d’un colloque international sur « Sida et sciences sociales en Afrique, bilan et perspectives » (Sali Portugal, Sénégal, novembre 1996) Ressources De toutes les questions d’environnement qui se posent l’aube du troisième millénaire, celle de l’eau est l’une des plus cruciales La malleexposition « Toute l’eau de la terre », grâce une scénographie originale (dioramas, photos), constitue un grand voyage au fil de l’eau dans le temps et dans l’espace : de l’apparition des êtres vivants sur notre planète jusqu’aux questions très actuelles de pollution, en passant par les enjeux économiques de sa quête et de son usage Accompagnée d’un animateur, elle propose jeux et manipulations au public le plus large Réalisation ASTS (Association science technologie société) avec le concours de l’IRD Disponible la location Contact IRD : Daniel Berl – Tél : 01 48 03 76 03 – berl@paris.ird.fr ASTS : Marine Delorme et Linda Abbas – Tél : 01 44 89 82 87 le_lien@asts.asso.fr 14 En vedette P u b l i c a t i o n s Édité par Charles Becker, Jean-Pierre Dozon, Christine Obbo et Moriba Touré – Coédité par Codesria, Karthala et IRD, collection dirigée par Jean Copans, 708 pages IRD éditions, diffusion : 32, rue Henri Varagnat, 93143 Bondy cedex – ● diffusion@bondy.ird.fr Ressources marines Afrique : les identités contre la démocratie ? Autrepart n˚ 10 Les poissons des eaux continentales africaines Diversité, écologie, utilisation par l’homme ● http ://www.asts.asso.fr Les mobilisations ethniques ou religieuses qui accompagnent la généralisation du multipartisme en Afrique sont souvent interprétées comme le signe d’un échec de la démocratisation Ce numéro d’Autrepart prend le parti de banaliser ces dynamiques identitaires, de les concevoir comme un paramètre ordinaire du politique dans les situations de transition que connt l’Afrique aujourd’hui Cet ouvrage rassemble l’information existante sur les poissons africains qui offrent une grande diversité de modèles biologiques Six thèmes principaux : la diversité des milieux, l’origine et l’évolution, la biologie et l’écologie, la richesse et la structure des peuplements, les impacts des activités humaines sur les espèces et les peuplements ichtyologiques, sont complétés par une étude sur la pêche et la pisciculture Éditeur scientifique : René Otayek – coédition Aube-IRD 200 pages, 120 F – 18,29 e Éditeurs scientifiques : Christian Lévêque et Didier Paugy – IRD 1999, 520 pages, 240 F – 36,59 e Santé et nutrition Santé de la mère et de l’enfant Exemples africains Hommes et sociétés Communications présentées lors de l’atelier « santé de la reproduction dans les pays croissance démographique rapide : approches méthodologiques » (Abidjan, mai 1995) Cet publication présente les apports et les limites des sciences sociales qui abordent la question de la santé maternelle et infantile Les différentes contributions mettent en évidence la nécessité de diversifier les approches afin de mieux cerner lensemble des mộcanismes et facteurs influenỗant la santộ Rivières du Sud Sociétés et mangroves ouest-africaines Photo G Monico Forêts dans la mer ou encore marais maritimes convertis en rizières, les mangroves constituent l’un des paysages les plus originaux des littoraux intertropicaux Cette synthèse régionale explicite la spécificité des « Rivières du Sud », littoraux mangrove compris entre le Sénégal et la Sierra Leone Éditeur scientifique : Marie-Christine Cormier-Salem – IRD 1999, Vol 1, 416 pages, 260 F – 39,64 e – Vol : bibliographie Éditeurs scientifiques : Agnès Adjamagbo, Agnès Guillaume, N’Guessan Koffi – IRD 1999, 166 pages, 70 F – 10,67 e Une charte pour préserver le patrimoine vivant La charte pour la gestion des ressources génétiques a été adoptée par les pouvoirs publics Elle est le fruit du débat mené par le Bureau des ressources génétiques (BRG) Celui-ci associe trois ministères (Recherche, Agriculture, Environnement) et six organismes scientifiques (Inra, Muséum d’histoire naturelle, CNRS, Cirad, Geves, IRD) Le texte de la charte est édité et diffusé par le BRG – 16, rue Claude Bernard – 75231 Paris cedex 05 – Tél : 01 44 08 72 61 La charte sera périodiquement mise jour pour prendre en compte les avancées de la recherche, l’état des négociations internationales et l’évolution