Nghiên cứu đối chiếu câu phủ định tiếng pháp và tiếng việt trên bình diện cú pháp ngữ nghĩa

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1 UNIVERSITÉ NATIONALE DE HA NOI ÉCOLE SUPÉRIEUR DE LANGUES ÉTRANGÈRES DÉPARTEMENT POST-UNIVERSITÉ MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRE ÉTUDE CONTRASTIVE DES PHRASES NÉGATIVES EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN AU POINT DE VUE SYNTAXICO-SÉMANTIQUE (NGHIÊN CỨU ĐỐI CHIẾU CÂU PHỦ ĐỊNH TIẾNG PHÁP TIẾNG VIỆT TRÊN BÌNH DIỆN CÚ PHÁP- NGỮ NGHĨA) PRÉSENTÉ PAR : NGUYỄN BÁ TRẠI SPÉCIALISÉ EN : LINGUISTIQUE DU FLE CODE : 60 22 20 SOUS LA DIRECTION DU : Prof. Dr. PHAN THỊ TÌNH HÀ NỘI – 2010 3 Abréviations en francais A Adj Adv Art AUX C Indef GAdv G Préd GN GV Gprép NÉG N O PréP ProP PP ProN QQ’UN QUANT S SN V Vf LOCUTION ADVERBIALE ADJECTIF ADVERBE ARTICLE AUXILIAIRE COMPLEMENT INDEFINI GROUPE ADVERBIAL GROUPE PREDICAT GROUPE NOMINAL GROUPE VERBAL GROUPE PREPOSITIONEL NÉGATION NOM OBJET PRÉPOSITION PROPOSITION PARTICIPE PASSE PRONOM QUELQU’UN QUANTITATEUR SUJET SYNTAGME NOMINAL VERBE VERBE CONJUGUÉ 4 Abréviations en vietnamien BN CN DT ĐN ĐDT LT ST TĐT TPĐ TN TrN TT VN VT Các ký hiệu / Hoặc Ví dụ TN/BN (Tân ngữ hoặc Bổ ngữ) Bổ ngữ Chủ ngữ Danh từ Định ngữ Đại (danh) từ Liên từ Số từ Trợ động từ Từ Phủ định Tân ngữ Trạng ngữ Tính từ Vị ngữ Vị từ 5 TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS .............................................................................................................. 2 TABLE DES MATIÈRES...................................................................................................... 5 INTRODUCTION ................................................................................................................. 7 CHAPITRE 1- LES BASES THEORIQUES ....................................................................... 13 1.1 La négation . .................................................................................................................. 13 1.1.1. Le point de vue philosophique. ................................................................................... 13 1.1.2. Le point de vue logique .............................................................................................. 14 1.1.3. L’objectif de porte-parole dans la communication linguistique. .................................. 17 1.2. La portée de la négation ................................................................................................ 20 1.2.1. La négation propositionnelle et la négation de phrase ................................................. 22 1.2.2. La négation partielle et la négation totale .................................................................... 23 1.2.3. La négation polémique et la négation descriptive ...................................................... 254 1.2.4. La portée et le foyer de la négation ........................................................................... 276 CHAPITRE 2 : LES EXPRESSIONS DE LA NEGATION EN FRANÇAIS ..................... 298 2.1. Les opérations négatives et marqueurs ........................................................................... 28 2.2. Le champ de la négation ................................................................................................ 28 2.3. Le niveaux d’incidence négative.................................................................................... 29 2.4. La négation prédicative ................................................................................................. 30 2.4.1. La négation simple ..................................................................................................... 31 2.4.2. La négation double des actants et des circonstants ...................................................... 35 2.4.3. La négation prédicative des circonstants ..................................................................... 36 2.4.4. La négation multiple ................................................................................................... 37 2.4.5. La négation prédicative discrète ................................................................................. 37 2.4.6. La négation prédicative restrictive (=exceptive) .......................................................... 38 2.5. La négation non prédicative........................................................................................... 39 2.5.1. La forme négative de c'est .......................................................................................... 39 2.5.2. La négation non prédicative peut être incidente à un déterminant: .............................. 39 2.5.3. La négation des formes verbales non finies ................................................................. 40 6 2.6. L’emploi des demi-négations......................................................................................... 41 2.7. Le combinatoire des demi-négations.............................................................................. 44 CHAPITRE 3- ANALYSE ET COMPARAISON DE LA SYNTAXICO - SEMANTIQUE NEGATIVE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN .......................................................... 45 3.1. L’analyse et la comparaison de la syntaxe et de la sémantique sous le mode de composition. ........................................................................................................................ 45 3.1.1. Les principaux moyens négatifs du vietnamien ........................................................... 46 3.1.2. Les principaux moyens négatifs du français ................................................................ 47 3.2. L’analyse et comparaison de la structure des phrases négatives par la portée de la négation. .............................................................................................................................. 58 3.2.1. La négation sur le sujet. .............................................................................................. 58 3.2.2. La négation sur le prédicat. ......................................................................................... 61 3.2.3. La négation sur le complément . ................................................................................. 62 3.2.4. La négation sur la locution adverbiale ........................................................................ 64 3.2.5. La négation sur l’attribut .......................................................................................... 67 3.2.6. La négation sur toute la phrase . ................................................................................. 69 CONCLUSION.................................................................................................................. 754 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 77 7 INTRODUCTION Présentation du sujet La négation n'est pas uniquement affaire de syntaxe : elle est aussi sémantique, logique, pragmatique. Dans cette optique, notre mémoire intitulé « ETUDE CONTRASTIVE DE LA PHRASE NEGATIVE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN AU POINT DE VUE SYNTAXICO-SEMANTIQUE » se concentre sur la description des éléments syntaxico-sémantiques de la négation en français et en vietnamien. Nous employerons le français comme langue de base. Notre travail porte principalement sur les moyens d’expression de la négation et sur la comparaison des particularités négatives employées dans les deux langues pour trouver des applications convenables dans l’acquisition linguistique et l’enseignement du français, langue étrangère. Raisons du choix La négation ou l’expression négative a été et est toujours sujet de beaucoup de discussions des linguistes. La raison en est que souvent, dans la communication quotidienne, suivant la situation, une forme linguistique peut servir à exprimer des sens différents et inversement, un sens peut être traduit par plusieurs formes dont la négation. En effet, on peut exprimer la négation par de différentes formes (grammaticale, lexicale et morpho-syntaxique.) Ce qui pose d’énormes problèmes aux apprenants vietnamiens quand ils s’expriment en français. D’autre part, entre les différentes langues/cultures, il y a des structures négatives et des expressions négatives différentes. Sur le plan de la théorie, les recherches grammaticales, surtout les recherches structurales sur la phrase sont un des contenus importants des recherches syntaxiques à côté de celles basées sur la grammaire traditionnelle ou la grammaire contemporaine. De plus, parmi les types et formes de phrases classées suivant le but de communication, les phrases négatives sont le phénomène le plus universel de toutes les langues du monde. 8 Pour analyser et expliquer les formes négatives, plusieurs linguistes ont mené des recherches sur la négation en français et en vietnamien. Parmi eux, deux ont fait des études comparatives. D’abord, c’est NGUYỄN PHÖ PHONG qui a étudié le mot KHÔNG en comparaison avec le mot CHẲNG dans « Quelques aspects de la négation en vietnamien » (1994, vol.23, pp. 231-239). NGUYỄN ĐỨC DÂN, lui a étudié la négation en reliant à la logique dans « Logic và sự phủ định trong tiếng Việt- La logique et la négation en vietnamien » (Ngôn Ngữ 3/1977, pp 42-55), « Logic – Ngữ nghĩa – Cú pháp »(Nxb ĐH&THCN, Hà nội, 1987). Quant à elle, Anne Sanell a étudié les particules de portée de la négation dans « Parcours acquisitionnel de la négation et de quelques particules de portée en français L2 » (Printed by Universitetsservice US-AB, Stockholm 2007). Pourtant, ces recherches ne se sont pas intéressées profondement et systématiquement aux formes et à la signification des expressions négatives. En ce qui concerne notre profession, étant professeur de français, nous avons remarqué que les apprenants rencontrent souvent des difficultés dans la compréhension et l’expression négatives en français et en vietnamien. La réalité mentionnée, nous a poussé à choisir ce sujet. De là, pour mieux réaliser la tâche donnée, notre problématique sera : quelles sont les caractéristiques de la négation en français et en vietnamien. Alors, nos questions de recherche sont : - Quels sont les moyens d’expression de la négation en français et en vietnamien ? - Comment ces moyens affectent-ils la structure sémantique de la phrase? - Quelles différences et ressemblances y-a-t-il entre les moyens d’expression négative en français et leurs homologues en vietnamien ? Quelles en sont les causes ? A partir de ces questions, nous formulons des hypothèses : La première, il existe des moyens d’expression négative divers sous formes de mots ou de groupes de mots dans les langues dont le français et le vietnamien. En second lieu, ces moyens ont des champs d’affection différents. On peut caractériser et classifier les phrases 9 négatives d’après la portée de la négation par le statut du constituant frappé de négation. (négation portant sur : le sujet, le prédicat, le complément ou la phrase) Enfin, il y a beaucoup de moyens d’expression de la négation avec des différences et ressemblances à tous les niveaux formels, syntaxiques, sémantiques en français et en vietnamien. Les différences dans les expressions négatives s’expliquent par le fait que cela dépend du locuteur, de la culture, de l’instruction surtout de la situation de communication… Cela est dû également au fait que chaque peuple a sa façon d’expression de la négation. Les vietnamiens emploient, par exemple, le mot AI dans KHÔNG AI ou KHÔNG + V + AI : Không ai đến cả, Tôi không gặp ai cả mais en français, on emploie le mot PERSONNE NE ou ne personne: Personne n’est venue, Je n’ai vu personne et en anglais on emploie le mot NOBODY ou NON ONE : Nobody/no one came, I saw nobody/no one. .. Objectifs de la recherche Dans cette conjoncture sociale et économique, ma recherche fonctionnaliste s’intéresse aux moyens employés pour exprimer la notion de négation chez les peuples français et vietnamiens. De là, j’essaie de dégager les ressemblances et différences entre ces moyens en français et en vietnamien. Notre étude vise la compréhension et l’emploi de la négation et de quelques particules de portée négative en français mais également à contribuer à l’acquisition et de ces moyens chez les vietnamiens apprenant le français. Cet objectif est sollicité entre autre par le fait que les résultats d’un grand nombre d’études montrent que la maîtrise des marqueurs de la négation est une tâche difficile pour les apprenants, dans la mesure où elle nécessite la mise en relation de plusieurs phénomènes structuraux. En effet, l'apprenant doit saisir non seulement la signification de chaque item linguistique, mais aussi la position de cet item dans la chaîne syntagmatique et la fonction pragmatique que chaque item assume dans un contexte discursif donné. C’est pour les raisons précitées que notre étude a pour but d’approfondir le côté de la compréhension, de l’acquisition et de l’emploi de la négation et des particules de 10 portée négative aussi bien au niveau syntaxique qu’au niveau pragmatique. Pour ce faire, nous étudierons la position syntaxique des items négatifs et leurs fonctions discursives. Puis, nous nous efforçons d’établir un itinéraire acquisitionnel de la négation et des particules de portée négative susmentionnées dans la production orale et écrite des vietnamiens apprenant le français. Le corpus se compose d’enregistrements des réalisations, de copies, de textes narratifs des apprenants du niveau débutant au niveau très avancé. Nous nous intéressons à l’apparition des négateurs et des particules de portée, plus précisément, nous cherchons à savoir à quel moment dans l’acquisition ils apparaissent, ainsi que la fonction de ces termes dans le discours. Pour illustrer nos analyses, nous avons collecté et relevé quelquefois des matériaux linguistiques écrits dans les œuvres étudiées, mais aussi dans des romans en français et en vietnamien. Le mémoire se concentre sur la comparaison des caractéristiques syntaxicosémantiques des phrases négatives du français et du vietnamien. Nous travaillons plus précisément sur la négation descriptive et la négation de rejet. La négation descriptive est exprimée par des moyens concrets mais la négation de rejet s’identifie grâce à des situations. C’est pourquoi mon mémoire se concentre essentiellement sur la négation descriptive. Il existe des couches significatives différentes dans chaque type de phrase négative mais dans le cadre du sujet, nous abordons surtout le plan de la syntaxicosémantique. Nous comparons ces moyens linguistiques en français avec ceux du vietnamien. De là, nous établissons les similitudes et les différences entre les deux langues dans ce domaine. Pour pouvoir comparer ces aspects, nous analyserons soigneusement la portée de signification négative dans les phrases négatives du français et du vietnamien. Nous abordons aussi le rôle du verbe (en français) dans le prédicat de régir les éléments environnants quand il est nié; le rôle des indéfinis, des quantificateurs dans les phrases négatives du français et du vietnamien. L’étude de ces mots aidera à mieux comprendre la similarité et la différence entre les modèles et les variantes des phrases négatives du français et du vietnamien sur le plan syntaxico-sémantique. 