des réglementations Pour suivre la progression de sa mise en œuvre : http ://www.brg.prd.fr A u d i o v i s u e l Palmarốs Deux distinctions sajoutent celles dộj reỗues par Les Yeux de l’espoir, film de 35 mm de 26 mn, écrit et réalisé par Bernard Surugue, et coproduit avec l’OMS Le Serpent d’argent, au Filmobidos 99 (Festival international du film médical et scientifique, Obidos, au Portugal), et le Prix de la direction de l’Agence pour l’environnement, décerné lors d’Envirofilm 99 (République Slovaque) Nioro du Sahel, film vidéo réalisé par Christian Lallier, avec les conseils scientifiques de Jacques Champaud, coproduit avec le CNRS audiovisuel, la Cité des sciences et le Grets, a reỗu La parole du fleuve, harpes dAfrique centrale, exposition rộcente de la Citộ de la musique, a reỗu le soutien de l’IRD Audiovisuel pour la réalisation d’un CD encarté dans le catalogue et pour la coproduction et la réalisation de deux films : La parole du fleuve, et La parole restituée La diffusion permanente de ces deux films offrait une découverte des harpes dans leur environnement d’origine ● le Dauphin de bronze au Festival Comunica de Deauville (anciennement Micam de Biarritz) Télévision Dans le cadre de la série Les nouveaux mondes, émission documentaire caractère scientifique d’une durée de 70 mn, France a réalisé avec le partenariat de l’IRD audiovisuel, une émission consacrée au Vanuatu : Les îles de cendre et de corail Une équipe scientifique de l’IRD composée de JeanChristophe Galipaud (archéologue), Jean-Michel Lardy (représentant l’IRD au Vanuatu) et Douglas Charley, tous deux volcanologues, a participé au tournage Cette émission a été diffusée le 29 juillet Colloques ● Du 21 au 22 septembre, GEOFCAN, IIe colloque sur la géophysique des sols et des formations superficielles, Orléans Contact : albouy@bondy.ird.fr ISAG 99 Fourth International Symposium on Andean Geodynamics, Göttingen (Allemagne) Contact : isag99@popper.gwdg.pe ● Du au octobre, Ve rencontre internationale du Groupe biologie moléculaire des ligneux, Montpellier Contact : Didier.Bogusz@mpl.ird.fr ● Du 15 au 19 octobre, Pêche thonière et dispositifs de concentration de poissons, Martinique Contact : Patrice.Cayre@paris.ird.fr Informations : www.ifremer.fr/general/colloque ● Du 17 au 20 octobre, Symposium Evaluating Indirect Ecological Effects of Biological Control, Montpellier Contact : iobc.symp@agroplis.fr ● Du au novembre, International Symposium on Geochemical and Mineralogical Tracers in Mining Exploration, Santiago (Chili) Contact :gherail@paris.ird.fr Photo M Lardy ● Du au 10 novembre, Équipe de volcanologues au Vanuatu Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Ces diverses productions sont disponibles en cassette VHS Les demandes écrites doivent être adressées : IRD Audiovisuel – 32, avenue Henri Varagnat – 93143 Bondy cedex – Tél : 01 48 02 56 29 – Fax : 01 48 02 56 52 audiovisuel@bondy.ird.fr Exemples d’Indonésie Une plaquette de présentation des pratiques agroforestières a été éditée en langue lao par l’IRD et l’ICRAF (International Centre for Research in Agroforestery) Nouvelle approche des activités paysannes, l’agroforesterie s’intéresse aux interrelations entre agriculture et forêts Elle propose des modes de développement où les activités économiques de l’homme concourent la protection de la forêt La traduction en lao de la plaquette originale réalisée en anglais par l’équipe dirigée par Geneviève Michon, a été rendue possible grâce au soutien du projet IRD dirigé par Catherine Aubertin La plaquette servira ainsi la formation des étudiants et des professeurs Elle s’adresse aussi un public plus large Renseignements : Faculté d’agriculture et des forêts, campus de Nabong (Indonésie) – Tél : 021 51 29 10 ● A g e n d a ● Du au octobre, Exposition Agroforesterie Séminaire de restitution des résultats du programme SALSA, Cananea (Mexique) Contact : ghani@cideson.mx ● Du 14 au 19 novembre, Waste Minimisation and End of Pipe Treatment in Chemical and Petrochimical Industries, Yucatan (Mexique) Contact : herve@xanum.uam.mx ● Du 15 au 19 novembre, Manaus 99 (hydrologie et géochimie des grands bassins fluviaux, voir p 8), Manaus (Brésil) Contact : manaus99@apis.com.br ● Du 22 au 24 novembre, Les industries alimentaires de petite taille pour une nutrition saine en Afrique de l’Ouest, Ouagadougou (Burkina Faso) Contact : Serge.Treche@mpl.ird.fr ● Du 22 au 26 novembre, Regional Aquifer Systems in Arid Zones – Managing Non Renewable Ressources, Tripoli (Lybie) Contact : Division of Water ScienceUnesco, tél 33 (0)1 45 68 58 11 Expositions et manifestations ● Du 15 septembre au 23 janvier 2000, Le Jardin planétaire, exposition la Grande Halle de la Villette (voir p 2), Paris Contact : berl@paris.ird.fr Information : www.la-villette.com ● Du 30 septembre au 10 octobre, Festival international de géographie de Saint-Dié (Vosges) Contact : peltre@bondy.ird.fr Information : www.ville-saintdie.fr ● Du 18 au 24 octobre, La semaine de la science ● Du au 12 novembre, Contact : berl@paris.ird.fr Santé de la reproduction en Afrique, Abidjan (Côte d’Ivoire) Contact : aguillau@abidjan.orstom.ci ● Du 20 au 24 octobre, FIFI 99, IIIe Festival international du film d’insectes, Narbonne Politique scientifique D’un constat de compétences la définition d’une stratégie riaux de l’Institut leur fourniront, une première esquisse, d’ordre voient les textes fondateurs, aux compétences collectives de ses instances statutaires ● « conjoncturel », des champs actuellement couverts par les cher- cheurs de l’IRD et leurs partenaires directs Le conseil scientifique, quelques mois plus tard, en faisant un bilan des réponses apportées par l’Institut ces demandes, sera même d’exercer ses responsabilités propres en proposant une prospective d’évolution de l’organisme La direction pourra donc s’inspirer, dès l’été prochain, de ces suggestions et des termes de la contractualisation quadriennale de l’organisme, qui seront alors connus, pour rédiger un deuxième appel propositions en vue de la constitution d’unités de Les acteurs institutionnels de la réorientation périodique de la politique scientifique de l’IRD se mettent en place recherche et de service Élections au CNRS Date limite d’inscription le 15 octobre Les élections pour le renouvellement du Comité national de la recherche scientifique auront lieu au printemps 2000 La liste électorale doit être établie dès cet automne Les personnels des autres établissements publics de recherche doivent demander leur inscription sur les listes, même s’ils étaient inscrits lors des élections de 1995 Les formulaires sont disponibles depuis le 1er septembre : http ://www.cnrs.fr Le proche avenir est ainsi clairement balisé en termes d’étapes franchir Il reste utiliser au mieux ce schộma, F o r u m de faỗon ce que la définition de la L es commissions statutaires mière session fonctionnelle, en politique scientifique de l’IRD ne soit de l’Institut ont désormais novembre-décembre, sur l’analyse pas le seul fruit d’une réflexion la responsabilité officielle de notre situation présente Le propre ses responsables opération- de contribuer la définition de sa tableau des demandes d’unités de nels ou de l’application des directives politique scientifique À cet effet, recherche et de service et les com- gouvernementales mais qu’elle fasse elles seront interrogées, dès leur pre- mentaires des représentants territo- effectivement appel, comme le pré- Jean-Michel Chassériaux est nommé depuis juillet directeur de la délégation aux relations internationales (DRI) Ancien élève de l’École normale supérieure et physicien de formation, Jean-Michel Chassériaux est également diplômé de l’IEP de Paris Après une thèse en physique spatiale, sa carrière l’amène, au-delà de son activité d’enseignement, occuper diverses fonctions ministérielles Directeur des relations internationales l’Inria et au ministère chargé de la Recherche, il a par la suite assuré la direction d’un GIE européen de recherche en informatique et en mathématiques Il est présent professeur l’Université de Paris VII Seul ou en collaboration, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le développement d’Internet dans les pays méditerranéens (1997), ainsi que de nombreux articles sur la physique des plasmas, l’économie de l’énergie, les technologies de l’information ● dans leur fonction après l’avis favorable du conseil scientifique du 29 juin dernier OMM1 : Dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux structures dans le domaine de