11 Méthodologie de recherche Pour réaliser ce travail, nous avons tout d’abord, collecté des moyens d’expression négatifs dans les copies des apprenants et aussi dans les textes en français et en vietnamiens puis les répertoriés. En deuxième étape, nous appliquons la méthode analytique qui consiste à décomposer les moyens d’expression négatifs en éléments plus petits, mots, groupe de mots…Ce travail se fait sur la base des théorie concernant la négation et les phrases négatives présentées par les linguistes étrangers et vietnamiens. En troisième lieu, la méthode synthétique est appliquée c’est-à-dire que nous combinons les éléments pour en tirer les caractéristiques syntaxico-sémantiques et pragmatiques des moyens négatifs. De là, nous procédons des comparaisons pour préciser la similitude et la différence, la correspondance et non-correspondance entre les moyens dans les deux langues française et vietnamienne. L’étude des différences des modèles du français et du vietnamien aborde non seulement des signes morphologiques mais encore la coordination des éléments dans la structure. Plan du mémoire Notre mémoire se compose de 3 chapitres sans compter l’introduction, la conclusion, et la partie bibliographique. Le premier« Les bases théoriques du mémoire » concerne les notions comme : la négation selon le point de vue philosophique, la négation selon le point de vue logique, la négation selon l’objectif de porte-parole dans la communication linguistique et la portée de la négation. Le deuxième intitulé: « Les expressions de la négation en français » traite les opérations négatives, les marqueurs, les niveaux d’incidence négative, la négation prédicative/ non prédicative, l’emploi des demi-négations et la combinaison des deminégations. 12 Le dernier chapitre ayant pour titre : « Analyse et comparaison de la syntaxico - sémantique négative en français et en vietnamien » sert à analyser et à comparer les moyens négatifs sur le plan de la syntaxe et de la sémantique (la structure des phrases négatives par la portée de la négation. ) 13 Chapitre 1 LES BASES THÉORIQUES Dans ce chapitre, nous repassons en revue certaines notions théoriques de base de notre recherche qu’est la négation : En linguistique, la négation est une opération qui consiste à désigner comme fausse une proposition préalablement exprimée ou non ; elle s’oppose à l’affirmation. La définition générale de la négation recouvre en fait un faisceau d'acceptions complémentaires :  le noyau conceptuel fondamental de nier ;  l’ensemble des mécanismes linguistiques qui servent à nier ;  l’opération morphosyntaxique dans laquelle un item lexical nie ou inverse la signification d’un autre item lexical ou d’une construction.  la caractéristique, d’un point de vue formel ou sémantique, d’un énoncé ou d’un constituant négatif ;  l’énoncé négativé, par rapport à l’énoncé de référence (donc le résultat de l'opération de négation). 1.1.La négation 1.1.1. Le point de vue philosophique En termes de philosophie, la négation est considérée comme une étape indispensable du développement, les conditions de la transformation de la nature des choses. Le monde matériel est en mouvement et se développe sans cesse. Une certaine forme de la matière est née, existée, puis perdue, remplacée par une autre forme. La philosophie appelle ce remplacement la négation. Ce type négatif est un facteur nécessaire de la mobilisation et du développement parce qu'il n'y a aucun domaine qui peut se développer sans les formes négatives existées auparavant. En outre, quand il s'agit de négatifs, la philosophie matérialiste ne veut pas aborder n’importe quelle 14 négation distinctive mais aborder la négation qui fait la prémisse et crée les conditions pour le développement, pour quelque chose de nouveau remplaçant les anciens. La cause de la nouvelle formulation remplaçant les anciens, c’est à dire la cause du négatif, est située dans les choses elles-mêmes, il est le résultat du conflit qui se résolve dans l'objet même. C’est pourquoi que le négatif est objectif et qu’il est un facteur indispensable du développement. Par exemple, les théories de la science et les lois ont vu le jour avec un grand nombre grâce aux connaissances correctes et profondes qui remplacent les connaissances incomplètes et fausses. En outre, la négation est le résultat de l'autodéveloppement sur la base de résoudre les contradictions inhérentes des choses et des phénomènes. Alors, la nouvelle vie ne peut pas être un négatif absolu mais elle est un héritage négatif. Le nouveau est né de l’ancien de sorte qu'il puisse choisir, conserver et rénover les convenables du vieux et il ne supprime que l’obstruction de développement du vieux. Par exemple, dans le domaine cognitif, la philosophie marxiste est né mi 20ème siècle, il a hérité de toutes les valeurs idéologiques du passé, directement des valeurs de la philosophie classique allemande. Avec de telles caractéristiques, la négation dialectique est non seulement un facteur de surmonter les vieux, mais elle rattache le nouveau au vieux, l’affirmatif au négatif et fait une étape inévitable du contact et du développement. L’analyse des négatifs en termes de philosophie peut nous aider à réaliser le véritable concept de développement : il nous faut une attitude de soutien et de lutte, d’affirmation pour le nouveau, et contre le vieux qui freine le développement. C’est pour cela qu’on peut dire que l’affirmation et la négation sont toujours associées avec le processus de notre perception de l'évolution du monde objectif. 1.1.2. Le point de vue logique Négation logique et négation linguistique En logique élémentaire, la négation est un opérateur qui se borne à inverser la valeur de vérité des phrases assertives : si une phrase assertive non négative est vraie, 15 la phrase négative correspondante est fausse, et si une phrase assertive non négative est fausse, la phrase négative correspondante est vraie. L’inversion de la valeur de vérité est bien sûr aussi un élément essentiel de la négation des langues naturelles, mais du point de vue linguistique, l’effet de la négation sur la valeur de vérité de la phrase n’épuise pas la distinction entre phrases positives et phrases négatives, car on observe que leur utilisation n’a pas les mêmes implications discursives. Dans les langues naturelles, l’utilisation d’une formulation positive ou d’une formulation négative pour véhiculer la même information (par exemple Il fait froid / Il ne fait pas chaud) a des implications discursives : il est en effet normal d’utiliser des phrases assertives positives pour introduire des informations nouvelles qu’on suppose simplement ignorées de l’interlocuteur, alors qu’une formulation négative suggère toujours plus ou moins une valeur de réfutation ou de rectification : le choix d’une formulation négative implique toujours plus ou moins l’idée qu’on aurait pu penser que … (et il se peut que vous le pensiez), mais ce n’est pas le cas. Une autre différence entre la négation de la logique élémentaire et la négation du langage ordinaire est que la logique élémentaire n’envisage que la négation globale d’un contenu propositionnel ( « ce n’est pas le cas que … »), alors que linguistiquement, la négation interfère avec la structure informative de la phrase : les marques de négation tendent à être interprétées comme portant spécifiquement sur un constituant, même lorsque du point de vue morphosyntaxique elles occupent une place fixe –ex. (1). (1) a. Jean n’a pas mangé (il a seulement bu) b. Jean n’a pas mangé de viande (il a mangé, mais autre chose que de la viande) c. Jean n’a pas mangé la viande avec une fourchette (mais avec les doigts) En ce qui concerne la portée de la négation, il faut distinguer entre les cas illustrés par l’ex. (2), où rien ne signale explicitement le constituant sur lequel porte spécifiquement la négation (ce qui veut dire que l’identification de ce constituant repose entièrement sur des facteurs sémantiques et / ou pragmatiques), et les cas de focalisation négative, où la portée de la négation est explicitement indiquée (soit par 16 l’intonation, soit par une construction spéciale) –ex. (3). (2) a. La fête n’a pas été annulée à cause du mauvais temps = La fête a été annulée, mais ce n’est pas le mauvais temps qui en est la cause b. La fête n’a pas eu lieu à cause du mauvais temps = La fête n’a pas eu lieu, et c’est le mauvais temps qui en est la cause (3) a. Ce n’est pas Jean qui a mangé b. Ce n’est pas la viande que Jean a mangé Il est intéressant aussi de remarquer que, pour exprimer une négation qui (comme la négation de la logique élémentaire) porte réellement sur toute la phrase, la plupart des langues naturelles n’utilisent pas la simple négation de la phrase assertive. La considération de données comme celles de l’ex. (4) montre qu’une phrase comme Jean n’arrive pas implique d’interpréter le sujet comme topique ( en ce qui concerne Jean, il est faux qu’il arrive ), ce qui la rend très peu naturelle dans un contexte comme (4b), où le débat porte globalement sur le fait que Jean arrive, et non pas sur ce que fait Jean. Dans ce contexte, on a recours à la construction Ce n’est pas Jean qui arrive, qui, selon l’intonation qui l’accompagne, peut s’interpréter comme une focalisation négative (La personne qui arrive, ce n’est pas Jean) ou comme une négation globale (Ce qui se passe, ce n’est pas l’arrivée de Jean). (4) a. (entendant du bruit dans l’escalier) : On dirait que Jean arrive b. Ce n’est pas Jean qui arrive, c’est le voisin qui sort la poubelle (Jean n’arrive pas, le voisin sort la poubelle serait peu naturel dans ce contexte) En ce qui concerne la portée de la négation, un principe très général est que ne peuvent être sous la portée de la négation, ni des éléments de l’énoncé en position détachée –ex.(5), ni des adverbes qui peuvent à première vue sembler faire partie de l’unité phrastique mais qui opèrent en réalité au niveau de la prise en charge énonciative de l’unité phrastique –ex. (6). (5) a. Je ne cherche pas Jean, mais Marie b. Je ne le cherche pas, Jean, mais Marie c. Je ne le cherche pas, Jean, je fais même ce que je peux pour ne pas le 17 rencontrer (6) a. Jean ne viendra pas souvent = Ce n’est pas le cas que Jean viendra souvent b. Jean ne viendra certainement pas = Ce n’est certainement pas le cas que Jean viendra (et non pas Ce n’est pas le cas que Jean viendra certainement) Un problème particulièrement important et délicat est la question de la négation des quantificateurs. D’une part, la combinaison de quantificateurs avec la négation linguistique ordinaire pose souvent (mais de manière variable selon les langues) des problèmes d’interprétation qui peuvent s’expliquer par des hésitations quant à la structure logique des phrases combinant quantificateurs et négation. Dans l’ex. (7), nous voyons que le résultat de la simple addition de marques de négation à la phrase (a) est une phrase dont la signification n’est pas la négation logique de la phrase (a). (7) a. Trois étudiants ont été reçus = Il y a trois étudiants reçus structure logique : pour trois x, x étudiant, x a été reçu (on ne donne aucune précision sur le nombre de collés) b. Trois étudiants n’ont pas été reçus = Il y a trois étudiants qui n’ont pas été reçus, structure logique : pour trois x, x étudiant, x n’a pas été reçu (autrement dit, trois étudiants ont été collés, et on ne dit rien du nombre de reçus) c. NÉG (pour trois x, x étudiant, x a été reçu) —> Il n’y a pas trois étudiants reçus (le nombre de reçus peut être supérieur ou inférieur à trois, mais pas égal à trois) 1.1.3. L’objectif de porte-parole dans la communication linguistique La phrase négative est un des types de phrase divisée pour l’objectif de porteparole. Dans la communication on peut utiliser des phrases pour atteindre des objectifs différents, comme la narration, la demande, ou l’expression des émotions, des sentiments sur un objet ou sur un fait. Les phrases sont classées selon le type d'objectif à base de porte-parole de deux caractéristiques: - les caractéristiques sémantiques ou l’objectif de porte-parole 18 - les caractéristiques syntaxiques ou les caractéristiques spécifiques en termes de structure. Si l’on se base seulement sur les caractéristiques sémantiques de classement, on ne verra pas toute la complexité et la diversité des structures de la langue dans son fonctionnement. Par exemple l’objectif interrogatif, la requête peut être exprimée par la structure en question, la structure narrative affirmative ou négative. Sur les principes fondamentaux ci-dessus, en grammaire traditionnelle, on distingue habituellement trois (ou quatre) types principaux de phrases simples :  la phrase déclarative (ou assertion) ;  la phrase interrogative ;  la phrase impérative (ou injonctive) ;  (la phrase exclamative). La négation peut se superposer au moins aux trois premiers types (on parle de forme négative, ou de transformation négative) (a) La phrase déclarative (ou assertion) Ce type confirmé ou non sert à narrer et à décrire un objet avec des caractéristiques (activité, humeur, relations) de celui-ci, ou un événement avec certains détails. En termes de logique classique, la phrase déclarative est la seule forme qui peut dénoter un jugement logique avec une véracité ou une non-véracité. De communication réelle, cette phrase peut rendre une ordonnance, une demande, une prière... (8) Le chat a mangé la sourit → Le chat n’a pas mangé la sourit En dehors de la structure représentée par ses mots réels et ses mots supplémentaires, la phrase déclarative utilise aussi les mots modaux pour exprimer la propre attitude au contenu de la parole ou aux auditeurs ou même simplement à compléter la phrase. (9) Tu peux venir → Tu ne peux pas venir (10) Descends la poubelle ! → Ne descends pas la poubelle ! 