l’hydrologie, en particulier en direction des pays en voie de développement, Jean-Marie Fritsch est mis disposition de l’OMM compter de septembre 1999, en remplacement de Serge Pieyns qui part la retraite OMS2 : Pierre Guillet a été mis disposition de l’OMS compter d’avril 1999, auprès du groupe « Maladies transmissibles » (directeur : D Heymann) Au sein du département « Prévention et lutte », il sera plus particulièrement en charge du secteur paludisme, tant au niveau de la réflexion stratégique en matière de systèmes de gestion qu’au niveau technique dans sa composante contrôle des vecteurs Pierre Guillet participera également au programme mondial Roll Back Malaria comme expert senior Anne-Marie Moulin et Jacques Merle qui ont assuré Académie des sciences : par intérim la direction, respectivement, des départements « Sociétés et santé » et « Milieux et environnement », ont été confirmés Patrick Lavelle a été élu correspondant dans la discipline « Sciences du sol » Directeur du laboratoire Écologie des l e c t e u r s En liaison avec le site Web de l’IRD, cette rubrique se fera l’écho, dès le prochain numéro, des remarques, suggestions, humeurs, idées et entousiasmes des lecteurs de Sciences au Sud À adresser par courrier la rédaction du journal ou, pour un dialogue plus direct, via le site rénové de l’Institut C a r n e t ● Nominations d e s sols tropicaux de l’IRD-Bondy, il est professeur l’Université Pierre et Marie Curie ● OMM : http ://www.ird.fr e-mail : Sciences au.Sud@paris.ird.fr Le conseil scientifique de l’Institut a tenu sa onzième réunion Paris le 29 juin dernier Il a donné un avis favorable la nomination de Mme Anne-Marie Moulin la direction du département « Sociétés et santé » et celle de M Jacques Merle celle du département « Milieux et environnement » de l’IRD Il a approuvé la répartition proposée par la direction générale des vingttrois postes de chargés de recherche (21 CR2 et CR1) et des quinze postes de directeurs de recherche ouverts au concours au titre de l’année 1999 Il s’est toutefois déclaré préoccupé de tout éventuel retard dans l’ouverture effective de ces concours S’agissant de l’accueil temporaire d’universitaires ou de chercheurs sur postes IRD, le conseil a estimé qu’il n’était pas opportun de modifier la procédure utilisée l’an passé (interclassement par le conseil des candidats préalablement retenus par les commissions scientifiques) La direction a par ailleurs recueilli l’avis du conseil sur les modalités qu’elle envisage de mettre en œuvre pour l’évaluation des projets d’unités de recherche et de service Ces projets seront individuellement soumis, dans un premier temps, l’examen critique des commissions compétentes, les demandeurs ayant la possibilité de modifier leurs projets pour tenir compte des remarques qui leur seront transmises la suite de cette première analyse Dans un second temps, les commissions se prononceront sur les projets éventuellement corrigés et les classeront Le conseil scientifique reprendra alors l’ensemble des dossiers pour les soumettre, interclassés, la décision du directeur général Si le mécanisme d’évaluation en deux temps par les commissions a fait l’unanimité, le conseil s’est interrogé sur la pertinence de la procédure de sélection en cours, avec les risques de rejet qu’elle comporte, en tant que méthode de structuration de l’organisme Il s’est aussi soucié de la prise en compte, dans l’évaluation des projets, d’un critère d’adéquation la mission de développement en coopération de l’Institut Enfin, il a attiré l’attention de la direction sur le problème de la mise en cohérence de l’ensemble des activités définies dans les projets retenus ● Organisation mtorologique mondiale OMS : Organisation mondiale de la santé Distinctions La promotion du 14 juillet dans l’ordre national de la Légion d’honneur comporte les noms de : ● Jean-Pierre Muller, directeur général de l’IRD, au titre du ministère de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie ● Un programme chargé pour les nouvelles commissions L e processus de renouvellement des instances d’évaluation de l’Institut – commissions scientifiques sectorielles (CSS) et commissions de gestion de la recherche et de ses applications (CGRA) – s’achève : elles entreront en fonction