19 (b) La phrase interrogative L'interrogation est une des modalités d'énonciation qui correspond à une attitude énonciative non thétique (le locuteur demande une information ou une validation) et à un acte de langage (celui de la question). (11) Les enfants jouent-ils au ballon ? → Les enfants ne jouent-ils pas au ballon ? On remarque toutefois que dans le cas de la phrase interrogative, la transformation négative n’a généralement de sens que pour une question de type oui / non (interrogation « totale »), et non pour les interrogations dites « partielles » : (12) Combien de voitures as-tu vu passer ? → Combien de voitures n’as-tu pas vu passer ? (13) Quelle est la couleur de cette chemise ? → Quelle n’est pas la couleur de cette chemise ? De surcroît, même lorsque la négation est acceptable, la valeur illocutoire de l’interrogation lui attribue souvent une signification ou une nuance particulière (politesse, etc. ) (c ) La phrase impérative (ou injonctive) La phrase injonctive peut être positive (ordre) ou négative (défense). (14) Descends la poubelle ! → Ne descends pas la poubelle ! Elle peut exprimer : -la défense, l'exhortation (15) Ne jetez pas vos déchets n'importe où !, -l'interdiction (« prohibitif », fréquemment avec l'infinitif en français (16) Ne pas jeter de déchets ! 20 -mais aussi le conseil, etc. (17) Ne crois pas tout ce qu'il raconte ! Dans bon nombre de langues, comme le sanskrit, le grec ancien, l'arménien, le morphème négatif utilisé dans ce cas diffère du morphème utilisé dans les déclaratives. (d) La phrase exclamative La phrase exclamative, lorsqu’elle ne constitue pas simplement une emphatisation d’une déclarative. (18) On a gagné ! Ce type de phrase pose également des problèmes de négativation, du moins en français (19) Que ce paysage est beau ! → Que ce paysage n’est pas beau ! (On utilisera plutôt l'antonyme : Que ce paysage est laid !). Dans le cas des phrases complexes, la négation peut s’appliquer à une proposition particulière (principale ou subordonnée), ce qui rend épineuse la question de la valeur de vérité de la phrase dans son ensemble : (20) Si tu n’étais pas arrivé en retard [subordonnée conditionnelle négative, contrefactuelle], on aurait pu attraper le bus. (21) Je ne peux admettre [principale négative à valeur modale] que les choses se soient passées ainsi. 1.2. La portée de la négation En syntaxe, la portée négative est comprise comme la signification négative régissant le constituant principal ou secondaire de la phrase. C’est à dire que la signification négative agit sur l'ensemble ou une partie des constituants faisant le cadre Sujet – Prédicat de la phrase appelée le domaine syntaxique. 21 (22) Certainement, je ne lui ai pas parlé (= Il est certain que je ne lui aie pas parlé) En sémantique, la portée négative est l'interaction de la portée négative et les facteurs dans la portée négative appelée le domaine sémantique. (23) Je vais acheter de la viande mais pas de poisson. Si on appelle portée de la négation l'ensemble des morphèmes qui est concerné par la négation, on voit que la portée de la négation, sauf pour la négation de constituant, est plus grande que la construction dont la négation est un constituant immédiat. On pourrait dire que la portée de la négation est différente de son incidence, si on entend par "incidence de la négation" (cf. Hagège, 1982, 84; Forest, 1992, 36) le fait, pour la négation, de se combiner syntaxiquement avec un autre constituant selon une relation qui, suivant les cas, peut être endocentrique ou exocentrique. La portée de la négation est alors en effet la phrase à laquelle appartient la construction dont la négation est un constituant immédiat, même, avons-nous vu, lorsqu'on a parlé improprement de "portée partielle" de la négation. Il faut toutefois préciser que lorsque la phrase a une certaine complexité, la portée de la négation n'est pas toute la phrase, mais seulement la première proposition dont la construction négative est un constituant. La portée de la négation peut être la proposition subordonnée, et non pas toute la phrase en question. Du point de vue de la portée, on peut donc dire qu'il y a deux sortes de négations: la négation de constituant, et la négation de phrase ou de proposition suivant que la phrase concernée ne contient pas ou contient un constituant phrasoïde. Quand en effet la phrase négative ne contient pas de constituant phrasoïde, c'est une négation de phrase; quand elle contient un ou plusieurs constituants phrasoïdes, ce peut être une négation de la phrase ou une négation d'une proposition de la phrase, suivant que sa portée est toute la phrase ou seulement une de ses propositions. Ces types de négation suivantes montreront plus clairement l’objectif négatif et la signification négative. 22 Dans la mesure où le mot n’est qu’une notion syntagmatique, et par conséquent morphologique, alors que la phrase est une notion syntaxique, on clarifiera peut-être l’opposition faite entre la prétendue « négation de mot » et la « négation de phrase », en parlant d’une « négation de constituant » en face de la « négation de phrase », en entendant par « constituant » un morphème ou une combinaison de morphèmes qui forme, à l’intérieur d’une phrase donnée, on appelle un syntagme. Par exemple, les expressions ni même ou ni non plus, sont suivies d’un groupe nominal analogue : (24) Jacques n’est pas venu, ni même Paul (ni non plus Paul) De fait, la négation de constituant ne rend pas négative la phrase où il se trouve, laquelle reste une phrase affirmative, comme on peut s’en rendre compte dans certains des exemples où l’on voit que le fameux constituant sur lequel est censée porter cette négation peut être un simple morphème ou une construction : (25) Il a trouvé ici quelque chose d'intéressant il n'y a pas longtemps, elle non plus (26) Il avait parlé avec quelqu’un d’autre, il n'y a pas tellement longtemps, non? (27) Il a épousé une fille pas riche, et toi aussi » Alors, la négation de constituant porte sur un morphème ou une combinaison de morphèmes. C’est la négation qui non seulement ne rende pas négative la phrase dont elle est un des constituants, mais se trouve bel et bien, à chaque fois, dans une phrase affirmative. 1.2.1. La négation propositionnelle et la négation de phrase Si, récusant les notions de proposition principale et de proposition indépendante, on oppose la proposition à la phrase, en disant qu’une proposition est un constituant de phrase qui, dans un autre contexte, pourrait être une phrase, il convient de distinguer la négation de proposition de la négation de phrase. Car, même si, au point de vue du sens, la proposition négative a le même fonctionnement que la phrase négative, elle ne rend pas pour autant la phrase négative. Elle peut en effet n’être 23 qu’un constituant phrastique de sens négatif dans une phrase affirmative (ou interrogative), jouant alors le même rôle, dans la constitution du sens général de la phrase, qu’un constituant non phrastique rendu sémantiquement négatif par la négation dite de constituant. Et c’est quand l’éventuelle proposition négative n’est dominée par aucun autre P qu’elle est en fait une phrase négative et que sa négation est une négation de phrase. (28) Il m’a dit qu’il n’allait pas en ville Cette proposition négative ne rend pas du tout négative la phrase où elle se trouve. Ce serait, par contre, une négation de phrase dans l’énoncé (29) : (29) Il ne va pas en ville où la négation joue le même rôle sémantique que dans la subordonnée complétive, mais porte alors sur la phrase et non plus sur un constituant de la phrase. 1.2.2. La négation partielle et la négation totale La négation totale porte sur toute la proposition et s’exprime au moyen de ne…pas. Elle est donc composée de deux parties, ne et pas, dont la première est placée devant le verbe fini et l'autre immédiatement après, encadrant ainsi le verbe fini : « Il ne travaille pas ». Et la négation qui porte seulement sur un des constituants, quel qu’il soit, de la phrase est la négation partielle. La négation s’effectue par des moyens qui diffèrent suivant sa nature et suivant les termes sur lesquels elle porte. 1.2.2.1. La négation totale C’est la négation qui n’implique ni limitation ni restriction exclusive : (30) Je ne le connais pas (↔ je le connais) (31) Un prêtre non assermenté (↔ un prêtre assermenté) Au contraire, la négation partielle qui implique une limitation ou une restriction exclusive : (32) Je ne vous connais plus (↔ je vous connais encore) (33) Je ne vois plus que vous (↔ je vois tout le monde). La négation totale porte : 24 a) sur un verbe ou sur l’ensemble d’un prédicat verbal : (34) Je n’irai pas (↔ j’irai). (35) Il n’est pas malade (↔ il est malade). (36) Il n’a pas d’esprit (↔ il a de l’esprit). b) sur un autre terme que le verbe : (37) C’est un livre pas ennuyeux du tout. (38) Il est étudiant et non surhomme. 1.2.2.2. La négation partielle. La négation est partielle quand elle implique une limite ou une restriction. (a) LIMITE. Les adverbes ne… guère, ne… jamais, ne… plus constituent des négations partielles dans la mesure où elles portent en fait sur le déterminant du verbe ou sur un attribut. A la négation totale : il n’y va pas (qui répond à une phrase positive du type : il y va) s’opposent les négations partielles : il n’y va guère, il n’y va jamais, il n’y va plus (qui répondent respectivement à des phrases positives du type : il y va souvent, il y va toujours, il y va encore). (b) RESTRICTION. Ne… que constitue une restriction partielle dans la mesure où, au moyen de cet adverbe, on exclut toute personne, toute chose, tout fait, sauf ceux qui sont symbolisés par le terme précédé de que. (Wagner, & Pinchon, 1962: p.394 et p.402). On remarquera qu’ici les termes de « négation totale » et de « négation partielle » prennent un sens particulier, foncièrement sémantique, puisqu’on nous parle de négation totale à propos d’une négation de mot comme : un prêtre non assermenté, qui est le contraire de un prêtre assermenté, et de « négation partielle » à propos d’une « négation de phrase » comme Je ne vous connais plus, qui ne nie pas je vous connais, mais je vous connais encore, donc ne modifie qu’un seul mot de la phrase positive. 25 1.2.3. La négation polémique et la négation descriptive. Comme l'interrogation, la négation représente un second mouvement de la pensée, le premier étant constitué par l'assertion. L'énonciation négative se présente comme s'opposant à une assertion préalable - que celle-ci ait été effectivement émise par son énonciateur, qu'on la lui prête ou qu'on le soupçonne d'y souscrire. Ainsi, il semble difficile d'annoncer à quelqu'un: (39) Pierre n'est pas le cousin de Colette, si personne n'a auparavant prétendu qu'il l'était. On voit donc en stratégie argumentative, la négation joue un rôle contrastif dans la polyphonie discursive. Pourtan, en manœuvre discursive, la négation s'exerce dans le champ ouvert par l'assertion. Les points de vue des philosophes du langage et des logiciens sur la négation ont profondément marqué les théories linguistiques modernes concernant ce phénomène complexe. C’est pour cette raison que dans les recherches des dernières années, on distingue couramment la négation descriptive de la négation polémique. Soient ces trois couples d'énoncés: (40) Marc n'est pas aussi intelligent que Pierre. (41) Marc n'est pas aussi intelligent que Pierre, mais il est bien plus intelligent que lui. (42) Il ne me le dit plus. (43) Il ne me le dit plus, il ne cesse de me le répéter. 26 (44) Paul n'est pas riche. (45) Paul n'est pas riche; il est cousu d'or. Les énoncés de sous (40), (42), (44) recèlent des négations descriptives, alors que (41), (43) et (45) renferment des négations polémiques. Selon O. DUCROT (1973: 123 - 131), cette distinction nous permet de dire que la négation descriptive, propre à la phrase, est l'affirmation d'un contenu négatif et que la négation polémique, par contre, est un acte de négation, la réfutation d'un contenu positif exprimé antérieurement par un énonciateur différent du locuteur ou l'instance énonciative qui produit cet acte. Ainsi, (41) peut-il induire la conclusion: (41') Marc est moins intelligent que Pierre, tandis que son pendant polémique (41) accrédite une orientation argumentative inverse. La structure phrastique (42) peut être paraphrasée par: (42') Il se tait; il garde le silence, alors que (43) représente par excellence une stratégie discursive, une utilisation réplicative de la négation. L'énoncé (44) pourra être glosé par: (44') Paul est pauvre. Ce posé sera rejeté dans l'énoncé (45), dont la direction argumentative, inverse de celle induite par (44), va vers des degrés supérieurs de la richesse. La négation polémique est une stratégie argumentative, basée sur la contestation d'un énoncé antérieur. Sa valeur polyphonique est incontestable; elle fait intervenir deux instances énonciatives: l'énonciateur de l'affirmation antérieure et le locuteur de l'énoncé qui rejette celle-ci. La négation polémique a ainsi un caractère dialogique, réfutatif, réplicatif, polyphonique. Soient ces autres exemples d'énonciations négatives: 27 (46) Elle n'est pas intelligente, elle est brillante. (47) Marie n'est pas belle, elle est charmante. (48) Il n'est pas bête; il est maladroit. À remarquer la structure généralement binaire de la négation polémique: la première partie de l'énoncé, de forme négative, refus de l'affirmation antérieure, est suivie d'une correction, précédée ou non du mais réfutatif; c'est ce correctif qui transforme la négation phrastique, non réplicative, en négation argumentative, de nature polémico-réplicative. 1.2.4. La portée et le foyer de la négation Le foyer de la négation est donc le constituant de la portée de la négation dont la contribution au sens de la phrase fonde la signification négative de cette dernière. C'est le constituant dont la signification en se conbinaisant avec des autres constituants de la phrase produit une signification qui n'est pas conforme à la vérité et qui n'est assertable que combinée avec un morphème inversant cette valeur de vérité. Ce foyer est souvent le constituant qui apporte l'élément informatif central et le plus important de l'énoncé. Ainsi, selon la structure de la phrase, le foyer serait normalement :  dans le cas d'un syntagme nominal (SN) sujet + verbe intransitif : le verbe. (49) Marie travaille → Marie ne travaille pas  dans le cas d'un SN + verbe transitif + complément du verbe : le complément. (50) Marie aime la musique→ Marie n’ aime pas la musique  dans le cas d'un SN + verbe + circonstant : le circonstant. 28 (51) Jean fume (le cigare) dans la journée → Jean ne fume pas (le cigare) dans la journée Il est facile de voir que le cas des quantificateurs doit être traité à part : (52) Tous les hommes rêvent de l’argent → Tous les hommes ne rêvent pas d’argent (= pas tous les hommes) ainsi que celui des adverbes modalisateurs, qui ne sont pas des circonstants : (53) Paul n'a pas vraiment convaincu l'auditoire (= On ne peut pas vraiment dire que Paul ait convaincu l'auditoire) ; comparer avec : (54) Paul n'a pas facilement convaincu l'auditoire (= Il l'a convaincu, mais avec peine) 29 Chapitre 2 : LES EXPRESSIONS DE LA NÉGATION EN FRANÇAIS Dans ce chapitre, nous essayerons de donner un aperçu sur le fonctionnement du système de la négation en français puis nous nous centrerons sur les expressions des types de négation au point de vue de modalité. 2.1. Les opérations négatives et marqueurs La négation repose sur deux opérations fondamentales : une opération axiologique, de nature qualitative, de rejet de ce qui est considéré comme mauvais, comme inadéquat et une opération ontologique qui comporte un vide, une absence, une lacune. Le trait spécifique de la négation française est sa structure à deux temps, nécessitant un formant discontinu dont le premier élément ne engage l’énoncé dans la voie de la négativité qui sera, dans un second temps confirmée ou infirmée par un deuxième indice. Damourette et Pichon ont désigné le premier élément par le terme de discordantiel parce qu’il marque une discordance entre l’ordre de la réalité et la subjectivité, par le terme de forclusif (pas, point, jamais, etc.) l’élément destiné à confirmer la négativité en rejetant l’énoncé en dehors de la réalité et par uniceptif que, celui qui restreint le champ de l’affirmation: (55)Il ne viendra pas. (56)Il ne comprend rien. (57)Il ne viendra plus jamais. (58)Nous ne partirons que demain. 2.2. Le champ de la négation Selon ce critère, on peut distinguer:  une négation absolue, qui suppose d'habitude l'existence de plusieurs indices négatifs (actants, circonstants, termes coordonnés): 30 (65) Je ne connais absolument personne dans cette ville. (66) Je n'ai jamais bu de cognac.  une négation relative, qui, par rapport à la négation absolue, a seulement une valeur temporelle: (67) Marie n'a pas encore passé son permis de conduire. 2.3. Le niveaux d’incidence négative Les phrases négatives ainsi constituées se laissent caractériser et classifier d’après l’incidence (ou la portée) de la négation, par le statut du constituant frappé de négation. Les deux facteurs conjugués (champ et incidence) justifient une classification de la négation grammaticale en:  totale ou de phrase (lorsqu'elle porte sur le verbe seul ou sur le groupe verbal en entier: (59) Je ne parle pas. (60) Il ne bougeait plus maintenant. (61) Il ne dort, ni ne mange.  partielle ou de constituant. On distingue ainsi:  une négation prédicative (ou nucléaire) qui affecte le prédicat en son ensemble, en focalisant le dernier élément du G Préd ( groupe prédicat): (62) Il ne travaille pas = NÉG (il viendra) (63) Il ne viendra pas aujourd’hui. = NÉG (aujourd’hui (il viendra)  une négation non prédicative (non nucléaire) qui affecte un constituant autre que le G Préd: (64) Il a travaillé pour rien.  une négation lexicale : -préfixale (morpho-lexicale): inconnu, desceller, malhabile... -interne: refuser, oublier, ignorer, rarement... (lexèmes définis dans les dictionnaires par la négation de l’antonyme ignorer “ne pas savoir‖, etc.) 31 Le schéma suivant rend compte de ces types de négation: Négation grammaticale nucléaire pleine lexicale non nucléaire préfixale pour rien inconnu refuser desceller oublier malhabile ignorer restrictive ne...que simple associative : ne ne ... personne ne ... pas ne ... rien ne ... point interne rarement ne ... jamais ne ... guère 2.4. La négation prédicative La négation prédicative englobe non seulement le verbe mais le G Préd en son ensemble en conférant à la phrase le statut de phrase négative, mais c’est le dernier constituant du groupe qui est focalisé. Par la négation prédicative on n’annule pas le procès en général mais le procès actualisé par les morphèmes de temps, d’aspect, de personne, de nombre, etc. Dans la phrase Pierre ne travaille pas aujourd’hui la négation annule l’action de travailler exécutée par l’agent Pierre à un moment donné (aujourd’hui). Mais dans 32 la phrase Pierre ne travaillait pas ce jour-là, la négation est limitée par les morphèmes intrinsèques au verbe et par le complément circonstanciel ce jour-là. Elle atteint l’extensité maximum lorsque le verbe est au présent généralisé et que les actants et les circonstants sont des totalitaires négatifs : (68)Personne ne dit jamais rien nulle part. (69)Cela ne m'a aucunement ennuyé. La preuve qu’il en est ainsi nous est fournie par la négation du totalitaire tout : quand on nie le totalitaire positif, on ne nie pas la totalité mais le partiel : (70)Certes, tout n’était pas gagné, nous avions encore beaucoup à faire.(de Beauvoir) La négation prédicative est centrée sur le verbe fini, ce qui confère à toute la communication un statut négatif. Elle peut se présenter :  comme une négation simple: (71) Il ne lit pas.  comme une négation associative : (72) Il ne travaille jamais la nuit.  comme une négation discontinue (coordination négative) (73) Il ne lit ni n’écrit. (74) Respectables ou non, je ne veux ni mulettes ni palourdes (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.10) (75) Je ne l’adore pas non plus. (A.Camus, La peste, p.90) 2.4.1. La négation simple Elle se présente comme négation à formant simple ne ou comme négation à formant discontinu ne...pas/point/guère/plus/nullement/aucunement. 2.4.1.1. La négation prédicative à formant unique La négation prédicative à formant unique ne est une construction marquée stylistiquement, qui apparaît notamment en français littéraire; d'autre part, elle caractérise un énoncé emphatique, ayant un caractère affectif. Les grammairiens 33 distinguent deux situations où l'on emploie cette négation prédicative à formant unique ne: (a) énoncés à caractère idiomatique (le caractère idiomatique de ces structures est révélé par l'absence d'un terme corrélat positif), où ne s'emploie auprès d'un verbe régissant: (76) A Dieu ne plaise! (77) Qu'à cela ne tienne! (78) N'ayez crainte/peur! (79) Ne soufflez mot! (80) N'empêche! (b) énoncés où ne est en variation libre avec la négation à formant discontinu ne...pas; dans ce cas, ne étant porteur des valeurs négatives pleines:  après les verbes: cesser, oser, pouvoir, savoir en français littéraire on omet d'habitude la deuxième négation (pas), surtout lorsque ces verbes sont suivis d'un infinitif: (81) L’on ne pouvait se fier à lui. (Sélection des contes, NXB Trẻ, 1993, p.110) (82) Les jeunes filles n’osaient respirer. (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.179) (83) Dans son ignorance de Paris, elle ne savait où frapper. (84) Elle ne cesse de travailler.  après les structures hypothétiques à caractère emphatique, appartenant surtout à la langue littéraire: (85) Elle y serait encore avec nous si elle n'était morte.  après les structures conditionnelles ou hypothétiques inversives, sans élément de relation: (86) N'était ce décor autour de nous, on se serait cru dans quelque foyer populaire.  subordonnées relatives dont l'antécédent est précédé d'un quantitatif partiel (restrictif) ou virtuel (universel ou généralisant): 34 (87) Il y a peu de peuples qui n'aient été étudiés.  phrases interrogatives rhétoriques: (88) Qui ne l'aurait fait, qui ne l'aurait pensé?  phrases contenant le gallicisme il y a suivi d'un nom [+division temporelle]: (89) Il y avait déjà deux mois que je ne l'avais vue à Hanoi. c. énoncés à sens affirmatif, où ne est appelé "explétif" et s'emploie en langue littéraire après:  les verbes craindre, avoir peur, appréhender, éviter, empêcher et les nominaux dérivés à partir de ces verbes: la peur, la crainte: (90) Je crains qu'il ne pleuve. (91) La crainte que les voisins ne le trahissent l'obsédait tout le temps. (92) Evitons que les relations avec nos voisins ne se dégradent!  certaines locutions conjonctives qui introduisent toutes sortes de subordonnées circonstancielles: de peur que, de crainte que, à moins que, sans que, jusqu'à ce que, en attendant que, avant que, pourvu que, etc: (93)Partez avant que papa ne rentre. (94) Elle viendra à moins qu'elle ne soit malade.  avec des comparatifs d'inégalité (formes analytiques: plus, moins + Adj/Adv., ou synthétiques: meilleur, moindre, mieux, pire) ou l'adjectif autre: (95) Elle se sentait mieux que je ne pouvais l'espérer. (96) Il est moins mauvais qu'il ne le dit. (97) Il est autre que je ne l'aurais imaginé. 2.4.1.2. La négation prédicative simple à formant discontinu En général, le formant de la négation courante est discontinu: ne + Vf + pas/point/guère/plus/nullement/aucunement. Les rapports que contractent entre eux ces indices négatifs sont d'interdépendance. Si pas, point et guère expriment, du point de vue sémantique, de différentes nuances de l'intensité négative, plus ajoute une nuance temporelle, alors que nullement et aucunement ajoutent une nuance qualitative. 35  ne...pas est une suite de cohésion moyenne, parce que, d'un côté, entre le verbe et la négation pas peuvent s'infiltrer des adverbes (sûrement, sans doute, certainement, évidemment, même, toujours, pourtant), d'autre part, entre ne et le verbe on place les pronoms personnels ou adverbiaux: (98) Elle n'a certainement pas raison. (99) Il ne faisait décidément pas un voyage en Chine. (100) On ne savait vraiment pas où donner de la tête. (101) Je ne le vois pas. Je n'en veux pas. Ce formant discontinu peut avoir une expansion exprimant l'intensité: (102) Je n'aime pas du tout cette personne.  ne... point est un synonyme intensif de ne...pas, qui n'est plus employé en français familier: (103)Il disait qu’à la vérité, je n’en avais point, d’âme (A.Camus, l’étranger, p.155) L'expansion du tout peut aussi apparaître avec ce formant discontinu: (104) Votre opinion ne m'intéresse point du tout.  ne... guère est une négation atténuée: (105) Elle ne mange guère depuis sa maladie. Cette négation peut se combiner avec l'adverbe plus, ayant deux valeurs différentes, en fonction de la place occupée par l'adverbe. S'il est antéposé à guère, le syntagme a une valeur temporelle: (106) On ne peut plus guère concevoir la vie moderne sans ordinateurs. (107) Si plus suit guère, le syntagme a une valeur quantitative: (108) Cette région est presque dépeuplée: de nos jours elle ne compte guère plus de cinq cents habitants.  ne...plus a un sens temporel. Il ajoute à la négation une vision chronologique du procès qui est décomposé en deux étapes: l'une initiale et positive, l'autre finale et négative. Une phrase telle que Marcel ne fume plus a comme posé Maintenant Marcel ne fume pas et comme présupposé Autrefois Marcel a fumé. A sont tour, 36 ne...plus peut avoir comme intensif du tout: Il n'est plus ivre du tout. Placé devant un verbe et en présence d'un autre substitut négatif, plus a une valeur intensive et on obtient ainsi une négation prédicative à formant tripartite: (109) Plus personne ne passe dans les rues après les 23 heures. (110) Plus rien ne m'intéresse à présent. (111) Plus aucun espoir ne subsiste pour ce malade. Parfois, il est placé après le verbe: (112) Ils n’avaient plus rien à faire avec moi (A.Camus, L’étranger, p.175).  ne... nullement/aucunement ont une valeur négative plus forte que ne...pas: (113) L'écriture n'est nullement un moyen facile de communication. (114) On veut voir dans sa définition ce qui ne s'y trouve aucunement. 2.4.2. La négation double des actants et des circonstants Les différents constituants nominaux (sujet, objet direct, indirect) peuvent être représentés par des substituts négatifs (Personne et rien fonctionnent uniquement comme substituts négatifs ) : personne, rien, pas un, nul, aucun ou par des substituts positifs niés à l'aide d'un prédicat négatif : nul, pas un, aucun.  personne est toujours un substitut [+animé] qui remplit les fonction syntaxiques caractérisant tout actant nominal: - GN1: (115) Personne ne troublait son intimité. - GN2: (116) Je n'ai rencontré personne. - GPrép: (117) Je ne le dirai à personne. (118) Tu ne médiras plus de personne. (119) Elle ne sortait avec personne. (120) Nous ne comptons sur personne.  rien est un substitut [-animé] qui occupe les positions suivantes: - GN1: (121) A présent, rien ne me touche. - GN2: (122) Je ne t'ai rien apporté. - GPrép: (123) Je ne pense à rien. Je n'écris avec rien. 37  aucun peut fonctionner comme substitut négatif: - GN1: (124) Aucun (de mes amis) ne m'a rendu visite pendant les vacances. - GN2: (125) Je n'ai vu aucun dans le magasin. Il est plus fréquemment employé comme prédéterminant négatif: (126) Aucun livre et aucune revue n'attiraient l'attention du jeune homme.  nul est le synonyme littéraire de aucun, et s'emploie toujours comme substitut ou comme prédéterminant négatif. Dans son cas, l'emploi comme substitut est plus répandu que comme prédéterminant. Il faut préciser que nul ne s'emploie jamais comme objet direct: Je n'ai vu nul. (127) Nul ne réussit sans effort. (128) Tu ne m'offres nulle garantie sérieuse.  pas un s'emploie surtout comme prédéterminant, plus rarement comme substitut: (129) Des navires passaient, mais pas un ne nous voyait. (130) Je ne soufflerai pas un mot sur cette affaire. 2.4.3. La négation prédicative des circonstants Dans la négation prédicative double, un déterminant adverbial (= un circonstanciel) peut être réalisé par un substitut adverbial négatif.  jamais caractérise le procès du point de vue temporel: (131) Maman n’avait jamais pensé de son vivant (A.Camus, l’étranger, p.13) (132) Jamais mon oreille n'avait perçu tant de bruit. (A.Camus, l’étranger, p.172)  nulle part caractérise le procès du point de vue spatial: (133) Ils ne seraient pas loin, or je ne les vois nulle part. (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.7) (134) Je ne vais nulle part sans ma femme.  nullement et aucunement représentent des totalitaires négatifs, renvoyant à toute la classe des déterminations qualitatives et quantitatives à la fois. 38 2.4.4. La négation multiple. Cette négation affecte le verbe et plusieurs constituants à la fois (les actants et les circonstants aussi). Lorsque le mode du verbe est l'indicatif et le temps est le présent, en niant tous les actants et les circonstants, on obtient une extension maximum de la négation: (135) Je ne parlerai plus à personne (136) Je ne bois jamais aucune boisson alcoolique. 2.4.5. La négation prédicative discrète Ce type de négation témoigne d'une discontinuité de la zone négative et affecte successivement plusieurs constituants de phrase. Elle peut se réaliser de façon explicite ou implicite. 