la mi-octobre et désigneront alors leurs présidents et leurs délégations permanentes Jean-Louis Frézil, directeur de recherche l’IRD, au titre du ministère des Affaires étrangères (coopération et francophonie) Sciences au Sud leur transmet les chaleureuses félicitations de toute la communauté irdienne Elles tiendront ensuite deux sessions ordinaires, l’une fin 1999, l’autre début 2000 Au cours de la session de 1999, les commissions procèderont un premier examen critique des cent vingt projets d’unités de recherche (98) et de service (22) déposés dans le cadre de l’appel propositions qui s’est achevé le 30 juin dernier La charge de travail se rộpartira de faỗon assez ộquilibrộe entre les quatre CSS et la CGRA : chaque commission aura en effet examiner entre une vingtaine et une trentaine de projets Constituées en jurys d’admissibilité, les commissions se prononceront par ailleurs, lors de cette même session, sur les candidatures un poste de directeur de recherche l’IRD (quinze postes ouverts) Au cours de la session du début 2000, les commissions évalueront et classeront les projets d’unités et, dans les mêmes conditions que pour les concours de directeurs, se pencheront sur les candidatures un poste de chargé de recherche (vingttrois postes ouverts) ● Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Instances l’appui de cette consultation, Le conseil scientifique : approbations et réserves 15 ou l’architecture, et l’histoire de la Entretien science en Afrique reste encore très largement écrire Cela dit, il est vrai que la culture scientifique y a perdu du terrain Mais nul n’ignore l’incidence dévastatrice de la traite négrière ou de la Vers une nouvelle alliance entre science et culture (suite) colonisation qui, l’une comme l’autre, ont engendré de véritables pétitivité et de performance de notre industrie de biens et de services, et aussi de productivité de notre agriculture Le devenir de la planète est aujourd’hui en partie conditionné par l’évolution explosive des sciences et des techniques, avec tout ce que cela peut signifier en termes de progrès économiques et sociaux mais aussi en termes de risques L’Afrique et votre pays ont-ils la volonté et les moyens d’intervenir dans le débat sur le devenir des applications utiles et/ou abusives de la science ? Je voudrais vous dire notre pleine adhésion aux principes directeurs ayant inspiré la mise sur pied de l’IRD et son souci la fois de promouvoir l’expertise collégiale et le renforcement des compétences scientifiques et techniques dans les pays en développement, singulièrement en Afrique Nous sommes attachés aux notions de partage et d’échange de savoir et de savoir-faire pour mettre la science au service du développement À cet égard, la mise en œuvre d’actions structurantes dans le cadre de « programmes mobilisateurs », avec des équipes pluridisciplinaires et multisectorielles, serait de nature conférer un caractère opérationnel aux dites procộdures ; le maợtre mot, aujourdhui, est ô réseau » : des chercheurs, des outils, de l’intelligence Vous parlez « d’expertise collégiale », peut être pour éviter la connotation politique du terme « expertise collective », mais cette dernière expression n’est pas impertinente : elle évoque, précisément, ces notions de partage et d’échange auxquelles notre peuple est culturellement attaché Elle prend en compte des points de vue diversifiés, voire contradictoires, en y intégrant une dynamique prospective En un mot, c’est une démarche nouvelle de veille scientifique qui fournit un éclairage presque holographique, apte guider les processus de prise de décision Une telle démarche, pour être pleinement opérationnelle, doit s’appuyer sur la mise en réseau d’abord des chercheurs eux-mêmes, et ensuite des outils qu’ils utilisent quotidiennement dans leurs travaux : l’ordinateur, la publication, le laboratoire, le champ, l’entreprise et les investissements immatériels qui les accompagnent Elle peut constituer un terreau particulièrement fécond pour le soutien et la formation des jeunes équipes scientifiques et techniques de notre pays J’en appuie fortement le principe car elle devrait permettre ces équipes de franchir très rapidement des étapes que ni leurs moyens ni leurs connaissances ne leur permettraient