2.4.5.1. La négation discrète explicite Les formants de la négation discrète explicite sont spécifiques à ce type de négation, les éléments constitutifs d'un certain groupe syntaxique étant rattachés entre eux par l'adverbe ni. Le rôle de cet adverbe négatif est de coordonner les constituants du groupe syntaxique. On enregistre plusieurs structures possibles: - ni A, ni B,....ni N: (137) Ni Tarrou ni Rieux ne répondirent encore. (A.Camus, La peste, p.205). (138) Je ne viendrai à l'école ni lundi, ni mardi. (139) Nous n'avons ni chanté, ni dansé, ni lu, ni dessiné aujourd'hui à l'école. - ni A, ni B, ni C,.... ou N: (140) Elle n'aime ni (les) gâteaux, ni (les) glaces, ni (les) bonbons ou (le) chocolat. (Remarque: l'article peut être effacé devant les noms coordonnés par ni). - ne pas A, ni B: (141) Nous n'aimons pas le cinéma, ni le théâtre. (142) Elle ne mange pas assez de fruits, ni de légumes. - ne V1 ni ne V2: 39 (143) Personne n'entre ni ne sort de cette chambre. (144) Il ne lit ni ne dort. 2.4.5.2. La négation discrète implicite Cette négation se réalise à la suite d'un processus logique de comparaison qui établit une similarité négative entre deux éléments distincts, dont l'un est présent (explicite), et l'autre est absent (implicite). Le formant négatif qui caractérise ce type de négation est non plus: (145) Je n'ai pas vu Marie aujourd'hui. Moi non plus. (=Moi non plus, je ne l'ai vue aujourd'hui). 2.4.6. La négation prédicative restrictive (=exceptive) La négation amorcée rendue par le simple ne peut être annulée par un «inverseur de négativité», l’indice que, par lequel on soustrait le segment qu’il introduit à la négativité, en évoquant un ensemble négatif dont les frontières sont refoulées dans la zone du présupposé, de l’inactuel. Cette négation fonctionne comme un signe de positivation, et a la valeur de l'adjectif seul ou de l'adverbe seulement: (146) Je ne sentais plus que les cymbales du soleil. (A.Camus, L’étranger, p. 94) En introduisant un infinitif, que annule tous les autres procès en les renvoyant dans une zone de la virtualité présupposée: (147) Il ne demande qu'à partir. Les demi-négations rien, personne, jamais explicitent dans la chaîne, la zone négative à laquelle on soustrait l`élément introduit par que: (148) Personne ne résoud ce problème que Ngo Bao Chau (“seul Ngo Bao Chau résoud ce problème”) Dans certains contextes, la combinaison ne ... jamais ...que peut aller jusqu’à l`inversion totale du signe pour signifier ―toujours‖: (149) Elle n’a jamais aimé que moi. 40 Que peut se combiner avec pas, point pour exprimer une extension positive de similarité. Le tour ne ... pas ... que exprime une assertion affirmative paraphrasable par seulement: (150) Je n'ai pas qu'une voiture (=j'en ai plusieurs). (151) Tu ne portes pas que des jeans. (=tu portes aussi des robes) (152) L'homme ne vit pas que de pain. (Jésus) Dans les phrases où le complément d`objet direct précède le que exceptif, on emploie la variante réduite de l’article indéfini, de: (153) Je n’avais de sentiments que pour ma mère. 2.5. La négation non prédicative Cette négation est incidente à un constituant de phrase, autre que le verbe fini. 2.5.1. La forme négative de c'est En français il est possible d'extraire de la zone négative tout constituant de phrase, à l'aide du gallicisme c'est à la forme négative, dont le rôle est à mettre en évidence le constituant respectif: - GN1: (154) Ce n'est pas la littérature qui me passionne. (155) Ce n'est pas Marie qui me l'a dit. - GN2: (156) Ce n'est pas (le sport + Jean) que j'aime. - GPrép: (157) Ce n'est pas à (Marie + l'examen) que je pense. - Attribut: (158) Ce n'est pas (modeste + professeur) que tu es. - GAdv: (159) Ce n'est pas là-bas que j'aimerais passer toute ma vie. 2.5.2. La négation non prédicative peut être incidente à un déterminant  du nom – à l'aide des adverbes pas, point, guère, nullement (langue familière): (160) C'est une fillette nullement sage. (161) Ce sont des gens pas trop honnêtes. 41 (162) Point convaincue de la justesse de mon argument, elle continua son enquête.  d'un groupe verbal – à l'aide des substituts adverbiaux ou nominaux: (163) Elle travaille pour rien. (164) Connais-tu personne de plus laid que cet homme? 2.5.3. La négation des formes verbales non finies Cette forme négative portant sur l’infinitif, le gérondif ou le participe présent est considérée comme non prédicative, parce qu'elle ne confère pas à la phrase entière un statut négatif: (165) Je finissais par me dire que le plus raisonnable était de ne pas me contraindre (A.Camus, L’étranger, p.171) (166) Elle surveillait avec une inquiétude croissante Colomban, qui, ne se croyant pas guetté, restait en extase. Les deux indices négatifs précèdent l'infinitif, surtout dans la langue courante: (167) Je te prie de ne pas salir ta robe. (168) Il faut ne point la contrarier. (169) Il veut ne plus en parler. Pourtant, la postposition du deuxième indice négatif est courante, surtout en français littéraire: (170) Il aimerais mieux ne se marier point. Avec les verbes auxiliaires être et avoir les deux positions sont possibles: (171) Elle se donne assez de peine pour ne pas faire des gaffes. (172) Ce qui me fait le plus souffrir c'est de n'avoir pas toujours le courage de dire la vérité. 42 2.6. L’emploi des demi-négations Le substitut nominal personne peut figurer dans toutes les positions caractéristiques du nom, en se situant à tous les paliers syntaxiques de la phrase. - sujet : (173) Personne ne peut imaginer ce que sont les soirs dans les prisons. (A.Camus, L’étranger, p.30) - sujet logique : (174) Il n’y a personne dans la maison. - complément direct: (175) Ils n’avaient tué personne dans cette région. - complément prépositionnel : (176) Je ne ferai rien à personne. (177) Elles n’étaient valables pour personne. - complément du nom: (178) Thị Nở n’était donc la femme de personne. Dans ses emplois positifs, personne a le sens de “qui”, “quiconque” “qui que ce soit”: (179) Je ne crois pas que personne les connaisse. (“quelqu’un”) (180) Ce n’est pas qu’on puisse avoir confiance en personne.(“qui que ce soit”). Le substitut nominal rien [- animé] peut, tout comme personne, occuper les mêmes positions syntaxiques: - sujet: (181) Rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté. (Ho Chi Minh) - objet direct: (182)Le docteur lui avait dit que ce n’est rien. (A.Camus, L’étranger, p.88) - objet prépositionnel (183) Je ne pensais à rien parce que j’étais à moitié endormi (A.Camus, L’étranger, p.85) 43 Rien est, dans les contextes où il apparaît un élément négatif ou de sens négatif, la variante littéraire de ―quelque chose‖ : (184) Mais le président m’a demandé si je n’avais rien à ajouter. (A.Camus, L’étranger, p.164) (183) Je ne me souviens plus de rien. (A.Camus, L’étranger, p.30) Aucun peut apparaître en position de prédéterminant négatif ou de substitut de quantité nulle. Comme prédéterminant il connaît une variante de genre, mais ne s`emploie au pluriel qu’avec les subtantifs pluralia tantum. (186) Aucune fille n’est plus attrayante de son goût. (187) Cela n’avait aucune importance. (A.Camus, L’étranger, p.30) (188) Aucun des petits garçons ne lui plaisait.(Sélection des contes, NXB Trẻ,1993, p.20) Dans ces emplois positifs aucun est une variante de quelconque ou de quelque chose: (189) Elle était incapable d’aucune réaction. (190) Croyez-vous qu’aucun deux soit averti ? L’adverbe négatif aucunement exprime une négation adversative: (191) Création continue, chacun des plans n’a aucunement été jugé de façon définitive. (Paris-Match) Comme toutes les demi-négations, aucunement a à l`origine un sens positif, qui est d`un emploi archaïsant: (192) Je crois qu’on puisse aucunement soutenir cette opinion. Nul présente les caractéristiques suivantes:  morphologiquement, il connaît une variante du féminin (nulle),  du point de vue morpho-syntaxique il assure les deux fonctions de prédéterminant et de pronom,  syntaxiquement, il est exclu de la position de complément d’objet direct (193) Nulle puissance terrestre ne peut faire que vous l’évitiez. (Camus) (194) Cet agence n’avait nulle garantie en cas d’accident. 44 Nul en tant qu’adjectif peut avoir un sens qualitatif ―sans valeur‖, ―sans mérite―: (195) Cet élève est nul en mathématiques. L’indice jamais est un substitut adverbial qui se caractérise par une position assez libre à l’intérieur de la phrase, mais normalement il dissocie les constituants du G Préd: (196) J’ai répondu qu’on ne changeait jamais de vie.(A.Camus, L’étranger, p.30) (197)Je n’avais jamais eu de rapports avec la justice.(A.Camus,L’étranger, p.103) Jamais, en tant que demi-négation, connaît des emplois positifs en contexte négatifs, interrogatifs, hypothétiques, comparatifs ou avec des éléments régissants de sens négatif: (198) Comment pourrait-il jamais parler ? L’indice de négation plus est employé avec un sens aspectuo- temporel dans une phrase à présupposition positive : le procès est décomposé en deux étapes successives, l’une initiale et positive, l`autre finale et négative: (199) Il fumait autrefois. Maintenant il ne fume plus. Cet ordre de succession est obligatoire et irréversible. La tradition distingue très nettement entre le plus de temporalité négative et le plus quantitatif, employé aussi dans des comparaisons d`inégalité. Ces deux éléments constituent des entités considérées comme distinctes en vertu de leurs traits distributionnels différents. En effet, plus négatif ne se combine jamais avec pas étant donc une négation imperméable, tandis que le quantitatif admet cette combinatoire: (200) Il ne travaille plus. (négatif) (201) Il ne travaille pas plus que son frère. (quantitatif d’inégalité) En conformité avec le principe ―une forme un sens― il faut découvrir le fonctionnement en langue de l’unité ―plus‖ qui permet cette diversification discursive. En effet, si l’on compare les deux emplois de plus on peut constater qu’il existe dans les deux cas une relation d’opposition que contractent deux entités dont l’une est caractérisée par un trait positif et l’autre par un trait négatif. Dans le cas de plus 45 négatif, les deux entités sont les deux étapes du procès envisagé, tandis que dans le cas de plus comparatif les entités mises en relation sont de nature quantitative. Certains contextes négatifs où plus quantitatif figure en présence de déterminants de temporalité successive semblent confirmer l’idée qu’il existe un seul signifié sousjacent à ces deux unités: (202) Je pense que ce ne sera pas plus grave aujourd’hui qu’hier. (203) Pas plus à Hanoi qu’à Ho Chi Minh-Ville, on ne connait jamais véritablement un bonheur. Dans une phrase telle que Il ne tiendra plus longtemps il y a un amalgame de quantité et de durée. Dans les monorèmes, plus est un indice conjoint car il demande toujours le support d’un autre élément: (204) Plus maintenant. (205) Plus rien. Plus peut dépendre d’un adjectif quantifié : (206) Une femme plus très jeune... Plus peut être antéposé au Vf s’il est combiné avec un autre indice de négation: (207) Et depuis je n’ai plus rien su d’elle (C.Quine, Alice et la pantoufle d’hermine, p.24) 2.7. Le combinatoire des demi-négations Les demi-négations peuvent se combiner entre elles dans des structures négatives complexes. Les mécanismes qui rendent possible d’accroître de plusieurs unités le noyau négatif de la phrase sont régis par les aptitudes des demi-négations à se combiner entre elles, mais il existe des limitations discursives, le nombre des constituants négatifs ne dépassant pas en général trois: (208) Elle ne dit jamais rien à personne. (209) Personne n’est jamais avec personne. (Camus) 46 Chapitre 3 ANALYSE ET COMPARAISON DE LA SYNTAXICO - SEMANTIQUE NEGATIVE EN FRANÇAIS ET EN VIETNAMIEN Dans le cadre d’un mémoire, nous ne pouvons pas aborder toutes les expressions négatives de deux langues. C’est pourquoi dans ce chapitre, nous centrerons principalement sur l’analyse et la comparaison de la composition et de la portée de la négation en français en et en vietnamien. C’est la base la plus importante qui nous aide à identifier la structure et la signification des phrases négatives dans chaque langue. Les commentaires en partie sur les similitudes et les différences et le correspondant et le non-correspondant dans chaque langue nous rapporteront une vision plus globale de la syntaxe et de la sémantique des phrases négatives. De plus, cela fait la prémisse pour les recherches appliquées dans l'enseignement et dans la communication en français. 3.1. L’analyse et la comparaison de la syntaxe et de la sémantique sous le mode de composition En théorie, les phrases négatives peuvent être formées par diverses méthodes, y comprenant le mode phonétique. Les locuteurs natifs peuvent exprimer ton négatif en changeant de normal à cruel, mettre l’accent tonique en opposition avec les constituents soulignés ou corrigés, ou de passer le foyer d'information sur les composants à l'opposition. En outre, si nous nous basons seulenment sur les moyens d'expression, sans faire attention au contenu négative, les deux langues ont clairement leurs formes négatives, mais ces formes sont utilisées pour interdire ou confirmer. Toutefois, l'analyse et la comparaison des aspects de sémantiques et de syntaxe nous demandent d’analyser les significations négatives qui sont modélisées. C’est pourquoi que notre mémoire s’intéresse principalement à analyser et comparer la mode de place et la mode d’utilisation des structures syntaxiques, la mode du vocabulaire et la 47 méthode morphologique. En général, les deux langues ont les moyens de réaliser la signification de négation descriptive ou polémique. Pour le but de comparaison, nous utilisons le modèle intermédiaire de transmettre la sémantique et la structure de deux langues, mais en fait, certainement il n’y a pas de correspondance absolue surtout dans les variations. 3.1.1. Les principaux moyens négatifs du vietnamien Le vietnamien a 10 principaux groupes de moyen négatifs correspondants et non-correspondants à ceux du français : - Le mot KHÔNG (210) Tiếng pháp không dễ (le francais n’est pas facile) - Le mot CHẲNG (CHẢ) (211) Em chả dám (Nam Cao) (Je n’ose pas) - Le mot CHƯA (CHỬA) (212) Lớp học chưa bắt đầu (La classe ne commence pas encore) - Les mots négatifs Ứ, ĐẾCH, KHỎI, KHỈ, CÓC, NGHỈ (utilisés dans les expressions familières ou populaires ) (213 Ông cóc cần (Je m’en fiche) - Les groupes de mots KHÔNG, CHẲNG, CHƯA avec ou sans (PHẢI, LÀ) (214) Nó không phải là con dâu tôi (Elle n’est pas ma belle-fille) - Les groupes de mots KHÔNG, CHẲNG, CHƯA avec ou sans (BAO GIỜ, HỀ) (215) Họ chưa bao giờ ở Pháp (Ils ne sont jamais en France) - Les groupes de mots/la combinaison de mots négatifs et les mots indéfinis : KHÔNG, CHẲNG (AI, GÌ, ĐÂU)… ; (216) Không gì ngăn được dòng lũ đó (Rien n’empêche cette inondation ) - Les formes négatives de rejet et les mots indéfinis (KHÔNG) CÓ, ĐÂU, NÀO CÓ …ĐÂU, ĐÂU CÓ…LÀM GÌ CÓ…CÓ PHẢI…ĐÂU, ĐÂU (CÓ) PHẢI, MÀ. (217) Tôi đâu có ở nhà tối hôm qua (Je n’ai pas été à la maison hier soir) - Les adverbes HIẾM KHI, ÍT KHI, HỌA HOẰN 48 (218) Họa hoằn lắm tôi mới gặp được nàng (Rarement, je la rencontre) - Les mots NGOẠI TRỪ, TRỪ PHI, NHƯNG (KHÔNG PHẢI LÀ), CHỨ (KHÔNG PHẢI LÀ) (219). Anh ta là bạn tôi chứ không phải người xa lạ (Il est mon ami, pas un inconnu) 3.1.2. Les principaux moyens négatifs du français En francais, les principaux moyens négatifs du francais comprennent : 3.1.2.1.Le monèmes de négation PAS (không) PAS + adjectif positif, sans utilisation de la particule NE. Cet usage se rencontre à l'oral seulement. (220) C'est pas direct. (không trực tiếp) On pourrait être tenté de considérer ces constructions comme des variantes familières de la construction verbale négative correcte. Ce serait le cas si PAS était incident au verbe, or il est incident à l'adjectif dans les exemples : (221) C'est un train pas direct (đó là tầu không trực tiếp) PAS est empoyé dans les réponses négatives courtes: (222) Tu viens ? Certainement pas ./ Absolument pas./ Pas question./ Pourquoi pas? (223) Tu m’aimes ? Pas du tout. 3.1.2.2. Le monèmes de négation NON (không) L'élément NON a énormement d’emplois. La nomenclature du Petit Robert présente des termes où NON est lié par un trait d’union au terme négativisé. Actuellement, on forme des quantités de néologismes avec ce monène : Leçon non sue (bài học không được biết, Non loin de là (không xa nơi đó) 49 Il y a aussi une autre créativité sur ce modèl mais avec trait d’union : la nonagression (sự không xâm lược), La politique de non-alignement (chính sách không liên kết) Non peut aussi à lui seul exprimer la négation d’une phrase entière, donc il peut fonctionner en tant que mot-phrase : (224) Tu veux m’aider ? (Bạn giúp tôi nhé ?) Non (Không) . Il est dans ce cas appelé anaphorique. Les négations anaphoriques, renvoyant à un élément antérieur, sont des réactions négatives à des questions, affirmations ou injonctions, exprimées surtout par un non seul : (225) Vous avez déjà visité Rome ? (Các bạn đã thăm Rome rồi à ?) Non (Chưa). Parfois non est renforcé par pas du tout ou par un adverbe comme certainement et sûrement (chắc chắn). Non peut aussi s’insérer dans une phrase pour servir de renforcement : « Cette pièce est géniale, non ? » (Căn phòng này tuyệt vời, không phải sao ?). Placé ainsi à la position finale, il remplace « n’est-ce pas »(có phải không). Non peut également servir de demande de confirmation, alors placé juste après le mot envisagé : (226). Tu restes ici longtemps ?(em sẽ ở đây lâu chứ ?) Non, une semaine. (Không, một tuần thôi) 3.1.2.3. La combinaison de plusieurs monèmes : (a) Règle générale de la négation. Dans cette partie, nous analyserons plus profondement l’emploi le plus général la négation en deux langues. En français, les particules NE et PAS combinent avec le verbe (ou auxiliaire) pour faire la structure négative verbale (ou bien la structure négative du prédicat). C’est la structure négative principale dans la communication quotidienne des Français. Cette structure donne les modèles suivantes : 50 S + NE + V (conjugué) + PAS (+ C/O/A) (227) Il ne travaille pas aujourd’hui (nó không làm việc hôm nay) S + NE + Auxiliaire + PAS + PP (+ C/O/A) (228) Paul n’a pas mangé (Paul đã không ăn) S + V (+ C/O/A) PRÉ + NE + Auxiliaire + PAS + PP (+ C/O/A) (229) Je fais des excuses pour n’être pas venu chez elle hier soir (Tôi xin lỗi vì không đến nhà nàng tối hôm qua) S + V + (PRÉ) + NE PAS + V (à l’infinitif) (230) Tu ne peux pas ne pas venir (Cậu không thể không đến) NE + V (conjugué) + PAS (+C) (à l’impératif) (231) N’entrez pas ! (không được vào) En vietnamien, il y a une similitude avec la structure négative verbale (ou bien la structure négative du prédicat) contenant le mot négative KHÔNG (exprimant la signification négative qui ne concerne pas le marqueur de temps), CHẲNG, CHẢ (la variante dans la communication familière) (la négation sans marqueur de temps mais accompagnée de l'attitude du locuteur), KHÔNG HỀ (la négation avec marqueur de temps), CHƯA (la négation du temps, du marqueur de temps ; la négation implique une action, un état, qui n'a pas été réalisé, mais est en mesure d'effectuer, après ce moment - l'équivalent de .. PAS ENCORE en français) est placé devant le verbe de l'action, de l'état, et accompagné des mots de temps comme ĐÃ, SẼ SẮP (devant les mots négatifs) et ĐANG (après les mots négatifs). C’est une structure négative principale dans la communication des Vietnamiens. C’est aussi la structure qui a de nombreuses similitudes avec la construction négative NE…PAS du français. On a aussi des modèles correspondants tels que : CN + (ĐÃ/SẼ) + KHÔNG (PHẢI/LÀ) + (CÓ/THỂ, NÊN) + (ĐANG) + VT + (TN/BN/TrN). (232). Chúng ta không thể sống trên sao hỏa ( Nous ne pouvons pas vivre sur le Mars. CN + KHÔNG(ĐƯỢC)/ĐỪNG/CHỚ + V (TN/TrN) 51 (233). Chớ đến nơi đó ! (Ne viens pas là !) - La négation avec NE … POINT est normalement utitilé dans la littérature. Dans la vie courante, cette expression peut avoir un sens plus fort que celle de NE... PAS (son sens sera équivalent à celui de la négation avec NE... PLUS. En vietnamien elle pourra se traduire par "không chút nào") : (234)Votre taux de chollestérol est assez élevé: point de frites, point de graisses, point d' oeufs, point d' alcool.(tỉ lệ chollesterol trong máu của anh tương đối cao : không được dùng đồ chiên, mỡ và rượu bia nữa) - S'il s'agit de la négation d'une alternative (disjonction), on a NE... NI... NI...(không…cũng không…), au lieu de NE... PAS : Affirmative: (235) Prends-tu du café ou du lait ? (Type interrogatif) (Bạn dùng cà-phê hay dùng sữa ?) Négative: (236) Je ne prends ni café ni lait. (Type déclaratif) (Tôi không dùng cà – phê cũng không dùng sữa) Mais pour nier le sujet, on dit: (237) NI Jean NI Pierre ne sont à la maison.(Cả Jean và Pierre đều không có ở nhà) (b) Des cas particuliers. Si on utilise une particule qui indique déjà une négation totale ou partielle, le PAS disparaît et donne lieu à d' autres particules (ou constructions) négatives: - NE... JAMAIS (không …bao giờ) (apparaît aussi comme antonyme de souvent, toujours, déjà...) (thường xuyên, luôn luôn, đã...). Ce type de négation indique que l' action n'existe à aucun moment. 52 (238) Tu as dit ça?(cậu đã nói điều đó ?) Non, je ne dirai jamais ça.(Không, tôi sẽ không bao giờ nói điều đó) (239) Tu as déjà vu une voiture ici ?(Cậu đã nhìn thấy một chiếc xe ở đây phải không ?) Non, je n' en ai jamais vu.(Không, tôi chưa bao giờ nhìn thấy cái nào) (240) Tu vas souvent à l' opéra ?(cậu thường xuyên đến nhà hát ?) Non, je n' y suis jamais allé.(Không, tôi chưa từng đến đó bao giờ) - PAS ENCORE et NE... PAS ENCORE: (chưa, vẫn chưa, chưa từng) (241) Tu es déjà allé à Paris?(Cậu đã từng đến Paris ?) Pas encore (Chưa) ou Non, je n' y suis pas encore allé. (Chưa, tôi chưa từng đến đó) - NE... PLUS (không…nữa) (apparaît comme antonyme de ENCORE). Cette négation indique que l' action a cessé d' exister. (242) Tu as encore mal à la tête?(Cậu còn đau đầu nữa không ?) Non, je n’ai plus mal.(Không, tôi không còn đau nữa) NE…PAS,(không) NE... PLUS (không còn) donnent lieu à NON PLUS (cũng không) quand on réitére un sens négatif : (243) As-tu encore de l' argent ?(cậu còn tiền không ?) Réponse 1: Non, je n' ai plus d' argent.(Không, tôi hết tiền rồi) Réponse 2: Moi non plus. (Tôi cũng không) 53 - NE... GUÈRE (négation partielle: en vietnamien a le sens de "ít", "không nhiều", "không lâu") (244) . Tu connais bien la France ?(Cậu biết rõ nước Pháp ?) Non, je ne la connais guère.(Không, tôi biết ít về nước Pháp) - NE... PERSONNE (không …ai) ou PERSONNE... NE (không ai… ) (apparaît comme antonyme de quelqu' un, les personnes, les gens,(ai đó, mọi người) etc.): (245) Tu es allé chez tes oncles ?(Cậu đã đến nhà các chú bác ?) Oui, mais je n'y ai trouvé personne.(Đúng vậy, nhưng tôi không thấy ai ở đó cả) (246) Quelqu'un t’a aidé pour ce travail ?(Ai đó đã giúp cậu công việc này ?) Non, personne ne m'a aidé. (Không, chẳng ai giúp tôi cả) MAIS quand PERSONNE occupe la fonction de SUJET, la particule NE vient immédiatement après cet indéfini: (247) Il n'aime PERSONNE...(nó không yêu ai) et PERSONNE ne l’aime. (không ai yêu nó) - NE... RIEN (không… gì) (apparaît comme antonyme de quelque chose, tout (thứ gì, tất cả...): (248) Tu bois une bière ?(cậu uống bia nhé ?) Non, je ne bois rien.(không, mình không uống gì cả) (249) Tu as mangé ?(cậu đã ăn rồi à ?) Non, je n' ai rien mangé.(chưa, mình chưa ăn gì cả) 54 Mais dans les cas où RIEN occupe la fonction de SUJET (à exemple de ce qui se passe avec PERSONNE), la particule NE vient immédiatement après cet indéfini: (250) Rien ne vaut une belle nuit de sommeil.(Không có gì giá trị bằng một đêm ngủ ngon lành) - NE.... QUE (chỉ) (Négative restrictive fonctionne comme équivalente de l' adverbe SEULEMENT ): (251) Il a seulement trois ans. => Il n'a que trois ans. (Nó mới chỉ 3 tuổi) - NE... PAS DU TOUT (không …chút nào) ou PAS DU TOUT (không chút nào) (correspond à une gradation de l' intensité de la négation): (252) Tu aimes ça ?(Bạn thích cái đó không ?) Pas du tout (không chút nào) (=> Je n' aime pas du tout ça.) (tôi không thích cái đó chút nào) - NE... AUCUN / AUCUNE (không nào) (apparaît comme antonyme de un ou tout) (253) Tu as mangé des pommes ?(Cậu đã ăn táo ?) Non, je n'en ai mangé aucune (Không, tôi không ăn quả nào) Mais dans les cas où AUCUN / AUCUNE occupe la fonction de SUJET (à exemple de ce qui se passe avec PERSONNE et RIEN), la particule NE viendra après cet indéfini: (254) Aucun d'entre nous n'ira en vacances.(Không ai trong số chúng tôi sẽ đi nghỉ) La valeur positive de aucun est présentée dans les emplois de aucuns, d’aucuns comme pronom sujet, signifiant quelques-un, certains: (255) Ce fait est raconté par aucuns. (Chuyện đó được một số người kể) (256) D’aucuns vous diront que…(Ai đó sẽ nói với anh rằng…) 55 Aucun a aussi un sens positif dans : (257) Il joue mieux qu’aucun de ses amis. (Nó chơi tốt hơn bất kỳ ai đó trong số bạn nó) NE... AUCUN peut aussi être remplacé par NE…NUL. (258) Je n'attends AUCUN invité. >Je n'attends NUL invité.(Tôi không đợi khách nào cả) - Le NE comme particule expletive (le NE explétif sert à peine à renforcer le sens de la phrase): (259) Je crains qu' il ne fasse des bêtises.(Tôi sợ nó làm điều dại dột) Après des verbes qui indiquent le DOUTE ou le SOUCI ou après les conjonctions comme : À MOINS QUE, SANS QUE, AVANT QUE…. ou dans les phrases comparatives (260) Il joue du piano mieux qu' il ne chante.(Nó chơi piano hay hơn là nó hát) Mais dans des questions réthoriques telles que Qui ne le comprendrait ?(Ai mà không hiểu điều đó ?) ou Qui ne le croirait ?(Ai mà không tin điều đó ?) NE exprime un sens négatif. NE seul exprime un sens négatif dans les structures telles que ―Je ne sais comment résoudre ce problème” (Tôi không biết giải quyết vấn đề này thế nào) ou avec les verbes POUVOIR, CESSER DE, OSER, suivis d' un INFINITIF: (261) Je n' ose lui dire ce que j' ai fait.(Tôi không dám nói với nó việc mà tôi đã làm) (262) Je ne peux vous rendre vos vêtements.(Tôi không thể trả lại anh quần áo của anh) (263) Il ne cesse de parler, le bavard! (Nó không ngừng nói, đồ lắm điều !) 56 - La préposition : SANS (không, chẳng) Cette préposition qui marque la négation, la privation, l'absence ou l'exclusion d'une personne ou d'une chose n'est pas toujours suivie d'un singulier. On va devoir faire appel à la logique du sens de la phrase pour accorder correctement le mot (ou groupe de mots) qu'elle introduit. La préposition SANS va, en règle générale, se positionner entre deux noms. (264) Un repas SANS fromages c’est comme un baiser SANS moustache (proverbe) (Một bữa ăn không phó-mát thì giống như một nụ hôn không ria mép). Cette préposition peut se trouver aussi entre deux verbes mais sans influence sur l’accord : (265) Il a choisi de mourir SANS reculer.(Anh ta đã chọn hy sinh không lùi bước) Placée devant un infinitif, la préposition SANS marque l'absence, le manque d'une manière d’être ou d’agir. (266) Pour réussir, certains passent plusieurs concours SANS hésiter.(Để thành công, một số người không do dự vượt qua nhiều cuộc thi) 3.1.2.4. La négation lexicale en vietnamien et en francais La négation, en effet, correspond à une intention de locution que la langue permet de conceptualiser de diverses manières. La langue permet un choix entre une formulation de la négation de type prosodique, lexical ou morpho-syntaxique. Le fait de parler de la négation lexicale nous situe immédiatement au niveau du discours. C'est pourquoi nous éliminons de cette analyse toutes considérations d'ordre logico-linguistique concemant les contraires, les contradictoires et les opposés (ex. grand/petit(lớn/nhỏ,large/étroit(rộng/hẹp),noir/blanc(đen/trắng), etc.). S'il est vrai que la substitution est souvent possible entre, par exemple, ce n'est pas loin et c'est près, 57 nous avons choisi de ne pas traiter ces oppositions dans le cadre d'une analyse sur la négation lexicale car elles manifestent plus une intention du locuteur qu'un phénomène observable du système. Le préfix à valeur IN admet des variantes phonétique selon l’initiale de base négativisée : IL : illégale (bất hợp pháp) IM : immortel (bất tử) IR : irrégulier (bất quy tắc) Le préfix IN-en français est la forme générale qui se combine avec toutes les voyelles et toutes les consonnes initiales, à l’exception de L-, M-, R - (sauf deux seuls exemples apparaissent dans Le Petit Robert, 1967 : inlassable, inracontable),). Phoniquément, IM- et IN- ont deux réalisations possibles : /i/ + consonne (m, n) ou /e/ selon l'initiale de la base préfixée. Le premier cas est celui de 1'assimilation du préfixe avec redoublement de la consonne initiale (ex. immortel, immuable, innomable) ou bien de la base à initiale vocalique (ex. inodore, inopportun). Le deuxième cas est le cas général pour IN-, prononcé [Ẽ] et aussi le cas lorsque la base obligée à une modification orthographique (devant p, par exmple : impavide, impénétrable, ou devant b, par exple : imbuvable) ; c'est aussi le cas pour quelques autres termes dont la particularité est difficile à expliquer (par exemple : immanquable, immariable, immettable, trois seuls cas apparaissant dans le Petit Robert. 1967 parmi les IMM-). Dans tout le cours de cette partie, nous considérons la forme IN- comme une sorte d'archipréfixe, et nous désignons par "IN-" toutes les réalisations du préfixe négatif en question(im-possible,im-mobile,ir-réel etc.) Il y en a par contre quelques-uns qui sont moins généralisés et moins fréquents que IM- IN- IR-. Dés- désagréable (khó chịu) 58 Dis- dans certains mots disgracieux = in-gracieux (vô duyên) A- anormal(bất bình thường) Mé- dans certains mots : mécontent = incontent (bất bình) Mais méconnu(không được đánh giá đúng) et inconnu(không quen biết) coexistent (avec différence de sens). MAL- dans certains mots : malhabile(vụng về) pour inhabile(không khéo) qui est de valeur littéraire ; mais non négatif dans mal aimé(kém yêu) et une opposition parfaitement négative : heureux/malheureux.