de résoudre aussi vite par elles-mêmes Le Sénégal est le pays du Sud dans lequel l’IRD est le plus fortement implanté et nous y sommes merveilleusement accueillis Nous sommes également présents dans plusieurs autres grands pays de l’Afrique sub-saharienne et nous avons le sentiment que nous aurions tous intérêt donner plus de visibilité au réseau scientifique virtuel ainsi constitué de facto Qu’en pensez-vous ? scientifique africain Il s’y ajoute aujourd’hui la fuite des cerveaux qui permet des Africains de rivaliser avec les meilleures compétences au Nord Songez au cas de M Diarra, du Mali, le principal artisan de la NASA pour la mise en œuvre de la navette Pathfinder qui a permis des avancées significatives dans l’exploration de la planète Mars En Afrique comme ailleurs, science et culture peuvent et doivent coexister de faỗon synergique car, tout en ộtant profondộment enracinộs dans nos valeurs traditionnelles et cultu- Aujourd’hui, l’Afrique, au-delà de son influence antérieure, contribue enrichir notablement le patrimoine culturel mondial, notamment dans les domaines musical et artistique pour ne citer qu’eux Cependant, la science, comme vous le savez, n’est l’apanage ou le monopole d’aucune race, d’aucun peuple relles, nous pouvons être résolument ouverts aux apports scientifiques modernes et contribuer, par notre génie propre, faire reculer les frontières de la connaissance scientifique Si mes souvenirs sont exacts, l’Afrique a participé aux étapes fondamentales de l’aventure scientifique de l’Homo sapiens au même titre et au même rythme que l’Europe méditerranéenne jusqu’à ce que Carthage, ville radieuse et florissante, passerelle entre l’Europe et l’Afrique noire, fût vaincue dans la grande bataille de Zama, cette défaite marquant, pour dix sept siècles, la déconnexion de l’Afrique des grandes aventures de la connaissance et des découvertes scientifiques Mais si nous visitons ces périodes historiques de mutations scientifiques et technologiques extraordinaires, et même pendant les temps présents, nous voyons qu’il est difficile de trou- Nous nous réjouissons en effet de la présence de l’IRD dans notre pays et sur notre continent et nous en souhaitons un nouvel essor, en maillage plus serré avec les institutions nationales de recherche-développement La constitution formelle de réseaux thématiques et sectoriels aurait l’avantage de conférer plus de visibilité l’action de l’IRD en tant qu’instrument de coopération scientifique et technique, et servirait de tête de pont d’autres institutions L’importance de son héritage confère tout naturellement cette vocation votre institut : il a su maintenir une tradition plus que cinquantenaire de recherche-développement en partenariat avec nos propres instituts et développer une recherche scientifique en prise avec les questions du développement qui se posent nous Il semble vital de travailler en même temps faire émerger une « excellence locale » en la matière, condition nécessaire pour attirer ou développer diverses coopérations, notamment celle de l’Union Européenne Concernant cette dernière, j’insiste particulièrement sur la nécessité de tirer profit de l’immense expérience des programmes d’innovation et de transferts technologiques de la Communauté en vue de lancer des programmes nationaux d’innovation qui intègrent les questions de com- Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Que ce soit dans le cadre des instances africaines telles l’OUA, la CEA, la Conférence des ministres africains de l’Industrie (CAMI), la Conférence des ministres africains de l’Environnement (CMAE) ou encore dans celui des instances internationales comme les sommets de Rio ou de Kyoto, le Sénégal a toujours milité en faveur d’un développement durable dans un souci d’équité et de justice (les pollueurs doivent être les payeurs !), et il s’est engagé activement en faveur de la préservation de notre écosystème et de la biosphère en général Conscients des enjeux, nous appuierons toute nouvelle initiative en la matière ver un pays où le savoir se développe Photo J F Trape Vous avez longuement reỗu, la fin de lannộe derniốre, une délégation de la direction de l’IRD qui vous a exposé les principes qui inspirent la réforme de cet Institut Nous aimerions que vous