(hạnh phúc/không hạnh phúc) En vietnamien, pour la négation morphologique, on emploie la composition de combinaison principale-secondaire dans laquelle il y a un mot secondaire vietnamien ou sino-vietnamien qui porte le sens négatif comme KHÔNG, BẤT, VÔ, PHI, THẤT, KHÓ, MẤT… par exemple : KHÔNG ĐỔI(invariable), VÔ DUYÊN(disgracieux), THẤT SÁCH (impolitique) BẤT LỰC(impuissant), PHI NGHĨA(immoral), KHÓ HIỂU(incompréhensible), MẤT HƯỚNG(désorienté) L’emploi des structures négatives morphologiques pourront dégrader les autres ou bien ces expressions les rendront mécontents. Alors, on prend la litote ou l’euphémisme en employant la structure avec NE…PAS en francais ou KHÔNG en vietnamien : Par exemple : (267) Elle est malheureuse (Nàng bất hạnh) On peut dire : (268) Elle n’est pas heureuse (Nàng không hạnh phúc) 3.2. L’analyse et comparaison de la structure négative par la portée de la négation D’une part, la portée de négation joue un rôle très important dans le relèvement de la signification négative et d’autre part, d’après Diệp Quang Ban (2007) […241] : « Căn cứ vào cách biểu hiện ý phủ định, nhiều nhà nghiên cứu ngôn ngữ phân biệt câu phủ định toàn bộ với câu phủ định bộ phận » (En se basant sur la manière d’exprimer la signification négative, plusieurs linguistes distinguent la phrase négative 59 totale et la phrase négative partielle) et d’après Nguyễn Đức Dân (1996) « Trong các ngôn ngữ có vấn đề phạm vi tác động của từ phủ định. Điều này ảnh hưởng tới cấu trúc của câu. Trong tiếng Việt, thứ tự từ là một phương thức ngữ pháp rất quan trọng. Vì vậy vấn đề phạm vi tác động của từ, nhất là của các từ hư, trong đó từ KHÔNG, có tầm quan trọng đặc biệt » (Dans toutes les langues, il a des problèmes d’impacts négatifs. Cela affecte la structure de la phrase. En vietnamien, l'ordre des mots est un procédé grammatical important. Donc, le problèm du champ d'application de l'impact des mots, surtout les mots-outils dont le mot KHÔNG porte une importance particulière). De plus, dans le processus d’analyse et de comparaison de la portée de la négation, nous pouvons présenter plusieurs structures négatives de deux langues. 3.2.1. La négation sur le sujet En analysant et comparant les structures de PAS et NE…PAS et la négation du sujet en français, nous trouvons qu'en vietnamien, il y a aussi des structures correspondantes : l’emploi du mot négatif KHÔNG. Ce mot combine avec des pronoms indéfinis comme KHÔNG AI, KHÔNG GÌ, KHÔNG…NÀO. Nous présentons des modèles de structure négative des deux langues comme suivantes : Modèle F1.1a : PAS + S (Indéf) + V + O/C/A. Modèle F1.1b : PAS TOUS + S (SN) + V + O/C/A. Modèle V1.1a : KHÔNG +AI/GÌ/BẤT CỨ AI + VT + TN/BN/TrN. Modèle V1.1b : NÀO + AI + VT + TN/TB/TrN. + ĐÂU. (269) Pas tout le monde aime le sport (Không phải tất cả mọi người đều thích thể thao) Modèle F2 : CE + ETRE + PAS + SN/ProN, CE + ETRE + + QUI + V + O/C/A. 60 Modèle V2 : CN, CHỨ KHÔNG PHẢI LÀ +CN + VT + BN /TrN. CN, NHƯNG KHÔNG PHẢI LÀ +CN + VT + BN /TrN. CN, MÀ KHÔNG PHẢI LÀ +CN + VT + BN /TrN. KHÔNG PHẢI + CN + MÀ LÀ + CN + VT + BN /TrN (270) Nam chứ không phải là Giang làm việc thứ bảy (Nam, pas Giang travaille samedi) Modèle F3 : AUCUN DE + NP+ NE + V + O/C/A. Modèle V3 : KHÔNG/CHẲNG + CN + NÀO+ VT + BN /TrN (271)Aucun de ses amis ne vient au mariage (Chẳng có bạn nào của nó đến đám cưới) Modèle F4 : PERSONNE/RIEN + NE + V + O/C/A. Modèle V4 : KHÔNG + AI/GI + VT + TN/BN/TrN (272) Personne n’est pour cette politique (Không có ai ủng hộ chính sách đó) Modèle F5 : S (PAS BEAUCOUP DE + N) + V + O/C/A. Modèle V5 : KHÔNG (CÓ/CÕN)NHIỀU + CN + VT+ TN/BN/TrN. (273) Pas beaucoup de riches habitent dans ce quartier (Không có nhiều người giầu ở khu phố này) Dans ce cas, la similitude c’est que la portée de la négation qui agit sur les pronoms indéfinis et les quantitatifs quand ils se situent à la place du sujet est exprimée par des modèles variés dans les deux langues. Toutefois, lorsque la portée de la négation agit sur les pronoms indéfinis et les quantitatifs, le français a une autre façon de distinguer. Par contre, parfois les 61 vietnamiens n’expriment pas exactement cette idée comme les exemples dans le langage oral et familier suivants : (274)*Pas tout le monde aime le tennis. Cette phrase veut exprimer l’idée : Certains aiment le tennis Distingué de : (275)Personne n'aime le tennis. Tandis que le vietnamien n’a que la structure transformée de la négation du sujet qui est le mot quantifié comme le montrent les traductions la structure suivantes : (274) : Không ai thích quần vợt au lieu de : (275’)Không phải ai cũng thích quần vợt = Một số người không thích quần vợt. 3.3.2. La négation sur le prédicat Le français et le vietnamien ont des structures qui exprime la portée de la négation sur le prédicat. Le vietnamien a des structures dans laquelle la portée de la négation emploie le mot négatif KHÔNG agit sur le verbe d'action, d’état ou de qualité avec les compléments et les adverbes obligés ou non-obligés. En français, on emploie NE…PAS : Modèle F6 : S+ NE + V + PAS + O/C/A. Modèle V6 : CN + (ĐÃ )+ KHÔNG + VT+ TN/BN/TrN. (276)Les candidats n’ont pas dormi hier.(Hôm qua, các ứng cử viên đã không ngủ) Le vietnamien emploie, d’autre part la combinaison du groupe de mot négatif KHÔNG PHẢI LÀ placée devant les verbes relatifs correspondant à la structure négative du verbe ETRE en français : Modèle F7 : S+ NE + ETRE + PAS + C (SN) Modèle V7 : 62 CN + (ĐÃ) + KHÔNG (PHẢI)LÀ + VT+ DT. (277) La mort n’est pas la fin (Cái chết không phải là sự kết thúc) En outre, la portée de la négation portant sur le prédicat est exprimée par les modèles composés des mots qui portent des facteurs négativement signifiés ou impliquant la signification négative : Modèle F8 : S+ V(DÉSAPPROUVER) + C. Modèle V8 : CN + BẤT BÌNH/BẤT ĐỒNG + BN (278) Je désapprouve tout ce qu'ils ont fait.(Tôi bất bình về tất cả những gì họ đã làm) Modèle F9 : S + MANQUER/PERDRE/EXCLURE/TUER + O S + OUBLIER + DE + V + O. S + EMPECHER + QQ’UN + INFINITIF Modèle V9 : CN + THIẾU/ĐÁNH MẤT/LOẠI TRỪ/GIẾT + TN CN + QUÊN (KHÔNG) +VT +TN. CN + NGĂN (KHÔNG CHO) + TN + VT (279) Elle m’a empêché de faire ce que je veux. (Nàng ngăn cản tôi làm thứ mà tôi muốn) D’ailleurs, le vietnamien présente de nombreuses caractéristiques similaires au français lorsque la portée de la négation agit sur les éléments dans le prédicat. la portée de la négation indiquée par NE…PAS est présentée par les verbes qui a un complément de proposition, d’infinitif ou de nom. C’est le cas des verbes comme PENSER (nghĩ), CROIRE (tin), IMAGINER (tưởng tượng), VOULOIR (muốn), SUPPOSER (giả định), ESPERER (hy vọng), DEVINER (đoán), SEMBLER (dường như) AVOIR L’INTENTION DE (có ý định) CHOISIR (lựa chọn), CONSEILLER 63 (khuyên). Après avoir fait l’analyse et la comparaison, nous trouvons que la portée de la négation a formé un phénomène de transfert négatif. Exemple: (280) Je ne pense pas que Sophie soit aimable. (Tôi không nghĩ rằng Sophi đáng yêu). La portée de la négation est exprimée dans (281): (281) Je pense que Sophie n’est pas aimable. (Tôi nghĩ rằng Sophi không đáng yêu). Par rapport à l'absence de transfert : (282) Il n'a pas dit que Marie était jolie. (Anh ta đã không nói rằng Mari đẹp). Et : (283) Il a dit que Marie n'était pas jolie (Anh ta đã nói rằng Mari không đẹp). 3.3.3. La négation sur le complément Le vietnamien a également des structures négatives dans lesquelles la portée de la négation emploie le mot négatif KHONG et la combinaison des mots KHONG PHAI LA qui exerce l’impact au complément. En français, on emploie l’adverbe PAS, NON devant le NOM et NE PAS devant le verbe. L’emploi de non comme négation de constituant relève d'un style plutôt formel. Modèle F10 : S + V + O, + (MAIS) PAS + O (SN). S + NE + V + PAS + C/O/A, + MAIS + O (SN). S + V + O, + NON + O (SN) S + V + C, + NON PAS + C Modèle V10 : CN + VT + TN + CHỨ KHÔNG PHẢI (LÀ) + TN. CN + KHÔNG + VT + TN + MÀ LÀ + TN. CN + VT + KHÔNG PHẢI + TN + MÀ LÀ + TN. 64 (306) Ils jouent au football, mais pas au volleyball (Họ chơi bóng đá chứ không chơi bóng chuyền) (307) Ma femme n’a pas acheté la viande, mais le poisson (Vợ tôi đã không mua thịt mà mua cá) (308) Je prendrai le bus, (et) non ma voiture (Tôi đi xe buýt chứ không phải xe của tôi) (309) Il faut manger pour vivre, non pas vivre pour manger (Cần phải ăn để sống chứ không phải sống để ăn)(Molière) Modèle F11 : S + V + (PreP) + NE PAS + V. Modèle V11 : CN + VT + KHÔNG + TN (VT). (310) Il a oublié de ne pas me rendre les documents (Nó quên trả tôi tài liệu) Modèle F12 : S + ETRE + C, + PAS + C (SN). Modèle V12 : CN + LÀ + VT, CHỨ KHÔNG PHẢI LÀ + VT CN + LÀ + VT, ĐÂU PHẢI LÀ + VT. (311) On est livreur, pas déménageur (Chúng tôi là người giao hàng chứ không phải là người dọn nhà) Mais, comme nous avons analysé l’habitude de former la structure négative des vietnamiens, le vietnamiens n'a pas de structures correspondantes aux structures négatives du complément en français. C’est pourquoi le vietnamien emploie encore les structures négatives du prédicat avec les prédicats verbials ou les combinaisons de mots de moins répandues pour la transmettre. Modèle F13 : S + NE +V + AUCUN + O (SN) S + NE + V + PERSONNE/RIEN. 65 Modèle V13 : CN + (ĐÃ) + KHÔNG + VT + TN (DT) NÀO. CN + (ĐÃ) + KHÔNG + VT + TN (AI / CÁI GÌ/ NGƯỜI NÀO). (312) Elle n’a achaté aucun vêtements dans le supermarché (Nàng đã không mua bộ quần áo nào trong siêu thị) Modèle F14 : S + V + C/O/A + MAIS + S + NE + V + AUCUN + C/O/A Modèle V14 : CN + CÓ +VT + BN+ NHƯNG KHÔNG + VT +BN + (TrN) + NÀO CẢ. (313) La police a cherché mais elle n’a trouvé aucune preuve dans sa chambre (Cảnh sát đã tìm nhưng không thấy chứng cứ nào trong phòng của nó) Et: Modèle F15 : S + V+ UN PEU/PEU + DE + SN + (A). Modèle V15 : CN + VT + KHÔNG NHIỀU + BN + (TrN) (314) Ma mère m’a donné un peu d’argent (Mẹ tôi đã cho tôi một chút tiền) 3.3.4. La négation sur la locution adverbiale Le français a la structure négative de locution adverbiale avec l’adverbe négatif PAS placé devant la locution adverbiale (de la phrase ou du verbe) nécessaire à nier ou à corriger. La locution adverbiale est exprimée par l’adverbe, la locution propositive, la locution nominale, l’infinitif, le lieu, le temps, la raison, le but, la cause… Le vietnamien a aussi les modèles de structure négative de locution adverbiale formés par le mot négatif KHÔNG combinant les mots comme ĐÂU, BAO GIỜ, CÕN NỮA ou le groupe de mots MÀ/CHỨ KHÔNG PHẢI LÀ devant la locution adverbiale. Modèle F16 : S + V + O/C/A, + PAS (+PréP) + A. Modèle V16 : 66 CN + VT +TN/BN/TrN + CHỨ KHÔNG PHẢI LÀ + TrN. CN + VT +TN/BN + MÀ KHÔNG + TrN CN + VT +TN/BN + CHẲNG + TrN. (315) Je veux faire mes courses aujourd’hui, pas demain (Tôi muốn đi chợ hôm nay chứ không phải ngày mai) Modèle F17 : S + NE + V + PAS + A + PP + O/C. Modèle V17 : CN + KHÔNG +VT+ TrN + TN/BN (316) Anne n'a pas facilement gagné le concours (Anne đã không dễ dàng giành được giải trong cuộc thi) Et : Modèle F18 : S + NE + V + NULLE PART Modèle V18 : CN +KHÔNG +VT+ TN/BN/TrN (Ở ĐÂU CẢ/ Ở BẤT CỨ NƠI NÀO.) (317) Tu vas en France le mois prochain ? (Tháng sau cậu đi Pháp à ?) (318) Non, je ne vais nulle part (Không, tôi không đi đâu cả) Modèle F19 : S + NE + V + PLUS + O/C/A. Modèle V19 : CN + KHÔNG CÕN + VT + NỮA. (319) Elle n’a plus fait la tête avec moi (Nàng không còn làm mình làm mẩy với tôi nữa) Và: Modèle F20 : S + NE + V + JAMAIS + O/C/A. S + NE + ETRE + JAMAIS + C/A. JAMAIS + S + V + C/A. 67 Modèle V20 : CN + KHÔNG CÓ BAO GIỜ / KHÔNG HỀ + VT +TN/BN/TrN. KHÔNG BAO GIỜ + CN + VT + TN/BN/TrN. CN + NÀO CÓ BAO GIỜ / CÓ HỀ + VT +TN/BN/TrN. (320) Je ne serai jamais acteur (Tôi sẽ không bao giờ làm diễn viên) Modèle F21 : S + V + RAREMENT …+ O/C/A Modèle V21 : CN + HIẾM KHI + VT + TN/BN/TrN. (321) On achète rarement ses billets de train avec ses livres de grammaires sous le coude (Hiếm khi chúng tôi mua vé tàu khi có sách ngữ pháp kẹp nách) Toutefois, à cause du manque de structures correspondantes, le vietnamien ne peut pas transmettre les structures du français comme SANS + V/N/SN + S + V + (O/C/A) ou S + V + (O/C/A) + SANS + V/N/SN/ProP selon le principe commun quand SANS fait une combinaison négative. La différence c’est que le vietnamien emploie les structures simple et à la fois complexe, au contraire le français n’emploie que les structures simples . Modèle F22 : SANS + V/N/SN + S + V + (O/C/A), S + V + (O/C/A) + SANS + V/N/SN S + V + (O/C/A) + SAUF + N/SN/A (322) Ils ont une pièce sans fenêtre(s) Modèle V22 : TrN ( KHÔNG/CHẲNG + TrN) + CN + VT + TN/BN/TrN. CN + VT + TN/BN/TrN (MÀ KHÔNG/ NGOẠI TRỪ…) + TrN. (323) Elle est partie sans me dire quelques mots (Nàng đã ra đi mà chẳng nói với tôi một vài lời) (324) J’aime tous les hommes sauf Paul (Tôi yêu tất cả đàn ông trừ Paul) 68 3.3.5. La négation sur l’attribut Les strcutures négatives de l’attribut en français sont formées par les mots négatifs comme PAS, PAS BEAUCOUP DE, SANS. Le vietnamien a également la structure négatives de l’attribut du sujet, du complément et de la locution adverbiale qui sont exprimées par le mot négatif KHÔNG placé devant le mot quantitif NHIỀU et le mot de degré LẮM et les adjectifs. Modèle F23 : S (PAS DE + NP) + V + O/C/A. S (NP + SANS + NP) + V + O/C/A. Modèle V23 : CN (DT + KHÔNG + ĐỊNH NGỮ) + VT + TN/BN/TrN. CN + (KHÔNG + LT + DANH TỪ ) + VT + TN/BN/TrN. (325) Un secrétaire pas sympathique travaille avec moi (Một thư ký không thiện cảm làm việc với tôi) (326) Pas beaucoup d’étudiants ont passé l’examen (Không nhiều sinh viên đỗ) Et : Modèle F24 : S+ V + O (Art + PAS + Adj + SN) Modèle V24 : CN +VN + TN/BN(DANH TỪ + KHÔNG PHẢI LÀ + ĐN) (327) On vit dans une ville pas vraiement agréable (Chúng tôi sống trong một thành phố không thật sự dễ chịu) Et : Modèle F25 : S+ V (ETRE/DEVENIR) + C (Art + PAS + Adj + SN) S+ V (ETRE/DEVENIR) + C (PAS + (TRES) + Adj + SN) Modèle V25 : CN + KHÔNG + VT (TÍNH TỪ) /VT + BN + LẮM ĐÂU. CN + VT + LÀ/TRỞ THÀNH (DANH TỪ (DT + KHÔNG + ĐN). 69 (328) Nicole est devenue une belle-fille pas très gentille (Nicole trở thành một nàng dâu không được nhân hậu cho lắm) Et : Modèle F26 : S+ V + O/C/A (PAS + Quant + SN) Modèle V26 : CN + VT+ TN/BN + TrN (KHÔNG + ĐN) (329) Ils sont restés à Hanoi pas beaucoup de temps (Họ ở lại Hà nội không lâu lắm) Et : Modèle F27 : S+ V + O/C/A (PAS + PreP + SN/ProN) Modèle V27 : CN + VT + TN/BN +TrN (KHÔNG + ĐN) (330) Mon frère travaille pour une organisation non-gouvernementale (Anh tôi làm việc cho một tổ chức vô/phi chính phủ) Pour distinguer la structure négative de l’attribut avec celle du prédicat et celle du complément, le vietnamien ajoute le mot QUÁ ou LẮM placé derrière le mot négatif KHÔNG. Ces exemples expriment le transfert : (331) Il n'est pas très heureux. (Anh ta không hạnh phúc lắm) (la structure négative de l’attribut) Distingué avec : (332) Il n'est pas heureux. (Anh ta không hạnh phúc) (la structure négative du prédicat). Ou: (333) Elle se sentait pas heureuse auprès de moi. (Nàng cảm thấy không hạnh phúc khi bên tôi) (la structure négative du complément). 