les commentiez Le nouvel ordre mondial est essentiellement scientifique et technologique, eu égard l’incidence des multiples innovations technologiques dans presque tous les secteurs d’activités économiques Ces innovations sont surtout soucieuses aujourd’hui des impératifs économiques, mais il faudrait en effet de plus en plus tenir compte des considérations environnementales pour un meilleur respect de notre cadre de vie présent et futur pillages du patrimoine culturel et L’Afrique a fourni au monde des savants de grande valeur Néanmoins l’essentiel de sa culture historique ne repose pas sur la science, en tout cas sur la science telle qu’elle sest dộveloppộe au Nord Pouvez-vous nous ộclairer sur la faỗon dont la science et la culture peuvent aujourd’hui coexister en Afrique de faỗon synergique, dans le plein respect en particulier de ce que votre continent peut apporter de spécifique l’humanité en termes culturels ? Elle résulte du génie créateur inné en l’homme, mais son appropriation peut être grandement facilitée par la disponibilité de ressources globales et d’un environnement favorable, notamment sur les plans politique, humain, technique et organisationnel Il ne serait pas exact d’affirmer que la culture historique de l’Afrique ne repose pas sur la science : la seule référence la civilisation égyptienne démontre éloquemment l’apport décisif de l’Afrique dans nombre de domaines scientifiques comme les mathématiques dans un milieu culturellement pauvre Nous avons évoqué le passé de Carthage, nous pourrions parler de l’Asie, avec son ré-ancrage culturel permanent dans la science et la technologie, ou de l’Europe, avec ses musées, ses bibliothèques, ses salles de concert, ses écrivains et ses artistes Quant l’apport culturel spécifique de l’Afrique, il trouve tout son sens dans cette réplique du Président Senghor (qui, je le rappelle, fut Secrétaire d’État la Recherche scientifique dans le gouvernement d’Edgar Faure) : « Oui, j’ai attaqué Descartes au coupe-coupe et soutenu, avec une passion toute barbare, la raison intuitive contre la raison discursive » Au Sénégal, beaucoup d’espèces ont disparu « Les scientifiques admettent qu’il existe aujourd’hui près de 10 millions d’espèces (animales et végétales confondues) mais ils n’en connaissent que 1,5 million Selon une estimation, l’humanité perd environ quatre espèces par an Cependant, si les tendances actuelles se maintiennent, les pertes seront d’environ 50 000 espèces par an au cours des prochaines décennies À ce rythme, les deux tiers de toutes les espèces vivantes seront perdus Ici, au Sénégal, beaucoup d’espèces ont disparu ou se sont réfugiées dans les zones qui conservent encore des caractéristiques de leur habitat Par exemple, le venn et le néré qui étaient très répandus dans la région de Kaolack (où j’étais gouverneur en 1961) se sont maintenant réfugiés en Casamance ou au Sénégal oriental Il en est de même des lions, autruches, antilopes et panthères que l’on ne retrouve plus que dans le parc national de Niokolo-Koba Au plan de l’agriculture, plusieurs variétés locales de riz adaptées, les unes la sécheresse, les autres la salinité, ont totalement disparu aujourd’hui, et tous les pêcheurs ont constaté la rareté de plusieurs espèces de poissons d’eau douce et de mer Demain, il risque de ne plus y avoir de quinqueliba (Combretom michrantom), de nger (Guiera senegalensis) ou de ndimb (Cordylla pinnata) si les tendances se maintenaient, c’est-à-dire si les taux de prélèvement continuent de dépasser ceux de la régénération » ● ● ... responsabilité dans la sauvegarde de notre patrimoine commun La nécessité d’inventer une autre manière de Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° - septembre/octobre 1999 Photo P Lavelle qui, au service... affluents de l’Amazone au Brésil, tants moyens les Au souligne d’un réseau et Negro, principaux et éloignées et d’accès difficile Aux évaluer les apports totaux de ce côtés du réseau hydrographique... partenariat de l’IRD Au- delà, il aura concevoir et mettre au point de nouveaux instruments qui répondent le mieux possible aux besoins variés des communautés scientifiques du Sud Ce travail de réflexion

Ngày đăng: 03/11/2018, 12:55

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