70 3.3.6. La négation sur toute la phrase 3.3.6.1. Les structures négatives existantes. Modèle F28 : IL N’Y A + PAS/PLUS + SN + QUI + V. IL N’Y A PAS/PLUS + SN + A. Modèle V28a : KHÔNG CÓ/ KHÔNG CÒN + CN + (TrN) +(CẢ) Modèle V28b : NÀO CÓ/ CÓ + CN (+TrN) + ĐÂU. (284) Il n’y a pas de magasins près d’ici (Chẳng có cửa hàng nào ở gần đây (cả) ou có cửa hàng nào gần đây đâu) Modèle F29 : IL N’Y A PERSONNE/RIEN + A. Modèle V29 : KHÔNG CÓ + AI/GÌ + (TrN) +(CẢ) NÀO CÓ + AI/GÌ + (TrN) + ĐÂU LÀM GÌ CÓ + AI/NGƯỜI NÀO/CÁI GÌ ĐÂU CÓ + AI/GÌ CÓ + AI/NGƯỜI NÀO/GÌ + ĐÂU. (285) Il n’y a personne dans la maison (Không có ai ở trong nhà ou làm gì có người nào ở trong nhà) 3.3.6.2. Les structures négatives de proposition retranchée : Modèle F30 : S + V + QUE + NON Modèle V30 : CN + VT + LÀ KHÔNG. (286) Je pense que non (Tôi nghĩ là không) 71 3.3.6.3. Les structures négatives de proposition de condition retranchée Modèle F31 : SI + NON , S + V + O/C/A. Modèle V31 : NẾU KHÔNG, ( CN) + VT + BN/TRN (287) Si non, je peux te voir à la gare (Nếu không, mình có thể gặp cậu ở ga) Modèle F32 : Adv QUE + NON PAS + DU TOUT !/ BEAUCOUP DE + N! Modèle V32 : TrN + ( LÀ) KHÔNG! KHÔNG ( CÓ) + GÌ CẢ ! GÌ HẾT! (288) Bien sur que non.(Tất nhiên là không) 3.3.6.4. Les structures négatives de noyau de la phrase Modèle F33 : Ce n’est pas que + S + P ( V + O/C/A) ( MAIS c’est que + S+C/O/A) Modèle V33 : KHÔNG/CHẲNG PHẢI ( LÀ) +CN +VN(VT + BN/TRN) (+ MÀ LÀ + CN + VN) (289) Ce n’est qu’elle est perdue, mais c’est qu’elle est allée à l’étranger. (Không phải nàng mất tích mà là nàng ra nước ngoài) 3.3.6.5. Les structure négatives retranchée avec PAS DE, NON, PERSONNE, RIEN, JAMAIS... Ces structures sont employées principalement dans le langage oral et familier. Modèle F34 : PAS (DE) + N/SN/A ! NON ! PERSONNE, RIEN… Modèle V34 : KHÔNG ( CÓ) + GÌ/AI CẢ/ GÌ/AI HẾT! 72 NÀO CÓ GÌ/AI ĐÂU! ĐÂU CÓ! KHÔNG! (290) Pas grande chose (Không có gì quan trọng cả) Modèle F35 : JAMAIS ! Modèle V35 : KHÔNG BAO GIỜ !/KHÔNG ĐỜI NÀO ! 3.3.6.6. La signification négative avec la phrase interrogative Modèle F36 : (Est-ce que) + S + V + O/C/A ? QUI/QUE/OÙ/COMMENT/POURQUOI…. + (S) + V+ O/C/A ? Modèle V36 : CN+ MÀ + VT + BN/ TrN + À ? AI/CÁI GÌ/THẾ NÀO/TẠI SAO + (CN) + MÀ + VT + BN/TrN ? (291) Est-ce que je suis son valet ?(Tôi mà là đầy tớ của nó à ?) (292) Qui sait ? (Ai mà biết được ?) (293) Pourquoi est-ce que je dois lui répondre ? (Tại sao tôi phải trả lời nó ?) 3.3.6.7. La signification négative avec les structures particulières Modèle F37 : S + V(ETRE) + SI/TELLEMENT +Adj/Adv + QUE+ PROPOSITION Modèle V37 : CN + QUÁ + VT + NÊN + CN + KHÔNG THỂ + VT CN + VT +QUÁ + TrN + NÊN/ ĐẾN NỖI + CN + KHÔNG THỂ + VT CN + QUÁ + VT + LÀM SAO MÀ + CN + VT + ĐƯỢC (294) Ce garcon est si faible qu’il ne peut pas marcher (Cậu bé này yếu đến mức không thể bước đi) On peut parler de négation implicite dans le cas de certaines formulations comme : 73 (295) Suis-je le gardien de mon frère ?(Tôi mà là bảo vệ của anh tôi à ?) (sous-entendu : non, bien sûr) (296) Moi, mentir ! (Tôi mà nói dối ấy à!)(sous-entendu : cette suggestion n'est pas acceptable) (297) Que tu dis !( Đó là ý cậu thôi) (sous-entendu : c'est ton opinion, et je ne la partage pas) (298) Penses-tu !(Sao lại nghĩ thế) (sous-entendu : aucune raison de penser ainsi). 3.3.6.8. La signification négative à travers les formes de locution Les Français et les Vietnamiens emploient les formes de locution pour exprimer la signification de la négation descriptive et polémique. La proposition principale de la phrase conditionnelle emploie les formes de locution avec les mots populaires sur le monde prémonitoire comme le dieu, le diable ou bien sur les animaux laids, les jurement, la malédiction… Modèle F/V38a : La proposition principale de la phrase conditionnelle : - c'est bien le diable SI + JE + V + C/O/A (299) C'est bien le diable si je ne récupère pas mon argent! (Quỷ tha ma bắt nếu tôi không lấy lại được tiền) - (que) le diable m'emporte SI + JE + V + C/O/A (300) (que) Le diable m'emporte si je mens! (Quỷ tha ma bắt tôi nếu tôi nói dối) - Je suis + animal SI + JE + V +/CO/A (301) Je suis cochon si je cache ton livre (Mình là đồ con lợn nếu mình giấu sách của cậu) Dans ce cas, en vietnamien, on compare souvent le chien : (302) Nếu mình làm việc đó, mình là đồ con chó (Si je le fais, je suis chien) Modèle F/V38b : La proposition principale de la phrase conditionnelle : (303) DIEU LE SAIT ! ( (Có)Trời mà biết được !) 74 3.3.6.9. Les structures de rejet On peut utiliser les structures de rejet avec les verbes glossèmes comme nier (phủ nhận), dénier (chối), refuser (từ chối) ... (304) Il a refusé sa faute (Anh ta phủ nhận lỗi lầm) Mais en vietnamien, il faut ajouter le mot CHO quand on transmet la construction du verbe refuser : REFUSER QUE + subjontif en francais : (305) La mère refuse que sa fille nage dans la rivère (Bà mẹ không cho con bơi ở suối) 75 CONCLUSION Après avoir fait l’analyse et la comparaison de la négation du français et du vietnamien surtout sur les caractéristiques syntaxico-sémantiques, nous avons trouvé que toutes les deux langues ont des moyens divers pour traduire l’idée négative. En effet, le vietnamien a 10 principaux groupes de moyen négatifs comme : - không, chẳng (chả),chưa (chửa) - Ứ, đếch, khỏi, khỉ, cóc, nghỉ (utilisés dans les expressions familières) - Les groupes de mots không, chẳng, chưa avec ou sans (phải, là) - Les groupes de mots không, chẳng, chưa avec ou sans (bao giờ, hề) - Les groupes de mots négatifs et les mots indéfinis : không, chẳng (ai, gì, đâu)… ; - Les formes négatives de rejet et les mots indéfinis (không) có, đâu, nào có …đâu, đâu có…làm gì có…có phải…đâu, đâu (có) phải, mà. - Les adverbes hiếm khi, ít khi, họa hoằn - Les mots ngoại trừ, trừ phi, nhưng (không phải là), chứ (không phải là) Quant au français, il peut utiliser des moyens négatifs suivants : -Les préfixes négatifs ajoutés aux noms comme : in (im. ir, il), non, a, dé (des), mal, mé… -La préposition sans -Une corrélation entre ne….adverbe (pas, plus, guère, jamais) ; ne….pronom ( personne, rien, aucun… ou accumulation de plusieurs entre ces expressions. (ex : Depuis, il ne parle plus jamais de rien à personne) - Ne seul dans un style soutenu avec certain verbes et expressions tels que : cesser, pouvoir, savoir, oser. En ce qui concerne l’hypothèse sur le champs d’incidence de la négation, nous confirmons que la portée de la négation n’est pas la même partout, dans tous les situations et contextes La négation peut porter sur un constituant comme le sujet, le prédicat, le complément ou sur la phrase entière. D’ailleurs, parler de la « négation partielle » et de la « négation totale » est plus 76 ou moins un abus de langage qui laisse entendre qu’il y a deux morphèmes homonymes de négation, alors qu’il s’agit du seul et même morphème, les deux prétendues valeurs n’étant que deux interprétations possibles des énoncés présentant ce morphème unique, interprétations qui dépendent du contexte externe ou interne de la phrase négative c’est-à-dire des données énonciatives. Si la phrase négative ne contient qu’un prédicat simple, comme dans la plupart des exemples de prétendue « négation totale » : le foyer de la négation ne peut être que ce prédicat verbal ou attributif. Quand elle est plus complexe, les choses se compliquent : la portée de la négation est forcément toute la phrase, mais le foyer de cette négation peut être n’importe lequel des constituants de cette portée. Pour la troisième hypothèse, en comparant l’expression de la négation du français avec celle du vietnamien, nous avons constaté qu’il existe des différences et des ressemblances à tous les niveaux tant en morphologie qu’en syntaxe, sémantique et pragmatique. Les différences dans les expressions négatives s’expliquent par le fait que cela dépend du locuteur, de la culture, de l’instruction surtout de la situation de communication… Cela est dû également au fait que chaque peuple a sa façon d’expression de la négation. Grâce à l’analyse et à la comparaison des phrases négatives en français et vietnamien, notre mémoire contribue également à affirmer que nous améliorerons la qualité de l'enseignement et l'apprentissage des différentes langues à partir de nombreuses cultures en nous basant sur l’analyse et la comparaison des langues au point vue syntaxico-sémantique des phrases. Ce fait est clairement indispensable parce qu’il aide les apprenants à mieux comprendre les similitudes et les différences du mode d'expression de la signification par des modèles structuraux des phrases dans les langues. Dans la réalisation du mémoire, nous avons heurté des difficultés d’ordres divers. D’abord, c’est la complexité et la variété du sujet. Puis la quasi-insuffisance d’étude sur la négation en vietnamien et enfin, nous sommes obligés à respecter des contraintes de temps. Pourtant, nous souhaitons atteindre les objectifs posés. 77 Bien que notre mémoire laisse encore des choses à désirer, des problèmes à approffondir, nous espérons que les moyens d’expression négatifs que nous avons étudiés pourront être bien appliqués dans l’enseignement. De plus, notre travail se veut contribuer sa petite part à la diversité théorique de la grammaire et révéler les caractéristiques linguistiques du français mais aussi du vietnamien. Nous espérons également que la recherche sur les phrases négatives aidera les étudiants en français de comprendre plus profondément les structures et les significations négatives. Les différences culturelles franco-vietnamiennes demandent aux enseignants de français d’avoir de bonnes connaissances sur l’étude contrastive linguistique. Pourtant, nous ne nous contentons pas de ce travail. Nous voudrions plus tard, dans un autre travail avoisinant de celui-ci, de plus longue haleine sur les sujets tels que : - La signification négative exprimée par des phrases affirmatives en français et en vietnamien. - L’expression modale dans les phrases négatives en français et en vietnamien. Notre travail laisse encore certainement des erreurs, des lacunes par manque de temps et de documents. Nous apprécierons bien les remarques et les renseignements précieux des professeurs pour que notre recherche soit plus perfectionnée. 78 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES EN FRANÇAIS 1.BADIOU-MONFERRAN, C., "La négation en français classique", Langue française N° 143 Septembre 2004 , Larousse, 2004. 2. BORILLO, A., « La négation et l’orientation de la demande de confirmation », in Langue Française, N° 44, pp. 27-41, 1979. 3. CHARAUDEAU, P., Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette, 927 p, 1992. 4. DUCROT, O., La preuve et le dire, Langage et logique, Mame, 290p. Paris, 1973. 5. ELUERD, R., Grammaire descriptive de la langue française, A. Colin, 2005. 6. FOREST, R., "L'interprétation des énoncés négatifs", in: Langue française, 94, pp. 35-47, 1992. 7.GAATONE, D., Étude descriptive du système de la négation en français contemporain, Genève, Droz, 1971. 8.GOFFIC, P. – MCBRIDE, Les constructions fondamentales du français, Larousse, Paris, 1985. 9.GREVISSE, M et GOOSE, A., Nouvelle Grammaire Française, De Boeck Duculot, 1998. 10. GREVISSE. M., Le petit Grevisse, Grammaire française, Duculot, 2005. 11. HAGEGE, C., La structure des langues, Paris, Presses Universitaires de France, Que sais-je ? n° 2006, 128p, 1982. 12. LAFFAY, A., « Quelques remarques sur la négation NE », in Le Français dans le Monde, N° 162, pp. 29-32, 1981. 13. LE VAN LY., Le parler vietnamien, Imprimerie . Huong Anh, Paris, 1948. 14. MULLER, C., « L’association négative », in Langue Française, N° . 62, pp. 5994, 1984 79 15. MULLER, C., La négation en français, Genève, Droz, 470p, 1991. 16. NGUYEN PHU PHONG., « Quelques aspects de la négation en vietnamien », in Cahiers de linguistique-Asie orientale, persee.fr, vol.23, pp. 231-239, 1994. 17. ORLANDINI, A., « Négation et argumentation en Latin », Peeters, 408, in Grammaire fondamentale du Latin , tome VIII, 2001. 18. PHAN THI TINH., La phrase française, Maison d’édition de l’Université Nationale de Hanoi, 2005. 19. SANELL, A., Parcours acquisitionnel de la négation et de quelques particules de portée en français L2, Printed by Universitetsservice US-AB, Stockholm, 2007. 20. TRAN THE HUNG., Grammaire du Français-syntaxe de la phrase, Maison d’édition de l’Ecole Normale Supérieur des Langues étrangère de Hanoi, 1991. 21. TRUONG VAN TRINH., Structure de la langue vietnamienne, Paris, Imprimerie Impériale, 1959. 22. VU THI NGAN., Introduction à la sémantique, Maison d’édition l’Université Nationale de Hanoi, 2004. 23. WAGNER, R. L., & PINCHON, J., Grammaire du français classique et moderne, Hachette, 648 p, Paris, 1962. 80 OUVRAGES EN VIETNAMIEN 1. CAO XUÂN HẠO., Nhận định tổng quát, phủ định tổng quát, phủ nhận tính tổng quát của phủ nhận tính tổng quát của nhận định tổng quát và phủ định tổng quát, Ngôn ngữ 8/1999, pp. 1-8. 2. DIỆP QUANG BAN., Ngữ pháp tiếng Việt, Tập II, NXB giáo dục, 2007. 3. HOÀNG TRỌNG PHIẾN., Ngữ pháp tiếng Việt – Câu, NXB ĐH&THCN, Hà nội, 1980. 4. LÊ QUANG THIÊM., Nghiên cứu đối chiếu các ngôn ngữ, Nhà xuất bản Đại học quốc gia, 2004 5. NGUYỄN ĐỨC DÂN., Logic và tiếng Việt, NXB giáo dục, 1996. 6. NGUYỄN ĐỨC DÂN., « Logic và sự phủ định trong tiếng Việt », Ngôn ngữ N° 3/ 1977/ 42-52 7. NGUYỄN ĐỨC DÂN., « Phủ định và Bác bỏ », Ngôn ngữ N° 1/ 1977/ 42-52 8. NGUYỄN LÂN TRUNG., Một số vấn đề về ngôn ngữ học đối chiếu, Nhà xuất bản Đại học quốc gia, 2006. 9. NGUYỄN VĂN CHIẾN., Ngôn ngữ học đối chiếu và đối chiếu các ngôn ngữ Đông Nam Á, Trường Đại Học Sư Phạm Ngoại Ngữ, Hà nội, 1992. 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Ngày đăng: 22/10/2015, 14:30

Từ khóa liên quan

Mục lục

  • Abréviations en francais

  • TABLE DES MATIÈRES

  • INTRODUCTION

  • 1.1.La négation

  • 1.1.1. Le point de vue philosophique

  • 1.1.2. Le point de vue logique

  • 1.1.3. L’objectif de porte-parole dans la communication linguistique

  • 1.2. La portée de la négation

  • 1.2.1. La négation propositionnelle et la négation de phrase

  • 1.2.2. La négation partielle et la négation totale

  • 1.2.3. La négation polémique et la négation descriptive.

  • 1.2.4. La portée et le foyer de la négation

  • 2.1. Les opérations négatives et marqueurs

  • 2.2. Le champ de la négation

  • 2.3. Le niveaux d’incidence négative

  • 2.4. La négation prédicative

  • 2.4.1. La négation simple

  • 2.4.2. La négation double des actants et des circonstants

  • 2.4.3. La négation prédicative des circonstants

  • 2.4.4. La négation multiple.

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